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EAN : 9782818038123
288 pages
P.O.L. (10/01/2019)
3.43/5   148 notes
Résumé :
L'action de ce nouveau roman d'Atiq Rahimi se concentre en une seule journée : le 11 mars 2001. Ce jour-là, les Talibans détruisent les deux Bouddhas de Bâmiyan, en Afghanistan... Un couple à Paris au petit matin. Tom se lève et s'apprête à partir pour Amsterdam. Il a décidé de quitter sa femme, Rina, qui dort près de lui. Tom est afghan, commis-voyageur, exilé en France. Il souffre de paramnésie, la sensation obsédante de déjà-vu ou déjà-vécu. À Amsterdam, il a ren... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,43

sur 148 notes
Atiq Rahimi, couronné en 2008 par le Prix Goncourt pour Synghé Sabour. Pierre de patience, un roman très fort, nous en offre un nouveau en ce début 2019, intitulé Les Porteurs d'eau.
C'est le récit de deux destins. Ils sont Afghans. L'un, Tom, vit à Paris avec Rina, Afghane elle aussi, et leur fille Lola. L'autre, Yûsef, est à Kaboul, en charge de protéger sa belle-soeur, Shirine. Tom a, semble-t-il, tout abandonné en partant de Kaboul, jusqu'à son prénom d'origine, Tamim. Un matin, il part pour Amsterdam pour tenter de couper avec ses racines et retrouver Nuria, une jeune femme qu'il a rencontrée à plusieurs reprises et c'est sous un vrai déluge qu'il va quitter Paris.
Quant à Yûsef, il est porteur d'eau à Kaboul et tente de repousser au fin fond de son esprit, l'amour qu'il porte à Shirine. C'est en sortant de la grotte avec son outre pleine d'eau que deux jeunes talibans lui apprennent que les deux Bouddhas de Bâmiyân ont été détruits.
C'est donc ce 11 mars 2001, jour de destruction des Bouddhas, que la vie de ces deux hommes bascule. Cette destruction est la trame du roman durant lequel se succèdent les pensées de Tom/Tamim et Yûsef.
Atiq Rahimi, écrivain franco-afghan qui a quitté l'Afghanistan en 1984, plonge dans les racines de son pays, décrit la violence des Talibans et leur entreprise folle pour éradiquer une histoire qui les a précédés.
Ce roman sur la liberté, l'amour, l'exil, nous interroge sur plusieurs points. Quels sont les effets de l'exil ? Comment vivre avec ses racines dans un nouveau monde ? Quel rôle joue la langue ? Comment se construit le récit d'une vie d'exilé ?
L'auteur parle d'ailleurs de : «… l'infernal vertige de l'abîme que creuse l'exil entre les mots et la pensée. »
C'est un roman magnifique où la poésie l'emporte face à l'intégrisme, à l'intolérance, à la mort. Grâce aux récits alternés de ces deux protagonistes, Atiq Rahimi réussit un tour de force en nous obligeant à réfléchir à ces questions si importantes avec un récit captivant, plein de suspense, du début à la fin.
Un roman puissant qui interpelle !

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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S'il y a bien un livre dont j'attendais impatiemment la parution, c'était bien le nouveau d'Atiq Rahimi. Sitôt paru, sitôt lu. Quelques jours de réflexion plus tard, pour savoir si je fais un p'tit billet ou pas, j'hésite encore.

Atiq Rahimi, j'aime.
Maudit soit Dostoïevski, Syngué sabour et surtout Terre et cendres m'ont laissés des souvenirs tenaces. Mon hésitation vient du fait que je ne me vois pas tailler un de ses livres (alors que je n'aurai aucun scrupule avec un deuxième bouquin de Raphaël par exemple).
Fin du suspens, j'ai pas aimé.

Je n'ai pas aimé qu'on me vende un bouquin sur l'exil, sur la destruction des bouddhas en Afghanistan, sur la liberté et me retrouver avec l'histoire de cul d'un Afghan vivant en France qui trompe sa femme à Amsterdam. En plus pour une histoire de cul (d'amour diront certains en quête d'alibi) y a pas la moindre scène un peu chaude, pas même tiède, nada, que dalle, peau d'zob si je puis dire dans de telles circonstances.
Je n'ai pas aimé qu'on m'appâte avec ces destructions de Bouddhas en 2001, par les Talibans, qui avaient émues le monde entier, qui avaient scandalisées la planète alors que dans le même temps « l'oxydant » se foutait pas mal de la terreur du peuple Afghan soumis à ces mêmes tarés, et me retrouver avec une deuxième histoire d'amour (pas de cul là parce le cul c'est pécho ou pêcher selon l'endroit du monde où tu es né) d'un Afghan en Afghanistan. L'histoire d'un jeune puceau amoureux de sa belle soeur aux pays des barbus, ça aurait pu m'intéresser si j'avais acheté ça mais là, non.
Dans ces histoires de cul sans cul, j'ai l'impression que c'est moi qui me suis fait niquer et je suis pas fan.
Quel rapport entre ces deux histoires et la destruction des statues ? Aucun si ce n'est que les 283 pages se passent le même jour, le 11 mars 2001. La destruction n'est qu'un prétexte pour attirer le lecteur, elle est mise en avant dans la promo alors qu'elle est pratiquement inexistante dans le bouquin. Une évocation de ci de là et basta.

