AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782348046155
368 pages
La Découverte (24/09/2020)
2.42/5   6 notes
Résumé :
Les années 2000 ont vu déferler les mensonges des industriels du tabac, des énergies fossiles ou des pesticides et leurs études commanditées dissimulant la dangerosité de leurs produits. Explorant les nouvelles frontières du lobbying, cette enquête dévoile les stratégies de manipulation qu'emploient désormais ces " marchands de doute " pour promouvoir leur " bonne " science et s'emparer du marché de l'information scientifique.
Leur cible privilégiée n'est plu... >Voir plus
Que lire après Les gardiens de la raisonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les auteurs ont eu l'excellente idée de terminer leur ouvrage par une « déclaration d'intérêts » où ils énumèrent leurs sources de revenus et engagements, afin de bien établir qu'ils ne sont à la solde d'aucun lobby, ce dont nul d'ailleurs n'eût songé à les accuser.
C'est cependant très intéressant : nous apprenons ainsi que ce sont deux journalistes du Monde et un chercheur en sciences sociales, donc pas vraiment des scientifiques ; mais la science, ils en parlent abondamment et cherchent à l'instrumentaliser contre ceux dont la pensée est plus attachée aux valeurs rationnelles, précisément d'ailleurs cette instrumentalisation dont ils accusent ceux qu'ils attaquent
Ils dénoncent en particulier un réseau libertarien qui investirait les universités ; l'ennui est qu'on constate plutôt sur le terrain un entrisme de la nouvelle gauche et de ses idées fortes : théorie du genre, cancel culture, promotion des « nouvelles minorités (LBGT, musulmans -l'islam est la religion des pauvres, malgré son caractère réactionnaire, féministes, « racisés », le tout cuit ensemble dans la marmite de l'intersectionnalité). N'exagérons pas le péril, sont essentiellement concernées les sciences humaines. Il est vrai que les libertariens (y-en-a-il vraiment beaucoup?) ne sont pas vraiment dérangés par ce mouvement ; outre qu'ils sont par principe favorable à un libéralisme poussé en matière de moeurs, ils apprécient naturellement tout ce qui peut (ou pourrait, la classe laborieuse se moquant bien de ces concepts) détourner de la lutte des classes.se
par quel lobbyiste proche des libertariens est-il payé ?
Le corps du livre consiste en attaques contre des scientifiques qui affichent des idées « incorrectes » et s'appuient parfois sur certaines théories scientifiques en tentant de les discréditer, soit par de laborieuses tentatives de détruire ces théories, soit par des arguments ad hominem ; c'est ainsi que Bronner, Bricmont, Sokal (dont le nom est proche de celui de Soral, c'est louche...si, si, ils le laissent entendre.) ont droit à un lynchage en règlesavec d'ailleurs une parfaite mauvaise foi dans les arguments
Nos auteurs oublient souvent qu'un consensus momentané sur une théorie ne fonde pas sa vérité, qu'une théorie scientique peut toujours être réfutée, et que c'est même le critère de sa scientificité (elle doit être falsifiable pour reprendre le terme de Popper, et qu'il y a souvent des changements de paradigme)

J'en viens maintenant à ce qui m'apparait le plus grave : les auteurs attaquent Noam Chomsky, figure historique de la gauche américaine (quand elle se préoccupait encore de la classe ouvrière) et de la lutte contre la guerre du Vietnam ; ils lui reprochent son attachement inconditionnel à la liberté d'expression, qui selon lui n'est pas divisible et ne peut être refusée à personne.
Nos auteurs n'admettent pas cette conception humaniste. Selon eux, la liberté d'expression n'appartient qu'à ceux qui restent « dans le cercle de la raison » (pour reprendre l'expression de Rocard, qui d'ailleurs ne parlait pas de la même chose), raison telle qu'elle est définie par nos auteurs et les mouvances auxquelles ils se rattachent.
Et c'est ainsi qu'ils approuvent implicitement les manifestations destinées à empêcher un orateur extérieur de s'exprimer, un professeur de faire cours, voire à obtenir son renvoi (dans les pays anglo-saxons, cela étant pour le moment impossible en France), à faire modifier les programmes des cours, à obtenir des « cours non mixtes ».
Qu'on ne m'accuse pas d'atteindre le « Point Godwin », tout cela est proprement totalitaire ; dans les années 30, c'étaient les ligues fascistes qui empêchaient leurs adversaires de parler.

Commenter  J’apprécie          70
Le livre explique bien certaines nouvelles méthodes manipulatoires de lobbying, notamment au service de Monsanto. Mais étrangement, dans le contexte actuel de Covid19, les auteurs n'en font pas de même avec Big Pharma, ce qui est un peu ironique maintenant que Bayer a racheté Monsanto.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai arrêté la lecture après moins de 100 pages.
Ce style journalistique qui inonde le lecteur de faits, de langue de bois, de clichés a fini par avoir raison de ma détermination à en apprendre plus sur le sujet du titre qui m'avait séduit.
Devant cette accumulation j'ai atteint à plusieurs reprise le point de me demander quelle était la thèse des auteurs.
J'aurais préféré un contenu un peu plus pédagogique, avec une présentation claire des thèses en présence sans cette outrance apportée par les expressions toutes faites et sans intérêt.
On a l'impression que les auteurs ont balancé une grande quantité d'information à charge pour le lecteur de s'en faire une synthèse laissant de côté ce style journalistique supportable dans un article mais pas dans un livre complet.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
LaViedesIdees
23 mars 2021
Les gardiens de la raison porte sur l’intrication toujours plus dense des enjeux de connaissance et des enjeux politiques et économiques.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce que nous explorons dans ce livre, en somme, ce sont les nouvelles frontières du lobbying et les degrés insoupçonnés de raffinement qu’atteignent désormais les stratégies des firmes pour défendre leurs intérêts en instrumentalisant le savoir.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Stéphane Foucart (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphane Foucart
Réchauffement climatique, extinction de centaines de milliers d'espèces, pollutions globales, guerres de l'eau et d'autres ressources, migrations massives... tous ces dangers convergent et se démultiplient en un péril unique que des certains ont commencé à envisager : celui d'un effondrement global de la civilisation, voire de la biosphère elle-même, engagée dans une tragique « sixième extinction ». Première grande synthèse sur cette question d'urgence, quarante spécialistes de toutes disciplines nous livrent ici le fruit de leurs travaux – les philosophes Dominique Bourg et Christian Godin, l'agronome Pablo Servigne, les historiens Jean-Baptiste Fressoz et Valérie Chansigaud, le militante écologiste Lamya Essemlali et la femme politique Delphine Batho, l'ingénieur Philippe Bihouix, la juriste Valérie Cabanes, le biologiste Pierre-Henri Gouyon, le journaliste Stéphane Foucart, l'économiste Gaël Giraud et tant d'autres. Sous la direction du journaliste Laurent Testot et de l'expert en risques Laurent Aillet, Collapsus dresse un état des lieux et nous aide à comprendre les dynamiques en cours afin d'engager nos choix citoyens.
https://www.albin-michel.fr/ouvrages/collapsus-9782226448972
+ Lire la suite
autres livres classés : sociétéVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}