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EAN : 9782232146206
160 pages
Editions Seghers (16/02/2023)
4.26/5   19 notes
Résumé :
« Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes » V. Van Gogh

Le 20 février 1888, âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh, l’homme du nord, s’installe à Arles. C’est l’hiver, mais il découvre la lumière provençale, éclatante de jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, ce passionné d’astronomie se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et Même s’il est intimidé par le sujet, il veut surtout peindre un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Renouons avec notre part cosmique ! Scientifique amateur d'arts J. P. Luminet partage avec Van Gogh la connaissance des étoiles. Il fait partie d'un cercle restreint d'experts transdisciplinaires dont le « pedigree » donne envie d'ouvrir son dernier livre en se disant que le mot « enquête » est loin d'épuiser les différents niveaux de lecture qu'il offre. Au regard de l'esthétique de sa forme vous avez entre les mains un livre d'art (maniable et peu volumineux) dont la composition épouse complètement le propos et où l'iconographie vient souligner tous les vertiges interrogatifs rapprochant l'astrophysicien et le peintre auquel Luminet s'intéresse depuis longtemps. Juxtapositions somptueuses d'images cosmiques presque oniriques, dessins, croquis ou motifs et visions de peinture, illustrent comment chacun a pu scruter l'immensité astrale à sa manière avec ses propres outils à des années de distance. Un livre qui par sa beauté formelle et son approche me renvoie à la lecture précédente d'un catalogue d'exposition très riche "Peindre la nuit" (Pompidou/Metz, 2018). Il faut aller découvrir les subtiles variations de ce parcours très personnel auprès de van Gogh. La dizaine d'oeuvres présentées ici donne une large place aux plus belles nuits étoilées de van Gogh. Toutes peintes entre février 1888 et mai 1890, entre lucidité et « crises de folie » (dont l'épisode arlésien du morceau d'oreille tranché que Gauguin témoin et partie relatera beaucoup plus tard), apparaissant dans un parcours splendide fait pour questionner conçu et ordonné à partir du « Portrait d'Eugène Boch » sur fond outremer étoilé (réalisé à Arles), jusqu'à la dernière scène nocturne : « La Maison blanche, la nuit » (peinte à Auvers-sur-Oise peu avant son suicide en juillet 1890).

J. P. Luminet raconte le compagnonnage fructueux engagé avec Vincent il y a trente ans, à travers un texte sobre dont on perçoit immédiatement la portée biographique et artistique concernant le peintre, moins peut-être la démarche d'exigence scientifique, et de retour sur soi-même peut-être touchant l'auteur (?), qui me semble l'habiter circulant à plus bas bruit, devinés en sous-texte dans ce livre/synthèse. Comme la quête d'un dialogue renouvelé avec l'artiste. A la racine un besoin clairement énoncé au lecteur d'approfondir ses recherches en 2016 après avoir quitté l'Observatoire de Meudon et rejoint la Provence dont il est natif, puis accédé à la correspondance complète de van Gogh dont l'intégralité était mise en ligne en 2018. Un livre aussi, celui de son ami psychiatre Philippe André, lui ouvrait quelques perspectives différentes, poétiques, métaphysiques même mystiques, sur un artiste génial dont la puissance créatrice ne fut, semble-t-il, jamais entamée par la détérioration de son état psychique, contrairement à bien des idées reçues sur Van Gogh (« Moi, Vincent van Gogh artiste peintre », P. André, le Passeur 2018). Longue histoire initiée en 1995 par la redécouverte de l'analyse du chercheur américain A. Boime à propos de la plus belle sinon la plus mystérieuse oeuvre de van Gogh, "Nuit étoilée de Saint-Rémy" (1889), montrant qu'il y avait concordance, (qui n'était que partielle ainsi que l'explique l'auteur), entre ses reconstitutions astronomiques en date d'exécution de l'oeuvre et la représentation du ciel rendue à ce moment là par le peintre.