Une fois de plus j'attendais trop d'un bouquin dont je m'étais fait un beau film avant d'avoir ouvert la première page. Des livres sur l'exil, j'en ai enchainé quelques uns ces derniers temps et ce « Porteurs d'eau » fait pâle figure à coté d'un « Eldorado » de Gaudé par exemple. Limite hors sujet.
Ne retenant que rarement les leçons, j'attends déjà avec impatience son prochain livre parce que même si je suis resté hors des histoires de « porteurs d'eau », Atiq Rahimi a une écriture qui me parle et qu'être aphone comme cette fois ci, ou sourd de mon coté, ça arrive.
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Le onze mars 2001 les deux Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan sont détruits par les Talibans, geste symbolique de leur fanatisme et de leur détermination à vouloir détruire tout ce qui n'est pas compatible avec leur vision de l'Islam. C'est une période de grande souffrance pour le peuple Afghan qui subit la terreur et la famine dans l'indifférence générale.

On se dit alors que ce roman va être une réflexion sur ce sujet pour mieux nous faire comprendre comment ont vécu ceux qui ont choisi l'exil et comment ont vécu ceux qui sont restés.
Hélas pour moi, ce livre a été un malentendu certes poétique, mais là où j'attendais un roman je n'ai trouvé qu'un conte à dormir debout. Une sorte de dialogue de chapitre à chapitre entre Tom et Yûsef qui donne à peu près ça :

- Je suis Afghan, mais je suis Français.
- Je suis Afghan, j'habite Kaboul.

- Je m'appelle Tamim, mais je m'appelle Tom.
- Je m'appelle Yûsef, juste Yûsef.

- Je suis commercial, je voyage entre Paris et Amsterdam et son quartier rouge.
- Je suis porteur d'eau, je voyage entre une source dont moi seul connaît le chemin et mes compatriotes assoiffés par deux ans de sécheresse.

- Je suis un exilé.
- Moi, je suis resté.

- Je cours après l'amour, je cours après moi. L'Afghanistan, les Bouddhas, je sais pas, je crois que je m'en fous, mais peut-être pas en fait. Je ne sais plus vraiment qui je suis. Je baise Rina ou Nuria, qui j'aime je sais pas, je me suis perdu, c'est l'amour que je cherche... je crois.
- Moi aussi je cours, de jour comme de nuit, avec mon outre sur le dos. Je suis porteur d'eau et ça me suffit. Je dis ça mais c'est pas tout à fait vrai, ce qui me travaille vraiment c'est Shirine, la femme de mon frère qui est parti. Je suis pas trop sûr, ça me fait des trucs bizarres quand je pense à elle.

Tout ça sur une seule journée, celle de la destruction des Bouddhas. Je ne vous divulgâche pas la suite de la journée qui n'est guère plus exaltante, les tribulations d'un exilé de l'amour et d'un kabouli enseveli sous son outre de routine, ni la fin de cette journée qui apporte un peu de suspense au livre ce qui m'a aidée à le terminer.

La date choisie est symbolique alors je m'interroge sur le choix de l'auteur qui nous fait passer cette journée avec ces deux hommes soi disant en pleine introspection, préoccupés par leur croyance, leur appartenance à un peuple, leur quête d'exister, mais qui finalement passent réellement l'essentiel de leur temps à réfléchir avec leur... comment on dit déjà ? Avec leur cerveau, euh non c'est pas ça, avec aisance, non plus, ah oui je sais... avec leur queue et avec une réussite pas vraiment bandante.

