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EAN : 9782360811045
120 pages
Editions Cornélius (22/10/2015)
3.68/5   98 notes
Résumé :
Killing and Dying révèle les coulisses, les possibilités qu'offre le roman graphique et explore ironiquement la perte, l'ambition créative, l'identité, et les mécanismes familiaux. Avec ce travail, Adrian Tomine (Blonde platine, Scènes d'un mariage imminent) réaffirme sa place, non seulement comme l'un des créateurs de BD parmi les plus reconnus, mais aussi en tant que grande voix de la littérature américaine moderne. Son don pour capter les émotions et son intellig... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La série noire continue et se termine fort heureusement avant de connaître l'agonie...

Je n'arrive décidément pas à aimer cet auteur Andrian Tomine pourtant adulé qui propose des univers qui me paraissent assez stériles. Il y a de la vacuité dans les dialogues et dans les situations présentées. le mal être contemporain est pourtant exploré sous toutes ses formes.

Le dessin présenté sur un petit format n'est décidément pas adapté car certaines petites pages contiennent 20 cases. le style graphique est plutôt froid et les personnages peu expressifs ce qui laisse peu de place à l'émotion ou à tout autre sentiment d'ailleurs. C'est franchement ennuyeux à lire. Encore une fois, cela n'engage que moi.

Cependant, les inconditionnels de l'auteur pourront se laisser tenter par cette oeuvre mélancolique stylée, les autres peuvent aisément laisser tomber. Moi, je passe encore mon tour.
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J'ai découvert le travail d'Adrian Tomine il y a une quinzaine d'année avec 32 Stories, une anthologie de ses premiers récits parus dans son fanzine Optic Nerve. J'ai vite enchaîné avec Les Yeux à Vif, recueil publié par Delcourt, reprenant des histoires plus tardives (réédité en version augmentée en 2008). J'accrochai vite à son univers froid et perturbant. Pourtant, après Blonde Platine, je n'ai plus rien lu de lui, à part son petit livre sur la préparation de son mariage, mais qui reste anecdotique et peu représentatif de son travail.
Il fut sans doute victime de mon désintérêt pour la bande dessinée au milieu des années 2000. Au départ, j'avais négligé son dernier livre, Killing and Dying (Les Intrus, chez Cornélius). Finalement, je l'ai acheté dans un comics store de Camden Store, plus ou moins au moment ou le festival d'Angoulême se prenait une dernière fois les pieds dans le tapis, lors d'une cérémonie de clôture qui a fait du bruit (et dont Tomine fut l'une des "victimes").
Toujours est-il que j'ai entamé la lecture de ce recueil en me souvenant d'une discussion à laquelle j'avais participé il y a bien longtemps sur un forum. Je me rappelais des grandes lignes de mon argumentaire. Par curiosité, j'ai relu dans la foulée Blonde Platine, ainsi que des extraits de 32 Stories et des Yeux à vif. Cela m'a permis de prendre conscience de l'évolution de Tomine, qui conserve malgré tout une patte très identifiable.
Les histoires d'Adrian Tomine sont entièrement articulées autour des problèmes relationnels de ses personnages. Tous semblent marqués par un profond mal-être. Dans leur posture même, ils semblent toujours écrasés par les circonstances. Ils sont souvent passifs, ballottés par les événements, à la limite de l'invisibilité. Ils représentent d'une certaine manière la caricature du cas social, le paumé incapable d'entretenir des relations sociales. Mais il lui arrive d'être tenté par autre chose… d'espérer sortir de ce carcan.
Pour échapper à ce mal-être qui l'opprime littéralement, il se laisse tenter par la transgression.
La séduction de l'interdit.
Pas tant l'interdit que la société lui impose mais celui qu'il s'est imposé à lui-même.
Pourtant sa nature ne tarde jamais à reprendre le dessus.
Dans l'une de mes histoires favorites des Yeux a vif (Echo Avenue), un couple découvre qu'en face de chez eux, un nouveau couple s'est installé. Il n'y a pas encore de rideaux aux fenêtres. Ils profitent donc d'une vue privilégiée sur leur intimité. Ils les surprennent en plein jeu sexuel bizarre. Amusés, ils éteignent les lumières pour pouvoir profiter du spectacle en toute discrétion. Mais une fois que le "spectacle" s'achève, le mari panique soudain, pressant sa femme de s'éloigner de la fenêtre. L'excitation du voyeur s'est muée en angoisse d'être observé. Comme si avoir cédé à la transgression les exposait à une forme de tribut.
On y trouve aussi une caractéristique des histoires d'Adrian Tomine, qui s'achève souvent sur fin ouverte. Il n'y a pas de résolution. Les personnages se retrouvent face à un choix, une croisée des chemins. Quelle sera leur vie par la suite ? Tomine ne donne jamais de réponse claire. Il laisse des indications qui peuvent induire une discussion. Mais souvent, cette fin ouverte apparaît comme le moment ou Tomine baisse le rideau sur son petit théâtre, rendant leur liberté aux personnages.
D'une certaine manière, Tomine capture ses personnages, les exposent à une épreuve, avant de leur rendre la liberté aussi brusquement qu'il les leur a enlevé. Il persiste d'ailleurs une froideur chez Tomine, qui ne semble pas éprouver beaucoup d'empathie pour ses personnages.
Il ne les juge pas, ne les plaint pas.
Il les observe.
Et nous invite à observer avec lui.
Qu'essaye de nous dire Adrian Tomine ?
Essaye-t-il de nous dire quelque chose ?
Se contente-t-il d'observer ?
Dans Escapade Hawaïenne (issu de Blonde Platine), il laisse Hillary Chan qui attend si l'homme qu'elle vient de rencontrer la rejoindra ou non. Dans Killing and Dying, il abandonne un père et sa fille au moment ou plus aucun mensonge n'est possible, mais qu'ils ne semblent pourtant pas prêts à cesser de se mentir pour maintenir je ne sais quelle illusion. Dans Echo Ave, il abandonne ce couple de voyeurs à une brusque montée d'angoisse…
Rien ne se résout jamais chez Tomine. Cette constante se maintient depuis les premiers récits. L'évolution ce fait par contre dans la forme. Des premiers récits très courts et parfois marqués par une ambiance irréelle, au style graphique assez uniforme, Tomine a évolué vers des récits plus longs et expérimentant de plus en plus dans la forme.

