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EAN : 9782207260142
320 pages
Denoël (13/03/2008)
3.4/5   44 notes
Résumé :

Autour de la cité de Samarante sur laquelle veillent six tours mystérieuses, s'étend l'aliène, une étendue sauvage, aride, inhospitalière. C'est par là que la guerre viendra il n'y a pas d'autre accès. Au cœur de la ville vivent Cinabre, une préfigurée aux pouvoirs effrayants, bientôt poursuivie par les tueurs de Endocène, et Triple A, qui rêve d'escalader les tours. C'est vers eux, sans le savoir, que se dirige Oshagan, le grand guerrier, porteur de la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un bon roman cyberpunk à la saveur très particulière car c'est à ce titre un univers assez spécifique et original , tout en étant absolument conforme aux canons assez typés qui structurent habituellement l'identité du genre cyberpunk .

Il y a ici comme une saveur particulière car si c'est incontestablement du cyberpunk l'environnement est absolument considérablement atypique.
Il y a des ordres qui sont des communautés professionnelles qui ont leur objectifs , leurs compétences et leurs moyens politiques .
Il y a une plèbe au sens antique plus qu'un prolétariat qui arpente les rues de Samarante , des grandes familles ( des maisons ) et les enfin les ressortissants d'une foule de statuts :
des humains , des artificiels et des drones et d'autres intelligences artificielles , des intelligences " mixtes " ( assez horrible cette espèce ! ) ...
Il y a également un réseau à l'aspect et au fonctionnement tout à fait particulier ( chaque mur ou cellule vivante en fait potentiellement partie ).

Les villes de ce monde sont comme des refuges ( des oasis ) dans un environnement planétaire périlleux et assez hostile .
Mais surtout dans ce texte le lecteur découvre un style très classique plein de réminiscences antiques .
Le style est superbe ... les mots sont bien choisis , cependant dans la première partie du récit les phrases sont très courtes et elles demandent un effort d'attention soutenu .
Le roman est rédigé à la troisième personne et il est ponctué de dialogues vraiment soignés , dépaysant et crédibles .

Dans ce roman , trois personnages s'acheminent , sur une autre planète et dans un lointain futur , vers leur destinée .
Ils sont : un membre exilé des grandes familles , une femme qui est une création du génie génétique et enfin , un jeune membre de la plèbe .

Sincèrement c'est une réussite si on a aimé des textes comme par exemple :
Câblé + , Plasma , le souffle du cyclone , de Wilson , on a de grandes chances de se plaire à Samarante .

C'est une ville immense qui fourmille de gens aux destinées menacées , où l'état de droit est loin d‘être une science exacte .
La menace d'armes redoutables surgies d'un lointain passé plane sur la ville .
C'est une cité qui est globalement menacée de l'intérieur comme par les peuples qui vivent en dehors des murailles .

Un contexte cyberpunk très attractif , mais très loin des contextes habituels de libéralisme économique extrême dans lesquelles ce sous-genre de la science-fiction évolue habituellement .
Ici on est bien dans une société très post-humaine qui se délite mais le cadre est très classique ( légèrement historicisant ) et finalement on est loin du post-libéralisme délétère et habituel .

L'univers est infiniment soigné et il y a un lexique qui est utile et passionnant et qu'il faut lire avant le reste du roman , à mon humble avis .
Je ferais néanmoins un reproche à l'éditeur : les termes disponibles dans le lexique ne sont pas signalés dans le texte par des astérisques et c'est très regrettable .....
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Bref : Un bon ( et beau ) roman cyberpunk orignal pour les amateurs .
( avec une suite )
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Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu un roman de SF pur et dur français de cette qualité entre les mains (hormis les auteurs connus qui n'ont plus rien à prouver).

Trois personnages principaux qui n'ont rien en commun, sauf peut être un quatrième personnage : la ville de Saramante, nous guident à travers les méandres de cette ville.

