AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791021013919
283 pages
Tallandier (11/05/2017)
4.2/5   20 notes
Résumé :
Ils sont porteurs de valises, manutentionnaires, boxeurs ou musiciens de jazz. Tous Noirs américains. Le 15e régiment d'infanterie de la garde nationale de New York, créé en 1916 à Harlem, est une équipée de choc composée de 2000 soldats et de quelques officiers noirs. Par leur engagement dans la guerre, ils entendent briser la logique de ségrégation et prouver leur valeur au combat, au même titre que les Blancs. Mais l'US Army, ségrégationniste, s'y oppose : elle n... >Voir plus
Que lire après Les poilus de HarlemVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Entre mes mains, voici un livre oublié qui est passé totalement inaperçu, depuis mai 2017 ce roman historique, les " Poilus de Harlem" dort paisiblement dans quelques bibliothèques, tels des menhirs d'un autre temps, qui finiront couchés comme ces pierres qui n'ont pas sues délivrer leurs secrets.
Pourtant ce roman est vertigineux, et raconte un vertigineux malaise : quel pays en guerre pourrait refuser qu'une partie de ses enfants ne puissent combattre sous la bannière étoilée de leur propre pays.


Peut-on imaginer aujourd'hui que des sportifs soient dans l'impossibilité de participer à une compétition, au motif de l'appartenance à une minorité non désirée.


L'engagement des noirs de Harlem, sous le drapeau de l'U.S. Army leur fut refusé en 1914, au motif d'être noirs, suivant la doctrine abjecte dite "Jim Crow". Ils ne pourront combattre qu'à la seule condition de se placer sous le commandement français.
Pourtant avant de quitter New York plus de 2000 soldats, du 15th régiment de la garde nationale de New York, entendaient par leur geste briser la logique de la ségrégation.


Rebaptisé 369ème bataillon , en cette année 1918, avec à leur tête, un étrange colonel William Hayward, ils multiplieront les faits d'armes, et nombre d'entre eux seront décorés par les généraux français de la croix de guerre. le général le Gallais, le général Gouraud ou le général Vidalon, ont rendu hommage à ces soldats de l'ombre, ces hommes qui avec générosité et intelligence ont réussi à faire douter les divisions allemandes.


Je relève les propos du général Gouraud page 143 ces mots, "vous avez le droit d'être fiers hommes héroïques de l'infanterie et mitrailleurs des postes avancées qui avez signalé, stoppé et divisé leurs attaques, bataillons et batteries qui les avez cassées, officiers qui avez minutieusement préparé le champ de bataille."


L'épopée des hellfighters, en cette année 1918, il y a tout juste 100 ans, est merveilleusement racontée par Thomas Saintourens. Cette épopée qui a peut être été dissimulée, ou minimisée, est enfin distillée pour la première fois, et par un journaliste.


Certes Thomas Saintourens n'est pas un historien, Historien de la grande guerre, il n'est que journaliste. Faut-il aujourd'hui exclure de l'analyse du passé ceux qui n'ont pas la bonne couleur intellectuelle et universitaire. le sujet mérite d'y revenir, je suis certain de voir émerger des vocations, les lourds tabous sont tombés.


Il est venu le temps de confirmer les lynchages perpétrés par des soldats blancs américains contre de dignes soldats noirs. La légitime défense pour un blanc est admise pour le meurtre d'un noir, portant l'uniforme qui fut le leur en France, « le revêtir cet uniforme fait de vous une cible ».


Quelques personnalités ont dominé cette épopée à commencer par le colonel Hayward à la tête des hellfighters, qui engagera comme avocat des juristes noirs de renom.
Arthur Little consignera son épopée dans the from Harlem to the rhine , il sera l'artisan des décorations, en notant au jour le jour les événements avec une précision chirurgicale, lui l'éditeur se faisait un devoir de pouvoir rendre compte heure par heure, de ce qu'il a appelé les atrocités de la guerre.


