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EAN : 9791021024373
320 pages
Tallandier (05/10/2017)
4.05/5   109 notes
Résumé :
Les soeurs Brontë sont un mystère. Isolées du monde, filles d’un pasteur de village, elles ont révolutionné l’histoire littéraire en publiant, sous pseudonymes masculins, des romans brûlants d’amour et de vie comme Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent.
Haworth, 1836. Dans les landes du Yorkshire, Charlotte (20 ans), Emily (18 ans) et Anne (16 ans) écrivent à la lumière de la bougie. Comment ces
jeunes femmes de condition modeste, sans relations ni entr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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Magnifique biographie des soeurs Brontë.
Je savais peu de choses de la vie de ces écrivaines du 19ème siècle, sinon qu'elles avaient vécu recluses dans un presbytère du Yorkshire.
Grâce à Laura El Makki, j'ai pu découvrir le caractère de chacune de ces romancières. La seule à souhaiter vraiment l'anonymat et la vie de solitude est Emily Brontë, elle ne vivait que pour ses écrits romans et poèmes, elle n'attendait aucune reconnaissance de son oeuvre.
Anne et surtout Charlotte qui avait le plus fort des caractères, ambitions et volontés, souhaitaient s'en sortir par le travail, gouvernante pour Anne et création d'une école pour Charlotte.
L'écriture était une priorité pour elles. Charlotte avait conscience qu'elles accéderaient à l'indépendance si elles pouvaient vivre de leurs écrits.
Elles ont développé chacune à leur façon " leur force d'exister ".
À lire ou à relire " Jane Eyre" ou " Les Hauts de Hulevent".
Pour ma part, je ne connais pas les romans d'Anne,je vais donc me procurer "Agnès Grey " et " la recluse de Wildfell Hall".
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J'ai été complètement sous le charme de l'Angleterre Victorienne, de ses Landes grises, pluvieuses, venteuses, indomptées; de leur côté intrigant et mystérieux. Un lieu austère, inhospitalier de prime abord qui ne dévoile sa beauté qu'à ceux qui le méritent. Les soeurs Brontë étaient sans conteste de ceux là. On comprend mieux leur oeuvre à la lumière de l'environnement dans lequel elles ont grandit. On découvre des femmes loin de ce qu'on nous avait présenté jusqu'alors. L'auteur nous les décrit joyeuses et déterminées, parfois perdues, mélancoliques, bref vivantes. On découvre surtout une famille soudée et aimante, des enfants entourés qui vont avoir une enfance compliquée, mais pleine d'amour. Cette famille fait front et tient bon face aux épreuves de la vie qui ne les épargne pas: deuil, maladie, et un contexte économique et politique compliqué, qui est celui de l'Angleterre Victorienne du XIXème siècle. Une époque où la maladie guette tapie dans l'ombre, favorisée par des problèmes sanitaires importants. Élevés à la dure beaucoup d'enfants périssent. La famille Brontë ne fera pas exception.
Même si être enfants de pasteur les amènent à vivre plus ou moins en reclus, ils s'intéressent au monde qui les entoure. Ils développent très jeunes une conscience de la société dans laquelle ils vivent. Les problèmes politiques ne leur échappent pas. C'est d'ailleurs une grande préoccupation de leur père: comment éduquer ses enfants malgré son manque d'argent et surtout ses filles. A l'époque être femme et pauvre est une double peine et leur père en est conscient. J'ai été touchée par le combat de cet homme pour permettre à ses enfants d'accéder à la connaissance, au savoir. On sent une telle soif d'apprendre chez les soeurs Brontë, sans oublier cette imagination débordante, qui à bien des égards, a été salvatrice pour la fratrie. L'imagination et l'amour des livres et de l'écriture sont les fondations de leur famille. Pour autant il y a peu de perspectives d'avenir pour la gente féminine. Il fallait sans conteste une grande force de caractère pour accomplir ce qu'elles ont accompli en tant que femmes. Leur détermination est mise en exergue par la description qui nous est faite du frère Brontë, une personnalité qui apparaît bien fade par rapport à ses soeurs. C'est certainement le plus faible de la fratrie et celui qui a le moins bien réussi, alors même que son père à tout fait pour lui assurer un avenir. En tant qu'homme il a été privilégié en matière d'éducation, pour autant cela ne lui a pas permis de se réaliser. Il lui manquait la détermination qui animait ses soeurs. Sans cette détermination, jamais elles n'auraient réussi à faire reconnaître leur talent d'écrivain. Pourtant on voit mal comment il aurait pu en être autrement. L'écriture semble s'imposer à elles tout au long de leurs vies comme une évidence. Ce n'est pas un choix mais un besoin vital.

