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EAN : 9782809702965
297 pages
Editions Philippe Picquier (01/10/2011)
3.84/5   61 notes
Résumé :
Katsugari, une geisha du plus haut rang et la plus prisée du quartier réservé Yoshiwara, a disparu. Un personnage, dont l’identité reste longtemps inconnue, enquête d’après des témoignages de travailleurs de ce quartier. Il découvre peu à peu les secrets de Yoshiwara, son fonctionnement complexe, ses travailleurs et le détail de l’affaire.
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Matsui Kesako avec Les mystères de Yoshiwara nous présente Yoshiwara en ce début de XIXème siècle, cette enceinte aux abords d'Edo dans laquelle ont été réunis les établissements de plaisir où les samouraïs entre autres, passent leur temps libre quand ils sont rappelés régulièrement auprès des shoguns. Mais le grand évènement qui occupe tous les esprits, c'est la disparition de Katsugari, la grande courtisane, disparition ou fuite qui va faire l'objet d'une investigation par un personnage qui reste muet lors des rencontres successives avec les différents intervenants. La succession de rencontres ou plutôt de monologues va permettre à chacun des protagonistes d'évoquer son destin, ses souffrances, sa vie dans l'enceinte de Yoshiwara.
On découvre peu à peu, au travers des différents personnages (entremetteuse, amuseur, batelier, geisha) la vie dans l'enceinte de plaisir, une vie faite de rites et de coutumes extrêmement codifiés, élitistes tant pour les clients que pour les courtisanes, leurs assistantes, les apprenties. Tous les témoignages du petit peuple qui fait vivre Yoshiwara permet de reconstituer le puzzle et le déroulement des événements
Très instructif, très vivant grâce au choix du monologue qui révèle le caractère et le rang de chacun, Les mystères de Yoshiwara donne l 'occasion de connaître tous les secrets de la vie dans cette enclave et de déambuler dans les dédales de la cité des plaisirs.
Cette enquête à la fois historique et policière, très bien menée, permet au lecteur de se laisser guider en découvrant l'envers du décor. Une très belle découverte et un très bon moment de lecture.
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Quelques mystères, rites, lois et usages dévoilés dans le plus grand quartier des plaisirs de la ville d'Edo (Tokyo), cela se passe au XIXè siècle.

Le monde fascinant de Yoshiwara aux règles complexes et raffinées et aux secrets bien gardés.

Les tenanciers de maisons closes, les domestiques, les amuseurs, les entremetteuses, les geishas se succèdent pour répondre aux interrogatoires.

Qui était réellement Katsuragi, l'une des courtisanes les plus prisées de Yoshiwara ?

Qu'est- elle devenue ?

Où a-t-elle disparue ?

Un livre très intéressant, bien écris et un mystère élucidé à la toute fin.
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Etoiles notabénistes : ******

Yoshiwara tebikigusa
Traduction : Didier Chiche & Shimizu Yukiko

ISBN : 9782809709483

En dépit du titre et de l'assassinat qui constitue le but avoué de divers protagonistes, ce livre n'est pas, à proprement parler, ce que j'appellerais un roman policier. A ce jour, autant que j'ai pu en juger, il est aussi le seul ouvrage de son auteur traduit en notre langue - et, croyez-moi, c'est bien dommage.

D'un format raisonnable (374 pages en format poche chez Picquier), ce roman se présente sous la forme de chapitres qui, chacun, donne la parole à l'une des personnes liées au quartier chaud du Edo du XVIIème siècle : Yoshiwara. Avant tout, bien sûr, à ceux qui y vivent et en vivent : tenanciers de maison de thé, chargés d'établir le lien entre le client potentiel et les maisons closes, fastueuses ou plus modestes (sauf sans doute avec les établissements de ce que l'on nomme le Quai de l'Enfer, qui équivaut à peu près au Whitechapel londonien où devait sévir, deux siècles plus tard, le célèbre Jack l'Eventreur) ; portiers-videurs des maisons closes, en général assis sur ce que l'on nomme la "planche à boeufs", chargés de veiller à ce qu'aucun client n'entre en fraude ou ne fasse du scandale, surtout lorsque sont exposées certaines filles de la maison (à l'exception des courtisanes sur rendez-vous), à l'abri du treillis plus ou moins haut qui cerne une partie du rez-de-chaussée ; intendants qui gèrent évidemment les comptes mais qui veillent également et doivent avoir l'oeil partout, notamment aux heures d'affluence ; préposés aux lits, dont le titre se passe de tout commentaire ; assistantes, vieilles et jeunes, des courtisanes de simple rang comme de première catégorie, qui, avec les entremetteuses, appartiennent souvent à la maison parce que, pour les plus âgées, elles y ont elles-mêmes travaillé en tant que fille de joie, et, pour les plus jeunes, elles y sont en plein apprentissage du "métier" ; les amuseurs et geishas, faisant partie de la suite des courtisanes, célèbres et moins célèbres, car une courtisane, à fortiori une "courtisane sur rendez-vous", comme l'est notre héroïne, Dame Katsuragi, ne saurait se déplacer sans suite, surtout lors du "Voyage" qu'elle effectue rituellement tous les jours d'un bout à l'autre de la rue.

