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Angel Pino (Traducteur)Baoqing Shao (Traducteur)
EAN : 9782742778188
158 pages
Actes Sud (01/10/2008)
3.67/5   55 notes
Résumé :
Contre l'avis de son mari, Mingli part pour Pékin à la recherche de sa fille adoptive, dont elle est sans nouvelles depuis trois mois. A Pékin, cette quadragénaire rencontre ceux qui ont croisé Rongrong et découvre le vrai visage de sa fille, une personnalité qu'elle ne soupçonnait pas et qui correspond tellement à la Chine aventurière et affairiste d'aujourd'hui.

Cet étonnant voyage à travers lequel Mingli tente de faire parler des inconnus, de les m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Les romans de Chi Li sont habituellement durs, rêches. Ses personnages, pauvres et miséreux, sont broyés par le sort et les politiques du régime communiste en place. Et ça se ressent dans l'écriture, aussi aride. Disons que ça manque un peu de finesse et de poésie. Ceci dit, ce style convient parfaitement à l'histoire que l'auteure raconte. Malgré cela, je continue à lire ses romans. C'est surtout parce qu'ils sont habituellement courts (une centaine de pages) et qu'ils me permettent de mieux comprendre la Chine de la deuxième moitié du XXe siècle. Eh bien, après avoir lu Les sentinelles de blés, je suis satisfait d'avoir persévéré. Il y a de cela, et plus. J'ai vraiment aimé ce bouquin.

Rongrong s'était déjà distanciée de sa famille à quelques reprises mais elle pensait à appeler de temps à autre ou bien à donner de ses nouvelles d'une façon quelconque. Cette fois-ci, cela fait trois mois que Mingli s'inquiète pour sa fille adoptive. Et c'est assez ! Elle veut retrouver sa trace et elle part pour Pékin, là où elle se trouvait récemment. Là, elle rencontre les personnes qui ont croisé Ronrong et, incidemment, en apprend davantage sur cette fille qu'elle croyait connaître. Allant de surprise en surprise, elle est confrontée à des aspects négatifs de la Chine communiste mais également à son nouveau visage, en émergeance. Heureusement, sa philosophie de vie l'emporte toujours.

Ce roman est différent des autres de Chi Li. le lecteur ne baigne pas dans une misère constante. Mingli est agronome, pas une veuve sans emploi ou bien un pauvre type s'éreintant dans une usine pour une maigre pitance. Elle ne nage pas dans le luxe, loin de là, mais semble gagner correctement sa vie. Et les gens qu'elle rencontre sont de milieux suffisamment variés. Et cette poésie que je trouvais manquante ailleurs, elle est plus présente ici, à travers les souvenirs mélancoliques de Mingli, son père, son travail. D'ailleurs, le titre du roman vient de là. Eh oui, il fallait une protagoniste scientifique pour que le lyrisme trouve son chemin dans l'oeuvre de l'auteure.
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Mingli , scientifique, est très inquiète. Cela fait trois mois jour pour jour qu'elle n'a aucune nouvelle de sa fille adoptive Rongrong. On est le 21 jin et c'est une date funeste pour Mingli :Décès de son père, accident cérébral de sa mère, hémorragie de son mari. Une date à oublier donc .

Cette année, elle décide de prendre son destin en main et de quitter Wuhan pour chercher sa fille à Pékin contre l'avis de son mari.

Un Chi Li de très bonne facture , avec les thèmes habituels comme la vie du couple, les enfants, les sentiments, l'usure du temps.
Comme souvent, les homme sont des tocards. Sauf son père, créateur d'une plante , la sentinelle des blés, lui qui est spécialiste de la céréale. Il a quand même réussi à mourir en tombant dans une bouche d'égout.
Mais à part lui, ils sont lâches , feignants, arrogants, corrompus dans une Chine de 2001 . Et comme souvent n'assument pas leurs actes .
Et si dans le couple, la femme n'a pas le dessus comme souvent chez Chi Li, le roman va lui permettre l'émancipation.
Mais ici, il y a aussi une très belle histoire d'amitié, de fidélité entre Mingli et Ruifang que l'auteur sublime jusqu'à la dernière page. Une histoire touchante, contrastant avec les rapports que peuvent entretenir hommes et femmes
Un roman un peu plus intimiste , plus féminin que les autres , rappelant parfois la littérature nipponne.
Chi Li est , pour moi, une grande écrivaine.
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Yi Mingli, la narratrice, est pharmacienne à l'Institut d'agronomie, et vit dans la mégapole de Wuhan. Nous sommes le 21 juin, et cela fait déjà 3 mois qu'elle n'a pas de nouvelles de sa fille adoptive Rongrong, censée être à Pékin. Alors elle s'inquiète. Car c'est aussi un 21 juin que son père est mort, en tombant dans une bouche d'égoût, puis un même 21 juin, il y a 20 ans, que sa cousine Shangguan Ruifang, la vraie mère de Rongrong est devenue folle, étant depuis internée en hôpital psychiatrique. Alors malgré les railleries de son mari Yu Shijie, elle décide de prendre un congé pour partir à Pékin rechercher Rongrong.

