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EAN : 9782207142301
288 pages
Denoël (22/08/2019)
3.78/5   143 notes
Résumé :
Eté 1963, dans un village des Pouilles.
Primo, Mimmo et Damiano , trois garçons de douze ans, passent le temps comme ils le peuvent dans les ruelles monotones de leur quartier. La vie n'est pas simple, pour ces amis inséparables : le père de Primo est mort, celui de Mimmo est à l'asile, celui de Damiano interdit à sa femme de quitter la maison, par peur qu'elle ne le trompe. Et lorsqu'ils quittent leurs foyers, c'est pour se trouver confrontés à une bande d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 143 notes
Si certains romans sont porteurs d'émotions, " L'été meurt jeune " devrait vraiment occuper l'une des toutes premières places .
Un village des Pouilles accablé de la chaleur de l'été 1963 .Ils sont trois gamins à arpenter les ruelles désertées par une population terrée derrière des murs surchauffés . Primo , Mimmo et Damiano , des gosses de 12 ans , une petite bande de copains comme chaque village , chaque bourg des Pouilles et d'ailleurs , en compte au moins une , une bande qui apprend à résister aux assauts d'une autre bande d'ados plus vieux , plus matures plus " légitimes " ?..,Les coups ? On en prend ...Beaucoup ...On en rend ...Pas mal ...Et surtout , surtout , on fait bloc , on serre les dents , on tient les parents à l'écart, on apprend la vie dans une société pauvre , fière et conservatrice figée sous le joug du soleil , certes , mais aussi de la toute puissance familiale et ...religieuse .
Pourtant , c'est trop " simple ", ça , trop banal , trop stéréotypé...Dès les premières lignes , on subit une sorte d'oppression qui n'a rien à voir avec le climat , non , mais plutôt une impression de malaise qui déploie inexorablement " une sorte de nasse " autour du trio ...C'est certain , ces trois jeunes au milieu familial " chamboulé " par les aléas de la vie marchent vers une " mue " qui les verra abandonner le " cocon d'enfance " et les projeter , sans garde - fou , dans le monde cruel , violent , impitoyable de l'âge adulte .Comment s'assumer quand " le costume est trop large " ?
Ce roman mêle habilement images de grande dureté et éléments de tendresse incroyable dans lesquelles on voit parfois ressurgir des instants de notre " propre histoire " , une lettre qu'on traîne au fond de sa poche , des mains calines identifiables entre toutes en raison d'une odeur particulière...C'est beau et émouvant autant que tragique et cruel . " Madeleine de Proust ...." quand tu nous tiens...
Il y a aussi bien d'autres " choses " que ces reflets d'une société figée , dans ce roman dense bien que court , je vous l'assure.
La grande qualité de l'auteur , à mon avis , a été d' installer , dés le début , ce sentiment de drame larvé qui perdurera jusqu'au terme du récit, et quel terme , j'en suis encore " tout retourné après une lecture " en apnée" . Une écriture " ferme " , édulcorée ou plus " étale " en fonction ...On a parfois l'impression que le soleil ardent a desséché les phrases dans lesquelles sont les mots les plus forts ont " sauvé leur peau " . Très beau , poétique, envoûtant...
Je vous invite aussi à découvrir ces personnages sublimes prisonniers dans leur carcan . Chacun d'entre eux est fort bien décrit, juste ce qu'il faut en dissimulant une " face cachée " que seul le lecteur pourra - peut- être - effleurer .
Je me suis vraiment senti " impliqué " dans cette bande et , avec elle , j'ai " partagé " les émotions que Mirko Sabatino a fait naître. Une belle réussite, pour moi . Des livres comme celui - ci , j'en veux bien d'autres ....beaucoup d'autres ...
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Sous un soleil accablant de juillet, Primo, Mimmo et Damanio, traînent à longueur de journée dans les ruelles de leur petit village, au coeur des Pouilles. Leur vie n'est pas rose tous les jours. Le père de Primo est décédé d'un cancer, il y a 6 ans. Le jeune adolescent vit entouré de sa mère, sa grand-mère et sa soeur, Viola. Il est l'homme de la maison aujourd'hui et se sent responsable d'elles. Celui de Damanio fait des allers et retours incessants entre l'asile et la maison. Quant à celui de Mimmo, il regarde d'un oeil jaloux les hommes qui reluquent un peu trop longtemps sa femme. En cet été 63, la bande de Sabino Canosa n'a visiblement rien de mieux à faire que de harceler et maltraiter les trois amis. Après avoir reçu une raclée, ils se jurent qu'ils se vengeront. Rien de tel qu'une fiole d'eau bénite et trois gouttes de sang pour sceller à tout jamais leur indéfectible lien...