De nombreux sujets sont traités par l'auteur : la vie, la mort, la vengeance, la technologie, les guerres. Et du côté humain la quête perpétuelle de la vie éternelle, sans compter sur la volonté de l'homme d'obtenir pouvoir et puissance à n'importe quel prix. Mais si tous ces thèmes sont très classiques c'est la façon de les amener qui donne le ton original à ce roman.
Les personnages sont très travaillés ainsi que tout l'univers qui les entoure. Au début de la lecture on peut se trouver décontenancé par la richesse et l'étrangeté de cet univers.

Quant à la qualité d'écriture, elle est riche et soutenue elle aussi. le rythme que l'auteur impose donne un intérêt considérable à l'histoire.. et l'on se demande ou l'auteur veut nous amener.

Je suis donc conquise par ce livre d'autant que c'est un premier roman pour l'auteur.. et cerise sur le gateau : il y a une suite !
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Voila ce qu'aurait écrit Robert E. Howard dans un épisode de Conan : "La route partait vers l'est vers Léonitra", voici ce qu'écrit Merjagnan : "Quant à la route, elle n'a pas l'audace d'affronter le massif. Elle préfère bifurquer vers le sud, à moins d'un lancer de galet des murailles. Elle sillonne plus loin entre deux montagnes qui se tournent le dos. Après avoir fait ses adieux à la vallée de Samarante, elle vadrouille le long d'une faille sinueuse, celle qu'on appelle la Méandre. Là, elle passe quatre à cinq jours de marche à ruser avec un précipice haut de neuf mille mètres avant de se lasser et de couper brusquement en ligne droite à travers le désert. C'est seulement au terme d'un périple de huit cent kilomètres qu'elle atteint Léonitra".
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
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Samarante, la ville des âges, s'enorgueillit de 6 tours dont les sommets lointains savent défier la pesanteur du regard. Oshagan, un guerrier mû par une vengeance inextinguible revient de l'aliène et d'une vie de nomadisme vers la Cité qui a vu sa famille périr il y a dix ans de cela. Muni d'une arme redoutable, qui peut commander 9 fois aux éléments, il veut anéantir l'être qui l'a privé de ceux qu'il aimait. Cinabre, quant à elle, est une préfigurée, qui possède des facultés d'empathe exceptionnelles. Les hordes de l'Endocène se sont lancées à ses trousses : ses dons pourraient être bien utiles à ces dissidents. Quant à Triple A, il n'a qu'un rêve en tête : escalader les tours de Samarante. Sans le savoir, les 3 personnages vont se retrouver. Et quand trembleront les tours de Samarante, l'ennemi sera aux portes de la Cité…

