Pendant plusieurs générations la famille Gobelin conserva son industrie familiale. Jusqu'au XVIIe siècle, il exista, sur une partie de l'emplacement
occupe depuis par la grande cour de la manufacture, une rue ou ruelle, bordant les fosses de la ville et conduisant a l'abreuvoir de la Bièvre. C'est la qu'on pouvait voir l'atelier, « l'ouvroüer » de Jehan Gobelin, celui dans lequel il avait essaye ses fameuses teintures ; par une curieuse coïncidence l'atelier de teinture actuel occupe le même emplacement, et se rattache ainsi doublement a l'antique Industrie des premiers hôtes.
Mais le principal mérite de ce livre, et ce qui, surtout, assurera son succès, c'est qu'il présente l'existence de nos grandes Manufactures sous un jour tout nouveau. II montre qu'elles ne constituent pas seulement de couteux ateliers ou l'on a fabrique, pendant deux siècles, une série de chefs-d'œuvre destines a orner les palais de nos rois. II prouve qu'elles furent également des écoles sans rivales, ou, sous des formes variées, la main-d'œuvre ne cessa jamais d'approcher d'une perfection inconnue autre part.