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EAN : 9782330092443
448 pages
Actes Sud (07/02/2018)
4.07/5   7 notes
Résumé :
À New York, Elias Khoury rencontre un marchand de falafels qui, au fil de leurs discussions, en vient à lui reprocher le manque de rigueur historique du roman La Porte du soleil. Un jour, celle qui les avait présentés l'un à l'autre informe l'auteur que le marchand a été retrouvé mort asphyxié dans son appartement et elle lui remet son journal intime, consigné sur des cahiers presque calcinés. Aux yeux de l'auteur, l'histoire de cet homme est une suite rêvée pour La... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cette lecture est d'une actualité criante. Pas seulement parce que ce livre vient de sortir en Français. Surtout à cause de ce qui se passe à Gaza.

Le titre est ambigu, le  mot "ghetto" fait penser à  Varsovie. Ce n'est pas anodin, ni fortuit :  le héros du roman joue avec cette ambiguïté.  le ghetto du livre est celui de Lod. Evidemment, Lod évoque l'aéroport, j'ignorais qu'en 1949 un ghetto fut mis en place pour parquer les Palestiniens. J'ignore beaucoup de choses en ce qui concerne la guerre d'Indépendance d'Israël, et encore plus sur la Nakba. La version officielle serait que les Palestiniens  auraient fui pour revenir avec les armées  arabes victorieuses.

Noter que ce livre est un roman et  pas un témoignage historique. L'auteur prend d'ailleurs des précautions vis à vis des historiens. le narrateur était un nourrisson en 1949 qui ne peut que rapporter les paroles qu'il a entendues plus tard, paroles qui se contredisent parfois. Cependant, le contexte historique est très documenté et cite de nombreux auteurs israéliens comme Yizhar, Tom Seguev, Ilan Pappé ainsi que les auteurs palestiniens, Edward Saïd ou Mahmoud Darwich, pour les plus connus.

C'est un roman très riche qui intègre différents thèmes en cahiers séparés. Comme d'autres romans libanais(j'ai lu l'an passé Hakawati de Rabih Alameddine) l'auteur cherche les origines de la littérature arabe dans la poésie médiévale. L'évocation du poète dans le coffre est présentée comme un conte.

"En effet, la poésie n'est pas uniquement le registre des Arabes, elle est aussi le réservoir de leurs contes sans lequel il n'y a pas d'histoires, et sans celles-ci, la poésie rétrécit et s'anéantit..."

C'est un conte mais  aussi une critique littéraire : Adam, le narrateur,  est un universitaire israélien spécialisé dans la littérature arabe. Il cite Taha Hussein  discutant les rapports de la langue à la poésie anté-islamique et au Coran.

Dans les chapitres suivant, Adam renonce au conte,: il rédige ses mémoires:

"je ne suis entré dans aucun coffre comme mon cher poète, mais je constate maintenant que j'ai vécu toute ma vie dans le coffre de la peur et que pour en sortir, il me fallait le briser, non seulement l'écrire..."

Adam, arabe israélien,est un personnage complexe. Son manuscrit relate la quête de son identité et raconte l'histoire du ghetto de Lod.

"Et j'avais réussi. j'étais un israélien comme les autres. Je n'avais pas dissimulé mon identité palestinienne, mais je l'avis remisée dans les ghetto où je suis né. J'ai été le fils du ghetto qui m'a accordé l'immunité de Varsovie - mais c'est une autre histoire..."

Je ne vous raconte pas les aventures de l'enfant, à vous de les lire...

C'est un livre passionnant qui donne envie de lire  les auteurs qu'il cite ainsi que les Portes du Soleil du même auteur. J'ai téléchargé Khirbet Khizeh et je me suis empressée de le relire (en anglais puisque il est disponible en version numérique, cela ne va pas me faciliter le travail pour les citations). Et j'ai fait toute une liste des autr
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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critiques presse (2)
LeMonde
23 avril 2018
« Les Enfants du ghetto. Je m’appelle Adam » revient sur le sort des Palestiniens restés sur le territoire israélien après 1948. Rencontre avec le romancier libanais.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
07 mars 2018
Le romancier libanais Elias Khoury emmène son lecteur en Palestine en 1948 dans cette fonction autobiographique pleine de références historiques et littéraires.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
...je compose ma vie en l'assemblant, en dénouant ses fils enchevêtrés, en la tissant de nouveau pour confectionner un vêtement unique qui serait aussi mon linceul. C'est cela l'écriture. Ne croyez jamais les écrivains et les artistes: l'art ne triomphe pas de la mort comme l'a écrit Mahmoud Darwich. l'art tisse pour nous un linceul fait de mots et de couleurs, nous nous y enveloppons et nous fermons les yeux sur un espoir désespéré.
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Il ne s'agit pas seulement du crime de l'expulsion des Palestiniens hors de leur terre, parce qu'un plus grand crime a été commis après : celui d'imposer le silence au peuple entier. Je ne parle pas du silence post-traumatique selon le jargon des psychanalystes, mais du silence imposé au vaincu par le vainqueur avec la puissance de la langue de la victime juive qui a régné dans le monde,, c'est-à-dire en Occident, après les crimes de la Seconde Guerre mondiale et la barbarie des fours crématoires nazis. Personne n'a entendu les gémissements des Palestiniens qui mouraient en silence et qui étaient expulsés en silence.
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"C'est l'histoire de l'agneau qui n'a pas renâclé lorsqu'il est mené au sacrifice. C'est l'histoire des enfants du ghetto."

"Non je ne cherche pas à mettre en parallèle l'Holocauste et la Nakba, je déteste les comparaison de ce genre et j'estime que le jeu des chiffres est haïssable, nauséabond même."
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"je ne suis entré dans aucun coffre comme mon cher poète, mais je constate maintenant que j'ai vécu toute ma vie dans le coffre de la peur et que pour en sortir, il me fallait le briser, non seulement l'écrire..."
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Videos de Elias Khoury (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elias Khoury
Elias Khoury, l'auteur de **La Porte du soleil**, nous offre avec cette nouvelle épopée palestinienne un brillant roman labyrinthique, tout en poésie, qui vient brouiller nos codes, nos attentes, nos lectures, pour nous ramener au sens – de la beauté, de l'existence, de l'humanité.
En librairie le 4 octobre 2023.
**L'Étoile de la mer** d'Elias Khoury : https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/letoile-de-la-mer
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