AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782849754894
96 pages
Fage éditions (04/01/2018)
5/5   2 notes
Résumé :
La jeune journaliste et artiste Zehra Dogan est condamnée à 2 ans et 9 mois de prison pour un dessin. Combattante de la cause des femmes, elle est une de ces figures qui symbolisent bien des luttes. Ce livre, pied de nez de Zehra du fond de sa prison à ceux qui veulent briser ce qu'elle est, réunit ses œuvres évadées de Turquie et son journal de bord. Il est un point d'étape dans sa résistance politique et culturelle et à seulement 28 ans, avec les yeux grands ouve... >Voir plus
Que lire après Les yeux grands ouverts : Journal d'une condamnationVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je lirais ce livre dès sa sortie ne serait-ce qu'en raison du fait que Zehra Dogan est incarcérée pour la seconde fois pour délit d'opinion sur ordre du " très démocrate " Erdogan .
Journaliste rebelle à la dictature , Zehra Dogan , tout comme bien d'autres opposants refusant de courber servilement l'échine , se bat avec obstination et courage pour dénoncer l'inacceptable .
Le site Kedistan.fr donne régulièrement des nouvelles , non officielles , de ce qui se passe dans ce pays des lumières éteintes . Y sont donc montrés à voir le sort réservé aux contestataires de l'autorité d'Erdogan : Asli Erdogan par exemple .
Nos gouvernements sont bien silencieux sur ces faits troublants et rien ne sert de vouloir les rappeler à leurs obligations morales , ils en sont dépourvus quand ça les arrangent .
A ceux qui auraient lu " Midnight express " il est inutile d'expliquer que les prisons turques n'ont jamais été comparables à des camps de vacances et que les droits des détenus peuvent varier de moins 10 à zéro . Que les autres se renseignent ou se portent volontaires pour y aller voir .
Grace au talents de l'actuel pouvoir turc , l'inflation de la monnaie turque s’aggrave et la courbe des résultats économiques plonge . Vous pouvez aider en décidant de ne pas être touriste en ce beau pays , en vous abstenant de consommer tout abricot venant de Turquie ( ils sont loin d'être bio ) en boycottant l'électroménager Beko etc .... quand le peuple et le capitalisme turc en auront assez de se serrer la ceinture il donneront congé au dictateur !
Commenter  J’apprécie          116
Ce livre est le récit de plusieurs mois de clandestinité vécus par une jeune journaliste féministe kurde dans son propre pays la Turquie. Zehra Doğan, condamnée à 2 ans et 10 mois de prison, pour un dessin puis pour avoir publié la lettre et la photo d'une fillette kurde de 10 ans. Elle est incarcérée une première fois pendant 141 jours au cours desquels elle mobilise ses codétenues pour la fabrication toute artisanale d'un journal illustré des oeuvres de Zehra. Car cette jeune femme de 28 ans, outre ses études de journalisme, est une artiste talentueuse et reconnue.

Remise en liberté provisoire dans l'attente de son procès, elle ne se rend pas à la confirmation du verdict de sa condamnation et se cache de Mars à Juin 2017. Elle est arrêtée le 12 Juin alors qu'elle tente de visiter sa famille. Elle est depuis détenue à la prison de haute sécurité de Diyarbakir, ville dont elle est originaire, au sud-est de la Turquie, à une encablure des frontières irakienne et syrienne. Cette fois, aucune autorisation de dessiner ou de peindre ne lui est donnée.

Pendant les mois de clandestinité, elle peint et témoigne de la guerre que mène l'état au Kurdistan turc. Elle vit plusieurs mois dans la ville de Nusaybin alors sous couvre-feu permanent et assiste, impuissante, à la violence, aux massacres de familles et d'enfants, à la destruction des maisons par les chars turcs, sans qu'aucun écho n'arrive à nos oreilles occidentales, ou alors sous forme de vagues communiqués de lutte antiterroriste.

Le magazine KEDISTAN et son association mènent une campagne d'information formidable ainsi que de soutien aux journalistes emprisonnés. On peut, par exemple, adresser des livres aux bibliothèques des prisons, des cartes postales aux détenus (modèles écrits en turc sur le site). Grâce à la complicité d'une éditrice, les oeuvres de Zehra Doğan ont pu sortir de Turquie et circuler en Europe. La seconde partie du livre les présente. Elles se sont arrêtées en Janvier en Finistère, au Dourduff en mer, où j'ai pu aller visiter l'exposition. J'allais dire admirer, tant le talent de Zehra est grand et percutant, mais ce verbe renvoie à la beauté et il est indécent de penser que la guerre puisse en générer. Par contre, la guerre génère du courage et Zehra Doğan n'en manque pas.

Photos et liens sur le blog.
Lien : http://moustafette.canalblog..
Commenter  J’apprécie          81
" Les yeux grands ouverts, journal d'une condamnation / chronique d'une exposition, de Zehra Doğan, est un magnifique petit livre qui rassemble dessins et courts textes sur une période de quelques mois. (...) Jusqu'au 21 juillet 2016, le journal de bord relate le quotidien effroyable d'une guerre génocidaire qui ne dit pas son nom. (...) La plus grande partie du recueil est composée des dessins de Zehra, et on comprend que les yeux grands ouverts sont ceux de Ceylan Önkol, enfant tuée en 2009 par l'armée : « Comment pouvait-elle savoir qu'elle allait raconter au monde que tout ce qui se disait (ici) était des mensonges? » (...) "
Extrait de l'article publié dans le magazine Double Marge le 30 octobre 2019
Lien : https://doublemarge.com/les-..
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Oui, c'est dur pour moi d'être captive sur ma propre terre, mais dès que je suis entrée ici, je me suis retrouvée entourée par des femmes pleines de sagesse, des femmes qui étaient devenues des déesses. Quand j'ai vu l'étincelle qui brillait dans leurs yeux, j'ai compris que le plus important espace de lutte était celui-ci, pressé entre quatre murs. Lorsque j'ai compris que chacune des femmes avec qui je parlais portait dans son coeur une formidable histoire de lutte, j'ai pu puiser en elles de la force. p 29
Commenter  J’apprécie          272
Si vous dessinez ces terres, vous ne pouvez pas faire semblant de ne pas voir leurs couleurs pastels intenses. Il est impossible de ne pas ressentir, le jaune de la moutarde, le rouge des céramiques, les tons magiques du marron des terres de la Mésopotamie, le bleu des tatouages des femmes, le vert de l'espoir, le noir et le rouge du destin.
(...)
Chaque femme porte un poids lourd. La multitude des couleurs n'est pas synonyme de joie. Nous voyons beaucoup de couleurs dans les oeuvres de Frida Kahlo. Or Frida ne parle de bonheur dans aucune de ses oeuvres. Elle est au contraire la femme qui peint la souffrance.
p 42-43
Commenter  J’apprécie          40
C'est un peu de moi qui circule en liberté
Commenter  J’apprécie          40

Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

La Sphinx mystère (1) ... 🦙🦙

Cette Sphinx d'Argent parcourt le monde. Londres, Madrid, Lomé, Paris, New Delhi, ...❓..., Yaoundé !!

berlin
boston
lima
oslo

1 questions
66 lecteurs ont répondu
Thèmes : Devinettes et énigmes , jeux de langage , cache-cache , pérou , pseudo , baba yaga , sphinxCréer un quiz sur ce livre

{* *}