Bon nombre de scientifiques déduisirent de ce réalisme d'exécution de van Gogh (dans le positionnement des astres précise l'auteur) une passion avérée pour l'astronomie (popularisée grâce à la diffusion des ouvrages de C. Flammarion) qui pouvait même tenter certains de prétendre dater les oeuvres à partir de reconstitutions astronomiques. Luminet avouant lui même avoir été séduit par la démonstration restait pourtant prudent. D'autres, historiens d'art en particulier, mettaient toujours en avant l'imagination et l'altération de son état mental pour interpréter les fantasmagories étoilées de van Gogh dans la nuit de Saint Rémy ; sont épinglés à ce propos l'exposition et le catalogue « Van Gogh, les couleurs de la nuit », Amsterdam 2008/Actes Sud 2009. Dater chose hasardeuse, calculer très bien. Quelques surprises révélées à ce sujet attendent le lecteur... Si van Gogh réitère au fil de ses lettres son désir de "peindre d'après nature une nuit étoilée", cela signifie-t-il qu'il reste absolument fidèle à ce qu'il voit ou qu'il ait le goût de l'astronomie ? Dans une lettre à Théo il écrit (septembre 1888) :

"J'ai un besoin terrible – dirai-je le mot – de religion, alors je vais la nuit dehors pour peindre les étoiles.”

Voilà donc J. P. Luminet loin de la grande lunette de Meudon, calculs et datations repris, explorant autrement, "sur le terrain", les nuits provençales de van Gogh, et retraçant leur genèse à l'aune de ses écrits, abondamment cités, interrogeant les défis plastiques que l'artiste rêvait de surmonter durant les deux dernières années de sa courte vie à Arles et Saint-Rémy-de-Provence et mettant ses pas dans les siens. Devant le café "La Terrasse" à Arles, rebaptisé "Café van Gogh", dont la représentation fait tout juste apparaître une portion de ciel étoilé, comme une tentative initiale ; sur les berges du Rhône y cherchant la Grande Ourse de la première grande nuit peinte "Nuit étoilée, Arles" (1888) ; à Saint-Rémy scrutant la vue au-delà des barreaux de la chambre reconstituée dans la dernière résidence de l'asile Saint-Paul-de-Mausole (où Luminet fait mentir ceux qui prétendent qu'on puisse de là aperçevoir le village représenté dans la nuit de Saint-Rémy) ; admirant le motif du cyprès et replaçant « l'étoile du matin » où il faut ; s'intéressant aux collines et reliefs dans les paysages terrestres associés aux scènes nocturnes. "Ainsi je me plais souvent à imaginer Vincent parcourant la campagne provençale aux heures magiques de l'aube ou du crépuscule, entre chien et loup, chevalet sur le dos, la tête emplie de tourbillons célestes." (p. 147). de Meudon en Provence ce nouveau dialogue entre la science et l'art reste aussi et surtout un voyage entre terre et ciel à faire longuement rêver.



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*****

« Mais quand donc ferai-je le ciel étoilé, ce tableau qui toujours me préoccupe ? »

Quel plaisir de retrouver dans le livre de Jean-Pierre Luminet, astrophysicien, mon ami Vincent van Gogh ! L'ouvrage mêlant art et science est une passionnante enquête de reconstitution et d'observation astronomique des magnifiques toiles de nuit de l'artiste.

Lorsque j'avais croisé Vincent à Auvers-sur-Oise, il m'avait conté les deux derniers mois de sa courte vie dans cette petite ville de la région parisienne. J'en avais fait une biographie romancée. Il revenait de 27 mois passés en Provence où sur les conseils de son ami Toulouse-Lautrec il était parti découvrir la lumière et les couleurs du Sud : longs mois de création intense et de souffrances intolérables qui l'avaient épuisé.
Vincent m'avait parlé d'une obsession qui le poursuivait depuis ses débuts en peinture : le crépuscule, les couleurs de la nuit activaient son imagination. Dans le Midi, ses plus grandes oeuvres avaient été le fruit de sa fascination pour ce monde nocturne.

En septembre 1888, Vincent réalise une première toile de nuit étoilée servant de fond au portrait de son ami qu'il appelle « le poète » : « le portrait d'Eugène Boch ». Il s'agit à ses yeux du plus beau portrait peint par l'artiste dont il écrit : « Je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique. Je voudrais peindre des hommes ou des femmes avec ce je-ne-sais quoi d'éternel ». Dans cette toile, Vincent cherche à évoquer le lien qu'il perçoit entre peinture, musique et poésie : « je fais un fond simple du bleu le plus riche, le plus intense, que je puisse confectionner, et par cette simple combinaison la tête blonde éclairée sur ce fond obtient un effet mystérieux comme l'étoile dans l'azur profond ».

Le même mois, Vincent s'installe un soir, en extérieur, devant la terrasse d'un café qu'il fréquente et peint « Terrasse du café le soir ». Les nuits étoilées de ce mois de septembre sont favorables à son projet : « Souvent il me semble que la nuit est encore plus richement colorée que le jour ». le motif est illuminé par une grande lanterne de gaz jaune avec, dans un angle de maison, un coin de ciel bleu constellé d'étoiles.
Jean-Pierre Luminet, s'est installé au même endroit et cherche. Grâce à un logiciel de reconstitution astronomique, il parvient à vérifier, d'après les déclarations épistolaires de Vincent, son souci de représenter un ciel réel et non imaginaire.

