Le sixième sens la poésie
celui affûtant tous les autres
au moindre crépitement les ouvre
j’aime être là en ce siècle
où parlent les femmes
ce qu’elles ont à dire ne fait pas
si mal que ça quand on se donne
la peine d’entendre la chair
des mots qui changent l’ordre
des choses courant à tous
vents offerts à la palpitation
Conquérir l’espace pour vaincre
le temps ça se défend
et si l’ultime destruction vient
encore au bout du gouffre je
chanterai encore quand
nous aurons compris que la fin
des temps n’existe pas mais
seulement alors se percevrait
le temps sans fin c’est ça que
je chanterai l’inconcevable
de la fin du temps
pour avoir déjà conçu la vie
une page veille
attentive
au moindre mouvement
du temps
dans la ligne
continue
c’est l’équinoxe
des âmes
c’est la pierre
qui retourne
ses signaux
au chapitre
des vents
c’est la pensée
de l’espace
embrasé
du géoscribe
jouissant
Rivée au thème au titre décidé
de ne pas bifurquer
m’y tenir le rêve
juste ce qu’il faut
c’est-à-dire totalement
ce mal dans la poésie m’apparaît
c’est là que je vois mieux
vol patient de la mouette
qui franchit les espaces et le
temps d’un seul mouvement d’ailes
à la ligne
toujours recommencé
le poème se signe
seul au bout du chemin
Départ
vers la destination
sans fin
ni but
la disponibilité
à ce lieu
précis
de nulle part
cela mène
en nulle patrie
la lune pleine
me conduit
archéographie
du dedans