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EAN : 9782849531761
144 pages
La Boîte à Bulles (22/08/2013)
3.62/5   12 notes
Résumé :
Yvon se cache des occupants allemands, dans la Belgique occupée de 1940. Plusieurs années de vie dans les bois, tandis que son père fait l’autruche dans sa petite maison. Le début d’une rancœur tenace s’installe et quand, enfin, les Alliés libèrent le pays, Yvon ne résiste pas à l’appel du rêve. Le Congo offre des opportunités, et il va y faire fortune, gérant des dizaines d’ouvriers noirs. Son statut devenant enviable, il n’a aucun mal à trouver femme à marier dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A travers la vie d'Yvon, on découvre un aspect assez sombre de l'Histoire Belge. On va vivre deux moments de cette histoire qui s'enchevêtrent dans la vie de ce personnage. La seconde guerre mondiale, où il restera planqué en forêt, et la période colonisatrice d'après guerre, où, sous couvert de paternalisme civilisateur, on découvre l'arrogance, l'esclavagisme détourné, l'exploitation des richesses et les safaris meurtriers.
Je n'ai pu m'empêcher de penser à Tintin au Congo, l'histoire n'a rien à voir, le personnage principal n'est pas du tout un glorieux héros, mais c'est au sujet de l'impact. Aujourd'hui, les scènes de tueries d'animaux et la condescendance du “bon blanc” face aux noirs pas très intelligents nous choquent. Mais à l'époque de ce récit, les années 50, on ne voyait pas où se situait le problème, c'était normal. Je dois avouer qu'en 1970, quand j'ai découvert “Tintin au Congo”, il n'y avait pas encore vraiment de polémiques. Et c'est justement ce que raconte cette bande dessinée. le personnage principal est très antipathique, c'est un aveugle culturel, un point de vue généralisé dans la population belge du Congo, qui pensent tous que la population noire serait incapable de s'en sortir sans les blancs !
Nicolas Pitz ne s'attaque pas frontalement au problème du racisme, il ne cherche surtout pas à la minimiser pour autant, il nous parle surtout de contexte. le tableau de chasse est montré comme un simple inventaire et c'est dans cette froideur qu'il nous paraît horrible, mais quel impact ces mêmes pages aurait pu avoir en 1960. le graphisme est brut, quelques images plus abouties viennent rythmer le récit, le fantastique s'immisce dans le récit, sous la forme d'un cerf, une personnification de sa conscience, mais dont il ne saisit pas le sens.
J'avoue avoir été troublé par cette lecture, mis un peu mal à l'aise, cette bande dessinée n'est pas très facile à aborder, parce qu'Yvon est assez antipathique, et ensuite parce que le récit évite la facilité manichéenne, mais c'est en cela que son impact est fort et qu'il ne laisse pas indifférent.
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« 1940, les Allemands envahissent une Belgique neutre, sans véritable défense. Durant l'Occupation, comme de nombreux autres jeunes de Chimay, Yvon veut échapper aux camps de travail : il décide de se cacher dans la forêt. Hélas, les occupants ne quittent pas les lieux. Les semaines passent, puis les mois et les années… Au total, ce sont quatre interminables années qu'il va passer dans les bois à lutter contre la peur, la faim et la folie…

Lorsqu'il peut enfin sortir de son refuge, Yvon éprouve un besoin vital de changer d'air pour effacer ses cauchemars et se donner l'occasion de démarrer de plain-pied sa vie d'adulte. Il prend donc le premier bateau en partance pour le Congo, la colonie belge si pleine de promesses.

Avec sa nature envoûtante et ses innombrables défis à relever, le Congo lui redonne peu à peu de l'assurance et lui permet de rattraper les années perdues. Mais dans une Afrique qui aspire irrémédiablement à son indépendance, Yvon parviendra-t-il à préserver cet équilibre de vie qu'il a trouvé à l'autre bout du monde ? » (synospis éditeur).