Toujours au cours de ce mois de septembre 1888, Vincent passe la nuit assis devant son chevalet au bord du Rhône et peint un ciel plus ample dans « Nuit étoilée sur le Rhône : « La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et ses reflets sont or roux et descendent jusqu'au bronze vert. Sur le champ bleu vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose, dont la pâleur discrète contraste avec l'or brutal du gaz ».
Comme pour la « Terrasse du café », le scientifique arrive à reconstituer le ciel vu par Vincent dans cette nuit du 20 septembre 1888 et ainsi démontrer que le peintre peignait ses paysages de nuit dans la réalité du moment : la correspondance entre la position des étoiles du tableau et la reconstitution est assez stupéfiante.

Je vais m'attarder sur l'étude la plus intéressante de Jean-Pierre Luminet, celle du tableau de Vincent que le monde entier connait : la « Nuit étoilée » peinte de sa chambre à l'hospice Saint-Paul-de Mausole en 1889 où l'artiste est interné à sa demande. Il s'agit d'un paysage nocturne impressionnant, le tout éclairé par les étoiles, la lune, et un ciel astral tourbillonnant au-dessus d'une ville en miniature.
Je suis fasciné : la démonstration du scientifique pour ce tableau est éblouissante. Il dispose en 1995 du logiciel astronomique Voyager qui lui permet de découvrir la date de la seule nuit de ce printemps ou été 1889 présentant une configuration proche de celle peinte par Van Gogh : le 25 mai 1889 à 4h 40 heure locale. La superposition entre la toile et le vrai ciel est si frappante que le hasard est impossible.

L'auteur aurait pu en rester là et considérer son étude comme parfaitement satisfaisante. Mais il lui manquait quelques informations importantes. Il examine la correspondance du peintre et, surtout, visite le monastère de Saint-Paul-de-Mausole, lieu où Vincent voyait le paysage de sa chambre. La fenêtre à barreaux de fer est toujours orientée de la même façon, vers l'est, avec la vision tôt le matin du lever du Soleil et de Vénus. Vincent le dessine au réveil et le peindra plus tard. Jean-Pierre Luminet parvient à une conclusion surprenante : « La Nuit étoilée » de Vincent est composée d'éléments réels comme le positionnement des astres vus ce 25 mai au matin et de plusieurs composants qui sont imaginaires. Étonnant ! : le village du bas de la toile avec une église au clocher pointu ne serait pas le Saint-Rémy de l'époque mais une simple référence aux paysages de maîtres hollandais comme van Ruysdael ou van Goyen qu'appréciait Vincent. Par ailleurs, la volute astrale qui anime le ciel ne serait pas une nébuleuse spirale, élément astronomique que connaissait le peintre, mais plus probablement une représentation de nuages comme il est souvent observé dans plusieurs autres toiles peintes dans les mêmes mois de 1889 : « Champ de blé avec cyprès » et « Oliviers avec les Alpilles à l'arrière-plan ».

Une dernière observation d'une magnifique toile peinte le 20 avril 1890 « Route avec cyprès et ciel étoilé », peu avant le départ de Vincent pour Auvers, fournit à Jean-Pierre Luminet une confirmation de son approche précédente sur le travail du peintre : celui-ci faisait parfois, suivant les circonstances, des compositions d'atelier à partir de sa vision réelle du motif, puis s'en écartait avec des rajouts imaginaires quand son intuition artistique le lui indiquait, comme un contraste de couleurs ou le jaune domine après le bleu dans « Nuit étoilée ».

Ce livre superbement illustré devient exceptionnel lorsque, d'une étude scientifique sérieuse, il rapproche les formes et les couleurs pour les transformer en poésie :
« Van Gogh a fait un long voyage onirique vers les lumières du firmament et rendu leur beauté plus accessible. »

***

Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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Quel beau livre !

