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Enquêtes de Nicolas Le Floch tome 15 sur 16
EAN : 9782264080110
312 pages
10-18 (06/10/2022)
3.41/5   132 notes
Résumé :
Septembre 1789. Depuis la prise de la Bastille, rien n'est plus pareil
La Bastille a été prise. La nuit du 4 août a tout changé. Mais le destin de Louis XVI n'est pas encore scellé. Alors que le peuple gronde, qui sont ses alliés ? Et qui sont ses ennemis ?
Le commissaire Nicolas Le Floch quitte sa Bretagne pour une nouvelle fois porter secours au roi et à la reine. Mais où est sa fidélité ? Que penser d'un régime qui lui a donné sa chance mais dont il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 132 notes

Une fois n'est pas coutume, je sors de billets dit « littéraires » pour m'aventurer du côté des romans dit « polars » alors que cette distinction n'est pas forcément évidente.

Vous connaissez peut-être le célèbre Commissaire Nicolas le Floch, devenu héros de téléfilms, mais à la base ce sont des récits écrits par Jean-François Parot dont je me suis souvent pour ma part régalée.

Hélas Jean-François Parot s'en est allé au paradis des écrivains (où – je suppose – St Pierre ne fait guère de différence de genre littéraire avec les auteurs qu'il accueille). Nous pensions donc que c'en était fini des aventures du célèbre commissaire du XVIIIème.
Mais non : Laurent Joffrin, célèbre journaliste passionné d'histoire, a relevé le défi : continuer de faire vivre les personnages bien connus des lecteurs assidus comme moi.

On retrouve donc non seulement notre Nicolas, tiré de sa Bretagne pour aller porter secours au roi et à la Reine, Bourdeau devenu Commissaire au Chatelet, a gardé ses liens d'amitié avec Nicolas, la Paulet, vieillissante, sait encore recevoir les deux policiers, et Noblecourt bien que devenu âgé, est toujours prêt à recevoir celui qu'il a accompagné toute sa vie.

Il manque pourtant un petit quelque chose à ce qui faisait le sel de l'écriture de Jean-François Parot : la truculence des repas partagés dans les tavernes, la complicité entre le Floch et Bourdeau, ou l'apport précieux de Sanson tout autant que la pertinence des conseils ambigus de Sartine. Au passage la célèbre Catherine pour les fidèles de Jean-François Parrot et Marion ont disparues : envoyées dans leurs familles, elles ne préparent plus les petits déjeuners de Nicolas comme naguère – et on les regrette.

Ce qui m'a intéressé pourtant dans « le Cadavre du Palais-Royal » c'est le contexte : nous sommes en 1789 et le peuple gronde. le livre s'ouvre sur un rassemblement parisien où un groupe encercle un boulanger qui passerait sans doute un mauvais quart d'heure si le Floch ne le tirait pas de ce mauvais pas.

On ne dira pas plus de l'intrigue, si ce n'est que de sombres complots sont ourdis contre Louis XVI et Marie-Antoinette. Une belle écuyère proche de la Reine aidera Nicolas, tout en cédant à ses charmes comme il se doit.
Non, ce qui est intéressant dans ce livre c'est le côté journalistique de Laurent Joffrin, qui, selon moi, a eu à coeur de présenter l'année 1789 comme un miroir de ce que nous pourrions vivre prochainement. Il y est question de l'Assemblée constituante, on y croise un Georges Danton encore peu connu, Robespierre fait son apparition aux côtés de Choderlos de Laclos, et surtout d'horribles meneurs manipulent les foules pour les entraîner à leurs fins.

C'est tout l'intérêt, je crois, du « Cadavre du Palais-Royal » : montrer que les mécanismes sont les mêmes : presse d'opinion à l'époque, réseaux sociaux d'aujourd'hui, personnages occultes soufflant sur les braises du mécontentement et tirant les fils en sous-main à leurs profits intimes.
Laurent Joffrin n'a sans doute pas le talent littéraire de Jean-François Parot pour faire revivre les aventures de le Floch comme il le faudrait, mais par contre en portant son regard sur une époque passée de 250 ans il nous éclaire sur des évènements très actuels en cette période de campagne présidentielle : salutaire, au moment où l'on doit s'interroger sur le bulletin de vote que l'on mettra bientôt dans l'urne.
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Voilà un livre que j'ai failli ne jamais commencer, les critiques lues étant fort mauvaises et la notation globale de Babelio plutôt calamiteuse. Soyons clair, ces critiques me semblent injustifiées.