« Les tours de Samarante » constituent un chef d'oeuvre de créativité. L'oeuvre de Norbert Merjagnan m'a transportée dans un espace-temps décalés, et en même temps, j'ai pu vibrer, au plus près des personnages tant ils me sont devenus familiers, au fur et à mesure de ma lecture.
L'imaginaire qu'a su créer l'auteur est porté par la puissance de son style. Pour autant, la lecture est exigeante, tant les propos peuvent parfois sembler abstraits. Les passages un peu trop cyberpunk, dans lesquels les définitions et détails techniques sont poussés à l'extrême, m'ont un peu lassée… Mais bien souvent, il ressort de l'écriture de Norbert Merjagnan une célébration de l'imaginaire, une poésie des mondes lointains, comme un art de faire se rencontrer deux mots qui jusqu'ici ne s'étaient jamais rencontrés (dixit un certain Pascal Garnier).
Les scènes d'action sont à mon sens les plus réussies sur le plan stylistique : les mots savent rendre et magnifier les émotions de l'instant décrit, à l'image de l'escalade d'une tour, la sixième, que projette Triple A à la fin de son périple, quand son corps de chair peut enfin véhiculer son rêve :
« le ponton résonne des pas que le gamin laisse sur l'acier en détalant. Il file sur son rêve vers l'ombre de la tour, la sixième, dont rien ne le sépare désormais qu'une simple distance. Et bien qu'il coure, Triple A lève encore la tête, cherchant un sommet qui fuit au ciel les pesanteurs du regard. » (p. 292)
Même si le sens échappe souvent au lecteur (notamment la fin), la magie de l'écriture opère, offrant une échappée vers un ailleurs que les mots savent si bien créer…
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En Résumé : Je ressors de ma lecture avec un sentiment plutôt mitigé concernant cette lecture. La première chose qui marque pourtant le lecteur c'est la plume de l'auteur qui, certes, offre quelques erreurs de premier roman, mais s'avère franchement dense, soignée et très belle offrant ainsi au lecteur des images travaillées et vives. C'est le gros point fort du roman. Concernant l'univers, il ne révolutionne pas le genre offrant un univers que je qualifierai de post-apo avec une légère touche de cyberpunk, offrant ainsi de nombreux aspects intéressants que ce soit sur la technologie, la ville comme la politique. Peut-être même d'ailleurs un peu trop, ce qui donne une légère impression bordélique dans les idées qu'il développe pour ce monde. Les personnages je suis plutôt circonspect, j'ai bien accroché à Cinabre, un peu moins à Triple A qui m'a paru un peu en retrait de l'intrigue et pas vraiment à Oshagan qui tombe dans la caricature du héros invincible. Les personnages secondaires sont efficaces, même si j'aurai aimé que certains soient plus travaillés. Mais le point principal qui m'a dérangé c'est l'intrigue en elle-même qui m'a paru trop convenue, et reposant trop sur des deus ex machina et des coïncidences un peu trop facile. Se soulève alors la question de savoir ce qu'on cherche dans un roman forme, ou fond, moi j'ai besoin d'un minimum des deux. Je lirai un jour la suite car l'ensemble possède un beau potentiel rien que par le style proposé, même si je n'en ferai pas obligatoirement une priorité.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
-Putain, l'interrompt Raks, ça m'rappelle les histoires d'mon grand-père sur la onzième hebdomade. Le vieux en parlait comme s'il les avait faites, ces guerres. (...) J'imagine pas comme ça a dû être pour qu'le souvenir se plante comme ça, aussi vif, dans la tête de gens qui les ont pas vécues. Sans parler de ceux qu'étaient même pas nés. Mais ils en causaient comme si c'est la guerre qui était vivante
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La Faille est une gorge naturelle en pleine ville. En taille, c’est le plus important des quartiers de Samarante, plus grand que la Corne, Kometicon, les Loges, Six-Tours ou Contrefort. Mais ça ne compte pas. La réalité, c’est que la cité ne descend pas jusque-là, au fond de cette cuvette géologique bourrée de cartons, de cris et de tiques. En bas, les gens de la Faille. En haut, ceux de Samarante. Trois cents mètres de dénivelé social.
La rue qui sort de la Faille est étroite et raide. Elle s’agrippe à des reliefs coupés aux ciseaux dans une paroi de schiste gris. Triple A enjambe les dalles, les yeux cramponnés aux milliers de petits trous de la pierre malade, rongée par des siècles de soleil. En une heure de marche, il ne croise qu’un chat roux pouilleux et balafré qui l’observe, goguenard, vautré à l’ombre de trois pierres qui pourraient être un mur.