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Le lecteur suit avec aisance le parcours de cet homme dont le destin va être influencé par des événements indépendants de sa volonté. Nicolas Pitz est parvenu à construire un scénario à deux niveaux : la petite histoire de son grand-père (personnage principal de l'histoire) s'imbrique dans la Grande histoire de l'humanité. L'auteur nous permet ainsi de profiter d'un regard tout à fait unique et original sur les événements : seconde guerre mondiale, période coloniale du Congo, reconnaissance de l'indépendance du Congo en 1960.

Le scénario est fluide et s'arrête sur les temps forts de la vie de son aïeul : son exploitation sylvicole, son quotidien, les rapports avec ses employés et ses proches… le racisme est un élément omniprésent dans l'intrigue. Un personnage symbolique et imaginaire revient de manière récurrente tout au long de l'histoire ; il s'agit d'un cerf, sorte d'inconscient du personnage principal.

Dans cet ouvrage, on retrouve les mêmes couleurs que celles de Luluabourg (publié en 2011 chez Manolosanctis). La veine graphique du premier tiers de l'album est en harmonie avec l'univers graphique du précédent opus. le lecteur évolue ainsi dans des tonalités où dominent les verts, marrons, rouge. Cependant, elles seront ici moins ternes et je suppose que cela tient au choix du papier : glacé chez la Boîte à bulles, mat chez Manolosanctis. le fait que l'ambiance graphique soit plus lumineuse rend la lecture moins oppressante même si l'on est toujours en présence d'un personnage assez angoissé.

Alors que Luluabourg s'intéresse essentiellement à l'adolescence du personnage et se referme dès son arrivée au Congo [belge]. La conclusion assez explicite laisse à penser que le personnage va s'installer durablement dans ce pays.

Les jardins du Congo vont bien au-delà de ça. Cet ouvrage est le récit d'une vie et nous côtoyons Yvon Hardy de l'adolescence jusqu'à sa mort. L'auteur a complètement remanié son scénario afin qu'il n'y ait aucune impression de répétition/redondance entre les deux albums et c'est réellement le premier constat que j'ai fait en lisant cet ouvrage. Celui-ci se développe autour de deux récits enchevêtrés : le premier se situe en 1942 et correspond à la période précédant la rupture avec son propre père et le départ en Afrique. le second récit quant à lui parle de l'installation au Congo du personnage principal ; il couvre une période plus importante qui va de 1946 à 1960. On y retrouve des éléments déjà développés dans le premier opus (ses conditions de vie pendant la Seconde Guerre mondiale, la présence du cerf [personnage imaginaire]…) mais ceux-ci sont plus fouillés, mieux traités, me laissant ainsi l'impression d'avoir été moins ballotée durant ma lecture.

Quant au lecteur qui découvrirait cette biographie avec Les Jardins du Congo, il accède à un one-shot parfaitement fluide. Tout un chacun peut donc se plonger dans cette lecture et en profiter pleinement.

Ce qui m'a le plus marquée dans ce récit est le changement radical qui s'effectue dans la personnalité du narrateur à partir du moment où il quitte son village natal pour aller en Afrique. Dès lors, ses angoisses s'estompent et il donne un sens à sa vie. Graphiquement, cela coïncide également avec l'arrivée de nouvelles couleurs au sein des cases. On perçoit très bien que ce départ est un véritable second souffle, une véritable renaissance. Il lui faudra quelques années pour prendre du recul avec son passé et panser [penser] les blessures que la guerre lui a infligées. le lecteur accompagne le personnage dans la lente acceptation des faits et peu à peu, lorsque le personnage parvient à mieux maîtriser ses vieux démons, on voit que la forme du scénario devient plus linéaire (plus classique) puisque les souvenirs ne remontent plus à la surface… le personnage profite totalement du moment présent que quelques bouffées d'angoisse viendront ponctuellement écorner.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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C'est un portrait sans concession qui est réalisé par l'auteur de ce personnage d'Yvon. Ce dernier n'a pas été épargné par la vie car il doit se cacher dans la forêt des Ardennes durant les 4 années de l'occupation allemande durant la Seconde Guerre Mondiale. La Belgique était pourtant un pays neutre.

