AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781708313241
319 pages
Amazon Publishing (14/11/2019)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Le roman de science-fiction paru en quatre épisodes est désormais disponible dans sa version intégrale. Richard Bachman, 67 ans, est l'écrivain le plus riche et célèbre de sa génération. Une terrible maladie neurodégénérative le condamne hélas à une totale invalidité et à une mort prochaine. Le but de Bachman, avant de mourir : terminer sa saga mystique, Le peuple des Sept Feux, par respect pour ses lecteurs.Alors qu'il pense ne plus avoir que quelques mois à vivre,... >Voir plus
Que lire après Les régressions de Richard Bachman - IntégraleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Après plusieurs lectures d'auteurs "professionnels" m'ayant laissé un sentiment pour le moins mitigé, je retourne donc vers un auteur "amateur" qui ne m'a quasiment jamais déçu, et encore une fois, je mesure à quel point être un "amateur" ou un "professionnel" ne veut pas dire grand-chose dans le milieu de l'écriture, si tant est que l'on sache trouver les bons "amateurs".
La dernière oeuvre que j'ai lue de Soulier, c'était son deuxième recueil de nouvelles, que, bien que très bon, j'avais trouvé un peu en deçà du premier, et je me souviens que j'avais conclu qu'il avait fait le tour de certaines outrances, qu'il n'avait pas besoin de ça pour être excellent, et qu'il était temps de passer à autre chose (ce qui était déjà fait avec "galeries", d'ailleurs, que j'avais lue avant alors qu'elle était postérieure).
Je suis très heureux de constater qu'il a persévéré dans cette direction, même si bien loin de moi l'idée de penser que c'est parce qu'il aurait suivi mon conseil, restons modeste.
Car oui, Soulier sans trash, Soulier sans scatophilie, Soulier sans pornographie, c'est non seulement excellent, mais c'est encore meilleur qu'avec.
J'ai lu ici et là que pour pleinement apprécier cet opus, il faut vraiment pouvoir y repérer les clins d'oeil et hommages répétés à Stephen King. Je confesse ne pas être Kingphile, et j'ai pourtant pris un pied de dingue. Je me suis enfilé le machin à vitesse grand V, ne le quittant que pour les obligations quotidiennes. Le personnage de Richard Bachman tient le haut de l'affiche, et l'on comprend pourquoi il fascine autant ses fans qu'il suscite l'amour et le respect de ses proches. Loin du connard abject et capricieux coutumier du show biz, il garde simplicité, orgueil (bien placé) et faconde qu'il met à profit pour des envolées de cynisme, d'humour noir et d'autodérision qui emportent aussitôt l'adhésion, voire l'admiration.
Si un jour j'étais affligé de cette saloperie de SLA, alias maladie de Charcot, – le sort m'en préserve – j'aimerais crever avec autant de panache.
À l'épisode 2, Richard Bachman a régressé dans la peau d'un gosse de 8 ans, mais en conservant toutes ses connaissances et ses expériences de sa vie antérieure de 67 ans, et, pris par le temps pour sauver sa mère, il n'hésite pas à le crier quasiment sur tous les toits, ce qui nous mène à quelques scènes cocasses avec ce gosse pas ordinaire.
Le personnage du grand-père est encore une fois excellent, et Soulier prospère décidément dans le papy gâteau un peu cabossé par la vie, ce qui me fait penser que j'ai Épilogue dans ma PAL qui raconte les tribulations d'un vieux en EHPAD, et qu'il va falloir que je le lise... La relation entre Bachman et son grand-père rappelle parfois celle entre les deux protagonistes de Transastral ZX08, ou d'un point de vue cinématographique, celle entre Dennis Quaid et Jim Caviezel dans Fréquence interdite, où il est précisément question d'une liaison radio entre un père et son fils, avec une génération d'écart, et le fils sauve le père en lui disant qu'il va mourir d'un cancer du poumon à cause de la clope.
Le cerveau pourtant pas si vieux de l'auteur doit abriter l'âme d'un ancêtre pour qu'il joue les vieux briscards avec autant d'authenticité.
Bon, j'avais assez rapidement deviné qui était le vrai meurtrier, mais en vrai, on s'en fiche complètement. Non seulement c'est très bien raconté comme d'habitude, mais l'entrelacs entre les continuum 2 et 3 est très bien mené techniquement.
À l'épisode 3, l'extra ball en fait baver à notre ami Bachman. Plus il fait d'efforts pour revivre son passé et corriger les anicroches, plus il s'en éloigne, et les anicroches mettent un point d'honneur à se produire quand même, foutre ! (Oui, Richard Bachman jure comme le faisait Jacques-René Hébert dans le Père Duchesne.)
Où l'on découvre progressivement que le continuum 3 est le monde que nous connaissons, alors que jusqu'à présent l'auteur laissait adroitement penser qu'il s'agissait du continuum 2. Ainsi, l'on fait la lointaine connaissance du véritable Stephen King qui récolte les lauriers à la place de Richard Bachman.
Là où je n'ai pas adhéré, c'est lorsqu'il tue, ou tout du moins, provoque sciemment la mort accidentelle de son cousin, si abruti soit-il. Le personnage conserve son tempérament et ses valeurs d'un continuum à l'autre et l'on voit mal comment il pourrait faire ça. Du moins devrait-il en être horrifié, et non pas l'assumer avec une certaine fierté.
Magnifique image symbolique que celle du vieillard s'incarnant dans son propre corps d'enfant, et tuant ainsi l'enfant qui était en lui. On ne devrait jamais tuer l'enfant qui est en soi, c'est bien connu, et dès lors, on comprend que tout cela ne peut que finir mal...
