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Jacques Martinache (Traducteur)
EAN : 9782264043351
304 pages
10-18 (05/12/2006)
3.79/5   52 notes
Résumé :
Bronx, New York. 1962... Au cœur de ce district insalubre, Richie Gennaro, rital de 17 ans, seigneur de la guerre et leader des Vagabonds, tente de s'imposer face aux bandes rivales. Leurs noms ? Pharaons, Rays, Bourreaux, Wong et Mau-Mau.
Des macaronis, des irlandais, des polacs, des bridés, des négros. Leur royaume ? La zone, territoire sauvage coincé entre terrains vagues, halls d'immeubles, bars et dancings miteux. Un théâtre shakespearien rythmé par la f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Bronx, New York. 1962…

La guerre est déclarée. Dans la rue. Celle des bandes et des gangs. Des gamins qui se la jouent blousons de cuir et couteaux. Les plus vieux – du genre 17 ans – aux plus jeunes – à peine 13 ans. Des soirées faites de boums, de graffitis et de bières achetées avec des cartes d'identité volés ou des « grands frères ». Il y a « nous », les gentils, et « eux », les pourris.

Je te fais un bref débriefing des forces en présence, au cas où tu t'aventures sur cette terre hostile surtout si tu n'as pas la bonne couleur dans le bon quartier.

Donc parmi les « NOUS », les bandes en présence :

Vagabonds (rital), force de frappe : 27
Pharaons (rital) : 28
Rays (irlandais) : 42
Bourreaux (polac) : 30
Boules à Z (mélangé) : 40
Lester Av. (très rital) : 50

Face à « NOUS », les sauvages, « EUX » :

Extras (négro) : 50
Cavaliers (négro) : 30
Bombardiers (négro) : 36
Mau-Mau (négro) : 40
Wong (bridé) : 27

Premier roman de Richard Price paru en 1974. Depuis, l'auteur s'est fait un nom, auteur à succès, scénariste à succès. Il me plonge dans l'univers de la rue et du Bronx en particulier, avec des histoires de bandes, de drague et de bitures. Tout ce que j'aime.

Un roman qui s'ouvre comme un journal intime, celui d'une bande de gamins qui s'épanchent sur leur vie quotidienne, leur premier rancart, leur premier frotti-frotta, les bastons, les boums ou les séances de ciné. Bref, une vie d'adolescent classique. Mais au milieu de la drogue, de l'alcool, des chaines de vélo et des crans d'arrêt.

Des histoires qui font mal. Cruelles et violentes à l'image de ce quartier de cette époque. Des bouts de territoires qu'il faut préserver, de l'honneur à sauvegarder, des filles à impressionner. Une bonne dose de sauvagerie et d'insouciance pour survivre dans ces bas-fonds.

Mais l'adolescence a toujours une fin. Et les bandes se déliteront petit à petit. Un engagement à l'armée, un job, une fille en cloque. Au bout d'un temps, soit tu te casses, soit tu meurs. La vie est courte dans ce quartier, dans ces bandes.

Mais au-delà de ce déchainement de violence, de ce racisme ambiant, et de cette envie de sexe omniprésent, le roman rend aussi hommage à l'amitié. Parce qu'il s'agit aussi de reconnaître ses amis et de se serrer les coudes pour survivre dans ce milieu hostile qu'est la rue. La solidarité et l'amitié, deux états de fait indispensables pour persister dans ce monde, celui du Bronx des années soixante.

Mais même si tu as un blouson noir, des cheveux gominés, un cran d'arrêt dans la poche arrière de ton jean, tu n'en oublies pas pour autant la poésie de la vie, la beauté des filles. Tu te sens poète et tu oses griffonner sur un bout de papier ces quelques vers que t'espères inoubliables pour la fille qui les lira…

Tes seins sont des collines dorées de margarine,
Tes tétons sont comme des cerises.
Si la bombe A nous tombait dessus par surprise,
C'est là que j'enfouirai ma trombine.
Buddy relut son poème en plissant le front, remplaça « tétons » par « mamelons », « collines » par « monts ». Raya « bombe A » et écrivit « bombe H ».

« Les Seigneurs », la guerre du Bronx.


Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Price nous raconte l'histoire d'un gang d'ados, les vagabons, dans le Bronx dans les années 1960. L'un après l'autre nous avons droit à une biographie de chacun des membres, de leurs turpitudes, leurs vies de famille, les histoires de copines, de coucherie, de beuverie, de surboums et tout ce qui peut emboucaner ou favoriser la vie d'un ado de cette époque.
Leurs chemins s'entrecroisent, leurs vies et le grand vide de leurs existences.
Il y a de l'amour, de l'affection, de l'amitié, du sexe, de la bêtise, de la peur, de la haine, des coups et, j'avoue que, étant ado à cette époque je ne me souviens pas avoir été comme ça, certes Lille ou Paris ce n'est pas New York ou alors je coule dans la facilité de l'oubli me faisant meilleur que je ne fus...