A tous ceux-là, s'ajoutent les "coupeuses de doigts", lesquelles ont repris la coutume ancienne qui voulait qu'une courtisane vraiment amoureuse se fît trancher le doigt et l'envoyât en présent à son amant, mais se bornent désormais à façonner des imitations en pâte de riz tout en revendant également les kimonos dont ces dames ne veulent plus, ce qui leur permet, au passage, de toucher une commission supplémentaire ; les courtiers qui habillent toute la maison et dont les plus riches, comme Tanokura Heijûrô, familièrement "M. H.", comptent parmi les clients les plus courtisés et les "habitués" des courtisanes les plus en vue (certains, parmi eux, finissent par racheter l'une de ces femmes, ce qui n'est pas une mince affaire, leurs dettes s'étant accumulées à plaisir) ; les trafiquants de filles comme le bon Denzô, qui s'est chargée de la vente de la petite Hatsu, future Katsuragi, à la Maison de l'Oiseau Blanc en la personne de son propriétaire, Shôemon ; sans oublier le batelier qui assure l'arrivée (et la sortie) de Yoshiwara par le fleuve et est donc à même d'éviter les gendarmes placés à la Grande Porte ...

Finement écrit, égrenant çà et là de petits cailloux aussi étoilés de sang qu'ils sont précieux - ce qui nécessite chez le lecteur une attention de tous les instants, voire une relecture, pour bien saisir le machiavélisme de la vengeance accomplie ici - parmi une foule de détails qui nous rendent extraordinairement vivants ce quartier réservé et l'existence de tous ceux qui se trouvent en rapport avec lui, à quelque titre que ce soit, "Les Mystères de Yoshiwara" constitue l'un des livres les plus intéressants sur une part plus ou moins occulte de la culture japonaise et son incroyable raffinement. Mais il nous révèle également combien ces activités et leurs acteurs, que le monde "bien-pensant" accuse d'avoir renoncé au "Huit Valeurs Essentielles" (je vous laisse découvrir lesquelles), savent se serrer les coudes et se révolter contre l'immunité dont jouit à l'époque dépeinte la classe si noble des samouraïs, tout spécialement ceux qui, dans cette classe, ont l'honneur d'appartenir à la garde shôgunale. Face à un samouraï certes de noble naissance et vaillant au combat mais doublé d'un être ignoble et d'un froid assassin, le monde, réprouvé mais toléré, de Yoshiwara prouvera que, finalement, ces "Huit Vertus Primordiales", certains de ses membres ont su les préserver en leur coeur et sont prêts à risquer la peine capitale pour que justice soit rendue.

Le personnage qui nous guide parmi tout ce petit monde, les grands comme les petits, s'affirme écrivain. A vous de deviner, comme le fera très vite M. H. à la fin du roman, à quelle classe il appartient réellement dans cette société si compartimentée mais où l'honneur n'est pas un vain mot, et surtout quelle est sa véritable fonction. A vous aussi de vous faire un portrait exact de Dame Katsuragi, jeune femme rouée et subtile, capable des pires mensonges et des pires manipulations, ou au contraire jeune femme au caractère fort et à la bravoure digne d'un ... samouraï, à la fois douée de grandes capacités d'analyse psychologique et héroïquement tendue vers un but capital pour l'honneur de sa famille.

Un excellent roman, mais à lire à tête reposée et en en surveillant chaque mot, surtout sur la fin. Une relecture permet de mieux comprendre tout la grandeur de Dame Katsuragi et de ceux qui la soutinrent. Les vacances approchent, vous aimez la littérature japonaise et vous voulez vous distraire de façon intelligente et raffinée ? Alors, pas d'hésitation et bonne lecture. ;o)
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Quoi, vous n'avez pas aimé ?
Un homme mystérieux enquête à Yoshiwara, le quartier des plaisirs d'Edo, futur Tôkyô, au début du XIXè siècle. Une affaire scandaleuse impliquerait Katsuragi, une fameuse courtisane. Chapitre après chapitre, il interroge des personnages du petit monde de Yoshiwara: patronne de maison de thé, domestiques, entremetteuse, amuseur, geisha...Chacun fait état de ce qu'il sait devant cet étrange enquêteur qui reste muet.
Hein ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Quoi ? Vous n'aimez pas mon style ?
Le style rappelle paraît-il le rakugo, ce monologue comique mettant en scène des personnages pittoresques ( voir préface). Moi, il m'a vite barbée. Je n'ai pas trouvé ça drôle. J'ai eu un mal fou à terminer le livre. Alors certes, j'ai appris plein de choses sur le monde des courtisanes...Mais un "que sais-je" aurait fait l'affaire. Quant à la littérature...je recommande à tout le monde de lire Kafû Nagai !
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Le résumé présenté commet une belle bourde: le personnage principal n'est absolument pas une geisha ! Katsuragi, dont il est ici question, est une prostituée de haut-rang (tayu/oïran), l'élite de cette branche, mais pas du tout une geisha. Le livre fait pourtant la distinction entre les deux.
N'en déplaise aux clichés et amalgames qui ont la vie très dure, ce sont deux professions différentes (et non différents niveaux dans la prostitution). Les tayu et les oïran appartiennent à la catégorie des yujos (courtisanes/prostituées), dont les geishas ne font pas partie. C'est malheureux (et irrespectueux) que de nos jours, les gens utilisent toujours le mot geisha à tort et à travers comme si c'était le terme japonais pour désigner les prostituées.