J'aimerais en dire beaucoup plus sur le héros Henry Johnson, le porteur de valise, qui fut porté en triomphe à New York, mais désigné par les plus acharnés des racistes, comme une bête sauvage, qui, parce qu'il était un monstre pouvait mettre en déroute l'armée allemande !


Au total 170 hellfighters seront décorés de la croix de Guerre.
Bien d'autres protagonistes sont décrits avec beaucoup de verve et notamment ceux qui par leurs chants et par le jazz galvanisaient les troupes.

Un homme se distingua par le plus abject des comportements, le général Pershing. Il mit toute son énergie pour salir la réputation des rattlers, ridiculisant les témoignages des généraux français charmés par ses nègros. Grand ordonnateur de l'AEF, il dictera au lieutenant-colonel Linar une directive ségrégationniste, qui sera balayée par le général Vidalon.

Le général des armées américaines ira jusqu'à déstabiliser les officiers noirs des hellfighters, en les remplaçant par des officiers blancs.

C'est un récit palpitant, qui est proposé par Thomas Saintourens, des textes qui ne manquent pas d'humour et qui rappelle des textes de Blaise Cendrars.
Ne laissez pas ces menhirs vivants de l'histoire devenir des pierres tombales dans nos bibliothèques calfeutrées.


Commenter  J’apprécie          320

Bonjour tout le monde. Aujourd'hui je vous parle des poilus, non ce ne sont pas des hommes velus, avec des poils partout, ce sont de braves gars qui se sont battus. Nous allons donc les accompagner dans les tranchées ; il y a une raison particulière à s'attacher à ceux-là...

Je vous présente des militaires, avant d'intégrer leur régiment, ils étaient avocats, boxeurs, porteurs de valises, musiciens mais ils avaient tous un point commun : la couleur de leur peau ! En effet, ils étaient tous noirs !

Puisqu'un noir est considéré comme la moitié d'un homme, et encore en comptant large, ces hommes pensent qu'en s'engageant et en montrant leur valeur, ils seront enfin reconnus pour ce qu'ils sont : des hommes à part entière. Malheureusement, tout ne va pas se passer comme sur des roulettes, et ils vont en voir de toutes les couleurs (sans mauvais jeux de mots).

2000 hommes vont s'engager et en baver et s'ils reçoivent la croix de guerre par la France pour leur bravoure, l'Amérique va rechigner à reconnaître leur mérite et c'est seulement en 2015 que le président Obama remettra à deux soldats la Medal of Honor, à titre posthume !

Alors, le journaliste Thomas SAINTOURENS a ressorti les archives et tous les documents qu'il a pu trouver pour retracer l'histoire de ces hommes dont l'Amérique aurait vraiment pu être fière, mais qu'elle a préféré ignorer à cause de leur couleur ; il y a même quelques photos.

C'est un plaisir de lire cette histoire de ce régiment dont j'ignorais l'existence et c'est une bonne idée de les avoir remis dans la lumière et d'avoir écrit ce témoignage qui leur rend hommage.

L'épilogue est triste, c'est toujours la même histoire, il faut deux noirs pour faire un blanc et le racisme a la vie dure. Comment une simple couleur a pu avoir autant d'importance ? C'est un mystère que je n'arriverai jamais à m'expliquer.

Bref, un livre émouvant sur ces militaires exceptionnels qui sont venus prêter main-forte aux militaires Français…

À lire en écoutant du Jazz, confortablement installé(e) loin des tranchées, dans un bon fauteuil, en sirotant un Bourbon accompagné de quelques fruits secs. Bonne lecture !


Commenter  J’apprécie          2612
Who won the war ?
Ils sont la première unité alliée a avoir atteint le Rhin
Ils sont l'unité américaine qui a passé le plus de temps au combat avec 191 jours
Ils sont l'unité américaine a avoir subi le plus grand nombre de pertes, près de 1500 hommes.
Ils sont le « Old 15th » New York National Guard, le 369e régiment d'infanterie des Etats-Unis.
Ils sont les Rattlers. Les Harlem Hellfighters. Les Poilus américains.
Et vous ne les connaissez pas.