Yi Mingli est une femme simple, de bon sens, têtue, mais aussi d'une grande lucidité sur la vie. Elle va faire quelques rencontres qui vont lui permettre d'attraper des bribes d'informations sur le sort de sa fille, qui aurait été attirée par l'univers de la mode, mais qui aurait contracté une énorme dette…Pourtant les choses restent floues, les personnages rencontrés sont bien compliqués…Méfiants, intéressés, parfois eux-mêmes fragiles…

Finalement, à défaut d'atteindre son but, Yi Mingli aura mis à profit ces quelques jours pour faire le point sur sa vie, son passé, marqué par l'enfance avec Shangguan Ruifang dans le souvenir des sentinelles des blés, ces longues graminées balançant au gré des vents, qui poussent en bordure des champs de blé. Au terme de cette période, et à l'occasion d'une visite à Shangguan, elle se demande si finalement les simples d'esprit ne sont pas plus heureux, sans leurs questionnements existentiels…

C'est mon premier Chi Li, et je ne sais pas s'il y en aura d'autres. Souvent qualifiée de figure de proue d'un courant néoréaliste chinois, je lui ai trouvé une écriture de qualité (en n'oubliant pas que dans ces cas-là on vise surtout le travail du traducteur !). Pour moi ce style d'écriture et les questionnements sur la vie m'ont davantage rappelé les écrivains japonais que chinois.

Si la frustration existe de ne pas lire l'histoire attendue (le sujet n'est finalement pas Rongrong), de ne pas trouver de rebondissements, cette réflexion sur la destinée, le sens de l'existence, la sagesse, la perte de repères dans un monde qui change, etc…n'est pas dénuée d'intérêt et de justesse. Pourtant, j'ai trouvé le propos décousu, il se dilue, s'éparpille, et perd de sa puissance. Un roman au goût d'inachevé qui m'a un peu déçu.
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Yi Mingli, la quarantaine, va partir à Pékin à la recherche de sa fille adoptive dont elle n'a plus de nouvelles (Rongrong qui a deux papas et deux mamans!) mais, plus que l'histoire, ce qui est admirable, c'est la force qui peut habiter cette femme introvertie, souvent rabrouée, étouffée par son mari et son chef, et qui va malgré tout aller à Pékin.