Les quatre récits composant Blonde Platine sont tous assez semblables dans leur structure et leur graphisme, très classiques.

Pour Killing and Dying, Tomine alterne les styles et plusieurs récits sont en couleur. Hortisculpture est raconté sous forme de strips évoquant les bandes humoristiques de la presse (un procédé employé par Daniel Clowes, une des influences assumées de Tomine dans Ice Haven) alors que Translated, from the Japanese se compose de grandes cases de décors sans personnages (mais pas sans présence humaine, limitée à des éléments de décors), d'une précision naturaliste rappelant le trait de Chris Ware, accompagné de longue récitatifs qui semblent être extraits d'une longue lettre de confession. Intruders revient à un style plus brut, proche des premiers récits de Optic Nerve. Certaines histoires conservent un style plus réaliste, d'autres paraissent plus simples dans leur approche graphique, faussement humoristique (Go, Owls).

Par contre, Tomine se fait très subtile dans sa narration, distillant de petits détails plus révélateurs qu'il ne paraissent de prime abord.
Beaucoup de subtilité chez Adrian Tomine, qui en fait un auteur vraiment intéressant.
Lien : http://labdmemmerde.blogspot..
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Cornélius n'est pas le type d'éditeur que je suis. Proche de l'Association et du Requin Marteau, ce petit éditeur édite des BD d'auteurs alternatifs avec une ligne graphique de contraintes chromatiques qu'illustre très bien Les intrus. Très attaché au dessin, ce style (qu'on peut retrouver chez Shiga, Trondheim, Crumb, Blutch,...) m'attire généralement peu, mais le trait de Tomine sur certaines sections, proches de la ligne claire ou des dessins plats que peut utiliser un Adam Hughes m'ont donné envie de le découvrir. Cet album a été emprunté en médiathèque. Il a été sélectionné au festival d'Angoulême, il s'agit du septième recueil publié en France. Tomine est dessinateur de presse et édite un magazine BD, Optic Nerve, donc sont issues les histoires publiées par Cornelius.