Et L'Afghanistan dans tout ça ? Et les talibans qui fouettent, qui pendent, qui lapident ?
Ben c'est pas le livre qui vous donnera la réponse, même pas l'ombre d'un indice, à moins que je n'aie pas su lire entre les lignes, je suis restée hermétique à l'écriture d'Atiq Rahimi.
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Les événements se passent six mois avant le 11 septembre 2001. Les talibans détruisent les deux Bouddahs de Bâmiyân, en Afghanistan où l'on va suivre le destin de deux hommes et de leur famille. L'un est resté, l'autre s'est exilé. On va suivre leur devenir et leur ressenti. L'un a des sentiments pour la femme de son frère et l'autre en exil a du mal à s'acclimater, même s'il veut oublier son pays d'origine. Il va fuir Paris et sa femme pour Amsterdam où l'attend une autre femme, une autre vie.
Chaque chapitre alterne avec le destin de l'un puis de l'autre. Peut-on oublier ses origines ? Peut-on tomber amoureux dans ces circonstances et avancer ?
Des sujets forts apparaissent dans cette histoire : La quête d'identité, l'exil, les cruautés sous toutes ses formes, le don de soi, les sentiments amoureux et l'intolérance. Une fois de plus, la belle écriture de Atiq Rahimi m'a séduite comme dans son prix Goncourt et Syngué Sabour : La pierre de patience.
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Quel bonheur de retrouver la plume sensible d'Atiq Rahimi.

Tout commence ainsi :

" 11 mars 2001 : les Talibans détruisent les deux Bouddhas de Bâmiyan, en Afghanistan."

En cette même journée le destin de deux hommes va aussi être bousculé. L'un, Tom, exilé Afghan, vit à Paris et quitte sa femme et sa fille pour une autre femme, sa maîtresse Nuria, qu'il connaît si peu finalement et qu'il va découvrir autrement par une rencontre inattendue ... L'autre Yussef, à Kaboul, est porteur d'eau et il veille sur sa belle soeur Shirine, car son frère est parti il ne sait où. Et cette femme, il se rend compte combien il l'aime mais n'ose lui dire.

C'est un récit touchant qui entremêle la fable et la réalité des choses. Histoire d'exil, d'identité, de combat et d'amour. Tout cela donné, offert sous une plume délicate, sensuelle et libre.
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critiques presse (3)
LeMonde
11 mars 2019
L’écrivain et réalisateur franco-afghan vit en France depuis près de trente-cinq ans. Pourtant, ses romans restent imprégnés de poésie, réalité vitale en Afghanistan. C’est ce qui leur donne leur force, comme en témoigne Les Porteurs d’eau.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
07 mars 2019
En suivant deux hommes, l'un à Amsterdam et l'autre à Kaboul, le prix Goncourt 2008 pose la question de la trahison.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
09 janvier 2019
Avec "Les porteurs d'eau", Atiq Rahimi, dans une très belle langue française, plonge dans les racines de son pays, la violence des Talibans, et leur entreprise folle d'éradication d'une histoire qui les a précédés.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
- Es-tu sûr que ce n'est pas toi la cause de tes maux et de tes insomnies ? Quelque chose en toi ne tient pas à être révélé, à être partagé. Un interdit que ton esprit veille jour et nuit. Même quand tu vas au lit.
- Non, je n'ai rien !
- Rien ?
- Rien !
- C'est donc peut-être ça, la source de tes insomnies et de tes souffrances. Tu as vidé ton esprit comme ton corps. Remplis-les de tendresse, d'amour, tant que tu peux. Ne laisse aucun vide en toi que la haine viendrait combler.
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Tu savoures et te laisses emporter par le spectacle des ondées sur la surface trouble du canal, te rappelant ce poème-là, ou cette chanson, que Nuria te récite quand il pleut ; une manière, dit-elle, d'apprivoiser la météo amstellodamoise :
Au fond d'elle
Chaque goutte de pluie
Ramène sur cette terre basse
Un mot
Perdu dans le ciel.
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Tu n'as jamais dépassé la vitesse indiquée par les panneaux de signalisation, tant tu voulais jusqu'à présent être un bon citoyen, un bon employé. Non seulement parce que tu conduisais une voiture de fonction, que tu conduis toujours, mais aussi à cause du souci pathétique qu'éprouve tout métèque comme toi, de ne pas avoir l'air d'un sauvage ignorant les règles.
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Arrivé de nouveau devant l'échoppe fermée de Lâla Bahâri, il s'inquiète de plus en plus. Peut-être ces fous de Talibans l'ont-ils jeté en prison ? Dans le quartier, ce genre de barbarie à l'égard des Hindous est assez courant. Surtout envers lui, dont le magasin n'est fréquenté que par les femmes.
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- D'où vient ce sourire de Bouddha ?
- De sa joie intérieure, suite à la victoire de l'amour sur la haine.
- Mais comment peut-il sourire face à ceux qui le haïssent ?
- En pensant à la souffrance que la haine leur procure.
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Videos de Atiq Rahimi (55) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Atiq Rahimi
"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L. Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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