Dernier livre de l'auteur avant sa mort en 2009, à 77 ans, ce recueil de nouvelles est aussi le livre du commencement et de la fin. Pas étonnant puisque l'auteur l'a écrit en sachant que ce serait aussi son dernier. C'est pourquoi il s'est penché sur ce qui l'intéressait le plus à ce moment-là: jeter un coup d'oeil en arrière.
Ses personnages sont tous des retraités qui recherchent leurs anciennes amours. Ils tentent de retrouver la flamme amoureuse, ne serait-ce qu'un court instant et ils y parviennent le plus souvent - le temps d'un vol de papillon - comme en une cérémonie des adieux, nostalgique, ironique et légèrement amère quoique pudique.
Ainsi de "La panne", le premier récit du recueil
Ce jour de grosse tempête, tout s'éteint dans la maison: plus de lumière et plus d'ordinateur, plus rien de toutes les choses pratiques ... Evan Morris prend alors son mal en patience et monte dans sa voiture pour poster des lettres mais rien ne fonctionne ni à la poste ni à la banque. Il achète alors un paquet de cajous et déambule tranquillement dans les rues où l'ambiance est très joyeuse, presque festive.
Près de chez lui, ayant rencontré une voisine, ils se mettent à parler de tout et de rien. Il l'invite à monter dans sa voiture pour la raccompagner chez elle, puisqu'elle vient de lui avouer, les larmes aux yeux, qu'elle se sent seule, son mari étant au travail et sa fille en pension.
Son intérieur est plus chic que le sien, plus moderne, d'un goût plus sûr note-t-il. Très vite, ils échangent des baisers et montent dans la chambre où elle parle encore de son mari parti à Chicago et qu'elle soupçonne de la tromper. Elle a peur toute seule avoue-t-elle en l'aidant à se déshabiller. Il est aux anges ... lorsque, brutalement, la lumière revient, avec mille bruits (lave-vaisselle, télévision, bip bip de l'alarme antivol) ... les appareils se remettent en marche. Gênés, ils se rhabillent.
Dehors, le vent souffle toujours très fort. Les alarmes se sont tues. Tout est normal. Il rentre chez lui: "Je ne sers plus. C'est ainsi. C'est la vie" Adieu fougue de la jeunesse!
J'ai aimé cette lecture des 18 récits, tous très agréables, bien que les thèmes en soient très variés jusqu'à l'évocation du 11 septembre vu à la fois par les kamikazes, les victimes et les spectateurs et curieusement intitulé: "Variété des expériences religieuses." du grand Updike!
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Je m'attendais à mieux compte tenu de la réputation très caustique et cynique de l'auteur.
Dernier recueil de nouvelles écrites avant sa mort (mais publiées à titre posthume), on ne peut s'empêcher de penser que certaines nouvelles sont inachevées ou étaient en cours de relecture. De même, on constate (amèrement?) qu'un auteur consacré peut se permettre des largesses avec le genre de la nouvelle. Finalement, c'est davantage l'éditeur que l'auteur qui est responsable d'un tel mélange.
L'ensemble est donc inégal. Il y a des perles, sur le 11/09 par exemple, mais il y a de franches gamelles. Updike est fatalement obnubilé par la mort, la vieillesse et les déchéances sous toutes les formes. Beaucoup d'amertume, de tendresse, de nostalgie... mais pas toujours beaucoup de contenu. Le style est très emprunté, à la limite du maniéré, mais fait parfois mouche, tant la recherche du mot parfait est poussée (parfois) à l'extrême.
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Il est facile d’aimer les gens dans le souvenir ; la difficulté est de les aimer quand ils sont en face de vous.
(Seuil, p. 214)
J’étais conditionné à penser qu’il ne peut y avoir de joie dans la vie sans foi religieuse et, si cette foi exigeait un sacrifice intellectuel, qu’il en fût ainsi.
(Seuil, p. 212)
Le joyeux présentateurs de la météo à la télévision, toujours à l'affût de catastrophes pour gonfler l'audience, avaient annoncé une violente tempête automnale en Nouvelle-Angleterre, avec fortes pluies et gros vents.
Le choix des libraires vous invite à la rencontre de Césinaldo Poignand, le propriétaire de la librairie « Ouvrir l'?il » à Lyon.
Avec lui, partagez ses coups de c?ur et ses auteurs favoris comme Agota Kristof, John Updike ou encore Lionel Trouillot.