AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782824608112
267 pages
Terre d'Histoires (24/08/2016)
4/5   8 notes
Résumé :
Dans un petit village du pays de Bray, en Normandie, Lise emménage dans sa nouvelle maison. A l’occasion de travaux dans cette ancienne longère, elle découvre, dissimulé dans un mur, un journal intime vieilli par le temps.

Il appartenait à une certaine Célestine, ayant vécu au même endroit, un siècle plus tôt. Au fil des pages, elle raconte son quotidien, son travail harassant et la violence d’un mari alcoolique. Cette mère de famille rêve surtout d’u... >Voir plus
Que lire après Les pommiers de l'orageVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Aline Cannebotin m'a dédicacé ce roman que j'ai acheté au salon du livre du Neubourg en Novembre 2023. Je ne connaissais pas du tout cette auteure mais j'avais vu passer ce livre sur mon fil Instagram, et je l'avais mis dans ma wishlist, j'ai été bien avisée puisque j'ai beaucoup aimé ce roman à double temporalité qui nous embarque au coeur de la Normandie.

Lise et Renan viennent d'acheter une longère dans un village Normand. Ils ont visité beaucoup de maisons mais Lise a tout de suite su que c'était celle là qu'elle voulait. Un jour, en enlevant une planche fissurée au dessus d'un placard, elle découvre un vieux journal qui commence en 1879 et qui appartient à une certaine Célestine qui n'est autre que la première propriétaire de la maison. Elle s'empresse bien vite de le lire, curieuse de connaître la vie de cette famille et de cette femme qui l'intrigue tant.

Aline Cannebotin nous plonge dans la vie de Célestine, maman de quatre enfants qui attend son cinquième. Elle est mariée à Fernand qui est alcoolique. Fernand n'est pas un mauvais homme mais l'alcool change son comportement. Célestine qui a tout essayé pour qu'il cesse de boire a décidé de vivre pour elle et ses enfants. La mère de famille est cultivée, aime lire et a décidé de consigner ses journées sur un journal qu'elle cache afin que Fernand ne le trouve pas. Célestine est une femme de caractère, c'est aussi une féministe ce qui est rare pour cette époque de fin du XIXème siècle.

C'est un vrai roman du terroir où on partage la vie de cette famille ainsi que celle des gens du village. Les travaux de la ferme sont rudes, l'argent vient parfois à manquer mais Célestine met un point d'honneur à tout gérer afin que personne ne manque de rien. La vie dans ce petit village de campagne est rythmée par le temps des semailles, des moissons, les fêtes de famille, les mariages chez les voisins, les fêtes religieuses. Ils vivent en parfaite harmonie avec la terre qui parfois est bien cruelle.

Il y a le café du village qui donne lieu aux commérages, il y a la commère en chef qu'il faut absolument éviter, il y a la bergère qui est accusée de sorcellerie et qui vit recluse dans sa roulotte quelque part dans les pâturages. le curé qui fait son prêche tous les Dimanches, le maître d'école, le maire du village et les notables, ceux qui viennent de familles aisées et qui continuent de faire fructifier le patrimoine. C'est un univers très intéressant et tellement bien décrit qu'on a l'impression de faire partie du roman.

Les journées de Célestine ne sont jamais ennuyeuses, sa vie ne l'est pas non plus, même si ça peut parfois paraître plat, ça ne l'est pas du tout. Un jour elle rencontre Baptiste et succombe au charme du jeune homme parce que Fernand est inexistant. Comment faire pour ne pas se faire remarquer dans un si petit village où tout se sait très vite. Célestine a besoin d'air, de liberté, de se sentir vivante. Elle aime en apprendre sur le monde extérieur, elle rêve de la mer qu'elle n'a jamais vue et Baptiste lui décrit tout cela tellement bien.

Auprès du jeune homme elle découvre le bonheur et des espaces de liberté mais dans un village où les yeux sont partout, cette liaison devient dangereuse. Un jour un drame arrive et remet tout en question.

La lecture du journal de Célestine va apaiser Lise qui est en deuil de sa grand-mère et va l'aider à aller de l'avant. Lise est le second personnage de ce roman mais Célestine a une personnalité tellement marquante que Lise passe au second plan.

J'ai passé un excellent moment de lecture et d'évasion avec ce roman qui se lit très vite. J'ai adoré les personnages et, en particulier, Célestine qui est véritablement l'héroïne du roman. Cette femme mène sa barque et sait ce qu'elle veut. C'était très agréable de s'immerger dans ce petit village Normand et de découvrir le quotidien de Célestine.