Adrian Tomine nous propose six histoires sur les vies médiocres d'américains moyens, tantôt aspirant à un destin d'artiste, tantôt perdus dans un couple mal assorti... Des tranches de vie dépressives sur l'Amérique d'aujourd'hui.

La couverture de ce recueil m'a beaucoup plu avec un design élégant reflétant un peu l'esprit sérigraphie. le style des six histoires est très différent, entre une première aux textures tramées, celle en quasi noir-et blanc et l'histoire de l'humoriste en gaufrier au dessin d'un trait fin et élégant. Ce qui est certain c'est que le nipo-américain a une vraie facilité de trait et que son dessin est fort maîtrisé, malgré les séquences minimalistes qui empruntent (surtout pour la première histoire du jardinier, la plus drôle) au strip de presse avec des successions de séquences fixes en peu de vignettes. Si cette variété des styles peut déconcerter, elle permet de découvrir les palettes d'un auteur représentatif d'une école graphique et artistique loin des blockbusters du Big Two ou même des comics indépendants made in Image.

J'avoue que le traitement des sujets m'a en revanche un peu déprimé. L'auteur nous propose des vies médiocres, de personnes en difficulté relationnelle, professionnelle, sociale et à l'opposé de l'idéal américain de personnes qui se remontent les manches et réussissent par l'effort. de l'effort il y en a avec le jardinier, la jeune Stand-upeuse qui se donnent les moyens de réussir leur passion et parfois même sont soutenus par leur famille. Mais inlassablement ils échouent tout simplement car ils sont mauvais, médiocres, s'enfoncent dans les mauvais choix. Une vision très triste de l'humanité qui me plaît que moyennement.

L'histoire la plus intéressante est celle de cette étudiante dont la vie bascule lorsqu'elle réalise qu'elle est le sosie d'une star du web X... Sans aucune prise sur ce que pensent les gens d'elle elle comprend que toutes les relations qu'elle entreprendra seront issues de sa ressemblance. Une prédestination très dure mais la jeune fille fait ce qu'il faut pour se sortir de cette situation, jusqu'à rencontrer la personne à l'origine de ses problèmes. Une belle histoire sur les relations humaines d'où sort du positif.