Le fait de continuer une série avec d'autres auteurs est une pratique devenue courante en bande dessinées, avec plus ou moins de bonheur. Les Astérix version Jean-Yves FerriDidier Convard ou les Blake et Mortimer de Sente et André Juillard sont plutôt réussis. On peut crier à l'hérésie, mais ces projets, comme ce Nicolas le Floch, respectent un cahier des charges lié aux séries d'origine.

Ici, Joffrin prenant la suite de Jean-François Parot, décédé en 2018, devait faire avec des personnages devenus familiers, un contexte dix-huitième siècle parfaitement restitué par l'auteur d'origine, et un style très particulier utilisant nombre de mots qui ne sont plus aujourd'hui usités. Cette richesse linguistique n'est pas égalée dans ce roman, même si Joffrin place de-ci de-là quelques raretés de langage.

La période couverte par ce nouveau tome est profondément différente de la série d'origine. En reprenant Nicolas le Floch en septembre 1789, on quitte la monarchie en crise de Louis XVI pour la révolution commençant.
Le marquis de Ranreuil a forcément vieilli, il n'est plus en poste au Châtelet, mais à Versailles au côtés du Roi. Bourdeau a repris son ancien poste et les deux vont devoir de nouveau mener ensemble une enquête sensible, dans laquelle une dame d'honneur de Marie-Antoinette, sans doute en mission pour cette dernière, a été enlevée et jetée dans un fiacre avec un homme avec laquelle elle avait rendez-vous, retrouvé sauvagement assassiné par la suite. le tout s'est passé aux abords du Palais-Royal, lieu de débauche, mais aussi palais des Orléans qui se verraient bien à la tête du nouveau régime qui tarde à se mettre en place après la prise de la Bastille et la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

Le traitement des personnages est globalement conforme à ce qui ressortait des livres de Parot. Les amitiés durent. le lecteur habitué recroisera le bourreau – médecin légiste Sanson, le chirurgien de marine Semacgus et même un très vieillissant Sartine. L'ancien juge Noblecourt accueille toujours Nicolas avec plaisir, mais c'est désormais un vieil homme dont le monde nobiliaire s'effondre. D'où des propos plus engagés que son habituelle modération.

Évidemment, les personnages n'oublient pas de manger et de fréquenter les bonnes auberges où leur sont commentées diverses recettes.

Un personnage féminin haut en couleurs va tourner autour du policier, qui n'est pourtant plus si jeune.

Tout complot entraînant son lot de manipulation et de faux-semblants, Joffrin va alterner entre moments calmes de palabres entre un régime monarchique qui ne gouverne plus à grand-chose et un peuple de plus en plus remonté face à la non promulgation des lois de l'Assemblée, et surtout l'absence de pain dans Paris, et scènes de cavalcades ou d'interventions policières.

Parot avait pour habitude de perdre le lecteur dans les ruelles parisiennes et dans des intrigues complexes, parfois bancales. La logique et le bon sens s'effaçaient souvent dans de nombreuses impasses pour rendre le récit plus touffu. Cette forme débouchait parfois sur de grandes réussites, mais était aussi pesante dans certains des derniers romans. Là Joffrin va à l'essentiel. Son intrigue est claire et profondément liée aux soubresauts de la Révolution commençant. Il utilise des moments d'histoire factuels pour amener une intrigue plausible. le tout est plutôt réussi à mon avis.
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En voyant apparaitre une nouvelle aventure de Nicolas le Floch, ma première idée fût de me dire voilà un défi risqué. J'ai lu chacun des opus avec gourmandise et le voir réapparaître était donc trop tentant.
Bien sûr avec la disparition de Jean François Parot, je m'attendais donc à quelques changements et même si j'étais inquiet, je n'en demeurais pas moins prêt à beaucoup d'indulgence car le défi était de taille.