Lorsque les Etats-Unis d'Amérique entrent en guerre en 1917 leur armée est à bâtir. En plus des quelques unités d'active ils puisent dans les régiments des différentes Gardes nationales des Etats. Parmi eux, un régiment particulier, entièrement composé d'afro-américains. Musiciens de talent, porteur de valises, grooms, petites frappes, les membres du 15e régiment d'infanterie de la Garde Nationale de New York sont des hommes à part, victimes de la ségrégation qui ravage les Etats-Unis du XXe siècle.
Ils devront se battre pour réussir. Contre les légions du Kaiser bien sur, mais d'abord contre leurs compatriotes, à commencer par le commandant en chef du Corps Expéditionnaire Américain: John « Black Jack » Pershing.
Les hommes du Old 15th en ont bavé: entrainement bâclé et insultes de leurs « frères d'armes » blancs rythment leur préparation. Une fois en France ils découvrent le froid, la neige et l'inaction en étant cantonné à un rôle de soutient non combattant. Eux font découvrir à la population française médusée, le jazz.
Mais la France a besoin de soldats, au printemps 1918 malgré tous leurs efforts les Alliés ne peuvent aligner que 174 divisions (99 françaises, 59 britanniques, 12 belges, 2 portugaises et 2 américaines) face aux 197 divisions allemandes. Alors Pershing cède et transfert temporairement les 369e, 370e, 371e et 372e régiments d'infanterie américains (tous composés de soldats de couleur) sous commandement français. Intégrés à la 4ème armée française les Rattlers vont connaitre le feu.
Dans les tranchées de l'Argonne, ils seront de tous les combats, toujours en pointe. Parfois même trop comme lorsqu'ils devancent toutes les unités françaises engagées dans une offensive et opèrent une percée de 14km dans les lignes allemandes, s'exposant à une attaque sur leurs arrières. Ici, leur vie change, elle se déroule dans les tranchées, au milieu des bombardements et des pilonnages d'artillerie mais aussi au contact des soldats français. Pas de ségrégation ici, ils sont traités en hommes, en camarades pas en êtres inférieurs. Leurs états de service rendent malades les ségrégationnistes américains, que ce soit collectivement comme lors la percée de Séchault ou individuellement lorsque Henry Johnson, attaqué lors d'une garde arrive à tuer quatre allemands et en met une vingtaine d'autres en fuite, subissant 21 blessures.

Outre leurs faits d'armes, ils marquent également par leur musique. Mené par le maestro Jesse Europe, la fanfare du 369e ravie tous les publics qu'elle rencontre, des paysans français aux soldats américains.

Les Poilus de Harlem raconte l'épopée extraordinaire des hommes du 369e RIUS, ils se nomment Horace Pippin, Jim Europe, Henry Johnson ou noble Sissle. Ils viennent de Harlem, ils ont portés le casque Adrian et le fusil Lebel, ont reçu la Croix de Guerre et fait danser la France.
Ils méritent qu'on se souviennent d'eux.
Alors, God damn let's go !
Commenter  J’apprécie          30
SYNOPSIS : le 6 avril 1917 le congrès vote l'entrée dans la guerre des états unis d'Amérique. le président Wilson va finalement envoyer un régiment entier le 1er janvier 1918, composé d'hommes noirs et dirigés par des officiers blancs idéalistes. Ceux qui seront surnommés les Hellfighters vont combattre héroïquement au côté des poilus. Ils emportent avec eux l'espoir de briser la ségrégation raciale dont ils souffrent en prouvant leur valeur, et apportent le jazz en France.