Laura EL MAKKI nous dresse un portrait complet de ces femmes, hors norme pour leur époque. Une plume sincère et sans fioriture dont certains regretteront peut être le style un peu froid, distant, mais qui je trouve, se prête très bien au documentaire et à l'objectivité necessaire à ce genre d'écrits.
C'est une belle biographie qui a le mérite de s'attacher autant au talent d'écrivain des soeurs Brontë qu'à leurs vies de femme.
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Du fond de leur Yorkshire victorien jusqu'à notre contemporanéité, les trois soeurs Brontë continuent de passionner et fasciner lecteurs et chercheurs du monde entier. Elles ont atteint par leurs oeuvres insurclassables une immortalité littéraire que peu d'auteurs ont la chance - ou le potentiel - de connaître.

L'aura El Makki, biographe entre autres de Thoreau, leur rend ici un vibrant hommage.  Si une couverture ne fait certes pas le livre, je tiens à remarquer l'esthétisme raffiné et symbolique de celle-ci. Sobre avec ses trois tulipes roses représentant chacune des soeurs, à égalité là où Anne la cadette souffre souvent d'une méconnaissance voire d'un rabaissement par rapport à ses aînées. C'est d'ailleurs un préjugé que Laura El Makki s'attache à gommer dans son bel essai. Elle montre que l'oeuvre d'Anne n'a pas à souffrir d'infériorité. Pas plus que son existence qui paraît souvent si effacée devant Emily et surtout Charlotte.

Autre point important qu'elle soulève : la force de vie qui guide ces trois femmes en dépit des épreuves, deuils et maladies. le sous-titre de l'ouvrage, "La force d'exister", souligne bien ce fait et se retrouve tout au long des chapitres, sources à l'appui. Leur existence n'a certes pas été un chemin de roses. Pourtant, les soeurs Brontë ont su surmonter et même transcender leurs peines grâce à l'écriture. Cet acte apparaît pour elles aussi nécessaire que le boire et le manger.

Laura El Makki combine aux connaissances liées à son sujet une qualité d'écriture et de réflexion indéniable. Sa biographie se lit - se dévore - comme un roman passionnant, s'efforcant de ranimer sous nos yeux trois jeunes femmes si tôt disparues mais si géniales. Sans oublier le père, Patrick, figure tutélaire attaché à sa famille, aux arts et à la culture, à ses devoirs de pasteur dans un Yorkshire en proie aux velléités de soulèvements contre l'industrialisation qui met tant d'ouvriers au chômage. Et Branwell bien sûr, le frère maudit, arrogant, sûr de son génie mais attendant qu'il tombe du ciel.

Ce livre ravira les lecteurs des soeurs Brontë. Et me donne grande envie de replonger encore et encore dans Les Hauts de Hurlevent, relire Agnès Grey ou La Recluse de Wildfell Hall et découvrir Shirley et Villette. Il y a tant à (re)trouver chez ces plumes magistrales de Haworth!
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Depuis que j'ai découvert les écrits de la famille Brontë, cela évoque pour moi un univers très gothique avec vieilles et grandes demeures, fantômes errant dans les couloirs et personnages borderline.
En lisant cette biographie fort bien documentée, je me suis rendue compte qu'il y avait aussi une fratrie heureuse et soudée malgré les mauvais coups de la vie. Félicitations aussi au père de famille qui a su encourager et non contraindre (comme c'était souvent le cas à l'époque surtout pour les filles) ces élans de créativité.
Par contre, j'ai trouvé l'écriture très froide malgré le coté romancé de cette biographie. J'ai souvent eu l'impression que l'auteure regardait d'en haut cette famille au lieu d'aller s'assoir avec. C'est bien dommage.
Bref, une biographie complète et travaillée, mais qui reste quand même à ne conseiller qu'aux fans des Brontë.

Pioche d'octobre 2020 choisie par Ptitmousse
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Charlotte, Emily, Anne...
2 ans d'écart entre elles, et une bibliographie qui se démarque dans une société littéraire anglaise où les femmes tiennent alors peu de place.