Malheureusement mon indulgence a des limites.
Pour être totalement honnête, si cette histoire avait pour protagonistes d'autres personnages que ceux de J.F. Parot, j'aurais dit que tout cela aurait formé une histoire correcte.
Mais le problème c'est qu'il s'agit justement d'une histoire de Nicolas le Floch, et donc on s'attend à autre chose. Pour éviter de trop en dire sur l'intrigue, je vais limiter mes exemples aux premières pages mais elles sont révélatrices du livre dans son ensemble.
Le style pour commencer. le phrasé si particulier dans les précédents tomes de cette série et qui faisait son charme 18e siècle est totalement absent. Mais je suis indulgent car je pense qu'il doit être particulièrement difficile à (re)produire.
Le rythme de l'histoire ensuite. L'enquête me semble est menée au pas de charge. D'ailleurs quand un le Floch classique faisait autour de 500p, là on est à moins de 300! Et la ça me dérange un peu plus.
Les traditionnelles scènes de repas, si marquantes de cette série, sont ratées même si Joffrin tente de les faire apparaître.

Enfin et surtout, j'ai vraiment eu du mal avec le traitement des personnages récurrents des enquêtes de Nicolas le Floch. Je ne vais pas détailler pour chacun d'entre-eux car je vous laisse vous faire votre propre avis. Mais je vais revenir quand même sur les premières impressions concernant quelques uns d'entre eux.

Nicolas en premier. Lors de sa première vraie séquence, Nicolas se retrouve face à une foule agitée. Et rapidement il sort son arme et menace la foule. Dans mes souvenirs, ce genre d'attitude de la part de le Floch n'était possible qu'à la toute dernière extrémité. Première trahison à mes yeux. Et puis de façon générale, je l'ai trouvé bien moins nuancé que sous la plume de JF Parot qui, au fil des années, avait su nous en décrire l'évolution humaine et personnelle avec dans son dernier opus un Nicolas sombre.

Sansom en deuxième. Lors de ses retrouvailles traditionnelles autour d'un corps à autopsier, j'ai été surpris par l'absence de chaleur entre Nicolas et Sansom alors qu'ils ne se sont pas vu depuis longtemps. Comme si Sansom n'avait été qu'une simple relation de travail alors que, même sans atteindre l'amitié fraternelle Bourdeau/Le Floch, les relations entre le commissaire et le bourreau étaient d'une nature très chaleureuses.

Vient alors l'arrivée chez Noblecourt. Et là, pour moi, c'est le drame. Catherine et Marion sont balayées en deux phrases sans la moindre émotion alors qu'elles incarnaient quelque chose de quasi maternelle dans le cercle privé de Nicolas. Et puis le discours de Noblecourt sur la situation de la France en septembre 1789... Rien ne lui ressemble dans ces paroles, lui si mesuré habituellement et qui vont à rebour de son passé. Comme si Joffrin avait voulu en faire la caricature d'un homme dépassé, incarnant cette France qui disparaît.

Je pourrai ajouter d'autres erreurs ou invraisemblances mais cela n'apporterait rien de plus.

J'ai vraiment l'impression que Laurent Joffrin a travaillé sur ce récit à partir de fiches sommaires sur les personnages mais que sa connaissance de l'univers le Floch n'était pas très poussée. Et c'est vraiment dommage.

Finalement, après la lecture de ce Cadavre du Palais Royal, je me dis que cette histoire aurait du servir pour un autre roman, une autre série mais pas pour un le Floch.
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J'ai retrouvé avec grand plaisir Nicolas le Floch, remis en selle par Laurent Joffrin suite au décès de son premier papa en 2018. Selon mon habitude, j'avais commencé la série originale lors de la sortie de la pyramide de glace, puis j'ai décidé de la lire dès le début, mais je n'ai jamais pris le temps de le faire malgré mon goût pour les polars historiques. Ainsi n'ayant lu qu'un opus il y a quelques années, je n'ai pas vu les évolutions des personnages, car il semble que les personnes qui connaissent bien Nicolas lui trouve actuellement bien pâle figure, mais je n'y ai vu que du feu.