La rue ne sert plus à personne. D’énormes ascenseurs sillonnent la paroi et le trajet ne coûte pas une cope. On monte dedans et on poireaute, accaparé par des tonnes d’holos déments. Un cadeau de l’Inc, la marque du Commerce. Il y a des jours où les cabines d’ascenseur se couvrent des lèvres pourpres de Jasmine, la plus drôle et la plus radicale des Parleuses. Par séquence de vingt secondes. Il est arrivé à Triple A d’enchaîner les allers-retours uniquement pour avoir une chance de l’entendre. Il y a JJ’Orus, aussi, bien sûr. D’après les clients de l’épicier, JJ’Orus ne parle pas pour les gens, mais direct aux dieux. Comme une antenne. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas une nana qui ne connaisse pas ses messages par cœur. Et elles répètent tout, les mots, les intonations, le souffle, les blancs. Pour TripleA, JJ’Orus, c’est juste fort, comme un coup de poing dans l’épaule tandis que Jasmine, ce serait plutôt se faire tordre les couilles par surprise. Les filles ne sont pas équipées pour sentir la différence.
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" Pas étonnant que tu me colle si bien , lui dit-elle , nous sommes faites pareil toutes les deux , toi en tissu moi en chair . Au boulot , ma belle ! Quel nom vais-je t'offrir ? Méandre , comme la coulée sinueuse dont les eaux se cachent du soleil ? Non , averse de Méandre , parce que tu es somptueuse et rare comme une pluie "
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En quittant la caverne, les hommes se tassent. Ce n’est pas tant la consigne mais l’air vif qui leur coupe le souffle. Ils avancent en file indienne, prenant garde de ne pas glisser. La nuit a déposé un film de glace sur le sol, lustrant les reliefs escarpés qui se perdent dans la brume du ravin. Tous les cinq cents mètres, Krisnov marque un arrêt, scrutant les aspérités à la recherche du moindre signe. Il ne craint pas les guerriers H’Fzull qui ont été repérés par un de ses éclaireurs, hier, à plusieurs vallées de là. Mais comment savoir si l’ennemi n’a pas dressé un piège, disséminé des drones autour du camp ? Il se prend à espérer. Le peloton est trop faiblement équipé pour affronter des machines de guerre. Il serait alors dans l’obligation de donner un ordre de repli, d’abandonner cette mission pourrie qu’un offisup a concoctée dans les bureaux bleutés de Krus, la cité-forteresse. Mais malgré l’attention redoublée du commandant, la montagne déploie à chaque arrêt une virginité impeccable. À la dernière halte, Krisnov réunit ses officiers, précise une nouvelle fois ses objectifs. Il faudra faire vite, être efficace, tout de suite, au moins que ça ne dure pas, qu’ils crèvent tous en moins d’un quart d’heure. C’est faisable. Il lance l’assaut d’un simple geste. En bon ordre, ses hommes disparaissent derrière les rochers.
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Cinabre rend en riant son clin d’œil à l’image, reconnaissant le signal que l’organisateur transmet clandestinement aux convives des Salons de nuit. Il ne reste plus, maintenant, qu’à ouvrir le paquet crypté pour en sortir l’adresse. Frissonnant d’impatience, Cinabre fait glisser sur la toile du parchemin un bijou en forme de croissant de lune, serti de diamants de synthèse : son codeur personnel. Une vraie petite boîte à malice ! Elle porte avec douceur le bijou à ses lèvres. Celui-ci prend au contact de la peau une marque du biogène. Il en extrait un nombre aléatoire d’intervalles codants qu’il réassemble aussitôt en une tige virale. Une clé : PM2I3, Parfait-Maléfice-pour-Main-Indélicate version 3. C’est le genre de sur-mesure artisanal qu’elle bricolait l’année de son éveil dans le laboratoire minuscule où elle menait alors des études de biogénie.
Le bijou codeur, inerte pendant quelques instants, émet un bref scintillement. PM2I3 a reconnu Cinabre, ou quelque chose comme Cinabre, enrichissant la mémoire qu’il conserve de la jeune femme de quelques mutations bénignes. Pour PM2I3, Cinabre vient de passer à sa huit cent quarante-septième version.
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Vidéo de Norbert Merjagnan
Alors que la saison 6 de Black Mirror est sortie il y a quelques jours sur Netflix, le Meilleur des mondes s'intéresse à cette oeuvre dystopique majeure. Depuis sa création en 2011, que nous a dit cette série sur notre rapport au numérique et aux nouvelles technologiques ? Que donnerait un Black Mirror écrit par un jeune auteur ? La vision effrayante des nouvelles technologies est-elle l'apanage des plus anciens ? Et quelles perceptions les jeunes ont-ils de la série entre l'objet de divertissement et la volonté de sensibilisation ?
Pour répondre à ces questions, François Saltiel reçoit : Vincenzo Susca, enseignant-chercheur en sociologie à l'université Paul Valery de Montpellier Norine Raja, journaliste culture pour Vanity Fair Norbert Merjagnan, auteur et scénariste de science-fiction
"Le Meilleur des mondes", c'est notre émission hebdo sur le numérique et sa place dans la société, à l'antenne tous les vendredis de 21h à 22h, et désormais en version augmentée sur Twitch ! On vous attend sur la chaîne de 20h30 à 23h pour poser vos questions, discuter avec l'équipe et partager vos idées en direct. Suivez-nous !
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