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EAN : 9782021427899
416 pages
Seuil (12/09/2019)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Les Lumières sont souvent invoquées dans l'espace public comme un combat contre l'obscurantisme, combat qu'il s'agirait seulement de réactualiser. Des lectures, totalisantes et souvent caricaturales, les associent au culte du Progrès, au libéralisme politique et à un universalisme désincarné.
Or, comme le montre ici Antoine Lilti, les Lumières n'ont pas proposé une doctrine philosophique cohérente ou un projet politique commun. En confrontant des auteurs embl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Rien n'est plus d'actualité dans notre Europe qu'on dit couramment troublée, que de revenir vers les "Lumières", généalogie intellectuelle de notre conception du monde. L'introduction le rappelle : ce sont les Lumières que nous invoquons lorsque l'obscurantisme frappe de ses attentats sanglants.

En contrepoint, ce sont ces Lumières, cet héritage qui fait l'objet de critiques virulentes : elles ne seraient que le vecteur d'une domination occidentale satisfaite d'elle-même, l'origine du colonialisme, des injustices et des crimes commis au nom de la "civilisation". Loin d'être universelles, elles ne s'appliqueraient qu'à un moment donné, dans un territoire donné et n'auraient aucun sens ni aucune valeur pour d'autres cultures et d'autres époques. Elles seraient le point de départ de la domination capitaliste, de la prééminence de l'économie, des excès de l'individualisme et de la consommation hédoniste.

La chronologie fait droit à ces critiques : l'expansion européenne du XIXème se voulait civilisatrice, lutte contre "l'obscurantisme" des croyances et moeurs traditionnelles imposant par la force ses valeurs et ses pratiques. La conviction de l'universalité de son modèle a conduit à l'imposer "pour le plus grand bien des peuples" ; d'autant que cela confortait les intérêts économiques et donnait un vernis moral. Voltaire et Diderot sont-ils les cautions de la colonisation ?

L'auteur, spécialiste du XVIIIème, procède à une relecture des textes classiques ou moins connus en s'appuyant sur la recherche historique la plus récente, principalement anglo-saxonne.

> "Nous ne sommes pas condamnés à renoncer à l'héritage des Lumières. Mais nous devons l'assumer comme un héritage pluriel. Non pas un credo rationaliste universel qu'il s'agirait de défendre contre ses ennemis, mais l'intuition inaugurale d'un rapport critique d'une société à elle-même. Revendiquer l'héritage des Lumières implique donc nécessairement de réfléchir aux contours du "nous" qui réclame cet héritage, qui affirme cette filiation, qui prétend que "tout nous regarde". ...... le dialogisme des Lumières, c'est aussi ce qui permet d'élargir le "nous", de le rendre hospitalier ou, du moins, d'en desserrer l'évidence. " (page 30)

Il s'attache à démontrer principalement la diversité et les contradictions des auteurs qui se rangent sous cette désignation : les incontournables Voltaire, Rousseau, Condorcet et Diderot mais aussi Roberson, Raynal, D'Holbach, Volney et d'autres. La pensée des Lumières est traversée de contradictions. Les auteurs en sont conscients. Contestataires devant les injustices, ils sont soucieux de voir la raison et la connaissance prévaloir. Ils veulent voir leurs idées atteindre ce qui devient le public et et ne pas rester l'apanage des quelques privilégiés fréquentant les salons. Certains tentent d'influencer les rois et les puissants, car c'est ainsi que leur monde fonctionne. le développement de l'imprimerie et des journaux permet l'apparition de l'espace public (référence à Habermas), élément central des Lumières.

Et déjà les philosophes s'inquiètent des charlatans et des démagogues qui peuvent tout à loisir utiliser les journaux pour abuser le peuple et manipuler les affects. Que dirait Voltaire devant Internet ?

Le chapitre consacré au pouvoir du crédit, à la relation du crédit social et du crédit économique, base de notre économie, est un peu déroutant. le développement du commerce (sociabilité et économie) doit permettre la prospérité et la paix. L'auteur accorde une large place aux travaux de l'historienne américaine Clare Crowston sur la mode. Elle y démontre l'unicité des mécanismes du crédit moral et du crédit économique. "Le crédit d'un individu est la capacité à agir que lui procure la confiance qu'il inspire".

