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EAN : 9782021003437
156 pages
Seuil (20/08/2009)
3/5   9 notes
Résumé :
De sa petite enfance, Askia n’a conservé en mémoire qu’une image quasi biblique: son père, sa mère, un âne et lui, marchant sans fin dans la poussière. Il avait cinq ans. «Longtemps, nous avons été sur les routes, mon fils. Et partout, on nous a appelés les pieds sales. Si tu partais, tu comprendrais.» Répondant à cette injonction maternelle, Askia est parti à Paris où il est devenu chauffeur de taxi. Ses passagers qui l’épient dans le rétroviseur lui trouvent quelq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Longtemps, nous avons été sur les routes, mon fils. Et partout, on nous a appelés les pieds sales. Si tu partais, tu comprendrais. Pourquoi ils nous ont appelés les pieds sales. » Ainsi parlait la mère d'Askia lorsqu'il était enfant, tous deux exilés et revenus d'un périple à pied dans le Sahel, ayant perdu en chemin la trace du père, Sidi Ben Sylla Mohammed. En fuite lui-même à quarante-sept ans, Askia est maintenant chauffeur de taxi sans papiers à Paris et court la clientèle la nuit. En constante recherche de son père, l'homme au turban blanc, il croit l'apercevoir au détour des rues et s'en persuade au contact d'une photographe qui affirme l'avoir pris pour modèle une dizaine d'années plus tôt.
Un récit peuplé d'errances, de fantômes, d'idéaux brisés et de fatalité, fort bien écrit et construit, et dont la brièveté agit ici comme une fulgurance. Une lecture belle et triste par un après-midi ensoleillé et venteux.
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Un peu étrange et déstabilisant comme roman mais intéressant, original carrément génial. L'histoire, je ne vais pas vous la conter, les 2 résumés déjà postés sont parfaits. Mais par contre je vous conseille de vous laisser emporter par ce récit étrange peuplé de fantômes ,d'une quête vers un père certes et aussi vers un pays qui n'existe plus ou pas pour tous les exilés. Ils errent entre le passé et un présent incertain, leur vie volée en éclats, fuir toujours inlassablement le long des routes, quémander l'hospitalité puis se voir chasser. En Afrique ou ailleurs, Askia comme Olia, deux êtres qui cherchent le chemin, des racines, un père, un visage. le récit est un peu comme une belle image qui volerait en éclats et morceaux par morceaux le lecteur finit par imaginer la beauté de ce paysage qui se dessine dans leur désir d'être tout simplement : eux quelque part sur leur terre avec leur famille, leurs amis et leurs souvenirs. L'auteur laisse des grands espaces nous invitant à deviner, susciter le récit à son besoin de savoir à quoi peut bien ressembler ce drôle de récit tantôt rêve, tantôt cauchemar. C'est sans doute un peu farfelu, mais tellement sensible, poétique aussi, presque trop court. On ressent ce besoin de recoller les morceaux mais avant il faut rassembler toutes les pièces, c'est un peu cela qu'Askia est parti chercher, un père qui détient le bout du fil d'Ariane de son histoire, de sa mémoire.
Une très belle découverte avec ce roman et cet auteur atypique je dois bien le dire mais tellement touchant.
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Dans Paris, Askia, chauffeur de taxi erre à la recherche du père absent Sidi Ben Sylla Mohammed, image fantôme de l'homme au turban. Cet homme qu'il n'a pas revu depuis trente ans, ce père parti rejoindre un soit disant lointain cousin qui travaillait dans une usine à Aubervillier comme ouvrier chez Simca. Il rencontre Olia , une jeune photographe d'origine bulgare, elle aurait pris son père, en photo ?
Askia vit dans un squat, il doit ce logement à Tony originaire lui aussi de Guiné. En parallèle, à Paris Edem Awumey, nous évoque les racines d'Askia, l'Afrique : Nioro en Guiné, le lieu de départ quand il avait cinq ou six ans. Il va souvent sur le parvis de Beaubourg où là il retrouve ses amis des pieds sales comme lui des hommes et des femmes, à la recherche d'identité ?
L'auteur fait référence à un grand classique de la littérature mexicaine autour de l'identité et la recherche du père : Pèdro Paramo de Juan Rulfo, entre autre, livre peuplé de fantômes. Mais Askia est aussi un Télémaque, la figure de Don Quichotte
est présente. Malgré que ce roman soit court, est d'une grande richesse en informations qui en font un roman fort passionnant . J'aime les romans qui demande au lecteur un travail d'imagination, nous sensibilise, nous fait ouvrir grand les yeux, en ce qui concerne l'autre l'étranger. En un mot un livre excellent !
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Askia a quitté son pays à la fois pour fuir la Cellule (une organisation qui se charge de tuer les opposants au pouvoir (entre autres)) et pour retrouver son père qui les a quittés, sa mère et lui, il y a bien longtemps maintenant. Il rencontre Olia qui lui dit avoir pris des photos de son père, il y a quelques années. Elle ne retrouvera jamais ses photos, mais tous deux vont continuer de chercher ce fantôme dans Paris…

Voilà un roman qui se veut être une quête du père, cet homme au turban, et au-delà de ça, une quête d'identité. Où qu'aille Askia, il tombe sur quelqu'un qui a rencontré un homme qui lui ressemble, avec un turban. Alors oui, Askia est omnibulé par ce père parti si tôt et c'est pour cela qu'il le voit partout, mais moi, ça m'a fatigué. Et puis, il y a tant de choses dans ce roman qui ne fait que 150 pages que souvent certaines choses arrivent comme un cheveu sur la soupe (comme, par exemple, Zak de la Cellule) et que l'auteur ne semble pas aller au bout des choses. Cela m'a déstabilisé. Il y a quelque chose dans le style, un certain rythme que l'auteur a souhaité donner en imposant des coupures de phrase non traditionnelles, des monologues retranscrits sous la forme d'un dialogue où l'interlocuteur silencieux est symbolisé par trois petits points. L'écriture se veut poétique aussi. Mais étant donné que je n'étais pas dans l'histoire, ces effets m'ont plus irrité que raccrocher au wagon. Je crois vraiment que ce roman n'était pas fait pour moi !
Lien : http://5emedecouverture.word..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La fille croyait que Sidi avait accepté de poser pour elle parce qu'il n'avait pas peur que l'objectif fit la lumière sur son âme et ses vies multiples. Parce qu'il espérait aussi que l'objectif le figerait à jamais sur le papier et lui permettrait d'échapper à la malédiction.

Sur le chemin, il regarda la fille et sentit la question : "Qui es-tu ?" revenir dans ses yeux. Alors il pensa que, pour dire et comprendre "Qui es-tu ?", il fallait qu'il remonte encore à très loin, aux tracés et bordures de ces routes de campagne qu'il avait parcourues lorsqu'il avait quitté le Sahel avec ses parents
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[L]a rencontre des mots pouvait se muer en celle des corps pour tromper l'ennui.
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Video de Edem Awumey (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edem Awumey
L'écrivain afrocanadien Edem Awumey vous fait découvrir des extraits de son roman Rose déluge, où souffle un lyrisme puissant (Éditions du Boréal / Éditions du Seuil, 2012).
Entre autres oeuvres, il a publié Les pieds sales (Éditions du Boréal / Éditions du Seuil, 2009), sélectionnée pour le prix Goncourt. Il a été traduit en plusieurs langues.
Originaire du Togo, Edem Awumey s'est établi au Canada il y a 15 ans. Il habite Gatineau.
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