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EAN : 9791095438557
350 pages
L' Iconoclaste (12/09/2018)
3.42/5   6 notes
Résumé :
Après la guerre, commencent pour Heinrich Böll les années d'écriture : des nouvelles, des romans et des essais qui lui vaudront le prix Nobel de littérature en 1972. Entre 1939 et 1945, Heinrich Böll adresse à sa famille et à sa femme, des centaines de lettres, parfois plusieurs par jour. Envoyées de Pologne, de France, d'Allemagne ou du front russe, elles constituent un témoignage unique sur la vie des soldats allemands. Elles sont publiées pour la première fois en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le soldat Heinrich Böll, hostile au nazisme et pacifique, écrit à ses proches depuis la France, puis les fronts de l'est.

HEINRICH BÖLL, ESPRIT LIBRE ET CRITIQUE

Né durant la Première Guerre mondiale, le 21 décembre 1917, à Cologne, dans une famille catholique pacifiste, Heinrich Böll est l'un des rares élèves de son lycée à ne pas adhérer aux Jeunesses hitlériennes. Mobilisé en 1939, il est envoyé sur tous les fronts de la guerre et reste soldat jusqu'en avril 1945. Capturé par les troupes américaines, il est libéré le 15 septembre 1945.

Entre 1939 et 1945, Heinrich Böll adresse à ses parents et à sa femme, Annemarie, des centaines de lettres, parfois plusieurs par jour. Envoyées de Pologne, d'Allemagne, de France ou du front russe, elles constituent un regard rare sur la vie des soldats allemands dans les pays occupés. Et témoignent de l'affirmation d'un esprit libre et critique.

Pour Heinrich Böll, jeune homme sensible et cultivé, l'écriture est un acte de survie, une façon de fuir le quotidien, d'échapper à l'uniforme qu'il supporte avec difficulté. Jusqu'en 1943, Böll est essentiellement stationné en France occupée. Avide de rencontres et de visages, mais conscient de l'ambi- guïté de la relation occupant-occupé, il recherche sans cesse le contact avec les Français qui l'entourent. Souvent agacé par des Français qu'il juge à l'occasion immoraux ou paresseux, Böll n'en manifeste pas moins, au fil des années, un attachement réel pour ce peuple qu'il côtoie dans les fermes et les cafés.