L'écriture est riche, parfois rude et rêche, les dialogues sont, quand il le faut, crûs et dans l'ensemble reflètent ce que se disent des jeunes gars à leur âge. C'est bien et bon et on ne s'ennuie jamais.

Je feuilletais un bouquin, récemment, sur un banc derrière l'église du village et écoutais un groupe de jeunes discuter. J'avoue que j'avais beaucoup de mal à comprendre ce qu'il se disaient, dans chaque phrase il y avait, au moins, 17 putains, 15 la vie de ma mère + un pronom, un verbe et un complément, ce qui est la base de notre grammaire. Comme quoi...

J'ai mis longtemps à trouver ce livre qui, finalement, aura été réédité en 2005. L'attente et l'espoir mis dedans ont certainement rafraîchi mon ardeur et le coup de coeur que j'avais dans l'esprit se transforme en excellence sans plus ce qui n'est, déjà, pas si mal.
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Nous sommes en 1962, dans le Bronx, dans la bande de Richie, un jeune homme de dix sept ans d'origine italienne, qui ne rêvent que de terrasser les autres bandes du quartier, les Wong ou encore les Rays. Chroniques quotidiennes, entre bagarres, racisme, flirts et cuites, les Seigneurs est un superbe roman sur la ville, la jeunesse, la violence urbaine... Richard Price, avec ce premier roman, montre déjà son talent futur pour les dialogues.
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Premier roman de Richard Price, Les seigneurs relate l'histoire d'une bande de copains de la rue, des italiens vivant dans le Bronx à New York en 1962. Ce roman se lit comme un genre de journal intime, alternant les différents personnages avec les chapitres, toujours liés les uns aux autres. On y retrouve beaucoup de violence, les premiers émois amoureux, les grandes questions sur la sexualité adolescente et la fête. Beaucoup de fête et de grosses bitures.
Grand roman sur l'amitié et l'adolescence, Les seigneurs dépeint une période de vie insouciante ou encore tout est possible, tant que la bande est liée. Malheureusement, l'âge adulte arrive vite et la bande commence à se séparer. Armée, bébé, mort, la fin est proche de cette période dorée qui laisse rêveur malgré toute cette violence.
J'ai adoré cette lecture qui m'a embarquée au sein même d'une bande de jeunes italiens un tantinet sauvages. En abordant de plus, des sujets tels que le racisme, la sexualité, la violence et la mort, Richard Price nous livre une oeuvre que nous ne sommes pas prêts d'oublier !
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Premier roman de Richard Price publié en 1974 et premier coup de maître. New-York, la zone, les terrains vagues, les bars miteux, la misère et la crasse à chaque coin de rue. Des gamins qui ne pensent qu'à tirer ou boire un coup, qui sèchent les cours et gagnent quelques billets en jouant les arnaqueurs. Les premiers émois amoureux, la baston, la solidarité, la perte des dernières illusions et une amitié qui s'exprime selon des codes bien particuliers sont les thèmes récurrents qui traversent le récit. La violence et le sexe sont très présents mais au-delà de ces aspects les plus frappants, ce roman d'initiation aborde avec beaucoup de justesse le passage de l'adolescence vers l'âge adulte.

