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EAN : 9782856169056
296 pages
Presses de la Renaissance (18/01/2007)
4/5   4 notes
Résumé :

Rouen, 1850. Le jeune Jacques Angot, initié par son père à l'art du vitrail et à son langage symbolique, devient maître verrier. Esprit avant-gardiste, il selance dans la création de vitraux dont les seules vibrations colorées sont une ouverture sur la lumière divine. Son père, la belle Béatrice, son ami Flaubert puis Claude Monet vont soutenir Jacques dans cette quête de l'impossible : capter la lumi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ô combien dans mes souvenirs pre-babelioniens vibre encore aux tréfonds de ma mémoire "Le passeur de lumière" dans lequel Tirtiaux, trop peu connu auteur belge, nous emmène à suivre l'épopée d'un maître verrier du XII ème siècle. Je me souviens l'avoir lu à la suite de "L'enfant de Bruges" qui lui m'avait fait rêver aux secrets de la peinture flamande sous la forme d'un roman d'espionnage. Pourquoi me référer à ces deux livres alors que la littérature comme tous les arts, et notamment l'architeture, la musique, la peinture ou l'art du vitrail est une quête d'absolu ?

Et c'est bien cette quête d'absolu qui est au coeur du roman de Jacques Anquetil Les maîtres de la lumière, en Normandie, de Rouen au mont St Michel, à la suite de Jacques Angot restaurateur et créateur de vitraux en ce XIX ème siècle qui fut aussi celui de Flaubert et de Monnet. Tous deux apparaîtront dans le roman et l'auteur imagine par ailleurs de multiples rencontres avec Jacques Angot.

Il n'est donc bien évidemment pas dans mes intentions de comparer encore moins de classer. Si je mentionne les deux premiers ouvrages lus il y a des années c'est qu'ils adressent le même thème de la vibration de la lumière et la transmission au plus grand nombre de la vision qu'en a l'artiste (maître verrier, peintre, architecte). Je me réjouissai donc grandement par avance de replonger dans ce thème. De ce fait je ne peux exclure un effet de halo venant inconsciemment influencer la cote de deux étoiles, sévère mais parfaitement en adéquation avec mon ressenti personnel.

Deux étoiles est donc ma cote, mais je m'empresse de vous assurer que beaucoup (la grande majorité probablement) d'entre vous trouverait énormément de plaisir à la lecture de cet ouvrage parfaitement documenté, qui comme à moi sans doute vous en apprendra sur l'histoire du mont St Michel, de sa restauration, sur l'art du vitrail, les recherches sur les effets de la lumière, comment la trancender, sur les doutes et l'angoisse accompagnant la création artistique. La liste des mérites de ce livre est longue. L'érudition et la passion de Jacques Anquetil sont grandes et c'est tristesse de voir le peu de lecteurs qu'il récolte.

Cependant deux étoiles. Selon les petites cases dans lesquels les psychologues aiment à enfermer les gens qui attisent leurs peurs cachées^^, je tomberais facilement dans enfant rebelle. La forme littéraire choisie d'une autobigraphie fictionelle basée sur une dialectique consensuelle (pour les dialogues imaginaires avec des personnalités marquantes ayant réellement existés) ne pouvait que m'indisposer. Je ne conçois pas de fortes personnalités artistiques s'entretenant uniquement à travers de gentils dialogues mous et se passant sans cesse la pommade, cela manque pour moi d'énergie, de feu et de passion.
Manque de folie.

Ah si folie il y avait eu par moment alors tout devenait plus plausible. Si l'écriture avait était plus brute, plus violente je me serais embrasé dans cette lutte de l'ombre et la lumière, alors je serais entré en résonance avec les vibrations émises par les mots reflètant celles des vitraux. Alors le combat du bien contre le mal m'aurait semblé autre qu'un vain et répétitif préchi-précha bien-pensant. Alors me serait apparu dans son armure dorée l'archange St-Michel terrassant le dragon. Mais tout cela je le sais se joue à un rien inéhérant à ma personalité.
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Jacques Angot a été initié par son père à l'art du vitrail et deviendra maître verrier. Nous sommes en 1850 alors que le Mont St Michel connaît une phase de restauration. Jacques Angot apprend le métier avec son père puis remplit le carnet de commandes de son atelier. Son père lui ayant également enseigné le langage symbolique des vitraux, il se lance dans une quête artistique avant-gardiste : une nouvelle approche épurée de l'ornementation dont les seules vibrations sont une ouverture sur la lumière divine.

Une aventure conceptuelle magnifique dans laquelle Jacques se lance avec enthousiasme. Son chemin croise alors celui du poète Gustave Flaubert dont les oeuvres magnifiques font scandale, mais aussi du peintre Monet en pleine époque impressionniste. Ses conceptions avant-gardistes se heurtent au conservatisme des administrateurs qui refusent ses maquettes pour les vitraux du Mont St Michel. Tout semble s'écrouler et si les recherches de Jacques sont empreintes d'une volonté spirituelle forte, cet échec l'éloigne de la foi en Dieu d'autant qu'il est accablé par la disparition progressive de ses proches. Il croise néanmoins un jour le chemin d'un père bénédictin qui est convaincu par son approche et lui confie la création des verrières d'une abbaye romane située près de Rouen. Enfin, son rêve va pouvoir être réalisé.

Ce livre relativement courte retrace magnifiquement une aventure spirituelle et artistique intense dans le monde finalement assez peu connu des artisans d'arts. Si les passages concernant Flaubert sont assez rapides, le dialogue qui se met en place entre Jacques et Claude Monet offre un regard différent sur un impressionnisme alors en cours et quelque peu scandaleux pour l'époque. L'histoire est simple mais traitée avec une grande intensité autour d'un projet artisanal magnifique. Un roman très agréable !
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Un très joli roman qui nous emmène en Normandie sur les pas d'un verrier, Jacques Angot, passionné par son art. Il cherche à magnifier les édifices qu'il dote de vitraux et essaie de libérer la lumière, les couleurs jusqu'à faire oublier l'armature de plomb de ses oeuvres.
On lui demande de créer des verrières pour le Mont-Saint-Michel. Ses recherches vont lui permettre d'atteindre, avant l'heure une forme d'abstraction. Il croise d'autres personnages, dont Flaubert et Monet ne sont pas les moindres.
Distrayant et instructif.
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