AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782917817490
96 pages
Editions La Contre Allée (15/04/2016)
3.8/5   27 notes
Résumé :
"Je vous attends depuis un bout de temps ; je savais que tôt ou tard, vous trouveriez ce chemin, que je ne pourrais rester éternellement au bord de l'oubli, même si je voulais me rendre le plus invisible possible. Tout a une fin, nous le savons depuis le début."
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Les pigeons de ParisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une courte nouvelle sur la Nostalgie du passé, dans l'Espagne du siècle dernier des années 50-60.
"La tumeur qui me tue c'est le souvenir" dit Juan, le narrateur, un homme vieillissant, qui dans son village reculé d'Espagne attend devant sa maison, endimanché, et se souvient.
En quelques pages, Del Arbol, l'écrivain de romans noirs fleuves nous croque une vue du monde d'Hier et de celle d'aujourd'hui, des espoirs jamais réalisés mais pas regrettés non plus, et d'une brève histoire d'amour de jeunesse, qui rapprochera Juan pour la première fois, d'un livre. " Une vie inventée entre nous deux " en dira Juan, et pourtant au seuil de sa maison, il attend les héritiers de cet amour de jeunesse à jamais disparue....
Un beau texte émouvant.

" Tout est métaphore de quelque chose, si nous laissons de la place à l'irréel, si nous nous éloignons suffisamment pour que les mots soient d'abord des images et ensuite du silence."
Commenter  J’apprécie          841
Un village isolé au coeur de l'Espagne, un sentier poussiéreux qui mène à une vieille maison. Une chaleur si écrasante que Juan – Juanito comme l'appelaient les vieux autrefois – a retiré son t-shirt, malgré les mouches qui agacent et butinent. Assis sur cette vieille chaise en bois, il attend, adossé à la façade en pierre, puisant dans un sachet de graines de tournesol. Il attend qu'ils arrivent... Enfin le bruit d'un moteur. Des voitures noires. Les voilà, ces étrangers. Méfiants, hostiles. Des fonctionnaires impatients venus ici constatés une évidence, dresser un procès-verbal, dans cet endroit qui, pour eux, ne vaut rien. Mais pour Juan, ceci est la terre de ses souvenirs...

Dans cette nouvelle, Víctor del Árbol nous plonge au coeur des souvenirs de Juan, dont sa rencontre, ineffable et prégnante, avec Muse, son amour de jeunesse. Que veulent ces hommes en costumes, là, sur le pas de sa porte ? L'auteur entremêle habilement le passé, où l'on prenait le temps de vivre, et le présent, où l'on court après l'argent, après le temps, les progrès, ainsi que la petite et la grande Histoire de l'époque où l'Espagne avait encore des valeurs. L'ambiance se veut un brin nostalgique. Une nouvelle qui fait la part belle aux sentiments, à l'amour, à l'espoir et aux souvenirs. L'écriture, poétique et tendre, sert à merveille ce texte lyrique et envoûtant.

Merci pour le prêt, Cécile...
Commenter  J’apprécie          668
Ne méprisez pas les nostalgies d'un vieil homme. Juan vous attends sur le pas de sa porte. Ils sont jeunes et beaux et sont près à faire table rase du passé. C'est le 1er livre d'Arbol que je lis. Ce livre a été traduit par Claude Bleton. Ceux sont les enfants de Clio. L'hydre à plusieurs têtes et mon oncle survécu à la débâcle. Il ne devint un héros que longtemps après sa mort. Je ne suis plus une ombre qu'un mort ou un maure. Les églises ne sont plus bonnes qu'à prendre en photo surtout si elles sont anciennes. J'étais un petit vieux qui regardait partir les uns après les autres ses voisins. Elle était partie pour ne pas en parler. Clio de Permanbouc , de Rio à Tokyo. du Brazil au Japon, de la galerie des offices aux Jardins Boboli de Florence. pour faire quoi ! Pour tomber en amour ou avoir un accident de voiture a Djakarta. Qu'il est doux le mensonge que l'on boit avec deux doigts de liberté . le prix du café ou à bu Hemingway.
Commenter  J’apprécie          480
Incipit : Juan -- Juanito, comme l'appelait autrefois les voix du village qui n'existent plus -- attend.
Assis sur la vieille chaise en bois d'un bleu décoloré, un peu bancale -- la chaise --, et un peu aveugle -- lui.
"Plus personne ne vient ici.... Il ne reste que moi, Juan Orozco del Romero, mais je ne compte pas : je suis plus une ombre qu'un homme ..." p 53

Juan est âgé, il est seul, il attend ceux qui vont emprunter "le seul accès possible à sa vieille maison, le chemin qui mène à la géographie de son enfance...", ceux qui vont venir le dépouiller, lui enlever cette maison et tous les souvenirs qui y sont liés. Il est le dernier d'un village isolé.
"Vous vous demandez en râlant pourquoi cette résistance, pourquoi je m'accroche à ce bout de désert qui nous entoure. C'est normal, vous êtes des étrangers sur cette terre habitée par mes souvenirs."
Ses souvenirs, c'est tout ce qui reste à cet homme qui ne sait même plus quel âge il a puisque tous les registres de l'état civil ont disparu durant la guerre et que sa mère est morte à sa naissance : " elle seule aurait eu la patience de faire le décompte de mes années et de les fêter."