Tomine parle aussi de lui, au travers de cet étonnant récit du voyage de sa mère du Japon vers les Etats-Unis vu à la première personne, permettant des sortes de Haïkus graphiques... Cet album n'est pas destiné à tout public mais permettra aux curieux de connaître les différentes formes de BD et notamment aux amateurs de strip de découvrir un auteur très représentatif du milieu culturel et intellectuel américain d'aujourd'hui.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Sous cette couverture, qui nous place tout de suite dans un environnement nord américain, un peu froid et géométrique, se cachent les absents de cette illustration : les personnages de ces six histoires qui composent ce roman graphique . Ce sont eux les intrus du titre, hommes ou femmes, tous un peu décalés dans une société standardisée. Qu'ils soient jardinier rêvant de faire de l'art moderne, sosie d'une star du porno, dealer à la petite semaine ou ado coincée s'essayant au stand up, tous errent dans la vie pour se trouver un ailleurs différent, correspondant à leurs désirs profonds. La réalité se charge de leur barrer la route, le mal être est certain, et suinte de ces pages un sentiment de désillusion, une ultra moderne solitude.
Les portraits ne sont pas gais, pas vraiment souriants ni légers, malgré un graphisme très ligne claire. On y trouve en creux le portrait d'une Amérique de la classe moyenne sérieusement déboussolée, flirtant parfois avec le déclassement. le regard d'Adrian Tomine, tout en étant sans concession, reste cependant empreint d'une grande empathie et d'un grand respect pour tous ces individus aux idéaux qui sombrent.
Ce qui auraient pu être au final des tranches de vie à la sauce américaine, comme on a pu déjà en lire ailleurs, deviennent sous le crayon de cet auteur aussi fin observateur que facétieux et inventif, de véritables petits bijoux créatifs. Les six histoires ont la particularité d'être proposées en six styles narratifs différents. La première sous forme de strips mélancomiques, la seconde est narrée de façon complètement linéaire, la suivante aussi mais avec un art de l'ellipse absolument magistral, la quatrième, plus courte, n'est illustrée que par des paysages ou des objets ayant trait au récit et les deux dernières jouent soit avec une présentation en nombreuses petites cases soit en adoptant un style noir et blanc plus sombre au trait plus épais, totalement surprenant par rapport à l'ensemble de l'ouvrage.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Plusieurs histoires courtes avec des personnages assez variés, passant d'un homme faisant de l'horticulture jusqu'à s'y perdre, mettre son couple en danger. Une jeune femme qui ressemble à une actrice de film pornographique et qui va subir pas mal de difficultés pour cela. Un dealer, homme de 40 ans environ qui rencontre une jeune femme de 20 ans et qui vit une histoire avec elle.
Une fille qui bégaye également qui souhaite se lancer dans le stand up. Sera-t-elle soutenue par sa famille, comment?
Tomine a une forme de grande humanité dans sa construction des personnages. Il pose des questions tout en laissant beaucoup de silences et peut installer une histoire en très peu de pages.
A mon sens, cette bande dessinée est assez proche du style de Carver où les choses semblent assez déceptives, les personnages sont parfois bloqués ou étriqués dans une société qui les contraint. Ils cherchent ainsi leur place de façaon externe, par rapport au reste de la société mais également cherchent à être plus heureux eux-mêmes, en se cherchant, en trouvant peut-être plus de respect et d'amour de soi.
C'est très bon mais je n'ai mis que trois étoiles car j'étais encore plus convaincu par blonde platine notamment ou d'autres oeuvres. Il peut _être assez étonnant dans ses fins, son trait. Assez proche de Clowes ou de Chris Ware.
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critiques presse (3)
BoDoi
23 novembre 2015
Tomine sait faire surgir l’invisible, la fêlure pleine de sens, l’inquiétude latente…
Lire la critique sur le site : BoDoi
Chro
16 novembre 2015
C’est peut-être dans ces quelques pages de bande dessinée que se loge le secret de toute humanité.
Lire la critique sur le site : Chro
Liberation
09 novembre 2015
Entre humour noir et mélancolie urbaine.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’était déprimant, tous ces gens prisonniers comme des hamsters dans une même roue. Métro, boulot, dodo.
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Je suis si canon qu'on me prend pour une star du X, ça m'énerve trop !
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Au bout de la rue, je me suis mêlé au flot des passants insouciants, heureux de bavarder, de faire du shopping en famille. Et dès ce moment, je me suis démené pour devenir l'un d'entre eux.
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Videos de Adrian Tomine (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adrian Tomine
Au sommaire de cette première partie d'émission, deux films à voir en salles :
- "Les Eternels" de Chloé Zhao Dans l'économie narrative des comics Marvel, "Les Eternels" ce sont des super-héros d'avant les Avengers, avant Spiderman, Ironman, Captain America et compagnie. Plus archaïques, ils datent d'avant la création de notre univers, et obéissent à un Dieu cruel et juste, comme il se doit. Il y a Thena, déesse De La guerre, Ikaris, qui vole et qui est très fort, Phastos, grand inventeur, et puis Sersi, l'héroïne, dont on ne sait pas très bien quels sont ses pouvoirs mais elle est au coeur de ce qui se passe.
- "Les Olympiades" de Jacques Audiard Avec Céline Sciamma et Léa Mysius au scénario, ce film est l'adaptation de trois nouvelles graphiques de l'auteur américain Adrian Tomine : "Amber Sweet", "Killing and dying" et "Hawaiian getaway". L'histoire est celle de trois filles et un garçon, quatre amis, parfois amants, souvent les deux, dans le quartier des Olympiades du treizième arrondissement de Paris. Un chassé-croisé cinématographique qui rassemble au casting Lucie Zhang, Makita Samba, Noémie Merlant et Jehnny Beth. le film fut présenté en compétition au Festival de Cannes 2021.
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