Beaucoup d'humour dans ce texte, et il en faut pour pallier la description d'un univers univoque, monomaniaque obsessionnel composé de vaudou, d' absence de culture chez les personnages, de femmes, de tombeurs, d'alcool et de rapines pour vivre sans travailler.
La première partie est agréable à lire. le reste m'a semblé superflu car, même si les thèmes sont différents, cela ressemble à une redite.
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Rien que pour la description du fruit bien mûr, un summum de sensualité!
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Marialva avait l'expérience de telles situations, elle aimait commander aux hommes, les dominer, les voir se soumettre à ses charmes et la supplier. Plus ils étaient nombreux, plus elle était contente, elle savourait l'ivresse de leur commander, la volupté de disposer d'eux comme bon lui semblait. Elle faisait tout pour les conquérir, devenait humble et timide, tendre et désarmée. Ensuite elle les épuisait, leur ôtait toute leur volonté et leur énergie pour les rejeter comme des déchets de canne à sucre, quand ils étaient bien vidés, qu'ils lui avaient tout donné, jusqu'à leur conscience d'homme. Désormais inutiles, ils étaient tout juste capables de souvenir d'elle, d'aspirer à dormir une fois encore dans son lit, de la maudire, de la haïr et de rêver d'elle.
Il était blond, ce gamin, avec des cheveux lisses et des yeux bleus. Tout à fait bleus, non à vrai dire. Il a des yeux couleur de ciel, disaient les mauvaises langues, mais ce n'était pas vrai. Ils étaient bleutés et non pas bleus et les insinuations sur la parenté éventuelle de l'Etranger n'étaient que vile calomnie de gens malveillants, prompts à chercher malice à propos de tout et de rien.
- Vous vous rendez-compte, s'ils châtraient Martim !...
Hypothèse lointaine et improbable, mais qui eut pour effet d'arracher à Dalva un gémissement d'animal blessé, la plainte d'une créature brusquement menacée dans son bien le plus cher, dans sa raison de vivre.
Rapide comme la mauvaise herbe, la rumeur se répandit dans la ville à partir de la boutique d'Alonso. Au coin des rues, sur les marchés, dans les bordels pauvres, on chuchotait sans fin.
Adriana Brandão auteur de "Les brésiliens à Paris, au fil des siècles et des arrondissements" vous parle d'un texte et d'un auteur important pour elle : "Dona Flor & ses deux maris" de Jorge Amado.