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François Turner (Éditeur scientifique)
EAN : 9782743302528
426 pages
Imprimerie nationale (05/05/1998)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Les sonnets
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lorca disait qu'on ne lisait pas Gongora, qu'il fallait l'étudier. Ce mot de 1927 a présidé à une floraison d'éditions critiques soigneusement faites, annotées, avec autant de science du détail et d'amour de la chose bien faite, que l'art de Gongora lui-même. Aussi, le lecteur qui a pris l'habitude d'aborder ce poète avec Biruté Ciplijauskaité, éditrice et commentatrice des Sonnets en édition espagnole, ou encore avec Robert Jammes, qui édita, commenta et expliqua les Solitudes, certains sonnets et bien d'autres poèmes, en espagnol et en français, - le lecteur habitué à pareils savants est un peu surpris quand il ouvre cette édition bilingue des Sonnets, présentés et traduits de l'espagnol par François Turner, en 1998, aux éditions de l'Imprimerie Nationale. le préfacier, au lieu de préfacer, fait le malin et gongorise en prose, se donne des airs profonds en multipliant les italiques, mais surtout rebat les sonnets à sa guise comme un jeu de cartes, leur impose un classement thématique nulle part annoncé ni justifié, sans tenir compte ni de la chronologie, ni de vulgarités utiles comme une table des matières détaillée, une liste générale des premiers vers, des renvois précis aux textes dans un index complet des noms propres, bref, tout ce qui pourrait aider le lecteur à s'y retrouver.

Malgré ces réserves, c'est un livre indispensable à qui n'a pas assez d'espagnol pour apprécier les éditions unilingues. Il nous faut absolument cette traduction, avec son parti-pris de littéralité, pour nous repérer dans les poèmes de Gongora, qui sait rendre sublimes même les plus fades compliments de courtisan. Mais on ne peut se limiter à cet ouvrage de François Turner, ni se passer du secours des commentaires et des éclaircissements dont se chargent les autres, en langue française (Jammes) ou espagnole : sans eux, cette poésie savante reste inaccessible, quelle que soit la langue maternelle. Et après le détour de la lecture des notes, de la traduction, de la relecture du texte, on voit enfin la splendeur du texte. Ce plaisir se mérite.

On pourra comparer les traductions françaises dans la page des citations.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
SUR LE SOLEIL, MA NYMPHE

A la tramontane du soleil, ma nymphe,
des fleurs qui dépouillent le vert uni,
combien la belle main a coupé , combien
le pied blanc a poussé.

Le vent qui a soufflé
l'or fin avec une galante erreur l'a agité,
quelle feuille verte d'un peuplier luxuriant
remue à l'aube rouge du jour;

mais après avoir ceint ses belles tempes
des divers restes de sa jupe -terme
donné à l'or et à la

neige-, je jurerai qu'elle portait sa guirlande plus
avec être de fleurs, l'autre étant d'étoiles,
que celle qui illustre le ciel en neuf lumières.
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Inscription pour le sépulcre de Dominico Greco.

(Version Turner, p. 151)
... Ci-gît le Grec. Hérita la Nature
l'art ; l'Art l'étude ; Iris les couleurs ;
Phébus l'éclat, si non ombres Morphée -
que telle urne, malgré sa dureté,
boive les larmes, tout parfum que sue
l'écorce funéraire à l'arbre de Sabée.

(Version Jammes p. 268)
Ci-gît le Grec. Nature a hérité
l'art, et l'Art l'étude, Iris les couleurs,
les lumières Phébus, sinon Morphée les ombres.
Que si la grande urne, bien que dure, boive
les larmes et tous les parfums qu'exsude
funèbre écorce d'arbre de Saba.

(Original, 1614)
Yace el Griego. Heredo naturaleza
arte, y el arte estudio, Iris colores,
Febo luces, si no sombras Morfeo.
Tanta urna, a pesar de su dureza,
làgrimas beba, y cuantos suda olores
corteza funeral de àrbol sabeo.
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Caressent la mer d'autres vents,
car, en son temps (serré le temple de Janus,
couronnée la paix) les hommes verront
se multiplier les empires, naître des mondes.
Traduction de François Turner, p. 241.

Version de Robert Jammes, p. 161 :
Que caressent la mer des vents propices :
l'heure venue (clos de Janus le temple,
et la Paix couronnée), les gens verront
des Empires surgir, naître des mondes.

Original :
Lisonjeen el mar vientos segundos,
que en su tiempo (cerrado el templo a Jano,
coronada la paz) verà la gente
malutiplicarse imperios, nacer mundos.
A la flotte dans laquelle on crut que les marquis d'Ayamonte s'embarqueraient pour la Nouvelle-Espagne, 1606.
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Aux Dames
Belles Dames, si l’aveugle passion ne vous arme pas de dédain, ne vous arme pas de colère, qui de vous ne regarde avec bonté l’Andalou, qui lui refuse sa faveur ?
Lorsqu’il fait sa cour, qui donc prie plus humblement, adore avec plus de fidélité et soupire, plus idolâtre ? Qui, dans l’arène, jette les banderilles, tue les taureaux et gagne la course ?
Dans les fêtes, qui soutient le plus souvent les tendres regards de la salle, sinon les galants de l’Andalousie ?
C’est à eux que toujours les juges donnent dans les carrousels le prix de la grâce, dans les tournois celui du courage.

Traduction par Francis de Miomandre.
François Bernouard, 1921 (pp. 20-21).
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À la Maison de Plaisance

de don Antonio de Vénégas, évêque de Pampelune, et située dans un village appelé Burlada ( Bafouée).

Cette demeure, consacrée à Pomone (elle ne l’est pas au silence, car le cristal des eaux en s’écoulant le brise et le rossignol le célèbre en douces louanges),

Est l’agréable refuge où se promène la quiétude, et où le souci, congédié (je ne dis point bafoué) fuit les abords de ce village,

C’est là que le printemps offre ses fleurs au grand pasteur de peuples, dont la gloire illustre et l’Espagne et la maison des Vénégas.

Ô toi, passant, qui que tu sois, d’où que tu viennes, paye en admiration ce que le verger t’offre de fruits et le jardin de parfums.
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Video de Luis de Góngora y Argote (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luis de Góngora y Argote
Luis de GÓNGORA y ARGOTE – Une Vie, une Œuvre : le triomphe du baroque (France Culture, 1986) Émission "Une Vie, une Œuvre », par Hubert Juin, diffusée le 27 mars 1986 sur France Culture. Invités : Philippe Sollers, Philippe Jacottet, Bernard Sesé, Severo Sarduy, Claude Esteban, Gregorio Manzur.
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