Primo, Mimmo et Damanio. Trois garçons, âgés de 12 ans, inséparables et unis. Unis à la vie à la mort et par un pacte qui stipule que si l'un d'entre eux ou de leur proche était victime d'une agression ou d'une humiliation, ils se vengeront ensemble. En ce début d'été caniculaire, ils ne se doutent pas encore que ce pacte signera la fin de leur jeunesse, de leur insouciance, de leur été qui perdra de ses couleurs. Un pacte qui les fera entrer dans le monde des adultes, un monde hostile et cruel. Primo, Mimmo et Damanio, trois garçons terriblement touchants, empreints d'humanité et immanquablement inoubliables. Mirko Sabatino nous offre une magnifique histoire d'amitié mais aussi de fraternité. La relation entre Primo et Viola, sa soeur, se révèle d'une tendresse infinie. Le cadre, un petit village paumé des Pouilles des années 60, est finement dépeint, qu'il s'agisse du patriarcat ou du poids de la religion. La plume lyrique et contenue sert à merveille ce récit qui, au fil des pages, s'assombrit.
Que d'émotions pour ce premier roman poignant et tragique...
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je viens de terminer "l'été meurt jeune" et je suis emplie d'émotions. Ce roman est gorgé de sensibilités. Pendant une grande partie du roman, on tend le dos car l'on sait qu'il va se passer un drame, mais lequel, ça on ne le sait pas. Lorsqu'il arrive, je n'ai pu m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux. L'événement en lui-même est bien sûr terrible mais la façon, toute en pudeur, dont est relaté ce fait m'a beaucoup touchée.
A travers l'amitié de 3 enfants et à travers le lien fort qui les unit, j'ai retrouvé un peu ce que j'avais ressenti à la lecture de "nous rêvions juste de liberté" mais aussi, par l'atmosphère, il y a quelque chose de "je n'ai pas peur" de Niccolo Ammaniti. Ces deux références, vous en conviendrez , est une preuve de qualité.
En plus, la relation entre Primo, et sa soeur Viola est d'une tendresse et d'une profondeur très touchantes. On ressent une palette entière d'émotions, d'amour. C'est beau, c'est fort et je n'ai pu être qu'imprégnée par cet amour fraternel sincère, frais , fort, attentionné et tout simplement vrai.
Oui, c'est un coup de coeur pour ce roman qui ne trouve pas aujourd'hui le succès qu'il mérite.
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Je ne trouve pas de mots assez forts pour qualifier l'émotion qui m'a étreinte à la lecture de ce premier roman bouleversant.


En Italie dans un village des Pouilles ,durant l'été 1963, le soleil brûlait la peau et engourdissait les os.
Les gens étaient enfermés chez eux à l'abri de la fournaise...

Les pieds dans leurs sandales couvertes de poussière ,Primo, le narrateur dont le père instituteur est mort du cancer, celui de Mimmo est à l'asile, le père de Damiano interdit à sa femme trop belle de quitter la maison empruntent des sentiers peu fréquentés.

Au coeur de ces après - midis brûlants, somnolents de chaleur les trois garçons de douze ans sont confrontés avec une bande qui s'amuse à les humilier et les rouer de coups .
Ils passent un pacte de sang qui les unira pour le meilleur et pour le pire, déjà meurtris par la vie ....
Leur existence basculera, la tension qui monte signera la fin de l'innocence .
Le lecteur ressent cette menace malgré la beauté des images ....

J'ai tout aimé dans ce roman : l'odeur de javel de la grand- mére de Primo, le goût des involtini, les sourires , le clin d'oeil à Mastroianni , la chaleur torride , les ruelles du village écrasées de chaleur, les mères appelant leurs enfants d'une voix tranquille et traînante, les vieilles qui restaient assises sur une chaise, devant chez elles , la relation de confiance , la tendresse touchante, profonde , discrète, qui unit Primo et sa soeur Viola, jeune fille, libre, lumineuse, la beauté des femmes ,la violence des hommes, l'amour fraternel , frais, vrai, chaleureux et attentionné entre Primo et Viola , les corps marqués par la douleur et les bagarres, l'incroyable force et la solidarité vraie entre Primo, Mimmo, Damiano ...inséparables ....

Les pulsions humaines universelles de sexe, de violence aveugle et destructrice , d'innocence bafouée rompront à jamais ,le bel équilibre, la force et la puissance de l'amitié dans ce village de Calabre ...

C'est un premier roman beau et violent, attachant et sublime, bouleversant au style éblouissant, chaud , coloré , poignant de beauté sauvage ...
On ne trouve pas de mots assez forts pour décrire le tumulte des émotions qui nous traversent , les larmes qui nous viennent , oui « L'été Meurt Jeune » .
Emprunté à cause du titre et de l'intrigante première de couverture ...
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Comment L'été meurt jeune (ça sonne un peu comme un James Bond non ?) a atterri entre mes mains ? Probablement l'envie avec l'arrivée de tout ce que je n'aime pas dans l'automne -les ciels gris, l'humidité, la pluie, la nuit encore à 8h du matin – de prolonger l'été. Je n'avais lu aucun roman italien depuis le dernier volet de la saga d'Elena Ferrante et l'Italie me manquait.
Je ne pensais pas le lire si vite : je l'ai commencé jeudi matin dans une file d'attente et je l'ai fini vendredi soir très tard. Voici 3 raisons qui vous donneront j'espère envie de le lire :

Une dose supplémentaire d'été
Si pour vous, l'été n'est jamais assez long. Si vous aimez vivre dehors, boire des coups en terrasse, pique niquer, vous balader le soir quand les fenêtres sont ouvertes et que des éclats de vie en proviennent, si vous aimez les ambiances du Sud, alors sachez que L'été meurt jeune se passe dans un petit village des Pouilles en Italie dans les années 60 en plein été.