J'ai eu grand plaisir à écouter cette version audio, lue de manière brillante et convaincante par Philippe Sollier. Il incarne parfaitement les différents personnages et on les reconnait très bien, sa voix est chaleureuse, elle sait nous faire partager les émotions des héros.

L'intrigue se passe entre le 26 septembre et le 6 octobre 1789, on trouve un cadavre dans la Seine, Pierre Bourdeau devenu commissaire au châtelet y flaire une intrigue politique et fait appel à son ancien chef Nicolas le Floch, revenu de sa terre bretonne pour servir le roi à Versailles. Une princesse a disparu et Nicolas doit justement se rendre à Paris pour tenter de la retrouver, les deux amis s'aperçoivent vite que leurs deux affaires n'en forment qu'une seule. Après avoir libéré la disparue, agent au service de Marie Antoinette au fort caractère le trio se lance sur la piste d'un ou de plusieurs complots qui agitent Paris deux mois après la prise de la Bastille. L'intrigue est intéressante et agréable, toutefois le côté romance est peu crédible et inutile. On doute que la belle Laure tombe amoureuse de Nicolas, âgé de cinquante ans comme il le dit.

Le plus intéressant est le contexte historique très très documenté qui nous permet d'être complètement immergé dans cette époque troublée. Nous connaissons tous la fin de l'histoire et c'est passionnant d'être plongé au coeur des évènements quand tout aurait pu basculer autrement si la noblesse et la cour avait su voir l'énorme fossé qui les séparait du peuple. Les bourgeois, sur le point de prendre le pouvoir, manipulent le peuple qui a faim, comme on le voit dans plusieurs scènes d'émeutes, organisées par les Cordeliers de Danton, ou le duc d'Orléans, qui désire être nommé Lieutenant général du royaume, sans oublier le comte de Provence, futur Charles X qui se verrait bien régent, ce qui impliquerait comme le souligne Nicolas, la mort du roi. Pendant que les grands du royaume se disputent le pouvoir, ils n'ont aucune conscience de l'état réel du pays. Louis XVI est complètement dépassé, préférant aller chasser et laisser son conseil prendre les décisions. La cour ne veut pas coopérer avec l'assemblée, ce qui permettra à des factions plus radicale de prendre le pouvoir alors que certains bourgeois modérés comme Mirabeau sont prêt à de nombreux compromis, leur but étant une royauté constitutionnelle à l'anglaise, mais le manque de lucidité du roi causera sa perte. Marie Antoinette semble plus au fait des réalités du moment, mais elle refuse tout compromis, elle est d'ailleurs franchement détestée par le peuple au contraire du roi, qui est vu comme un bon papa mal entouré. J'ai été frappée par l'influence de la presse, déjà, les journalistes jouent un rôle central dans la manipulation du peuple. Ici pas de journalisme d'investigation soucieux de permettre à l'opinion de se former, mais plutôt des « fake news », ou des rumeurs amplifiées et diffusées pour influencer les Parisiens et les amener là où on veut. On sait bien que ce type de journalisme sévit toujours sur les réseaux sociaux.

J'ai trouvé ce polar très agréable et intéressant d'un point de vue historique. Un grand merci à Audiolib et Netgalley pour leur confiance.

#LeCadavreduPalaisRoyal #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Après tant d'années à avoir entendu parler des enquêtes de Nicolas le Floch, j'ai sauté sur l'occasion d'enfin en découvrir un lorsqu'Audiolib a proposé le dernier sur Netgalley.

Tout d'abord il faut savoir que l'oeuvre que l'on découvre n'est pas écrite par Jean-François Parot, auteur à l'origine de la série décédé il y a quelques années. Dès les premières pages lues par Philippe Sollier, nous apprenons que Laurent Joffrin a souhaité reprendre le flambeau pour amener le personnage de Nicolas le Floch à enquêter après la Révolution Française.

