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EAN : 9782853760751
168 pages
Solin (25/06/1992)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Mikhaïl Zochtchenko, encore peu connu en France, fut de son vivant, et reste de nos jours l'un des écrivains les plus populaires d'URSS.
Né en 1895 dans une famille de petite noblesse, il voit ses études interrompues par la guerre pendant laquelle il est gazé. En 1918 il s'engage dans l'Armée rouge puis il se lance dans divers métiers - agent de police, avocat, libraire, cordonnier, douanier, ect. - comme si le cataclysme dont la Russie est le théâtre l'obli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans la formidable « Histoire de la littérature russe » chez Fayard en 6 volumes, les années 20 occupe un volume entier, tant la période est riche en création et en révolution littéraire. Entre la fin de la guerre civile qui a suivi la révolution de 1917 et la main mise de Staline sur la culture (et le reste), il y a une bulle de liberté culturelle que mettrons à profit, dans l'enthousiasme de la libération de siècles d'autocratie tsariste, une flopée de poètes et écrivains prêts à tous les excès et ouverts aux recherches formelles. Lénine est partisan de la main mise de l'Etat sur l'économie et la vie sociale mais laisse une grande liberté aux écrivains, même si ceux-ci se moquent ouvertement de « l'homme nouveau ».
Zochtchenko fait partie des écrivains les plus populaires de cette période. Son succès, dès les premières nouvelles en 1920-21 et le recueil Nazar Ilitch est considérable. Il rejoint les Freres de Serapion, un groupe littéraire constitué à Leningrad en 1921.
Dans le livre ici commenté, il y a 3 parties assez distinctes :
- Les récits de Nazar Ilitch : 4 nouvelles écrites dans un style où le skaz, cette écriture liée au langage parler argotique, est poussée à un extrême qui en font un véritable tour de force hallucinant que seul André Markowicz pouvait traduire sans réduction – point de vue tout abstrait de ma part qui ne suit pas russophone, mais le résultat est fantastique…
- Chroniques de Nazar Ventrebleu : plus classiques dans leur forme de mise en oeuvre du skaz, ces chroniques n'en contiennent pas moins leur lot de perles uniques en leur genre
- Feuilletons, lettres à la rédaction : 7 « courrier des lecteurs » satiriques et ébouriffés que Pierre Dac n'aurait pas renié et qui prennent l'homo sovieticus et la vie quotidienne en 1923, au moment de la NEP, en pure dérision. Ces feuilletons, je les ai adorés, c'est le bouquet final de ce feu d'artifice.
Mikhael Zochtchenko est peu connu en France et pourtant, il est à la fois, dans la lignée du Revizor de Gogol, un pur écrivain russe du grotesque et de l'auto-dérision, et en même temps l'un des auteurs les plus caractéristiques de son époque.
Très facile à lire, jouissif et drôle, un grand travail sur la langue, indispensable pour quiconque s'intéresse à la littérature russe, à la périiode révolutionnaire et aussi pour tous les autres !
Première lignes de la préface de l'auteur :
« Moi, comme mec, je suis le genre à tout faire… A la demande, je vous travaille la terre au dernier cri de la technique… Pour ce qui est des objets abseutraits, comme raconter un conte, exemple, ou éclaircir une affaire pas nette, ben voyons : pour moi, c'est très simple, et très charmant. »
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ma vie, moi, je me plains pas. Ma vie, je peux bien vous le dire, c'est la belle vie.
Sauf que je peux pas, vous comprenez, croûter dans ma seule place à voir ma barbe qui se pousse.
Je croye pas ma fantasie, mais, je sais pas, c'est peut-être une diablette, comme qui dirait, qui fait obstacle à ma belle vie. Ou peut-être un diablon, genre qu'on voye pas, ou bien dans la personne d'un insecte serpent qui siffle sur ma tête à coté de moi pour m'intenter mes jours.
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Sa main droite, elle est naturalement normale, sauf que la gauche a pas de doigts.
- Dis donc, mon gars, que j'y demande, t'as souffert à la guerre, au niveau de tes doigts?
- Non, qu'y me dit, me clignant de son oeil, pourquoi que ça serait la guerre. C'était, qu'y me dit, un cas d'affaire. Droit commun politique, comme affaire. Un coup de hache, que c'est la cause.
- Et qu'est-ce que c'est, que je demande, sauf votre respect, cette affaire là?
- Cette affaire, qu'y me dis, c'est comme bonjour : occupe-toi de tes oignons, vu que la hache elle tombe.
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Oui, monsieur. Où qu'elle est ma loi, ainsi que mon toit, quand le moindre objet, vous comprenez, même une auge à cochon même, il a son but dans la vie, et moi, j'ai pas mon but dans ma vie ? Ça me fait peine, je vous dirais.
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