Tout étant relatif, le quatrième et dernier épisode est celui qui m'a le moins convaincu.
À cela, plusieurs raisons. D'abord, j'ai commencé à me perdre dans les continuums temporels, notamment quand Bachman se réincarne à deux reprises dans le même... Il y a peut-être une explication logique, je ne l'ai pas cherchée, j'étais malgré tout trop absorbé et trop pressé de connaître la fin.
Ensuite, à cause de la multiplication des références à l’œuvre de Stephen King, et pour cause, puisqu'on se retrouve dans un monde qui est un mélange des univers développés dans ses livres... Or, je l'ai déjà dit, je ne suis pas Kingphile.
J'avoue être un peu déçu par la fin qui pour moi s'est fait nébuleuse : je n'ai pas compris pourquoi il n'arrive pas à se suicider, vu sa situation et sa lassitude, je n'ai pas compris pourquoi il ne bute pas Subrahman purement et simplement, fin la plus logique dès lors qu'il est convaincu de sa monstruosité. Je n'ai pas adhéré à cette fin "quantico-intemporelle", je suis peut-être trop cartésien et pragmatique pour cela.
Malgré ces réserves, l'ensemble coule comme un torrent de montagne, d'ailleurs j'en veux pour preuve que j'ai sifflé le tout en 48 heures, qui plus est entre le 31 décembre et le 2 janvier. Le message de ce roman est universel : ça parle du destin, ça parle du deuil, ça parle de l'enfance. Et il a su aborder de façon originale un sujet pourtant mille fois rebattu chez les écrivains à la mode : l'écrivain, justement. L'écrivain et ses démons.
Soulier fait encore une fois preuve de son talent et de sa maîtrise, et j'aime beaucoup la nouvelle direction que prend son oeuvre, sans rien renier de son style malgré tout. Quelque chose de moins trash, de moins outrancier. Débarrassés d'un surplus de rugosité, ses livres sont pourtant loin de s'avérer plus académiques ou plus fastfood. Au contraire, ils n'en deviennent que plus puissants.
Commenter  J’apprécie          56
Ce roman est un bel hommage à Stephen King. Quelle imagination et quel talent !
Il m'a semblé avoir lu autant de King que de Soulier, en réalité j'ai beaucoup oublié et si le premier s'épuise maintenant dans sa recette largement éprouvée, le second est plein de promesses et s'épanouit dans le même genre.
J'ai retrouvé dans cette histoire des références à tous les ouvrages que j'ai lu de King mêlées à la créativité de Soulier, sa verve, la vie qu'il donne aux mots oubliés ou inusités qu'aucun autre auteur n'utiliserait. C'est devenu comme un jeu maintenant, un jeu qui s'appellerait « Enrichis ton vocabulaire avec les histoires de Frédéric Soulier » ! Ce texte ne déroge pas. Comme chaque fois, l'histoire m'a happée et quelques mots étranges et disséminés agissant comme des signaux me rappellent que je suis bien dans son univers. Et je suis sûre que cette particularité qui offre des pauses dans mes lectures me permet de retenir ses textes alors que j'oublie très vite ceux d'auteurs dont l'écriture semble dépersonnalisée et standardisée. Leur vocabulaire appauvri est si répétitif que les mots glissent, engourdissent mon attention et seuls l'action et ses rebondissements m'emportent jusqu'à la fin, mais que reste-t-il de ces histoires quelques semaines plus tard ? Plus grand-chose ! Or, je me souviens de toutes les histoires de Soulier et je suis persuadée que ses mots parfois bizarres qui heurtent légèrement la lecture, agissent comme les points d'un tatouage pour sceller inconsciemment une image à l'instant où je les lis. Ils fixent l'histoire sans en gêner la lecture, je sais ce qu'ils signifient sans en connaitre la définition, je peux poursuivre mais mon cerveau, lui, a posé un jalon.
Il y a cependant chez cet auteur un dénouement traité un peu vite à mon goût dans ses histoires. J'adorais cette surprise des épisodes de mes séries préférées quand j'étais petite « La quatrième dimension » ou « au-delà du réel », des fins brutales qui laissaient en suspend des questions que bien des auteurs aujourd'hui ne laissent plus planer. Si le format de ces séries en faisait un peu leur marque de fabrique, dans un roman, ces fins rapides me donnent l'impression d'avoir été bâclées, ce qui contraste avec le reste du texte où le travail de l'auteur me paraît énorme. Mais enfin, plutôt que de laisser une sensation de vide à la fin d'une lecture, une impression de dépossession au dénouement de toute histoire, l'auteur donne envie de lire encore, de le lire lui ou un autre voire même de revenir sur des lectures oubliées de King ou de Barjavel auquel j'ai aussi pensé.
Il est évident que Frédéric Soulier est un fan de King et même si la création dans le roman permet de s'affranchir du monde réel, ou plutôt de la représentation que l'on a du monde, construite par notre culture cartésienne et notre enseignement assez pauvre de toutes les théories scientifiques relatives à l'univers, les auteurs doivent s'attacher à ce que tout paraisse cohérent, d'une logique acceptable et lisible. Ici on trouve les thèmes du voyage dans le temps, des univers parallèles et la théorie des cordes, de l'effet papillon et la distorsion du temps. C'est toute la complexité et la dangerosité pour un auteur d'écrire dans ce contexte et d'offrir une histoire aussi riche et aussi surprenante, d'en rester maitre, d'en faire du plausible sans larguer les lecteurs en cours de route. Il ne m'a pas larguée ! Mission accomplie Monsieur Soulier, bravo !