Je ne peux que vous conseiller de faire des recherches aussi bien sur les différences d'habillement (grande source de confusion également entre les 2) et de pratiques entre les geishas et les tayuu et oïran. (les pages wikipédia française peuvent vous éclairer un peu, pour les différences vestimentaires, ce blog - en anglais - peut aider aussi (voir la photo en bas de leur page en particulier): http://dochu.tumblr.com/post/9848219461/how-can-i-tell-an-oiran-and-tayuu-apart-from-maiko)

J'ai lu avec plaisir ce livre, construit d'une façon très originale. La jeune femme est au centre de tous les témoignages, la reconstitution de son histoire nous fait découvrir les différents métiers de Yoshiwara, mais notre enquêteur ne la rencontre jamais physiquement, on ne connaît aucune de ses pensées et ressentis, on n'en apprend davantage qu'à travers le regard de ceux qui l'ont croisée, même la fin du livre approchant, la grande Katsuragi reste inaccessible sur tous les plans. A lire, je pense, en ayant fait préalablement quelques recherches sur yoshiwara, les geishas, tayu/oïran, etc., pour mieux se représenter ce monde et apprécier le récit.
Au risque de me répéter, j'aurai vraiment souhaité que ce livre permette aux gens de faire la distinction entre les geishas et les différentes classes de prostituées, l'auteur s'y est efforcé par endroits en soulignant les différences mais vu le résumé présenté sur ce site ainsi que les avis trouvés un peu partout sur internet, c'est manifestement un échec. Vraiment dommage.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Pour inaugurer la carrière d'une courtisane au terme de ses années d’assistanat auprès d'une aînée, il y a une cérémonie de présentation qui dure sept jours. Cette cérémonie consiste à faire le tour des maisons de thé qui sont dans la rue Centrale et à leur présenter ses salutations. Il est d'usage que la courtisane elle-même ne prononce pas un seul mot.
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Comme je vous l'ai dit, une courtisane est bien à plaindre. Plus elle acquiert de prestige plus les factures grimpent. Il lui faut évidemment s'occuper des assistantes et des apprenties, il lui faut arroser l'entremetteuse ou les gars de pourboires quotidiens pour qu'ils l'aident en toutes circonstances : disons que nulle part l'argent n'a autant de place qu'ici. Pour faire bouger les gens avant tout il faut du pognon ! C'est le pognon qui vous donne des alliés.
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[...] ... Heijûrô, Maison Takunara, Courtier à Kuramae :

... Bon, écoutez, jeune homme ! Si je peux vous donner un conseil, puisque vous avez du temps à consacrer à l'écriture, vous devriez plutôt apprendre à vivre, honnêtement, comme artisan ... Tiens, vous, quand on vous regarde comme ça, de face, on voit bien, malgré votre habillement de bourgeois, que vous êtes issu d'une famille de samouraïs ! Ma clairvoyance vous étonne ? Allons donc ! Depuis des années que je suis courtier, j'ai bien appris à distinguer les bourgeois des samouraïs ! Ah, d'accord ! Vous êtes un fils cadet qui a du mal à trouver une autre famille pour se faire adopter ? Et c'est pourquoi vous êtes résolu à prendre la plume au lieu de l'épée ? Ah bon ? Et il y a beaucoup d'écrivains qui viennent comme vous d'une famille de samouraïs ? Et comme vous voulez faire de cette fameuse affaire la matière de cette histoire, vous vous êtes déjà renseigné sur mon compte auprès des amuseurs et autres gens de cet acabit ? D'accord. Vous avez gagné. Dans ce cas, moi aussi, je suis prêt à tout vous raconter. Et sachant ce que vous allez en faire, je vais vous dévoiler toute la vérité. ... [...]
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On lui a réservé le sort attendu : il a été banni de sa famille (....) Quand ça arrive vraiment, le fait est enregistré par les autorités administratives et judiciaires; la nouvelle circule par écrit dans toute la famille et le voisinage, et plus personne ne veut avoir a faire à vous.
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C'est ce que dit ma vieille : il arrive souvent à une femme de ne pas comprendre ses propres sentiments. Alors pour un homme, il est encore plus difficile de décrypter le mystère.
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