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EAN : 9782070147601
256 pages
Gallimard (08/01/2015)
3.12/5   118 notes
Résumé :
Quelques années après la chute de Lehman Brothers, alors que le monde politique voit enfin la sortie de crise à l’horizon, le Crédit parisien est sur le point de sombrer. La plus grande banque française a besoin d’un plan de sauvetage en urgence mais la ministre de l’Économie, au sommet des sondages, symbole de la gauche revenue aux affaires, entend tout faire pour que Bercy ne mette pas sur pied un plan similaire à celui de 2008 lors de la crise des Subprimes.
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,12

sur 118 notes
Livre qui ressemble parfois à un manuel d'économie politique, souvent à un article du Canard enchaîné, de Médiapart ou de Libé, mais rarement, trop rarement, à un roman, et encore moins à un roman policier...
L'auteur défend valeureusement sa thèse, pas très originale, de la collusion entre pouvoir politique et pouvoir financier, en oubliant malheureusement qu'une fiction réussie, ce sont des personnages crédibles, des décors évocateurs, des dialogues incisifs, une intrigue pas trop prévisible et ce quelque chose d'indéfinissable qui s'appelle un style.
Bref, un livre tout à fait honorable mais on est loin, très loin de Simenon, Manchette, Jonquet, Vargas et quelques autres...
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Collusion et dérive affairiste dans les couloirs de Bercy.

« Elle prit quelques secondes pour contempler ce paquebot de verre, posé sur le fleuve. »

Paru en janvier 2015 en Série Noire (éditions Gallimard), le deuxième roman du journaliste et écrivain Thomas Bronnec, s’ouvre sur un suicide spectaculaire : une femme se jette dans le vide depuis le toit de Bercy. Ex-cadre du Ministère, elle a été chargée quelques années plus tôt, avec sa collègue Nathalie Renaudier, de rédiger un rapport sur le plan déployé pour venir en aide aux banques françaises au moment de la crise financière de 2008, menant pour cela des investigations trop poussées au goût de certains hauts fonctionnaires.

Cet incident tragique replonge Christophe Demory, le directeur de cabinet du Ministre des Finances, dans les souvenirs douloureux et les questions restées en suspens après le suicide de son ancienne compagne, Nathalie Renaudier.

Alors qu’une nouvelle crise bancaire se profile, quelques années après la chute de Lehman, la Ministre des Finances, la très populaire Isabelle Colson, nommée pour mettre en œuvre le programme du président socialiste nouvellement élu, ne veut pas entendre parler d’un plan de sauvetage des banques sans contrepartie, comme en 2008.

Elle a réussi jusque-là, avec le soutien de ce Directeur de Cabinet apprécié de tous parce que peu menaçant, à mettre en œuvre les promesses de campagne, en minimisant leur édulcoration par Bercy, et en particulier par l’indéboulonnable Directeur du Trésor. La situation s’envenime entre la ministre et son administration, alors que le Crédit parisien déjà sauvé en 2008 grâce au plan de soutien décidé par l’État, frôle à nouveau le gouffre, et que Christophe Demory semble perdre pied.

Collusion entre la haute administration et le milieu bancaire, dérive affairiste de la gauche au pouvoir qui trouve sa source au début des années 1980, pendant le premier septennat de François Mitterrand : En coulisse, le patron du Crédit parisien tire les ficelles, en dictant ses volontés au Directeur du Trésor et à un conseiller du Président à l’Élysée.

Faire payer les dettes des banques par l’état en échappant à toute prise de contrôle ou régulation, en profiter pour croître et engranger des profits accrus, le lecteur n’aura pas toujours la sensation de lire un ouvrage de fiction, même si (ou d’autant plus que…) ces événements sont agrémentés de corruption, de tromperies et de coups tordus. C’est très bien (et même presque trop bien) documenté, à tel point que la connaissance poussée de Thomas Bronnec, déjà auteur d’un livre sur les arcanes de Bercy avec Laurent Fargues («Bercy au cœur du pouvoir», éditions Denoël, 2011), semble empêcher, en glissant vers une pédagogie trop apparente, quoiqu’extrêmement claire, l’intrigue et les personnages de prendre toute leur ampleur.

