AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782373440997
365 pages
Lemieux Editeur (07/06/2017)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Que cherchent-elles, toutes ces femmes qui accourent dans la salle d’attente du professeur Karacek, à Prague ?
Apolline déteste son quotidien d’assistante juridique dans un cabinet d’avocat parisien, elle fuit l’image que lui renvoient les miroirs, elle voudrait devenir quelqu’un ­d’autre… Elena, dite La Luna, ­s’est dédiée tout entière au culte de son corps parfait, ­c’est son assurance-vie dans le monde doré où elle brûle son ennui. Anne, photographe chevr... >Voir plus
Que lire après Les immortelles de PragueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Apolline, Elena et Anne, trois femmes racontées dans ce roman, trois femmes diamétralement opposées.
Apolline, juriste trilingue parisienne, passionnée par Charles Baudelaire, complexée par son physique ingrat, décide de se rendre à Prague dans une Clinique spécialisée en chirurgie esthétique pour effectuer une simple rhinoplastie.
Elena, créature parfaite, maîtresse attitrée du puissant Vladimir Ivankov, l'homme de la Taïga, est en fuite de Prague à Paris.
Anne, journaliste, accepte la proposition du magazine « Cybelle » pour effectuer un reportage sur le tourisme esthétique à Prague. Anne qui préfèrerait se trouver à mille lieues de là, dans la brousse africaine, va vite se rendre compte qu'il y a des choses pas tout à fait claires à découvrir, et ce simple reportage destiné à un magazine féminin va se transformer en véritable enquête.
Et Vladimir, puissant homme d'affaires, charismatique, violent, entouré de personnes peu recommandables, le méchant de l'histoire dira-t-on.
Ces trois femmes et Vladimir sont racontés par alternance dans le roman, chacun faisant à chaque fois l'objet d'un chapitre distinct. Si l'homme de la Taïga interfère finalement dans l'histoire de chacune, les trois femmes, bien que participant à cette histoire commune, ne se croisent pas. On alterne ainsi de l'une à l'autre, en passant ponctuellement par l'histoire du passé de Vladimir, racontée sous la forme de la « saga de l'homme de la Taïga ».
Et Apolline va se retrouver dans la vie d'Elena, Elena va en profiter pour s'approprier celle d'Apolline. L'une va tomber sous le charme de Vladimir, éblouie par la vie qu'il lui fait découvrir, l'autre le fuit.
Sophie Pons nous plonge dans une histoire mêlant substitution d'identité, pratiques médicales illégales, trafic humain, argent, luxe, violence et corruption. le tout fonctionne bien et on se laisse rapidement happer par l'intrigue. Les villes de Paris et Prague, où l'action se déroule, sont magnifiquement mises en valeur dans les descriptions détaillées faites par l'auteur.
Par contre, je me suis un peu perdue dans des détails que je qualifierai d'économico-politiques, mafia, chute du communisme, de longs passages sur l'auteur Kundera, qui à mon sens ont rendu cette histoire moins légère, et qui n'apportent finalement pas grand-chose à l'intrigue qui nous intéresse. Je souligne toutefois que ces détails ont du faire l'objet d'un travail de recherches approfondies par l'auteur.
Auteur, dont j'ai tout de même apprécié le style, fluide, concis, et la présence de ces citations issues des oeuvres de Baudelaire parsemées par ci par là.
Merci à Babelio et Lemieux éditeur pour m'avoir permis de découvrir ce roman et m'avoir fait passer un bon moment.


Commenter  J’apprécie          20
[lu pour Masse Critique]

Les préoccupations et les valeurs d'Anne Dot, journaliste d'investigation, sont très éloignées de celles des lectrices du journal "beauté" pour lequel elle accepte un reportage généreusement payé sur le tourisme esthétique en République Tchèque.
Un peu blasée au départ, sa curiosité professionnelle est titillée par les infos que lui délivre sur place l'énigmatique docteur Karacek, grand spécialiste de la "revitalisation par autogénération cellulaire" (cellules-souches embryonnaires).
C'est à ce même chirurgien praguois qu'Apolline Martin, jeune juriste parisienne complexée par son physique, a choisi de s'adresser pour une classique rhinoplastie.
Dans la même clinique, Elisa, la maîtresse ukrainienne du puissant Vladimir Ivankov, parfaite parmi les parfaites, rumine son mal-être et son envie d'insoumission.
Les chemins d'Anne, Apolline, Elisa et Vladimir vont se croiser, de Prague à Paris.

Apolline, la jeune femme un peu terne, limite bas bleu, nourrie de Baudelaire, Kundera et Kafka, va se retrouver dans la peau et les oripeaux d'Elisa, poupée de luxe soumise à un bandit ; contre toute attente, elle va beaucoup aimer ça. Et vice versa.
La beauté, l'aisance, et l'argent vont faire le bonheur de celle qui ne les connaissait pas. L'autre trouvera la sécurité en quittant sa vie clinquante et dangereuse.
Jusqu'à ce que...