L'été ne meut jamais nous invite à suivre trois garçons de 12 ans : Primo le narrateur et le fils de l'instituteur, Mimmo destiné à la prêtrise par sa mère (et même à devenir Pape) et Damiano, qui ressemble à Paul Newman jeune.

Il fait chaud dehors, dans les ruelles de ce petit village où tout le monde se connait et qui est une peinture sociale en miniature (le poids de la religion et celui du patriarcat, la société divisée en clans).
Une écriture de sensations
Je l'ai déjà écrit et je me répète mais ce qui m'attrape dans un livre, ce qui reste, c'est avant tout le style et le style, Mirko Sabatino il en a ! Une écriture intense comme je l'aime, qui traduit aussi bien la violence des hommes que la beauté des femmes.

J'ai aimé toutes les sensations que l'auteur (et sa traductrice Lise Caillat ) nous transmet au fur et à mesure de l'histoire : les mains rêches de la grand mère de Primo et son odeur de javelle, le goût des involtini lors d'un repas de famille, la musique italienne très présente dans leur vie, les corps marqués par les bagarres et les douleurs …

J'ai aimé le portrait de ce village à travers ses habitants, à travers leurs histoires individuelles aux allures de contes.Une tension croissante qui signe la fin de l'innocence
Au début de l'intrigue, j'ai cru à une simple histoire d'amitié entre trois jeunes garçons réunis peut être par l'absence (de manière différente ) de leur père puis par un pacte à la vie à la mort. Mais peu à peu la tension monte, le suspense s'infiltre au creux des phrases et tout un coup on bascule dans le drame.

C'était le 12 août, ce jour-là je ne l'ai jamais oublié : le jour où le père de Mimmo retourna à l'asile, où Damiano signa sa condamnation sur la jambe cassée de Vito Canosa tandis que je me préparais, sans le savoir, à abandonner mes douze ans dans cette cuisine, avec ma grand-mère qui cousait et ma mère qui faisait la vaisselle. La fin de la jeunesse m'attendait dans ma chambre, sous la forme d'une confession qui ne contenait pas de péché, mais pour laquelle, et peut-être pour cette raison précisément, il n'existait pas d'absolution.

C'est beau, c'est violent, c'est bouleversant. Je n'aurais pas pensé que l'histoire de ces 3 gosses et la façon dont leur destin sera lié à jamais pouvaient m'émouvoir autant !
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Cette année-là, les Beatles franchirent le seuil des studios Abbey Road et treize heures après offrirent au monde leur premier 33 tours, le pape Jean XXIII mourut au bout de presque cinq années de pontificat et trois jours d'agonie, Martin Luther King annonça à l'Amérique qu'il avait un rêve, John Fitzgerald Kennedy perdit son poste de président et la vie au bord d'une limousine, un éboulement provoqua une inondation qui effaça de la carte d'Italie Longarone et ses habitants. Mais tout cela existait dans les journaux, à la radio et, pour les rares qui l'avaient, à la télévision : ce qui existait vraiment dans le monde, pour nous, c'était les ruelles de notre village.
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Le dialogue est vie. Le dialogue est création. Deux êtres humains qui parlent la même langue – et par langue je n’entends pas simplement le langage, mais quelque chose de plus profond, une communication qui va au-delà de la parole en soi –, deux êtres humains qui parlent la même langue peuvent créer un monde, avec leur dialogue. Ainsi ne croyez jamais ceux qui affirment être bien seuls. Et méfiez-vous des ermites, qui se suffisent à eux-mêmes. On a besoin de parler avec d’autres, sinon comment peut-on avoir la certitude d’être vivants ?
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Nous oublions les personnes, complètement, implacablement, après les avoir entendues au téléphone, rencontrées lors d'une visite ou d'une sortie, après y avoir pensé. Nous sommes avec les personnes seulement quand nous nous trouvons avec elles dans la même pièce, ou quand nous pensons à elles. Ensuite, elles disparaissent, même celles que nous aimons le plus, et durant le temps long de l'absence elles n'existent pas.
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Quand tu auras l’impression que les autres sont plus doués que toi, n’oublie pas que l’indépendance n’est pas toujours synonyme d’autonomie. Et quand tu auras l’impression que la vie est peu généreuse à ton égard, dis-toi que chacun vit comme il peut. Dans les moments difficiles, rappelle-toi simplement ces deux choses. Tu te sentiras mieux.
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Les yeux ne se commandent pas. On n’y pense jamais au fait que les yeux ne se commandent pas, on n’y pense jamais jusqu'au moment où ils se ferment. Quelquefois pour dormir, une fois pour tuer, la dernière pour mourir.
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