Malgré des personnages qui ne viennent pas bousculer la fibre émotionnelle comme sait le faire une Dominique Manotti, ce roman qui plonge dans les arcanes de Bercy vaut le détour, mais il laisse trop de marbre par ce qui ressemble sans doute à un manque d’engagement.

Retrouvez cette note de lecture sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/11/17/note-de-lecture-les-inities-thomas-bronnec/

Pour acheter ce livre chez Charybde, sur place ou par correspondance, c'est par là :
http://www.charybde.fr/thomas-bronnec/les-inities
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Isabelle Colson est un ministre de l’Economie et des Finances au profil atypique. Sa nomination à Bercy symbolise le virage antilibéral pris par le Président de la République pendant sa campagne. Ancienne militante de la cause LGBT qui s’est rendue célèbre par des coups d’éclat, cette femme au fort caractère doit maintenant composer avec les hauts fonctionnaires du ministère. Ces hommes, tous issus des rangs de l’ENA, acceptent difficilement les avis tranchés et partisans de cette jeune femme qui n’est pas issue du sérail. Lorsque la première banque française, le Crédit parisien, sollicite auprès du Gouvernement un nouveau plan de sauvetage pour faire face à une possible faillite, Isabelle Colson s’y oppose, refusant que l’argent public finance les prises de risques des banques privées. Antoine Fertel, le très influent patron du Crédit parisien, actionne alors ses réseaux politiques pour passer outre cette décision et être entendu au plus haut niveau. Il a su nouer au fil des années de nombreuses amitiés au sommet de l’Etat. A ses yeux, ses propres intérêts et ceux de sa banque se confondent avec ceux de l’économie française. Une nuit, une inspectrice des finances se suicide en se jetant du haut de l’immeuble de Bercy. La jeune femme avait disparu il y a plusieurs années après avoir enquêté sur un possible conflit d’intérêts dans le plan de sauvetage mis en place par le Gouvernement lors de la crise bancaire et financière de 2008. La collègue qui avait mené l’enquête à ses côtés s’était elle aussi donnée la mort quelques années plus tôt. Dans cette enquête, le Crédit parisien et son président étaient également visés…

Le livre est très bien documenté mais trop peu romancé, le lecteur se lasse vite d’une intrigue un peu lisse et attendue. J’ai connu des « Business-thriller » plus passionnants. Thomas Bronnec clôt le livre en précisant : « Ce roman est une œuvre de fiction. Les personnages ne sont que des constructions intellectuelles. Toute ressemblance avec la réalité serait donc purement fortuite ». Si aucun personnage n’est clairement identifiable, le contexte politique décrit est très réaliste. Quand on sait que le Ministre actuel, ancien secrétaire général adjoint de la présidence de la République, est un banquier d’affaires issu des rangs de l’ENA, on peut légitimement penser que le roman est très proche de la réalité et que les cloisons entre la politique et la finance sont très perméables. Un roman sans surprise qui a le mérite d'éveiller nos consciences endormies.
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Quelques années après la chute de Lehman Brothers, alors que le monde politique voit enfin la sortie de crise à l'horizon, le Crédit parisien, la plus grande banque française, est sur le point de sombrer. Elle a besoin d'un plan de sauvetage en urgence mais Isabelle Colson, la ministre de l'Economie, au sommet des sondages, devenue le symbole de la gauche au pouvoir, entend tout faire pour que Bercy ne mette pas sur pied un plan similaire à celui de 2008 lors de la crise des subprimes.
Elle est d'ailleurs intraitable sur ce sujet et ne veut même pas en entendre parler...Elle craint que son électorat soit mécontent, si on aide encore une fois avec les deniers publics, une entreprise privée.
Antoine Fertel, le patron de la banque oeuvre en secret pour faire tomber la ministre.

