Le onze mars 2001 les deux Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan sont détruits par les Talibans, geste symbolique de leur fanatisme et de leur détermination à vouloir détruire tout ce qui n'est pas compatible avec leur vision de l'Islam. C'est une période de grande souffrance pour le peuple Afghan qui subit la terreur et la famine dans l'indifférence générale.
On se dit alors que ce roman va être une réflexion sur ce sujet pour mieux nous faire comprendre comment ont vécu ceux qui ont choisi l'exil et comment ont vécu ceux qui sont restés.
Hélas pour moi, ce livre a été un malentendu certes poétique, mais là où j'attendais un roman je n'ai trouvé qu'un conte à dormir debout. Une sorte de dialogue de chapitre à chapitre entre Tom et Yûsef qui donne à peu près ça :
- Je suis Afghan, mais je suis Français.
- Je suis Afghan, j'habite Kaboul.
- Je m'appelle Tamim, mais je m'appelle Tom.
- Je m'appelle Yûsef, juste Yûsef.
- Je suis commercial, je voyage entre Paris et Amsterdam et son quartier rouge.
- Je suis porteur d'eau, je voyage entre une source dont moi seul connaît le chemin et mes compatriotes assoiffés par deux ans de sécheresse.
- Je suis un exilé.
- Moi, je suis resté.
- Je cours après l'amour, je cours après moi. L'Afghanistan, les Bouddhas, je sais pas, je crois que je m'en fous, mais peut-être pas en fait. Je ne sais plus vraiment qui je suis. Je baise Rina ou Nuria, qui j'aime je sais pas, je me suis perdu, c'est l'amour que je cherche... je crois.
- Moi aussi je cours, de jour comme de nuit, avec mon outre sur le dos. Je suis porteur d'eau et ça me suffit. Je dis ça mais c'est pas tout à fait vrai, ce qui me travaille vraiment c'est Shirine, la femme de mon frère qui est parti. Je suis pas trop sûr, ça me fait des trucs bizarres quand je pense à elle.
Tout ça sur une seule journée, celle de la destruction des Bouddhas. Je ne vous divulgâche pas la suite de la journée qui n'est guère plus exaltante, les tribulations d'un exilé de l'amour et d'un kabouli enseveli sous son outre de routine, ni la fin de cette journée qui apporte un peu de suspense au livre ce qui m'a aidée à le terminer.
La date choisie est symbolique alors je m'interroge sur le choix de l'auteur qui nous fait passer cette journée avec ces deux hommes soi disant en pleine introspection, préoccupés par leur croyance, leur appartenance à un peuple, leur quête d'exister, mais qui finalement passent réellement l'essentiel de leur temps à réfléchir avec leur... comment on dit déjà ? Avec leur cerveau, euh non c'est pas ça, avec aisance, non plus, ah oui je sais... avec leur queue et avec une réussite pas vraiment bandante.
Et L'Afghanistan dans tout ça ? Et les talibans qui fouettent, qui pendent, qui lapident ?
Ben c'est pas le livre qui vous donnera la réponse, même pas l'ombre d'un indice, à moins que je n'aie pas su lire entre les lignes, je suis restée hermétique à l'écriture d'
Atiq Rahimi.