Commenter  J’apprécie          10
Lu en février 2020.
Cela faisait un moment que je n'avais pas lu du Frédéric Soulier. Je ne suis toujours pas déçue et je dirai même un grand merci à l'auteur qui a su éveiller mon intérêt pour cette histoire de fiction, moi qui aime les voyages dans le temps et S. King, je dis bravooooo !
J'étais en train de lire un autre livre, je n'avais pas aimé, j'ai refermé le livre à la moitié et j'ai ouvert celui de Frédéric Soulier et là je me suis dit : « ahhh (soupir de bonheur) enfin je retrouve son écriture si intense, si imaginative, avec un vocabulaire riche, des références en veux-tu, en voilà !
Un auteur qui mériterait d'être mis tout en haut de la pile de nos livres, en tête de gondoles dans les magasins, il mériterait des affiches dans le métro parisien, des couvertures dans les magasines !
Non, je n'exagère pas, c'est la pure vérité. Ce mec est un génie de l'écriture et cela m'attriste que trop peu de gens le lise, mais qu'attendez-vous, nom de Zeus !!
Il nous fait rentrer de plein fouet dans l'histoire de Richard Bachman, du suspens il y en a, de l'aventure aussi, des flashbacks bien sûr puisqu'il nous plonge dans son enfance et pour finir, des regrets que ce soit terminé.
Merci Frédéric Soulier, moi qui n'aime pas trop la SF, j'ai adoré ce livre.
Commenter  J’apprécie          10
Allez hop on monte dans la Delorean et on part voyager dans le temps avec Richard Bachman. Ce roman, écrit à la base en quatre épisodes, qui m'ont bien frustrée : donc je vous conseille de le lire dans son intégralité, va nous faire voyager avec "Le" célèbre écrivain auquel l'auteur rend ici un bel hommage.

Dans le genre science-fiction, anticipation, fantastique, paranormal, vous retrouverez ici un style atypique avec un savant mélange des récits de S. King. Les lieux, les personnages, l'environnement, vous parleront, mais c'est bien à la sauce Soulier que cet ouvrage nous est livré.

J'ai eu l'impression quelques fois de me retrouver dans un flipper à partir en vrille avec une balle qui fait des allers retours sans jamais reprendre le même chemin, j'ai repensé aussi à Mario avec ma SuperNes (oui je sais y'en a qui vont se demander de quoi je parle, c'est pas récent) à refaire les plateaux maintes et maintes fois pour enfin arriver à la dernière porte…

Je tiens à préciser que ce texte n'est pas forcément dédié "que" aux connaisseurs de Richard Bachman, mais bien à tous lecteurs désireux de voyager dans le temps, avec un certain humour décalé et une écriture riche et plaisante. J'aime aussi beaucoup la couverture de cette version intégrale, elle est très représentative. Amis lecteurs laissez-vous transporter dans les méandres d'un esprit tout aussi déjanté que savoureux.

Lien : https://passionlectureannick..
Commenter  J’apprécie          40


autres livres classés : maladie de charcotVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4853 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}