Mais de ses souvenirs il y en a un plus précieux que les autres, celui de son premier amour. Elle s'appelait Clio, elle est arrivée à l'époque des vacances comme tous les "rapatriés temporaires", espagnols qui avaient essaimé dans toute l'Europe au cours des années cinquante et soixante et dont le retour faisait rêver ceux qui étaient restés.
Clio va lui apprendre un peu "sa moitié de langue" dans un petit livre à couverture bleue dont elle ne se séparait jamais qui avait pour titre "Les Pigeons de Paris".
Clio va lui permettre de s'enfuir, de "vivre d'autres vies à travers elle". A la fin de l'été, après avoir échanger un baiser inoubliable, elle va s'en aller et ne jamais revenir au village.
"Tout le monde les oublia ; moi aussi je feignais de les oublier. Mais tous les ans, quand les oiseaux migratoires traversaient l'espace en direction de l'ouest, une pluie de plumes tombait doucement du ciel et je les caressais en pensant aux pigeons de Paris, à ce dernier baiser dont Clio m'avait gratifié en cachette dans un recoin de la maison, comme si elle savait plus de choses que moi, des choses qui n'étaient pas encore arrivées... p 43
De ces choses qui vont arriver je ne dirais rien. Il faut lire ce beau petit livre dont je regrette que la couverture ne soit pas bleue comme celle du livre de Clio. J'ai découvert Victor del Arbol avec la lecture de cette émouvante nouvelle et je me suis lancée juste après dans la lecture de "Toutes les vagues de l'océan" passant ainsi à l'un de ces gros romans dont il a l'habitude. Je l'ai dévoré mais je garderai comme Juan, un faible pour "Les pigeons voyageurs" qui m'ont offert avec simplicité et sincérité le trésor de ses souvenirs, un trésor à protéger, qui permet de rester, envers et contre tout, un être humain.
"Tout est une métaphore de quelque chose, si nous laissons de la place à l'irréel, si nous nous éloignons suffisamment pour que les mots soient d'abord des images et ensuite du silence."
C'est l'une des grandes qualités de ce petit texte. Il laisse place au silence.

Commenter  J’apprécie          352
Un vieil homme risque d'être prochainement expulsé de la maison dans laquelle il a vécu, en Espagne. Il ne peut se détacher de ce lieu plein de souvenirs. C'est une partie de sa vie que l'on veut lui retirer, au nom d'un prétendu progrès. Une vie qu'il nous résume, à la fois banale et riche ; riche de rencontres, d'espoirs déçus, de sentiments…

Il n'y a pas seulement de la nostalgie dans cette nouvelle, on y trouve aussi une réflexion sur ce qui peut donner sens à la vie d'un être humain, et sur la place que notre société lui propose.

Une idée de lecture trouvée après avoir entendu l'auteur à Nantes en novembre 2016. Víctor del Árbol a alors expliqué que cet ouvrage - écrit sur commande pour 'La Contre Allée' - est un hommage à son grand-père, et qu'il diffère des romans qu'il écrit habituellement (policiers noirs).
J'espère retrouver la même finesse d'écriture dans ces derniers.
Commenter  J’apprécie          110

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Quelle histoire, cette Espagne ! [...] Ici [région de l'Extremadura], au cas où vous ne le sauriez pas, c'était le début de l'Afrique. C'est ce que nous disaient nos compatriotes qui, en été, revenaient de leur travail misérable en Suisse, en France, en Belgique. Les émigrés qui étaient partis dans les années cinquante et soixante. Ils rappliquaient au village par douzaines au cours du mois de juin, avant les fêtes patronales. Leur présence était décelée de loin par la poussière que soulevaient leurs véhicules immatriculés à l'étranger sur la route de Ségovie, chargés à bloc comme les colporteurs du temps de mes arrière-grands-parents. Des bourlingueurs fatigués, explosés de l'intérieur après des milliers de kilomètres. Les gamins couraient les accueillir quand ils klaxonnaient dans leurs belles voitures - pas belles du tout, mais dans un village où il n'y avait que des mules et des charrettes, nous croyions voir d'authentiques bolides. Ils arrivaient sur la place de la mairie en dissimulant leur fatigue derrière de faux sourires et en saluant comme des rois et des princesses, chargés de cadeaux exotiques : une télévision, un réfrigérateur, un fer à repasser...
- Ça, c'est l'Afrique - disaient ces nouveaux venus en montrant les murs crasseux du seul bar du village, le bistrot de Suso ; comme s'ils n'avaient jamais appartenu à cet endroit.
(p. 29-31)
Commenter  J’apprécie          90
Tout est une métaphore de quelque chose, si nous laissons de la place à l’irréel, si nous nous éloignons suffisamment pour que les mots soient d’abord des images et ensuite du silence.
Commenter  J’apprécie          250
Il y a des silences qui soignent, d'autres qui blessent et d'autres sur lesquels il vaut mieux passer sur la pointe des pieds.
Commenter  J’apprécie          242
La mémoire est ainsi : les vieilles choses entrent et on oublie les nouvelles, comme si on marchait à reculons au lieu d’aller de l’avant.
Commenter  J’apprécie          211
L'évidence, c'est que je suis vieux. Quel âge ? Peu importe ; assez pour avoir eu des souvenirs et des oublis.
Commenter  J’apprécie          192

Videos de Victor del Arbol (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victor del Arbol
À l'occasion du salon du livre de Genève 2019, rencontre avec Víctor del Arbol autour de son ouvrage "Par-delà la pluie" aux éditions Actes Sud.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283734/victor-del-arbol-par-dela-la-pluie
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (65) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *}