Je vous parle d'un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître. Oui, je commence par une allusion musicale, mais elles sont nombreuses dans ce roman, alors je n'allais pas me priver !
Nous suivons trois amies, qui ont la chance d'être lycéennes - je ne peux pas m'empêcher de le dire, parce que beaucoup de jeunes filles de leur âge, à la même période, étaient ouvrières, secrétaires, jeunes filles au pair. Elles ont des parents qui sont soucieux de leur scolarité, de leur avenir, et qui ont aussi les moyens que leurs filles poursuivent leurs études. Elles se connaissent depuis toujours, elles connaissent leurs parcours - Jeanne, la mère de Christine, veille discrètement sur Lélia, dont la mère, qui était son amie, est morte. Depuis, une belle-mère est entrée dans la famille, parce que leur père a le droit d'aimer à nouveau, et parce qu'un homme a besoin d'une femme pour élever ses enfants (ce n'était pas l'époque des papas poules, des nouveaux pères, encore moins des familles monoparentales). Pour Marie, c'est plus compliqué. Elle est, comme l'on disait à l'époque, une pied-noire, elle a vécu tout ce qu'ils ont vécu à cette époque. Sa mère a des idées très précises sur ce qu'une jeune fille doit faire ou ne pas faire, et elle entend bien faire respecter ses principes à sa fille.
L'événement qui change tout est l'arrivée de la mixité dans le lycée où sont inscrites les trois jeunes filles. de nos jours, la mixité nous semble naturelle. Ce n'était pas du tout le cas à l'époque. Comment se comporter envers les garçons quand on ne les a jamais cotoyé pendant sa scolarité, qu'on les a aussi un peu idéalisés, parfois ? Tout sauf facile. Surtout que ces garçons ne viennent pas d'apparaître comme par magie, ils ont un passé eux aussi, et un regard sur ce monde exclusivement féminin dans lequel ils arrivent. N'oublions pas non plus les soucis techniques, et intemporels : les toilettes !!!!! Anecdotique ? Pas tant que cela.
Mais je m'égare, je m'égare, revenons à ces trois adolescentes qui ont chacune leurs soucis et qui vont devoir faire avec. Elles se sentent aussi protégées par cette amitié qui les unit et qu'elles pensent inaltérables. Est-ce si simple ? Non, bien sûr.
J'ai aimé cette intrigue bien rythmée, qui alternent les scènes au lycée et les scènes en famille, je ne pensais pas lire le livre si rapidement, c'est à dire enchaîner les chapitres, avec ma chère Annunziata (mon chat) près de moi, et terminer presque tout naturellement ce livre. Alors je ne sais pas quand sortira le tome 2, mais je le lirai très certainement.
Commenter  J’apprécie         70
Malgré une couverture enfantine, ne vous y trompez pas, ce roman s'adresse bien à un public adolescent et il serait dommage de passer à côté de ce récit qui se passe en 1965 à Paris. A travers son journal intime, Léila nous fait partager son quotidien dans un lycée parisien. Un quotidien chamboulé car non seulement elle rentre en seconde avec ses copines Christine et Marie avec qui elle est amie depuis la maternelle et qui habitent toutes les trois la même rue mais en plus, petite révolution, le lycée devient mixte ! 14 garçons vont faire leur rentrée avec elles ! J'ai adoré être immergée dans les années 1960 avec la musique yéyé et cette envie de liberté qui touche les jeunes : ce besoin d'émancipation des filles loin des carcans religieux ou encore les difficultés des pieds noirs à trouver leur place. Les chapitres (extraits de chansons d'époque) sont courts et le mode de narration varié : confidences, scripts, extraits de revue... Bref on ne s'ennuie pas avec ces trois jeunes filles auxquelles on s'attache bien que leurs caractères soient plutôt classiques : une héroïne timide et romantique, son amie extravertie et dynamique et une autre qui subit une éducation rigide et violente. A travers les premiers émois, l'auteure nous dépeint l'Histoire de la France des années 1960 de manière quasi documentaire. Ainsi, nous en apprenons beaucoup sur cette société en plein changement. #LestroisfillesdelaruedesMaraîchersTome1 #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie         20
Je ne suis pas coincée par les livres, ils me libèrent. Ils m'ouvrent des fenêtres sur des vies qui ne sont pas la mienne et que j'ai le droit d'emprunter.
Sylvaine Jaoui, autrice de la série "Ma vie selon moi", a répondu aux questions de ses lecteurs ! Alors, plutôt maison bleue ou maison rose ? Sylvaine vous dit tout !
Pour découvrir Ma vie selon moi - Berlin nous appartient : http://www.rageot.fr/livre/ma-vie-selon-moi-berlin-nous-appartient-9782700259322
Pour découvrir Ma vie selon moi - Barcelone mi amor : http://www.rageot.fr/livre/ma-vie-selon-moi-barcelone-mi-amor-9782700256222