C'est un roman dans lequel on se laisse guider tout simplement. Pas d'artifices, l'écriture est fluide. L'auteure n'a pas hésité à y mettre des mots de patois du pays De Caux et à la fin du roman il y a un glossaire qui en indique les significations. Petit bémol, j'ai un peu pataugé, au début, avec les différents personnages, je trouvais qu'il y en avait beaucoup et ne savais plus vraiment qui était qui. Un livre très sympathique que je ne regrette pas d'avoir lu !
Lien : https://jaimelivresblog.word..
Commenter  J’apprécie          10
Je viens de terminer la lecture de ce roman.
Je dois dire que j'ai beaucoup aimé l'histoire et notamment son héroïne, Célestine, qui représente pour moi, la femme libre telle qu'on aimerait la voir encore aujourd'hui, assumant ses envies, ses passions tout en accomplissant sa vie d'épouse et de maman à une époque où il n'était pas facile de vivre.
J'ai redécouvert et appris beaucoup de choses sur cette Normandie que je connais pourtant bien, y vivant depuis 1959.
Je félicite l'auteure et l'encourage encourage à écrire d'autres romans.
Commenter  J’apprécie          00
C'est un excellent premier roman où j'ai trouvé intéressants les détails sur la Normandie, sur l'architecture Rouennaise, le parler cauchois (avec un lexique bien utile) .
L'histoire relate la vie d'une femme de la fin du XIX ème siècle et fait le parallèle avec une jeune femme actuelle qui trouve le journal intime de cette habitante du siècle passé.
Cette découverte l'aidera d'ailleurs à faire le deuil de sa propre grand mère récemment disparue et l'entrainera dans des recherches et un acte de mémoire.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce matin, l'annonce de Roustache, tambour battant, attire les foudres des villageois.
-Avis à la population! Par décision du gouvernement Jules Grévy du 12 juillet, le dimanche pourra être travaillé comme tout autre jour.L'employeur sera libre d'accorder ou non un jour de repos et de fixer la date de ce jour.
Une grogne générale assombrit tout le village.
-Ils nous ont offert le 14 juillet pour mieux nous endormir! Crie Thérèse Lanfroy,
- Chance pour celui qui a un riche patron, car il aura son dimanche, fulmine Roberte Deslonchamps.
-On ne devrait pas accepter et refuser de travailler.S' il y avait une grève générale, le gouvernement serait bien obligé de revoir sa loi, poursuit Grandcerf.
-Quand on voit comment le gouvernement met fin à l 'opposition du peuple, cela n'incite pas à brandir
le drapeau rouge, se résigne Billecoq sous les sifflements des habitants.
-Il ne faut pas baisser les bras pour autant, reprend Thérèse Lanfroy, sinon que vont ils nous obliger à accepter après ?
-Billecoq a raison, se risque Roustache. Aux patrons de voir ce qu'ils vont accorder à leurs ouvriers.
Il se fait huer, car nul n'ignore que son employeur, riche propriétaire de la briqueterie du chemin vert, accorde de bonne grâce les jours de congé.
L'affaire tourne mal . Roustache devient rouge de colère et manque d'en ravaler ses moustaches.
Fontaine, le maire, intervient et somme les habitants de rejoindre leur ferme et d'en discuter avec leur patron.

Commenter  J’apprécie          10
1er novembre (1880)
Parés de vêtements noirs, nous participons à cet office de Toussaint, puis nous nous rendons au cimetière pour honorer nos morts.
Les cloches pleurent depuis la fin des vêpres et ne cesseront leur chant mortuaire que fort tard dans la journée.
À midi, point de dessert, ni de carte ni de dominos, nous ne devons consacrer nos pensées qu'à nos chers disparus.
La présence des enfants égaie un peu cette ambiance funèbre.
Yvonne demeure interdite face à toutes ces traditions.
-Pourquoi vous êtes tristes? Nous demande -t-elle soudain
-Nous ne sommes pas tristes, mais nous devons suivre la tradition.
Pour le prouver, je lui adresse un grand sourire.
Les enfants ont du mal à comprendre que les adultes ne puissent jouer un tel jour
-Je resterai toujours enfant, affirme t-elle avec fermeté.
Comme elle est mignonne! Sa présence me réjouit.J'aimerais que le temps fige les enfants à cet âge de la vie, avant que leurs yeux ne perdent leur innocence, et leur paroles, leur spontanéité. Cela me serre le coeur de l'abandonner quelques jours pour m'en aller à Rouen..
Commenter  J’apprécie          10
Baptiste marque une longue pause avant de me répondre:
-Je crois qu'il y a des fatalités auxquelles on ne peut échapper comme celle de la maladie ou de la mort, mais, pour les événements de la vie, nos choix entrent aussi en ligne de compte. Pour te citer un exemple, j'ai eu l'opportunité de travailler pour la saison au palais Bénédictine , à Fecamp . Peut-être m'y aurait -on embauché par la suite? Titillé par l'aventure de mettre en marche le nouveau pressoir de mon cousin, j'ai finalement opté pour Hodeng. Si je n'avais pas suivi cette voie, notre histoire d'amour n'aurait pas eu lieu. Sans le savoir, j'ai pris la plus belle décision de toute ma vie.
Je souris, flattée par cet aveu de sentiments.
Il m'apparaît pourtant que c'est la fatalité qui m'a poussée dans ses bras.Si Fernand ne s' était pas mis à boire....
-J'approuve ton point de vue : nous sommes tous responsables de nos choix et forcés d'en assumer les conséquences. En vérité, pourtant, la vie nous piège, car notre milieu familial ou la malchance nous
empêche d'être libres...
Commenter  J’apprécie          10
À Etretat, une passante âgée leur indiqua où se trouvait le plus vieux cimetière de la ville.Identifier la tombe de Baptiste leur prit plus d'une heure.Une des croix de bois révélait le nom de Baptiste Sergent sur son coeur de porcelaine.
La nature ayant repris ses droits depuis fort longtemps, la sépulture était couverte de mauvaises herbes.
Lise enroula le médaillon autour de la croix en évoquant le nom de Célestine et son voeu enfin accompli. Puis, en témoignage d'amitié pour ses deux héros, elle déposa une à une sur la tombe les fleurs de pommier.
Commenter  J’apprécie          20
Qui n'a pas été ému en découvrant la maison de ses rêves?
Pour sa part, Lise avait visité près d'une trentaine de propriétés avec Renan, son compagnon. Alors que le découragement se faisait sentir (ils étaient hors normes, selon certains agents immobiliers), ils eurent le fameux coup de coeur pour l'une d'entre elles........
Commenter  J’apprécie          40

autres livres classés : comméragesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3659 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}