CE LIVRE EST TRES INTERESSANT . L'auteur est journaliste et pourtant c'est un livre d'historien. L'ouvrage est très bien documenté avec moult détails, écrit avec un souci d'impartialité et de véracité. le destin de ces héros, décorés de la croix de guerre française a été bien sombre. le sujet et le ton du livre est grave. J'en ai trouvé la lecture parfois difficile, et un peu lassante.
Commenter  J’apprécie          20
Quand l'Histoire des États-Unis s'écrit dans la boue des tranchées de la Marne. Tel est le destin du seul régime américain sous les ordres des armées françaises au cours de la première guerre mondiale.
Et quel régiment ! Des hommes noirs venus défendre la France, la liberté et gagner l'espèrent-ils la reconnaissance de leur pays. Mais la ségrégation raciale est bien ancré dans l'esprit des dirigeants américains qu'ils soient civils ou militaires.
Alors oui, ces hommes seront courageux, braves, exemplaires et beaucoup mourront loin de chez eux. Ils apporteront le jazz, une musique entraînante qui changera le paysage musicale français en profondeur. Ils seront considérés par la population française et c'est un paradoxe quand on sait le traitement réservé aux hommes noirs des colonies. Un livre qui entre en résonance avec le film #tirailleurs récemment sorti dans le salles obscures.
Quel que soit la couleur de peau de ces hommes venus se battre sur le sol français, la couleur de leur sang était toujours rouge.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je viens de le finir. Ce livre a le mérite d'un travail de mémoire. L'épopée du 369e n'est pas connue en France. Voilà qui est réparé. Ce livre satisfera le lecteur lambda, que je ne suis pas. Etant passionné de jazz depuis longtemps, j'ai remarqué des erreurs qui mériteraient d'être corrigées lors d'une prochaine réédition. Non, Jim Europe n'était pas The king of jazz, c'était Paul Whiteman. Jim Europe a bien enregistré pour Pathé frères en 1919 non pas 8 faces mais plus de 20 faces entre mars et juillet 1919 (cf. ragpiano.com). Non, les Américains n'ont pas appris l'armistice par la radio. Elle en était encore à ses balbutiements. Etant passionné de la Grande Guerre, je n'y ai pas trouvé mon compte non plus. Les erreurs suivantes auraient pu être évitées en consultant Wiki : le fusil Lebel ne disposait pas de 3 cartouches, mais de 10 ! Lors des offensives du printemps de 1918, les Allemands ne portaient plus le casque à pointe, mais le casque d'acier depuis le début 1916. Non, il n'y avait pas de cuisines à roulettes, mais des cuisines roulantes, appelées roulantes. Et il n'y avait pas de mitraillettes dans les tranchées !!!
Ceci dit, merci encore d'avoir abordé le sujet, ça en valait la peine. Un sujet en or !
Commenter  J’apprécie          30
Henry Johnson est devenu une sorte de personnage de comic-book.
Johnson ne s'appartient déjà plus.
C'est sa légende, déjà romancée, exagérée, récupérée, qu'il symbolise comme un homme sandwich.
p 268
Commenter  J’apprécie          100
Jamais Horace Pippin n'oubliera la souffrance de la guerre.
Il ne peindra pas seulement la guerre.
Sur les quelque 140 tableaux connus de lui, se racontent l'esclavage,
les pendaisons,
l'Amérique des campagnes et des bourgades populaires les scènes de la vie quotidienne des familles afro américaines.
p 264
Commenter  J’apprécie          20
Les New-Yorkais disposent d'une arme secrète. Un talisman à six faces qui tient dans la poche et va par deux. Les dés pour jouer au craps. Activité favorite sur les trottoirs de Manhattan, ce jeu addictif a traversé l'Atlantique à bord du Pocahontas et jouit dans les tranchées de la Marne d'un intérêt décuplé.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Thomas Saintourens (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas Saintourens
Thomas Saintourens - Les poilus de Harlem : l'épopée des Hellfighters dans la Grande Guerre
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Thomas Saintourens (1) Voir plus

Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3177 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}