Mais un événement inattendu vient perturber ses plans...
Le corps de Stéphanie Sacco, une jeune IGF (inspectrice générale des finances) que l'on croyait morte après avoir retrouvé sa voiture abandonnée, vient d'être découvert dans la cour de l'Hôtel des ministres à Bercy. La jeune femme s'est jetée du toit...
Dans ses mains...une clé, celle de l'appartement de Nathalie Renaudier où les deux jeunes femmes se retrouvaient pour travailler.
Toutes deux étaient chargées en 2008 de faire un rapport sur le plan de sauvetage de la banque.
Ce suicide est-il un message ?
Nathalie Renaudier s'est en effet elle aussi suicidée, plusieurs années auparavant.
Christophe Demory, le compagnon de Nathalie, ne s'est jamais remis de sa brutale disparition. Il n'a jamais compris que Nathalie ne lui parle pas de ses problèmes. Il va donc se rendre dans son ancien appartement qu'il croyait vendu...Ce qu'il va découvrir va bouleverser sa vie.

Devenu directeur de cabinet de la ministre, il tente de surnager devant les nouveaux événements comme il peut, et surtout refuse de prendre partie.
Ce qu'il veut avant tout maintenant, c'est découvrir la vérité sur le suicide de Nathalie et le fameux rapport que les deux jeunes femmes IGF ont remis à leur supérieur, mettant ainsi en péril leur carrière et...leur vie.


Thomas Bronnec est né à Brest. Il est journaliste et auteur de documentaires pour la télévision. Il a exploré pendant plusieurs années le Ministère des Finances et a utilisé pour ce polar sa connaissance parfaite de Bercy.
Le lecteur voit tout de suite, à la façon dont l'auteur plante le décor, que son sujet est largement maîtrisé !
On entre dès les premières pages dans le milieu de la finance, le pouvoir, l'ambition et l'argent ainsi que tout ce qui l'entoure, les coups bas, les arrangements cachés et compensations diverses, les alliances et les non-dits...et les règles communes de ce monde cynique, fait de faux-semblants et de codes inconnus pour les non initiés(d'où le titre du roman).
Cela ne m'a pas véritablement gênée durant les premières pages.

Mais ensuite, une fois l'intrigue mise en place, je me suis ennuyée durant les nombreux chapitres où l'auteur nous décrit en détails le fonctionnement de ce ministère. Cela ne veut pas dire que les nombreux dialogues entre les différents protagonistes ne soient pas intéressants...
Simplement, pour moi ce livre est avant tout un documentaire sur Bercy.
L'intrigue est quasi oubliée en cours de route. Seul le personnage de Christophe Demory a su me toucher tant ce jeune homme est incroyablement fragilisé par les événements...et tente de rester intègre malgré tout, au milieu de ce panier de crabes.

Ce livre malgré son écriture parfaite et son décor bien planté et réaliste, n'est donc pas pour moi un thriller comme cela a été annoncé dans les médias.
Les passionnés de politique auront sans doute beaucoup de plaisir à le lire. Moi j'aurais préféré un bon polar de vacances ! Je suis donc restée sur ma faim et j'ai décroché en cours de lecture ce qui n'est pas dans mes habitudes.
Je garde donc un avis mitigé sur cette lecture...