Comment peut-on éclairer le peuple ? La place du philosophe (et celle de l'intellectuel engagé du XXeme) est-elle dans la contestation radicale ou dans le conseil aux puissants éclairés ? Comment la masse du peuple, peu réceptive aux débats philosophiques peut-elle être éduquée? Condorcet est convaincu des possibilités d'émancipation par le savoir (un magnifique extrait illustre cette conviction , page 277), alors que pour beaucoup d'autres auteurs, il s'agit d'une difficulté majeure.

Le chapitre consacré à l'inclassable Sade est certainement un des plus révélateurs du livre. Certes, l'homme était un libertin violent, un noble dissolu et arrogant. Mais ces récits semblent poursuivre à leur point ultime les idées des Lumières sur la place de l'individu et sur la contestation des valeurs traditionnelles, de la religion, de la famille ou de toute forme de morale naturelle. Les pulsions de l'individu sont la seule morale. Il peut donc tout faire : inceste, viol et meurtre. Une critique par l'absurde (l'inceste est à favoriser car il étend les liens familiaux, la prostitution permet de donner naissance à des enfants sans père qui seront attachés à la République), une parodie parfois un peu gore ? Nous alerte t'il ? Nous interroge t'il avec sarcasme sur les limites de la critique des préjugés et des conventions ?

Le dernier chapitre est consacré à l'évolution intellectuelle de Michel Foucault qui le conduit à reconnaitre la place et la valeur des Lumières.

Les Lumières venues du 18eme nous incitent tous et toujours à la réflexion critique sur nous-même (nous n'étant pas nécessairement blanc et européen] et la société, quelles que soient les ambivalences de la pensée et de leur inscription historique.
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L'ouvrage d'Antoine Lilti : « L'héritage des Lumières » , publié par Les Hautes Etudes en sciences sociales avec Gallimard et le Seuil en 2019, est une étude sur le concept des Lumières et sur ce qu'il en reste dans notre monde contemporain. C'est un ouvrage savant, universitaire qui creuse cette idée des Lumières dans l'histoire.
Les idées des lumières sont nées, chacun le sait, au XVIII° siècle avec les travaux des philosophes : Voltaire, Rousseau, Diderot, D'Alembert, Condorcet et d'autres encore et ces idées ont dominé le monde pendant deux siècles. Il faut cependant préciser que certains ont fait naître ces idées au XVII° siècle dans les Pays bas et dans l'environnement de la pensée de Spinoza. Nées en Europe elles ont été contestées d'abord par un certain nombre de philosophes marxistes avec leur distinction entre les droits formels et les droits réels, les lumières selon eux n'ayant soutenu que les droits formels.
Mais les attaques les plus rudes ont été portées par les études post-coloniales qui ont voulu montrer que les principes des lumières ont été les instruments de la domination coloniale de l'occident.
Ces attaques sont encore prégnantes dans une partie du monde où certains développent avec succès l'idée que l'Occident et ses valeurs (les idées des Lumières) est devenu décadent, consumériste, matérialiste et jusqu'à » immoral ». On reconnaitra là un des angles d'attaque des islamistes.
Que faut-il penser de tout cela ? Les Lumières sont-elles dépassées ?

Si l'on veut résumer la philosophie des Lumières on peut dire qu'elles ont mis en avant trois grands principes :
-La prédominance de la raison sur la foi. Il faut se souvenir qu'elles sont nées dans une époque où la religion dominait et voulait tout régenter (Monarchie de droit divin, enseignement religieux, volonté dominatrice des religions avec combat entre elles au moment du protestantisme)
-Volonté du progrès que l'on croyait sans fin avec le développement des sciences et des techniques
-Elaboration et développement des droits de l'homme, c'est-à-dire de l'individu par rapport à la famille et à la société.