A la fin de la guerre, il part tenter une nouvelle vie pleine d'espoir au Congo, la province coloniale belge. Il va travailler dur mais il réussira à force d'exploitation de ses travailleurs noirs. Cependant, c'est sans compter l'aspiration à l'indépendance...

J'ai aimé car on a le point de vie d'un local qui a développé le Congo avant de tout perdre et que ce pays indépendant sombre malheureusement dans le chaos. C'est sans concession car le racisme est bien présent dans cette société blanche qui exploite les noirs comme au temps de l'esclavage.

La lecture a été assez fluide malgré un découpage historique se situant à deux périodes différentes de la vie d'Yvon. On arrive mieux à comprendre ses choix de vie. C'est parfois un récit assez intimiste mais qui se situe dans la mouvance de l'histoire. On est également loin des clichés habituels.

C'est avant tout un amour pour la terre du Congo et notamment ses magnifiques jardins avec sa flore et sa faune. Bref, un bon moment de lecture qui nous en apprend plus sur l'histoire de la Belgique et de son rapport avec le Congo.
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Mensonge de la colonisation.
Yvon, ravagé par la seconde guerre mondiale, fuit la misère et la ruine de sa Belgique natale pour tenter sa chance au Congo, terre de promesse pour un jeune homme prêt à renaître.
Le Congo belge tient parole et offre à Yvon, sa femme et ses filles, une existence douce et facile, comme peut l'être celle d'un colon dans le système.
L'auteur met en lumière la complexité des liens entre colons et indigènes. Yvon s'estime juste, car il respecte ses employés, mais il n'entend pas que l'ordre établi puisse changer, que le peuple colonisé aspire à son indépendance. L'injustice de la colonisation est double, le système éduque un peuple dans les moeurs et les idées européennes, tout en lui refusant l'égalité, l'écrasant même par le travail et le mépris. le colon lui s'accroche au rêve d'un avenir meilleur qu'on lui a promis, juré/craché. Ces gens ont construit leur vie sans comprendre, que tout prendrait fin violemment.En un instant rien n'était plus, le système s'effondrait, sans qu'ils aient pu le concevoir.
Un récit intime qui met en balance les répercussions du système colonial au delà du seul pays colonisé.
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Pendant la seconde guerre mondiale yvon jeune belge est obligé de vivre dans les bois pour échapper aux allemands. Il y vivra 4 ans sans que son père ne lui porte un petit peu d'aide. N'ayant absolument rien après le conflit il part pour le Congo colonie bege où il va prospérer.
Histoire d'expatriés dans un pays d'Afrique qui connaîtra de nombreux bouleversements par la suite.
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critiques presse (3)
BulledEncre
28 octobre 2013
L’ouvrage est parfaitement maîtrisé, tant sur le plan scénaristique, grâce aux éléments fournis par la grand-mère de l’auteur (dont quelques photos d’époque se retrouvent en fin d’album) et « d’anciens » du Congo Belge, ainsi que par un dessin agréable aux couleurs adaptées aux situations historiques.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDGest
01 octobre 2013
Alors que les animaux occupent un très grand rôle dans l'évolution du héros, les illustrations de la faune sont particulièrement peu attractives. Seules la mise en scène et la construction des planches offrent un peu d'air : tous les éléments sont bien en place et rendent la lecture aisée.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
28 août 2013
Une vie de colon belge installé au Congo, des fracas de la Seconde Guerre mondiale à l’indépendance de 1960. Le dessin n’est pas forcément au niveau du scénario, mais le propos sonne juste et le témoignage impose sa force.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Qui est malchanceux ne porte pas bonheur.
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