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Je le dis tout de go je ne recommanderai certes pas ce roman , fort peu policier,écrit par Thomas Bonnec qui s'appuie pour son histoire sur sa connaissance des arcanes de Bercy.Et c'est là que le bât blesse,car 80% de l'ouvrage est consacré à des discussions politico-financières parfaitement indigestes.L'auteur imagine un remake de la crise bancaire de 2008 sous un pouvoir de gauche (rose clair).Et ce n'est pas le mélo confus qu'il plaque en guise de condiment qui relève le niveau.C'est un grand festival de clichés :Les gens de gauche sont naïfs, ne comprennent rien à l'économie, les gens de droite sont des crapules cyniques mais compétents,les énarques sont une mafia,politiques et financiers ont des rapports incestueux,..etc.L'auteur à choisi son camp ,celui d'un système qui (à mon avis )nous mène à la catastrophe mais TINA comme aurait dit feue Mme Tatcher.Beuark Ce livre m'a ennuyé et irrité et je le trouve ,de surcroît, mal construit et mal écrit.Fermez le ban!
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critiques presse (3)
Chro
10 février 2015
Un récit bien cousu, plein de portraits acérés, où Thomas Bronnec met à profit sa connaissance du sujet pour poser les questions de l’entre-soi des élites, des dysfonctionnements de l’administration et de la place du politique devant la finance.
Lire la critique sur le site : Chro
Telerama
28 janvier 2015
Le récit est rapide, l'écriture fluide et efficace. On pense aux meilleurs, à Marc Dugain, à DOA. Et ce n'est pas un mince compliment.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
28 janvier 2015
Thomas Bronnec n'est pas le premier à nous offrir un polar financier, mais le sien se distingue par ses qualités. Une intrigue solide et une plongée quasi-documentaire dans un univers opaque : double plaisir de lecture !
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Depuis près de trente ans, il avait bâti un édifice unique basé sur une philosophie très simple : ce qui est bon pour le Crédit parisien est bon pour la France. Il avait noué dans le monde politique et dans celui de la haute fonction publique des liens privilégiés avec les personnes qui comptaient, ou qui allaient compter. Il s’était très rarement trompé. Dès le début de leur carrière, il allait voir ceux qu’il appelait les « jeunes talents » et il leur faisait son numéro de charme. C’était la première étape du piège qu’il tissait patiemment autour d’eux, jusqu’à ce que leur communauté d’intérêts avec lui et la banque soit devenue trop étroite pour qu’ils puissent dévier de la ligne.
Pour lui, le bonheur de l’humanité passait par le bonheur de la banque. De sa banque. Il était sincèrement persuadé que le système français, où les élites formées dans les mêmes écoles atterrissaient ensuite dans tous les centres de décision du pays, et baignaient dans un entrelacs d’intérêts objectifs, était le meilleur, et il avait décidé de le sécuriser à son profit.
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Pour lui, le bonheur de l'humanité passait par le bonheur de la banque. De sa banque. Il était sincèrement persuadé que le système français, où les élites formées dans les mêmes écoles atterrissaient ensuite dans tous les centres de décision du pays, et baignaient dans un entrelacs d'intérêts objectifs, était le meilleur, et il avait décidé de le sécuriser à son profit.
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Personne ne pouvait la voir. En écartant les bras, elle eut un extraordinaire sentiment de puissance, comme elle n’en avait pas éprouvé depuis longtemps. Enfin, elle était maîtresse de sa destinée. Elle avait su se libérer d’elle-même, de cette forteresse dans laquelle elle s’était laissé enfermer pendant des années.
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Je vais t'expliquer ce que c'est, la politique, puisqu'on dirait que tu l'as oublié. La politique, c'est quand, en 2008, alors que la situation n'a jamais été aussi tendue sur le marché interbancaire, les gouvernements européens annoncent publiquement, tous ensemble, qu'ils soutiendront leurs banques. Ça oui, c'est de la politique, parce que, à ce moment-là, tout le monde comprend que les gouvernements, les banques, que tout le système va tenir le coup. Et l'opinion des investisseurs change. La confiance revient. La politique, c'est ça : faire revenir la confiance et, quand elle est là, la cultiver. Ce gouvernement fait exactement le contraire. Il fait de l'idéologie. Et l'Histoire nous montre que l'idéologie cause beaucoup de dégâts.
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Demory s'absorba dans la contemplation du tapis. Une scène de chasse, dans la France des monarques absolus. Ça n'avait pas beaucoup changé depuis Louis XV. Un roi, et tout autour une cour qui cherche à protéger ses intérêts et à progresser dans la hiérarchie sociale.
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Vidéo de Thomas Bronnec
"La meute" de Thomas Bronnec (Les Arènes / Equinox) 2020. Un ancien président à l'origine du Frexit essaie de revenir dans le jeu politique face à une jeune candidate d'une gauche plus radicale. Alors que des rumeurs le concernant envahissent internet, les conseillers de l'ombre s'agitent et calculent... de compromis en compromissions, la course au pouvoir justifie toutes les trahisons. Un portrait saisissant et réaliste d'une France post-démocratique où le marketing politique vend des candidats comme des produits, au détriment des idées.
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