Je me rends compte que l'astronomie m'ennuie un peu finalement... Et donc, la recherche de correspondances faite par l'auteur entre les ciels peints et les ciels observables.
Mais ce que Luminet découvre est plus intéressant que l'improbable (et invérifiable) passion de van Gogh pour le cosmos.
Son enquête met au jour ce que le génie d'un peintre parvient le mieux à dissimuler : la parfaite maîtrise de son art.
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Je n'aurais jamais pensé que des amateurs d'art ou des scientifiques (ou des scientifiques amateurs d'art !) puissent avoir l'idée de comparer les tableaux d'un peintre avec la position des étoiles pour définir où et quand ils ont pu être peints !
C'est pourtant la démarche que Jean-Pierre Luminet a suivie. D'autres l'ont fait avant lui et il présente leurs conclusions, mais je dois avouer que ses résultats sont assez convaincants. Au passage, il pourrait remercier les logiciels et les applications d'astronomie (qu'il connaît bien pour avoir dirigé l'observatoire de Meudon) qui lui ont permis de retrouver notamment les ciels provençaux de 1888 et de 1889 !
Jean-Pierre Luminet combine une observation fine des lieux et de l'espace avec les écrits de van Gogh et de ses proches, ainsi que des dessins qu'il faisait de ses toiles. Cela lui permet de retrouver les lieux d'Arles ou de St-Paul de Mausole où Van Gogh a peint, ainsi que des dates assez précises où il a pu réellement voir dans les ciel les astres de ses "nuits étoilées." Parfois la réalisation de van Gogh ne correspond pas à la vision astronomique. Jean-Pierre Luminet nous propose des explications liées à la composition du tableau. C'est peut-être cela, mais nous ne saurons jamais si c'était vraiment le dessein de l'artiste !
Un dernier commentaire pour terminer : la belle qualité de l'ouvrage et des reproductions de tableaux de van Gogh, avec de beaux détails, et une mise en page très agréable !
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Nuit Étoilée 🌌💙💛
C'est une Toile de van Gogh, peinte à Arles.
D'un couple en Bords de Rhône, au loin quelques clochers et le Pont de Trinquetaille
Exposée à Orsay dans le prolongement de l'etage dédiée aux impressionnistes
Je l'ai revu de loin lors de mon dernier passage à Orsay, foule oblige. J'en apprécie le Bleu Nuit intense, difficile d'y échapper, et les halos des étoiles en jaune, ce jaune tres reconnaissable chez Vincent van Gogh
Est ce que je me souviens avec exactitude de la première Toile de van Gogh, que j'ai vue?
Bien sûr
Est ce que j'ai suivi les traces de van Gogh Oui? Uniquement Entre Arles et le musée d'Amsterdam, pas Auvers sur Oise.
Est ce que j'ai Lu les lettres à Théo, en partie, pas toutes.
Est ce que j'ai vu toutes ses toiles ? Non
Originaire de Cavaillon, Jean Pierre Luminet a sûrement eu l'occasion de séjourner bien plus souvent que moi à Arles.
Aucune Toile de van Gogh n'est visible a Arles seuls les lieux qui ont inspirés ses toiles et ils sont multiples, la maison jaune, l'abbaye de Montmajour, le café de la place du forum et les quais de Rhône, des paysages d'une grande profondeur.
Lorsque j'ai ouvert ce livre de Mr Luminet, je m'attendais à lire une énième analyse de toiles d'un peintre très connu, le genre d'écrit qui finit par m'ennuyer.
J'ai beaucoup aimé ce livre, je m'y suis retrouvée comme observatrice de toiles de van Gogh. Des toiles aux couleurs lumineuses, le relief de sa peinture, la diversité des toiles, elles ne sont pas d'une beauté absolue, il y à beaucoup l'instantanéité, L'emerveillement que j'ai connue la première fois ou je séjourne à Arles je l'ai retrouvé dans l'ecrit de JP Luminet. Ici tout est basé sur l'observation de plusieurs toiles peintes à Arles, JP Luminet les a regardé de son oeil d'astro physicien, ca devait lui parler bien plus que moi cette nuit étoilée, son approche vaut ce qu'elle vaut, elle a le mérite de pointer le génie de van Gogh, peintre du réel, et d'envisager une autre concrete approche que celle des critiques d'Art, que je trouve trop abstraite.
Avant la connaissance artistique se placer en simple Observateur permet bien souvent d'appréhender une Toile, quelle chance que Jean Pierre Luminet se soit passionné autant, sur les Nuits Étoilée de Vincent. Interné sur St Rémy, Van Gogh se met à peindre de manière intense, alors qu'il serait si facile de le penser diminuer pendant cette période de mal être et de convalescence, son esprit créatif bouillonne à plein régime, et peint sa Nuit étoilée de Saint Rémy de Provence.
Lorsque j'ai referme ce livre, j' étais contente de l'avoir Lu, j'étais contente de n'avoir Lu aucun avis et d'avoir un très vague souvenir de la présentation faite lors de LGL par l'auteur. Ne rien savoir sur ce livre permet d'en apprécier d'autant la lecture.
"Souvent il me semble que la nuit est beaucoup plus vivante et richement colorée que le jour"
Bref 💙💙💙 pour cette lecture et ce week-end Observez les étoiles&#xNaN
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critiques presse (2)
LeMonde
20 mars 2023
Jean-Pierre Luminet est cosmologiste mais aussi écrivain et artiste, auteur de la première représentation d’un trou noir en 1979. Depuis longtemps, et comme d’autres spécialistes de l’Univers avant lui, il se demande si le peintre néerlandais – qui n’a jamais manifesté dans sa correspondance d’intérêt particulier pour l’astronomie – a été fidèle au ciel qu’il voyait.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
27 février 2023
En étudiant la vision artistique du peintre, Jean-Pierre Luminet a constaté que la configuration des constellations ou des planètes était respectée, mais les astres n'étaient pas forcément peints à leur place dans le paysage.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
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Il est bien vrai que dans l’obscurité je peux prendre un bleu pour un vert, un lilas bleu pour un lilas rose puisqu’on ne distingue pas bien la qualité du ton. Mais c’est le seul moyen de sortir de la nuit noire conventionnelle avec une pauvre lumière blafarde et blanchâtre, alors que pourtant une simple bougie nous donne les jaunes, les orangés les plus riches.