Une belle leçon à tous ceux et celles qui se sous-estiment. Et puis, quel meilleur remède que l'action pour soigner une déprime!
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Ce roman, c'est à peine quelques jours dans la vie d'une femme. le premier, le 21 juin, marque le troisième mois de la disparition de sa fille adoptive: elle précise, certes, mais sa fille adoptive n'en est pas moins sa fille tout court. Ceux qui suivent voient cette femme, Mingli, partir à sa recherche à Pékin. Ces quelques jours se dilueront sans doute dans la succession des autres, plus tard, au point de ne plus représenter qu'un point à peine plus marqué sur le calendrier de sa mémoire.
Mais pour l'instant, ces quelques jours l'incitent, dans un monologue intérieur auquel on participe en tant que lecteur, à faire le point sur sa vie, sa place en tant que femme, mère, fille et amie dans cette société chinoise post-communiste.
Mingli est une femme paisible, installée dans sa vie mais néanmoins vigilante et aux idées beaucoup plus profondes que ce que l'on pourrait croire d'elle. Une femme forte aussi sans pour autant le revendiquer ni même le montrer.
C'est calme, anecdotique, poétique parfois et méditatif, comme une rivière suivant son cours.
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
À Wuhan, on dit aujourd'hui de quelqu'un qu'il "se la joue" quand il est tyrannique, arrogant, en bref quand il se prend un peu pour un caïd. Donc, tous ceux qui nous connaissent le savent, Yu Shijie est un type qui se la joue, et moi, sa femme, Yi Mingli, je suis un tantinet naïve. Un couple parfait en somme, de l'avis général : le mari ressusciterait un mort en l'abreuvant de paroles, tandis que son épouse vous ferait périr d'ennui en n'ouvrant pas la bouche trois jours d'affilée ; lui est aussi mobile qu'une roulette de caddie, alors qu'elle, pareille aux trolleys d'autrefois, ne s'écarte jamais de ses rails. Pourtant, ces plaisanteries amicales sont partiellement injustes. S'il est vrai que je peux me taire trois jours durant, cela ne signifie pas pour autant que je n'ai rien à dire et que je ne parle pas. Je me parle intérieurement, et c'est très bien ainsi. Les naïfs, ce sont ceux qui s'imaginent gagner la sympathie des autres en s'épanchant auprès d'eux.
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Avec deux centimes, on pouvait acheter deux caramels, une gomme d'écolier ou quatre aiguilles à coudre. Jadis, nous faisions attention au moindre détail de la vie quotidienne, nous étions économes, travailleurs, il ne fallait rien négliger, chaque tâche devait être accomplie avec soin. Dans cette existence soigneusement réglée, le temps s'écoulait lentement, de sorte que nous n'en avons rien oublié. Quand nous passons la main sur cette vie, il nous semble l'entendre craquer sous nos doigts. Alors qu'aujourd'hui, la vie est devenue tellement banale qu'on ne se souvient même plus de ce qu'on a fait la veille.
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Pour s’épanouir dans un couple, le sexe a besoin de temps et de confiance. Il lui faut des nuits de lune placides, des pluies printanières, de la neige en hiver et des feuilles d’automne frissonnantes. Par ces interstices du temps, la vie commune pousse ses racines tendres et vigoureuses d’où s’exhale un parfum doucereux et humide, qui rafraîchit votre vie quotidienne fade et répétitive, et crée à la longue une proximité semblable aux liens du sang. Et, du même coup, votre vie ne vous appartient plus.
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Nous faisions l'école buissonnière ensemble pour aller voir châtrer des coqs. Au début, c'était uniquement par jeu. Le châtreur brandissait un immense filet semblable à une passoire géante, avec lequel il capturait prestement les jeunes coqs qui couraient parmi la volaille affolée. Ces coqs avaient des pattes et des ailes maigrichonnes, leur voix était en train de muer, et ces jeunes étourdis, quand le châtreur les retirait de son filet, n'avaient visiblement aucune idée du drame qui allait les frapper. Le châtreur, lui, insensible au sort de sa victime, retournait en un tournemain la tête récalcitrante du coq et la coinçait sous son aile, puis il se mettait à faire la roue avec son bras, jusqu'à ce que l'animal, la tête toujours enfouie sous l'aile, soit totalement étourdi. Alors le châtreur s'asseyait par terre et, serrant les jambes, il étalait dessus un chiffon maculé de sang sur lequel il posait le coq momentanément évanoui. Ensuite, il découvrait le postérieur de la volaille qu'il plumait en deux ou trois coups, puis il saisissait un couteau recourbé, gros comme son pouce et grossièrement ficelé à une baguette, et l'enfonçait dans la chair de l'animal. Là, après avoir tourné le couteau d'un geste rapide, il le retirait avec une paire de petites boules toutes rouges. C'était fini. Quand le jeune coq reprenait ses esprits, il se dressait sur ses pattes chancelantes, l'air hagard. Il ne savait pas encore qu'il était devenu un chapon incapable de chanter et de procréer, qu'il allait lui pousser du duvet sur le cou comme aux poules mais que lui ne pondrait pas d'oeufs. Sa carcasse serait toujours aussi robuste et sa chair ferme, mais il n'était plus qu'un chapon tout juste bon à être mangé. Ce spectacle, auquel nous avions assisté maintes fois, alimenta nos secrètes réflexions. C'est ainsi que nous découvrîmes par nous-mêmes la signification des sexes et prîmes conscience de la terreur et de la pitié que suscite un destin manipulé.
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Il est de ces hommes qui se prennent pour des commandants de bord et qui, la pipe au bec et les mains sur le gouvernail, se sentent importants, convaincus qu'ils sont que leur mission est de vous amener à bon port, en veillant à ce que ne manquiez de rien, à ce que vos repas soient servis à l'heure et la lumière éteinte au bon moment, et que vous ayez des douches chaudes et de la musique de fond : que faudrait-il de plus pour que la croisière soit réussie? Oui je vous le demande !
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