Son transfert sur le front de l'Est à la fin de l'année 1943 marque une rupture. Confronté pour la première fois à la violence de la guerre, il traverse des pays ravagés, rencontre des populations meurtries, est blessé plusieurs fois. Si ses lettres expriment souvent le désespoir, Böll tente de conserver, plus que tout, sa foi en l'humanité. La littérature demeure pour lui et pour toujours un refuge contre la barbarie.
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A 22 ans, Böll a été enrôlé un peu de force dans la Wehrmacht le 3 septembre 1939, prêtant serment à Hitler et au Reich. Jeune homme intellectuel (n'est pas nazi et n'aime pas l'uniforme « prussien »), pétri de culture allemande et malgré tout du discours nazi, il est convaincu que l'Allemagne a la mission de lutter contre les Anglais et les communistes pour l'établissement d'une Europe sous domination allemande.
Ainsi, il s'apitoie sur le peuple allemand plongé véritablement dans une apocalypse de pauvreté, de misère et de faim, sans jamais nommer la situation des habitants des pays occupés par son armée et les nazis, ni les massacres de masse à l'Est, ni celui des juifs. Il ne comprend pas les préjugés des Français envers les Allemands et la guerre, ni leurs ressentiments contre la brutalité de l'occupation. Ses lettres, adressées à sa famille et à son épouse, écrites comme un journal, décrivent son environnement avec la population locale qu'il côtoie, ses conditions de vie de soldat dans ses différentes affectations et ses état d'âme : en Pologne, en France, à Cologne en casernement, à nouveau en France, puis sur le front à l'Est, et enfin sa presque désertion après ses blessures en 1944-1945. Son cantonnement en France (un an en Normandie et sur la côte de la Manche), de 10/1942 à 12/1943, lui offre un statut assez privilégie car il n'a jamais combattu. Il fut assigné à des emplois indispensables de ravitaillement (approvisionnement chez les paysans et marché noir oblige), et de garde côte dans les blockhaus du « mur de l'Atlantique » construits par des français pour contrer un débarquement allié. Il y apprendra le maniement du lance flammes, avec conviction ! La capitulation de Paulus à Stalingrad en janvier 1943 a ébranlé sa confiance en la victoire totale de sa nation et porté un coup à son moral, d'où sa phrase : « les Français ont imaginé une nouvelle vacherie qui m'a atteint comme un coup de massue ! L'effet en est foudroyant. Ils inscrivent tout simplement « 1918 » sur les murs, ces quatre chiffres sans aucun commentaire, un simple nombre, mais ô combien déprimant… ». Durant ces 5 années de conflit, il aura certainement bénéficié d'un capital « chance ». Ses différentes blessures (bénignes) sur le front en Crimée puis en Roumanie, ainsi que sa ruse pour falsifier les documents de sortie des pays de l'Est, le tiendront éloigné du combat jusqu'à la fin du conflit.
En résumé, il a fait une étude sociologique des groupes sociaux dans les pays qu'il a traversés, où il a stationné et combattu. Un jeune homme, dont l'étude fut inévitablement influencée par le contexte doctrinaire, infusé par la propagande nazie et l'idéologie fasciste. Les Polonais et les Russes, des Orientaux, étant réduits à la lie de la société. Heureusement, il s'est défait de ses déclarations racistes. Ses écrits, son pacifisme, son militantisme contre le réarmement, le désigneront comme un homme de gauche engagé politiquement.
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Comme beaucoup d'écrivains, Heinrich Böll vécut la guerre. Expérience de l'ennui et du vain, bien que convaincu du bien-fondé de l'entreprise allemande. Ennui en France, à attendre un Anglais qui ne vient pas ou à chercher la nourriture pour l'unité. Puis peur et effroi sur le front russe.
De cette expérience, se formera une partie de l'avenir littéraire de Böll.
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Ouvrage emprunté par hasard à bibliothèque et lu en deux traites. Passionnant de découvrir la curiosité qu'éprouve ce jeune intellectuel à l'égard des peuples que son armée occupe, plus particulièrement le nôtre. Beaucoup d'humanité dans sa réflexion d'homme du début du XXe siècle qui ne connaissait rien à ses voisins sinon les préjugés qu'il en avait (indolence, frivolité...) et qui s'attache petit à petit à eux grâce aux divers "charmes" qu'il leur trouve. Et qui par contre ne semble avoir aucune conscience de la dureté de la vie des populations occupées par son pays, dureté qui explique largement leur attitude à son égard. de façon touchante, cet homme cherche à comprendre ceux qu'il apprend à connaître au fil des semaines, alors qu'en même temps il justifie tout à fait l'offensive allemande, persuadé qu'il est par la propagande que son pays ne fait que se défendre (et défendre l'Europe) contre une menace extérieure (ça ne vous rappelle pas l'actualité ?...).
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ah, je pense sans arrêt au jour où, libéré du fardeau gris de la guerre, je pourrai admirer ces merveilles avec toi ; oui tous les lieux que j'ai visités en France, Amiens, Rouen, tous les petits coins sur la côte et dans l'intérieur des terres, [ ] et surtout Paris, si grand, si splendide.
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On voit aussi de pauvres prolétaires, misérables, sombres et blêmes qui laissent deviner ce que doit être la Russie soviétique.
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Imaginez une gigantesque armée qui se met en marche, et brusquement, voilà qu'elle recule, des milliers de soldats se sauvent. L'armée était déjà complètement démoralisée, on ne peut imaginer à quel point ! Cette volonté de se battre que l'on prétendit vivace jusqu'en mai 1945, avait disparu. Chacun ne pensait qu'à sauver sa peau, à fuir.
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