Cet échange de rôles est une idée romanesque qui fonctionne bien, en tout cas au début.
La beauté et la jeunesse, vues comme des valeurs marchandes, et donnant naissance à des trafics et des pratiques illégales, c'est bien aussi.
Le reste, le contexte mafieux, la violence politique, économique, et technologique, prennent trop vite et trop longuement le pas sur les premiers thèmes, à mon goût.
Mais j'ai bien apprécié l'importance donnée aux décors urbains (Prague, Paris), et l'idée joliment mise en mots et en images, que l'atmosphère d'une ville, l'appréciation de ses beautés et de ses laideurs, dépendaient de la position sociale (et de l'humeur !) du visiteur.
Elisa voit Prague comme un Disneyland infesté de touristes bas de gamme quand Apolline est éblouie par l'architecture baroque et les lumières magiques qui baignent la ville de Kafka.
Même chose pour Paris, que l'une juge triste, gris et sale, et que l'autre, enfin libre, arpente avec jubilation.
Évident et simpliste, pensez-vous ? En tout cas, cela donne à voir des paysages complexes et contrastés qui lorsqu'on les confronte ou les juxtapose, approchent sans doute la réalité.
Le personnage d'Ivankov est un magnifique méchant, séduisant et toxique, entouré de sbires patibulaires. Sophie Pons lui invente une enfance d'Oliver Twist sibérien qui donnerait à elle seule un bon petit roman, mais qui alourdit celui-ci.
Pour faire avancer l'intrigue, la romancière introduit au fur et à mesure et jusqu'à la fin, de nombreux personnages secondaires décrits avec minutie (trop ?) ; ils détournent l'attention, et dispersent l'intérêt. Dommage.

J'aurais aimé aimer ce premier roman, pour Prague, et pour l'idée de départ : la permutation d'identités et de valeurs entre deux patientes d'une clinique esthétique aux activités suspectes.
Et parce que la lecture d'une pure fiction, ça repose des exo- et autres auto-fictions de la rentrée littéraire !
Plaisir malheureusement gâché par la générosité de l'auteur.
Sophie Pons a voulu trop bien faire. Elle n'a pas laissé assez de place à la légèreté (de l'être !) et à l'humour, en voulant sans doute nous faire partager sa connaissance très approfondie des dérives mafieuses dans les démocraties des pays de l'est (avant d'être nommée à Paris, Sophie Pons a dirigé les bureaux de Moscou et Prague de l'Agence France Presse).

Merci à Babelio et Lemieux éditeur pour cette lecture qui sans être un coup de coeur, donne envie de retrouver Sophie Pons avec un second roman !
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
Commenter  J’apprécie          00
On suit ici les histoires croisées de trois femmes au caractère très différent et d'un homme qui est lié à chacune d'une certaine manière. On suit le parcours de cet homme via sa biographie j'ai trouvé ce procédé d'écriture original. On alterne ensuite les chapitres avec Apolline qui est donc une jeune femme effacée travaillant dans un cabinet d'avocat et qui économise depuis un moment pour enfin changer de visage. Il y a ensuite Elena qui mise tout sur son physique et en prend grand soin mais cette fois ci elle veut disparaitre. Enfin, Anne, quant à elle ne touche pas à son corps mais enquête sur ces cliniques à succès un peu contre son gré.

Chacune a son propre agenda qui m'a semblé un peu étrange au début car il est difficile de s'identifier à elles mais au fil de ma lecture je me suis retrouvée emportée dans leur quête d'immortalité à mon tour.

Dans le titre je disais que ce roman était multigenre. En effet je ne m'attendais pas à y trouver autant de facettes réunies : de l'amour, de la science, du thriller, de l'Histoire, le tout savamment organisé, chapeau ! On sent d'ailleurs la journaliste derrière l'auteure qui s'est documentée sur son sujet et le contexte dans lequel évolue ses personnages. Cela donne de la réalité à l'histoire. J'ai parfois eu l'impression de lire un « simple » témoignage.

Si je devais vraiment trouver la petite bête je dirai que la fin n'est pas aussi travaillée que le reste du roman mais elle laisse au lecteur une ouverture pour s'imaginer ce qui lui plaît, je l'ai en tout cas ressenti de cette manière.

En résumé, une belle découverte, un sujet très original, très bien traité 😃 Et les amateurs de Baudelaire seront enchantés des extraits qui parsèment le roman..
Lien : http://bookowlic.fr/immortel..
Commenter  J’apprécie          00


autres livres classés : alchimieVoir plus


Lecteurs (7) Voir plus




{* *}