Les critiques des Lumières nous ont d'abord dit que les droits humains soutenus par les Lumières étaient le plus souvent des droits formels et que dans la réalité, c'est-à-dire dans les droits réels ils n'étaient pas appliqués. Il y a du vrai dans cette critique et l'on sait bien que même de nos jours les droits de l'homme sont toujours à gagner et que c''est un combat. Mais ce n'est pas parce qu'une philosophie n'est pas appliquée qu'il faut la condamner.
La critique venue des « post coloniaux » est plus importante. Elle consiste à montrer que les Lumières ont été un instrument de domination des Européens sur certaines parties du monde. C'est à travers l'idée de civilisation que certains ont pu à la fois dénigrer certaines cultures et vouloir imposer la leur.
Ces critiques sont cependant contestables pour plusieurs raisons :
-D'abord parce qu'il est faux que les créateurs des Lumières aient été partisans de la colonisation ou de l''esclavage. L'ouvrage de M. Lilti cite un certain nombre de textes d'auteur du XVIII° siècle et non des moindres qui condamnent avec une force rarement vue la colonisation et ses crimes, l'esclavage et appellent même à la révolte les populations soumises à ces crimes. (p.63-68-74)
-Ensuite parce que les Lumières ont été pour de nombreux acteurs de la décolonisation une arme intellectuel par laquelle ils s'armaient contre l'occupant le renvoyant à sa propre philosophie. Un homme comme Bourguiba combattant de la décolonisation tunisienne utilisait les droits de l'homme et les idées des Lumières pour lutter contre les français et il demeura fidèle à ces idées. Il ne fut pas le seul dans ce cas.
En réalité il me semble que l'on peut reprocher aux « post coloniaux » qui critiquent les Lumières de jeter le bébé avec l'eau du bain !
Est-ce à dire que les idées des Lumières telles que nous les avons résumés plus haut doivent être abandonnées ? Evidement non car elles conservent une valeur universelle pour peu qu'on veuille bien les nuancer.
Ainsi la prédominance de la raison sur la foi me paraît une nécessité absolue à condition toutefois de respecter le désir de croire qui est très fort chez l'homme. On a d'ailleurs vu, à travers l'expérience désastreuse du communisme que l'interdiction des Eglises et de la religion n'avait jamais réussi à éteindre la foi et le besoin de religion et que dès la fin du communisme les Eglises se sont, à nouveau, développées.
La solution née du régime de laïcité me paraît la bonne solution car elle réunit les deux nécessités : lutter contre la volonté totalitaire des religions et cependant assurer la liberté de la foi.
De même l'idée de progrès et la nécessité de développer les connaissances et les sciences me semblent nécessaires mais il ne faut pas que cette idée de progrès permanent donne aux hommes l'idée qu'ils sont tout puissants et les meilleurs de l'Univers. le développement des idées écologiques, la pensée selon laquelle après la pandémie de corona virus il fallait revoir notre mode de vie à la baisse, l'idée d'une consommation plus raisonnable et plus durable, la protection de la nature et des animaux sont des idées utiles et qui doivent assagir cette idée de progrès. Nous devons considérer que quel que soit la puissance de la pensée humaine, l'homme n'est qu'un élément de l'ensemble et qu'il ne doit pas accaparer des richesses du monde à son seul profit.

Enfin les droits de l'homme sont de toute évidence à développer et à faire respecter partout car il me semble évident qu'ils correspondent à un désir de tout homme sur la terre : pouvoir penser et s'exprimer librement, pouvoir croire ou ne pas croire, pouvoir aller et venir librement. Et d'ailleurs si les droits de l'homme ne sont pas respectés partout dans le monde (loin de là !) il faut remarquer que même les dictateurs font souvent référence dans leurs Constitution aux droits de l'homme en une sorte d'hommage qui ne les engage pas plus avant !
L'ouvrage se poursuit par l'étude d'une question qui a captivé les intellectuels du XVIII° siècle : Peut-on éduquer le peuple, comment le faire et faut-il des dirigeants qui impulsent les idées de progrès ?
Les écrivains s'adressent-ils a tout le peuple ou à une élite ? Quel est le rôle de l'éducation, question sur laquelle s'est penché Condorcet ? Faut-il des despotes éclairés ?
Au total un livre savant mais qui permet de donner à l'idée des Lumières une consistance alors que l'on se contente trop souvent de les évoquer sans savoir vraiment a quoi elles correspondent.
Je garde la conviction que cette élaboration des idées des Lumières a été un moment crucial de la pensée et que les grands principes qui ont alors été élaborés restent parfaitement valables et nécessaires pour assurer autant que faire se peut le bonheur des peuples.

Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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Cet ouvrage constitue une très bonne synthèse sur les Lumières, telles qu'elles se sont développées (ici surtout en France) et telles qu'elles influencer-positivement er négativement nombres des penseurs des XIX° et XX° siècle.
Le premier thème traité est celui de l'universalité des Lumieres. L'auteur prend en compte ici les critiques nombreuses et souvent ( parfois ?) pertinentes adressées par les auteurs de la pensée décoloniale à l'encontre d'un universalisme de surplomb souvent faux nez d'une volonté de domination de l'Europe et de l'occident au sens large.
Dans une deuxieme partie l'auteur examine les relations entre les Lumières et la modernité et montre à cette occasion les relations complexes, ambiguës voire d'opposition ente les penseurs des Lumières et le développement matériel de l'économie et du crédit aux XVIII et XIX° siècles d'une part et le developpement des supports médiatiques propres à la diffusion des savoirs et à la communication d'autre part.
Enfin l'auteur retrace les relations là encore complexes, parce que non univoques, entre les Lumières et la politique, c'est à dire la République et la démocratie.
La thèse principale de l'ouvrage est que les Lumieres ne constituent pas un corps de doctrines homogènes à accepter ou rejeter mais sont plutôt le fruit d'un esprit réflexif, critique et narratif qui a cherché à définir et comprendre sa propre époque, et qui pourrait encore nous aider à comprendre la nôtre.
Enfin on apprend énormément de choses grâce à l'érudition sans failles de l'auteur et à la limpidité de son style.
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critiques presse (3)
Liberation
04 décembre 2019
L’historien Antoine Lilti analyse les ambiguïtés du mouvement philosophique, dont l’apport indéniable à l’émancipation de l’individu est associé à une vision trop européocentriste.
Lire la critique sur le site : Liberation
NonFiction
20 novembre 2019
L’historien Antoine Lilti offre une interprétation nuancée des Lumières qui fait apparaître toute sa diversité, et aussi sa richesse en tant que source de questionnement pour notre époque.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Bibliobs
19 novembre 2019
Contesté à droite comme à gauche, l’héritage du XVIIIe siècle est pourtant revendiqué par tout le monde. Cette contradiction est au cœur du dernier livre de l’historien Antoine Lilti.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Parmi toutes ces cruautés, une question émerge progressivement à la fin des années 1750 : celle de l'esclavage. Dans un chapitre ajouté en 1761 à l'essai sur les mœurs et l'esprit des nations, Voltaire évoque précisément les esclaves de Saint-Domingue, "qui abrègent leur vie pour flatter nos appétits nouveaux, en remplissant nos nouveaux besoins, que nos pères ne connaissaient pas."
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Videos de Antoine Lilti (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antoine Lilti
Cycle de tables rondes pour accompagner l'arrivée des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 Conférence du 21 mars 2024 : La célébrité des sportifs
Intervenants : Antoine Lilti, Manuel Schotté et Emmanuel Laurentin
Les sportifs sont aujourd'hui de véritables figures publiques. Ils sont connus de tous et toutes, y compris de ceux et celles qui ne s'intéressent pas au sport. Leur visibilité et leur popularité se repèrent par exemple dans le fait que ce sont deux footballeurs (Cristiano Ronaldo et Lionel Messi) qui comptent actuellement le plus de followers sur Instagram. Un tel constat appelle une série de réflexions : 1. La première concerne ce qui sous-tend cette mise en avant des sportifs. Si l'existence de vedettes sportives n'est pas un fait nouveau, leur niveau de visibilité actuelle est inédit, d'où la nécessité de comprendre ce qui explique la situation actuelle. 2. La deuxième touche aux différences que l'on repère suivant les sports (les footballeurs sont beaucoup plus célèbres que les escrimeurs), suivant le sexe (les sportifs sont davantage mis en avant que les sportives) et suivant les pays (le joueur de cricket Virat Kohli est une vedette en Inde, et plus généralement dans les pays du Commonwealth, mais inconnu en France). 3. La troisième vise à rendre compte de ce qui détermine la survalorisation d'un petit nombre de sportifs, au détriment des autres. Cela amène à réfléchir aux conditions de la personnalisation de la performance, en particulier dans les sports collectifs. 4. La quatrième : en plus d'être célèbres, les sportifs les plus en vue appartiennent aussi aux élites salariales. Ils conjuguent ainsi deux propriétés qui ne sont pas toujours associées, à savoir célébrité et très grande richesse.
Nous chercherons aussi à mettre en perspective historique cette célébrité acquise par les sportifs contemporains, à partir d'une histoire longue de la célébrité, qui remonte au XVIIIe siècle et permet de penser les liens entre performance, notoriété et publicité.
Retrouvez le programme et le texte de présentation du cycle de conférences : https://www.college-de-france.fr/fr/jeux-2024
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