Les oiseaux ont (beaucoup) de caractère

Les oiseaux ont (beaucoup) de caractère n'est pas le titre d'un roman ou d'une pièce de théâtre, mais bel et bien un essai appartenant à la catégorie dite de "vulgarisation" scientifique. On y parle d'éthologie (étude du comportement des espèces animales), appliquée à la classe des oiseaux. Plus particulièrement, il y est question du "caractère" des oiseaux, autrement dit de la distinction entre les individus appartenant à une même espèce? Tous les moineaux agissent-ils robotiquement selon un comportement propre à leur espèce, où chaque oiseau a t il des spécificités comportementales permettant de faire une distinction entre chaque individu?

Le contenu du livre est particulièrement bien synthétisé dans le résumé éditeur publié sur ce même site, et je vous renvois à ce descritpif si vous souhaitez prendre connaissance plus exhaustivement du contenu du livre.

Lors de ma lecture, je me suis demandé souvent à quel public était destiné cet ouvrage. En fin de lecture, je pense qu'il intéressera assez peu l'ornithologue averti (qui n'y apprendra que peu de choses, et sera tout au plus heureux d'une lecture fluide parsemée d'abecdotes personnelles de l'auteur), mais touchera les amateurs d'oiseaux, les observateurs du dimanche ou du jardin. Il pourrait aussi s'utiliser dans un cadre scolaire ou associatif. A ce titre, le texte de l"ouvrage s'apparente à peu près à ce que l'on peut trouver dans le journal le plus lu dans les terriers, à savoir la célèbre Hulotte. Les illustrations en moins. Et l'humour, bien que présent, un peu moins mordant.

Dans ce type d'ouvrage, on s'attend en général à trouver de nombreuses photographies, ou dessins, illustrant les propos. Malheureusement, malgré une mise en page graphiquement réussie, pas d'illustration dans cet ouvrage. Cela m'a un peu manqué.

Merci à Babelio et aux éditions Rustica pour m'avoir procuré un exemplaire de ce livre, dans le cadre d'une opération Masse critique.

Enfin, je ne sais si l'auteur, Guilhem Lesaffre, lira ces lignes, mes j'en profite pour le remercier pour sa production littéraire relativement abondante, et son sens de la transmission de sa passion/enthousiasme pour l'ornithologie, car elle peut faire naître des passions. Ce fut mon cas, lorsqu'à l'âge de 11 ans mes parents m'offrirent un exemplaire de "Regardez vivre les oiseaux" chez D&N; livre d'ornithologie "touche à tout" lu et relu, qui a catalysé mon intérêt pour les oiseaux et l'a transformé en passion.

Des bêtes à plumes pas si bêtes.

Commençons par ce qui fâche parce que ça m'a tout de suite gênée : Je trouve aussi qu'il y a souvent un vrai manque de concordance entre les dessins et le texte bien que le graphisme soit réussi. C'est un joli livre, mais qui aurait pu être encore plus didactique s'il avait, par exemple, illustré la différence de profil entre un moineau et un accenteur mouchet, exemple parmi tant d'autres espèces citées. Peut-être trop pour toutes nous les montrer. N'empêche, certaines illustrations nous sont bien ressorties deux fois et du coup une fois sur deux en relation avec ce qui est écrit. J'ai vu le même gang de mouettes trois fois p.16, p.70 et p.97. Bref, ç'aurait pu être mieux travaillé.
L'absence d'identification visuelle plus explicite des spécimens les plus marquants ou communs à notre territoire m'a manqué. Certes, on peut toujours googliser le volatile si on veut une image plus précise que sa silhouette sur fond blanc (quand il ne s'agit pas d'un imposteur qui s'est trompé de page).
Cependant, même à l'heure actuelle, tout le monde n'est pas utilisateur d'internet et un ouvrage qui se veut informatif ne peut pas faire l'impasse dessus, car on ne lit pas avec le livre dans la main gauche et la main droite sur le clavier... Je fais toujours circuler les bouquins que je "gagne" grâce à Babelio et si personne ne me fait cette même réflexion, je veux bien aller me faire cuire un oeuf !
Hormis ce point noir, le livre est un excellent témoignage en faveur de la gent aviaire trop souvent sous-estimée ou mésestimée. Curieux que l'opinion publique se soit forgé une idée superficielle et erronée à propos des oiseaux quand ils sont en réalité, et sauf exception, aussi ingénieux et débrouillards. Alors qu'il suffit simplement de les regarder. Ou de lire cet ouvrage. le livre regorge d'anecdotes bien sympathiques et surprenantes, tristes parfois.
Pour qui porte un intérêt au sujet, on y apprend à affiner son observation de nos voisins ailés dans le respect de l'animal et j'ai déjà remarqué que j'avais acquis un oeil pour le détail que je n'avais pas avant ma lecture. J'ai aussi appris beaucoup de choses sur les comportements de différentes sortes d'oiseaux et, en fin de compte, il y a beaucoup de contenu intéressant pour à peine plus de cent pages. Un très bon condensé de savoir…

…A lire pour être "malin comme un moineau."

PS : Merci Rustica pour le joli marque-page à colorier. Un chat entre ces pages remplies d'oiseaux ne manque pas d'ironie. ;)

Souvent, on prête un type de comportement à une espèce d'oiseau, et donc à tous les individus la constituant.

Dans ce livre, Guilhem Lesaffre nous montre que, certes certains comportements sont les mêmes pour tous les individus d'une même espèce, mais que chaque oiseau a également son caractère propre. Et d'ailleurs d'où viennent ces évolutions de comportements attribués à une même espèce ? Bien souvent un individu seul en est à l'origine.

Observez les oiseaux avec un autre regard, une autre approche. Tentez de les individualiser (avec les conseils donnés en première partie), et vous verrez sans doute que chaque oiseau a son petit caractère. Mais attention, comme l'auteur nous l'indique, il ne faut pas que nos observations soient vécues comme une intrusion dans la vie de ces animaux. La discrétion et la patience sont de mise, mais sont bien souvent récompensées.

Vous ferez peut-être vos propres observations, mais pour commencer, Guilhem Lesaffre nous fait part des siennes et nous relatent d'autres témoignages, au fil de différents chapitres : de l'espèce à l'individu, à chacun sa personnalité, l'imagination au pouvoir, la peur est bonne conseillère, les contacts avec l'Homme.

En conclusion, j'ai trouvé ce livre très intéressant par cette approche d'individualisation. Lorsque l'on est naturaliste on a tendance à réfléchir en espèces, alors que si l'on prend le temps de mieux observer, au sein de chacune d'elles l'on peut découvrir une richesse d'individus. Ne négligeons plus cela et nos observations n'en seront qu'encore plus satisfaisantes !