Les gens de Combeval de Jean-Paul Malaval Editions Camann-Levy 16 mai 2018.
Nous voici à l'été 1914, les Montagnac moissonnent. Charles le père est un paysan arrogant, orgueilleux qui a décidé que son ainé Marcellin reprendrait la ferme familiale. Le second Edouard rêve de devenir instituteur pas question a tonné le patriarche il sera paysan un point c'est tout. C'était sans compter sans la déclaration de guerre, la mobilisation de Marcellin .... Edouard se retrouve coincé , la vie à la ferme devient de plus en plus étouffante d'autant plus que Marcellin s'est fiancé avec Reine une beauté du village sans scrupules ....
Voilà un roman auquel malgré le talent reconnu de Jean-Paul Malaval je n'ai pas du tout accroché . J'ai eu l'impression de lire le énième récit de ce genre. La guerre, les tranchées, les amours clandestines, l'autorité patriarcale, les haines ancestrales entre voisins, la cupidité bref une trame vue et revue attention risque d'indigestion imminent surtout que ceci est à priori le premier tome d'une saga qui vivra sa vie sans moi .
Je remercie vivement les éditions Calmann-Levy via netGalley pour ce partage même si je n'ai pas été conquise .#LesGensDeCombeval #NetGalleyFrance
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Belle évocation comme d'habitude du Bas-Pays que J-C Malaval connait si bien.
Quelques personnages parfois difficiles à suivre mais une reconstitution parfaite du contexte de la grande guerre, un siècle après.
A suivre…..
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Montagnac aimait travailler avec sa femme. Il lui donnait des ordres comme à une domestique. Elle ne se rebellait jamais, même lorsque ses observations étaient injustes. C’était sa manière de l’aimer. Et quand ils s’arrêtaient de besogner pour boire à la cruche, assis à l’ombre d’un chêne, il avait de petits gestes affectueux pour elle, comme si ses caresses furtives lui rappelaient des souvenirs anciens. Mais elle le regardait en souriant, les fossettes creusées par la fatigue. « Pauvre homme, nous ne sommes plus bons à rien. »
Elle se disait avec tristesse que les femmes, passé quarante ans, n’intéressent plus les hommes. À moins qu’il y ait encore des sentiments. « Les sentiments, ça les rend aveugles, les hommes. Mais mon Charles ne me désire plus. Pourtant, il ne court pas la gueuse, comme certains. On dirait qu’il a fait une croix là-dessus. Et que je sois grosse ou maigre ne change rien à l’affaire. »
Il se sentait pris dans un étau avec ces questions. Il ne savait rien des filles, de ce qu’elles pensaient de lui et si, tout ça, ces galanteries, ces petits baisers, ces effleurements doucereux, c’était du sérieux ou non. Il l’espérait, néanmoins.
« Nous ne sommes rien, que des paysans accrochés à une terre ingrate. Et nous n’en sortirons pas, quoi que nous espérions, enchaînés par le travail quotidien, sans joie, sans satisfaction. » Elle aimait à distiller de telles horreurs à ses enfants, comme pour les protéger d’eux-mêmes, les garantir des mirages.
« Ne t’avise pas à en jouer sur moi, avait-elle ajouté. Une femme, mon Marcel, c’est fragile. Un rien la brise. » Et pour tempérer la dureté de son propos, elle était venue poser un baiser sur sa joue, délicatement. Il en avait éprouvé un tel trouble qu’il s’était senti singulièrement encouragé. « Peut-être finira-t-elle par m’aimer ? » avait-il pensé, le feu aux joues.
Foire du Livre Brive 2016 - France Bleu Limousin - Jean Paul Malaval