Merci à Babelio et aux éditions Mosaïc pour ce premier roman de
Cynthia Swanson.
C'est aussi le premier livre que je reçois. J'aurais aimé être enthousiaste et pleine de reconnaissance dans ma critique mais ce ne sera pas pour cette fois.
Les rêves sont-ils séquentiels ? Ont-ils nécessairement une logique dans leur enchaînement ? Peuvent-ils entraîner un dédoublement de la personnalité, des troubles de la mémoire, un déni de la réalité ?
Kitty/Katharyn vit dans les golden sixties aux USA. Au début, d'accord, mais quand même, ça ne transparaît pas vraiment même si elle fait référence à sa Cadillac, à la voix merveilleuse de Patty Cline et à l'adorable Jacqueline Kennedy à laquelle elle aimerait ressembler. Elle est fille unique de parents merveilleux. Elle a entamé une
carrière d'enseignante mais a dû arrêter parce qu'elle ne se souvenait pas du nom de ses élèves. Puis, elle a ouvert une adorable petite librairie avec son amie de toujours. Elles menaient toutes deux une petite vie pépère de célibataires quarantenaires jusqu'à ce que la ligne de transport en commun soit détournée de leur quartier. Moins de passage, moins de clients, moins de raisons de trouver la vie adorable et merveilleuse.
Alors Kitty/Katharyn se met à rêver. Elle rencontre par petite annonce l'homme le plus beau, le plus aimant, le plus intelligent, le plus merveilleux qui soit. Ils se plaisent, ils se marient, ils ont des jumeaux adorables. Des jumeaux ? En fait, non, des triplés. le troisième se cachait derrière les autres, rien n'était prévu pour lui. de plus, il se révèle autiste. Quel rêve merveilleux !
Vite, retournons dans notre adorable petite librairie où il ne se passe pas grand' chose et surtout, pas un mot à notre meilleure amie de ce rêve « étrange et pénétrant » qui poursuit sa vie nuit après nuit malgré notre volonté d'y échapper. Voilà notre Kitty/Katharyn dans tous ses états. Bon, si je vous dis qu'elle habite Denver (Colorado) dans ses deux vies, vous me répondrez qu'il est normal d'être un peu à l'ouest, mais quand même.
Dostoïevski a dit dans « Nuits blanches » que « même les rêves doivent lutter pour survivre ». Nous assistons ici à une parfaite interprétation de cette sentence. Et même à une projection dans le temps, mais pas plus de six mois, n'exagérons pas quand même ! Dommage ! Elle aurait pu prédire l'assassinat de John Kennedy et peut-être l'éviter mais non, elle a laissé le 22/11/63 à
Stephen King !
Où est le rêve ? Où est la réalité ? 372 pages de cet acabit alors que l'on fait assez rapidement la part des choses sans vraiment savoir pourquoi ce rêve et jusqu'où ? Où l'auteure veut-elle en venir ? Peut-être n'y ai-je rien compris.
Pas de coeur qui bat la chamade, pas de tremblement en tournant la page.
C'est un premier roman, c'est bien construit et c'est sans doute là que réside le hic : la construction prend le pas sur l'émotion, sur le ressenti. Laissons une chance au suivant.