Chaque chapitre peut se lire comme une nouvelle indépendante mettant en scène un personnage différent mais l'ensemble forme un tout cohérent. Il y a du Selby dans ce roman, certes moins dérangeant et extrémiste que Last Exist to Brooklyn mais l'esprit est le même, tragique, pessimiste, âpre et parfois aussi très drôle. le décor est identique mais les personnages de Price sont plus attachants et son écriture moins crue, moins radicale. Une plongée pleine d'énergie et de désespoir dans l'Amérique pauvre et urbaine des années 60.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Cette nuit-là, Richie fit un cauchemar.
Complètement nu, il se faisait dérouiller par deux gigantesques Noirs portant des lunettes de soleil qui lui enfonçaient la tête dans le béton du terrain de jeu. Tambours vaudous. L’âcre odeur de pisse de l’ascenseur le faisait hoqueter. On l’avait mis à cuire dedans, dans une grande marmite noire au-dessus d’un feu roulant. Clinton Stitch, le chef des Extras, remuait le pipi avec une longue louche terminée par une tête de mort. On l’attacha ensuite sur un chevalet et les Wong lui assouplirent la couenne du tranchant de la main. Teddy les regardait faire en tunique brodée et calotte de soie noire ; il avait les yeux maquillés et une moustache mécheuse de soixante centimètres de long, les mains jointes, cachées dans les manches du vêtement. Soudain, elles apparurent, avec des ongles de cinq centimètres au vernis noir. Il les claqua deux fois l’une contre l’autre et deux gros chinetoques chauves amenèrent P., nue elle aussi, les mains liées derrière le dos. Ils la tirèrent par les cheveux, la forcèrent à s’agenouiller devant Teddy, qui ouvrit sa tunique. Son énorme dard se dressait, orné de chaque côté de tatouages de dragon crachant le feu. P. reçut l’ordre de le sucer, ce qu’elle fit avec avidité, ne s’arrêtant que brièvement pour respirer et gémir : « J’aime ça, j’aime ça. »
Richie se réveilla avec la plus grosse trique de sa vie que quelques coups de poignet transformèrent en giclées couleur nacre.
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Emilio se déshabilla et se mit sous la douche. Il aimait sentir l’eau sur son corps. Il aimait son corps. Il soulevait encore de la fonte un jour sur deux à la caserne. Il sortit de la baignoire, s’admira dans le miroir en pied vissé au dos de la porte de la salle de bains. Ses muscles et sa bite étaient toujours plus impressionnants dans la glace, même si, Dieu sait, il n’avait pas besoin de ça pour être impressionnant. Il avait gardé le physique qui lui avait valu le titre de Monsieur New-York, vingt-deux ans plus tôt, aussi bien que pouvait le faire un homme de quarante-huit ans. Quatre-vingt de tour de taille, cent-dix neuf de tour de poitrine, le biceps à quarante-cinq en contraction et la queue à vingt-deux cinq, fluctuant entre vingt et vingt-cinq. Il connaissait des gars tout en muscles qui avaient des zobs comme son petit orteil. Ça manquait pas. Lui, non. Il était monté comme un âne. Il se massa le sexe pour le faire durcir, raidit ses muscles, fit jouer ses biceps, regarda ses cuisses onduler sur l’ordre de son cerveau. Il fit rouler ses pectoraux sous la peau et son érection s’intensifia : au moins vingt-cinq centimètres.
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Sur le terrain de jeu, Richie Gennaro, dix-sept ans, seigneur de la guerre des Vagabonds, était entouré de ses homologues des Rays, des Pharaons et des Bourreaux. Alliés susceptibles. Conversation tendue. À l’ordre du jour…
— Faut arrêter les négros.
— Tu crois que les Boules à Z de Fordham se mettraient avec nous ?
— Si on les a avec nous, c’est réglé.
— Oublie pas les Wong. Ils connaissent le judo les bridés.
— C’est pas avec des prises de judo que tu peux lutter contre ça !
— Hé, range ce truc ! Putain tu veux qu’on se fasse tous agrafer ?
— Et les mecs de Lester Avenue ?
— Nan, c’est des tueurs, ces gars-là.
— Justement. Ils te tuent aussi bien un bamboula.
— Paraît que les bombardiers se sont mis avec les Extras parce que Clinton Stitch a un cousin chez eux.
— Les bronzés, ils ont toujours des cousins partout, t’as remarqué ?
— Les Bombardiers… merde… on est mal.
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Tes seins sont des collines dorées de margarine,
Tes tétons sont comme des cerises.
Si la bombe A nous tombait dessus par surprise,
C’est là que j’enfouirai ma trombine.
Buddy relut son poème en plissant le front, remplaça « tétons » par « mamelons », « collines » par « monts ». Raya « bombe A » et écrivit « bombe H ».
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Il jura en lui-même de faire la plus belle partie de sa vie, le match le plus parfait (...) Sa vessie, son trou de balle et la terreur qui lui mordillait l'intérieur de la tête de ses petites dents le faisaient tourner en rond en évitant de regarder autre chose que les chaussures de son partenaire. (...) Il ramena son regard devant lui et sentit sur ses jambes dix pointes de glace à l'endroit où les extrémités de ses doigts le touchaient à travers son pantalon. Il serra les poings et le froid tourbillonna en spirales sans fin dans ses mains fermées.
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Vidéo de Richard Price
Cette année, dans le cadre de la programmation cinéma de Quais du Polar, James Grady présentait "Les Trois jours du Condor" de Sydney Pollack au Com?dia, Irvine Welsh "Trainspotting", Jérôme Leroy "Vanishing Point", Richard Price "Assurance sur la mort" et Philippe Jaenada "Laura" à l'Institut Lumière, Bertrand Tavernier "Dans la brume électrique" au CNP Terreaux, David Lagercrantz "Millénium" au Pathé Bellecour, et bien d'autres ! Retrouvez toute la programmation ici : http://www.quaisdupolar.com/wp-content/uploads/2013/06/QDP16_PROGRAMME-BD.pdf Vidéo réalisée par les étudiants de Factory.
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