***
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En réalité, Vincent était pleinement conscient de ce qu'il faisait - ses lettres témoignent de sa lucidité entre les crises. En toute probabilité, il a réellement vu l'inoubliable et rare alignement des trois astres à la date susmentionnée, au Soleil couchant, et l'a mémorisé. Son tableau est donc une fois encore une composition d'atelier. Élément central et primordial :le cyprès, lien unitaire entre terre et ciel. Puis, le croissant de Lune, toujours planté à droite et orienté vers le coucher de Soleil, comme dans les quatre autres tableaux qui le représentent, cette fois en lien étroit avec le cyprès, l'effleurant du bout de ses cornes. Mettre à partir de là les deux autres astres à sa droite, comme dans la réalité ? Impossible, évidemment. Ne reste plus donc qu'à les placer à gauche. Et là, pour l'équilibre à nouveau impératif de la composition, c'est Vénus qui doit être proche du cyprès, en symétrie avec la Lune, et Mercure éloignée, d'où le miroir.
Le tableau final n'est qu'un résultat du processus de composition, et non un moteur premier. Van Gogh n'a obéi qu'à l'impératif formel de la toile. Il peint selon une trame réelle, dont il sait s'écarter quand son intuition artistique le lui indique.
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Pas d'autre clé que celle de la poésie. Si les lignes et les formes riment c'est à l'instar d'un poème. (p. 107)

Pablo Picasso
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[...] contrairement à un cliché tenace faisant de Van Gogh un obsessionnel poussé par son instinct à reproduire ce qu'il voyait aussi vite qu'il l'avait vu, les scènes vespérales et nocturnes de l'artiste sont en réalité des constructions d'atelier très élaborées, faisant également appel à son vaste savoir littéraire.
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[La Nuit étoilée de Vincent Van Gogh]

sans la faiblesse des yeux nous verrions d'autres soleils
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Vidéo de Jean-Pierre Luminet
Dans ce nouvel épisode de notre podcast, Maxime, Michaël, Olfa, Julien et Amélie, tous les cinq libraires à Dialogues, partagent leurs derniers coups de coeur !
Bibliographie :
- Un manga : Badducks, de Tor yumon Takeda (éd. Ki-oon) :https://www.librairiedialogues.fr/livre/21964601-badducks-t01-toryumon-takeda-ki-oon
- Un roman : le silence, de Denn i s Lehane (éd. Gallmeister) :https://www.librairiedialogues.fr/livre/21900291-le-silence-dennis-lehane-editions-gallmeister
- Un recueil de témoignages : Mon métier aura du sens, de Julien Vidal (éd. Vuibert) :https://www.librairiedialogues.fr/livre/21626998-mon-metier-aura-du-sens-de-30-metiers-durabl--julien-vidal-vuibert
- Un beau livre : Les nuits étoilées de van Gogh, de Jean-pierre Luminet (éd. Seghers) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21713140-les-nuits-etoilees-de-van-gogh-jean-pierre-luminet-seghers
- Un album jeunesse : Bonnes nuits, de Sang-K eun Kim (éd. Sens Dessus Dessous) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22024763-bonnes-nuits-sang-keun-kim-sens-dessus-dessous
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