Elles sont longtemps restées, dans la connaissance commune des soeurs Brontë, l'image d'austères parangons de vertu, filles de pasteur froid et rigoriste, petites souris grises et industrieuses dans un presbytère glacial du Yorkshire.

Laura El Makki nous fait découvrir d'autres femmes, toute une tribu élargie aux parents, aînées, frère, dans un combat déterminé pour la vie. Une famille aimante, des parents attentifs, un cercle domestique portant haut les valeurs d'amour et d'éducation.
On les découvre joyeuses, aimant la vie au grand air, curieuses de tout, avides de s'instruire, constituant en vase clos une pépinière d'idées et de créativité.
Pourtant tant d'épreuves, tant de pertes, tant de combats personnels pour exister, jusqu'à l'ultime défaite devant la maladie, bien trop précoce.

Au-delà de l'émergence de leur talent littéraire, c'est une reconstitution argumentée de la situation économique et sanitaire de l'Angleterre du 19e, l'immersion dans le quotidien d'une classe sociale confrontée à l'insoluble, quand il faut associer manque de finances et éducation des filles.

Ce conteste éclaire ainsi les oeuvres littéraires, nourries de l'expérience et des drames vécus. le plus touchante est sans doute de découvrir une famille soudée, attentive à l'autre dans le cercle intime, participant à l'émulation créative pour en faire immerger le meilleur.
Plus insolite de découvrir la vie dissolue d'un frère sans envergure, au tempérament faible. Et surprenant aussi d'apprendre que Charlotte, seule survivante de la fratrie, a pu être le conservateur sélectif de l'oeuvre de ses deux soeurs.

S'appuyant sur une solide documentation, Laura El Makki sait rendre vivante et fort attachante cette triple biographie, qui se lit comme un roman.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
"Lorsque, lassée du long souci du jour
Et ballottée de peine en peine,
Je suis perdue, prête à désespérer,
Ta bonne voix de nouveau me rappelle.
O ma fidèle amie, comment serais-je seule
Tant que tu peux parler sur pareil ton ?

Le monde du dehors est si vide d'espoir
Que m'est deux fois précieux le monde du dedans,
Ce tien monde où jamais ne règnent ruse et haine
Non plus que doute et froid soupçon ;
Où toi et moi, d'accord avec la Liberté,
Exerçons souveraineté indiscutée."
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Derrière chaque fenêtre, le cimetière d'abord, l'horizon ensuite. Ne pas chercher plus loin : elles avaient vécu, pensé, rêvé et écrit au seuil de la mort. (...) Jamais, pourtant, ces soeurs ne se sont coupées du réel pour se cloîtrer dans la fiction - bien qu'elles aient pu être tentées de le faire. Cet élan vers les lettres était un moyen de supporter le monde, pas de s'en extraire.
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Elles sont mortes à l'âge où tout commence, où tout devrait commencer. Pourtant, d'un temps si court, elles ont su faire bon usage. Elles ont fait ce qui leur paraissait le plus nécessaire pour vivre. Pour s'emparer de la puissance - de le joie -, elles ont préféré le cercle primitif à la dispersion du monde. Leur talent, leur trouvaille fondamentale, n'a pas tant été d'écrire que de le faire ensemble. Contre le souci et le malheur, elles ont regardé les épreuves comme des chapitres et transformé les chocs en mots. Elles ont créé, quand d'autres auraient voulu mourir. Pour cela, elles ne sont pas des exemples à suivre mais des lueurs à guetter - des occasions de lumière.
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On peut chercher longtemps et se perdre dans les profondeurs. Ou suivre le pas de ces femmes, faire un pacte avec l'imagination et vivre avec les livres. Eux seuls, après tout, rendent la vie "impérissable " -" à jamais indestructible".
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Je suis convaincue qu'elles souriaient, les soeurs Brontë, qu'elles aimaient la vie. Il est bien inutile de les imaginer heureuses, mais il est fondamental de croire qu'elles ont pu connaître la joie, telle que Spinoza l'envisageait: celle, sublime et rare, qui découle de la capacité de chacun à《persévérer dans son être》, jour après jour. La joie, c'est la joie de faire,《la puissance d'agir》qui donne sens à l'existence.
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Videos de Laura El Makki (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laura El Makki
Laura El Makki vous parle de son premier roman "Combien de lunes", sorti fin août pour notre rentrée littéraire.
Une plongée dans un univers onirique envoûtant...
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