Ayant écouté il y a quelques temps le loup des Cordeliers d'Henri Loevenbruck qui se déroule au moment de la Révolution, j'ai tout de suite ressenti un véritable contraste avec les enquêtes de Nicolas le Floch. En effet, les personnages du premiers sont révolutionnaires alors que ceux du deuxième sont au service de la royauté.

En me baladant dans le musée Carnavalet, je revois défiler devant mes yeux ces périodes qui ont tant marquées L Histoire française. Écoutée il y a quelques semaines, je me rends compte à quel point j'ai gardé en mémoire toute la partie historique développée dans "le cadavre du Palais Royal". Néanmoins j'ai été moins conquise par l'intrigue en elle-même. J'ai tout de même passé un bon moment d'écoute et je suis curieuse de découvrir les aventures antérieures de notre cher Nicolas le Floch.

Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour l'écoute de ce livre lu par Philippe Sollier qui est très agréable et qui se révèle être une mine d'éléments historiques.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Nicolas, comme toujours, frissonna quand ils franchirent la vaste voûte qui menait dans la forteresse policière, massive et noire en face du Pont-au-Change. Les mêmes exempts étaient en faction dans la haute entrée, les mêmes inspecteurs se croisaient dans la cour, les mêmes portes de geôle, épaisses et lourdes, seulement ajourées d'une petite grille, s'alignaient dans les couloirs de l'est. Nicolas connaissait encore leur surnom par cœur, les Chaînes, la Motte, les Boucheries, Barbarie ou Gloriette, les moins sinistres, et les autres, pestilentielles et obscures, le Puits, les Oubliettes, la Gourdaine... Sans parler des deux cachots les plus atroces, la Fosse, où l'on descendait les prisonniers par une poulie, dans un cône de pierre rempli d'eau à mi-jambe où l'on ne pouvait se coucher ni rester debout, et la Fin d'aise, où l'on pataugeait dans une tourbe d'excréments infestée de serpents. Dans ces deux-là, on survivait rarement plus d'un mois. Signe des temps, elles étaient condamnées, depuis que l'Assemblée avait stigmatisé les coutumes judiciaires de la monarchie.
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Laure se tourna vers Nicolas avec un faux sourire et un regard ébahi. De toute évidence, elle se demandait comment Nicolas Le Floch, simple commissaire au Châtelet, était devenu le marquis de Ranreuil, agent personnel du roi. Elle commençait à comprendre sa méprise.
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Ce qu'on fait ces robins du Tiers et ces seigneurs égarés de la nuit du 4 août, les Noailles, les d'Aiguillon, les La Fayette, est une subversion générale de la société. Au début, ce n'étaient que des mots. Mais ces mots ont transporté le peuple et retenti dans l'univers. Jusqu'à aujourd'hui, l'ordre social tenait par les devoirs du manant et par l'honneur des grands. Les devoirs sont remplacés par des droits, c'est-à-dire par une licence ayant cours légal. L'honneur a été bafoué par le scandale, je pense à l'affaire du Collier, par le venin des philosophes, qui a corrompu les esprits brillants de la noblesse, et par la pleutrerie des plus grands seigneurs.
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Le duc bâtisseur avait fait construire trois galeries d'arcades qui séparaient maintenant, de l'ancien parc, les rues de Valois, de Montpensier et de Beaujolais. Ces galeries abritaient quelque cent cinquante boutiques où l'on vendait tout ce qui pouvait contenter l'œil, la chair et l'esprit. Au sud, la "galerie de Bois" qui coupait le jardin, accueillait les imprimeurs et les libraires. A l'ouest et à l'est, les maisons de jeu, les maisons de plaisirs, les salles de marionnettes ou d'ombres chinoises, les marchands de meubles ou de tableaux, les pâtisseries et les cafés s'alignaient comme pour une revue des plaisirs et des arts.
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- Mes enfants, dit Noblecourt, vous avez finalement réussi, mais le roi n'est pas sauvé. Au contraire. Cette populace a plus de jugeote que la cour, c'est la grande leçon de ces journées. Elle a obtenu ce qu'elle voulait et qui lui donne son ascendant.
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