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EAN : 9782365754255
216 pages
Marivole (15/03/2018)
4.25/5   2 notes
Résumé :
La nostalgie des années 60 à travers le portrait d’une jeune fille

Cette évocation de la vie des jeunes filles dans les années soixante au sein des villages de la haute Ardèche, nous plonge dans l’ambiance de cette époque avec ses distractions, ses contraintes et ses préjugés. Les sorties dominicales pour danser dans les parquets salon, rythme la vie de cette jeune femme que les coups du sort ne vont pas épargner. Contrainte d’épouser un homme qu’ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet ouvrage reprend les codes du roman de terroir, à ceci près que l'histoire se situe dans les années soixante et non au début du XXe siècle. le texte est solidement amarré à cette époque, même si les transformations profondes du monde rural n'en constituent pas le ressort dramatique. A plusieurs reprises des détails de civilisation interviennent de manière précise et ancrent le récit dans cette réalité (les éléments de l'accouchement à domicile, l'activité du domestique de la ferme, l'évocation des bals de campagne, l'évolution progressive vers le modernisme...)
Certains trouveront les personnages stéréotypés; Successivement interviennent la nourrice au grand coeur, le père aimant mais maladroit, le fiancé un peu bellâtre, le rival jaloux... Mais les habitués du roman de terroir y trouveront leur bonheur.
Le personnage d'Elisabeth est plus fouillé. Elle seule est capable d'évolution puisqu'elle passe de la situation de fille docile et soumise à celle de meurtrière. le cheminement vers ce nouvel état est relativement réussi. La rancoeur qui anime de plus en plus l'héroïne à l'égard de son époux odieux et brutal est assez finement analysée.
La plus grande réussite du roman se trouve dans la narration de la deuxième partie. L'auteur est capable d'introduire une tension romanesque au moment du meurtre de l'époux et de jouer avec un certain suspense. de même ce dénouement serait assez réussi par son cynisme puisque Elisabeth poursuit en toute impunité le cours de son existence.
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Je tiens encore à remercier chaleureusement l'auteur pour sa confiance et l'envoi de ce service presse. Je peux vous dire que Georges Pierre Guigon est un auteur qui a de multiples cordes à son arc, en effet troisième livre lu et troisième genre totalement différent des précédents. Je pense également qu'il ne faut pas trop se fier à la couverture, en effet si celle ci ne m'attirait pas forcément de prime abord, l'histoire quand à elle m'a vraiment bien plu et captivé, je ne pensai mas autant d'ailleurs, une belle surprise. J'ai aimé me retrouver dans un roman dans les années soixante, qui me sorte un peu de ma zone de confort habituelle, ça a été une très bonne découverte. La plume de l'auteur est vraiment superbe et immersive dès les premières pages car on accroche très vite au récit et on embarque dans cette histoire bien complexe et pas si drôle que ça. Nous avons des réalités de ces années bien exposées comme l'accouchement à domicile avec le médecin de campagne, le travail de la ferme, l'homme qu'il faut épouser, le magot, l'amoureux évincé et un autre jaloux... En effet nous allons suivre la vie d'une jeune femme, l'héritière donc, sa mère est décédée après sa naissance et est élevé avec sa soeur de lait et sa "mère adoptive", son père ne voulant pas se retrouver père célibataire avec une petite fille. Les jugements vont bon train dans le village. Mais voilà les choses ne vont pas se dérouler comme tous l'auraient envisagé. Elisabeth peu de temps avant son mariage avec Alexandre se retrouve seule et enceinte... pourquoi? Ensuite elle va vivre un vrai calvaire sans nom avec son mari Jean-Claude avec lequel elle est contrainte de vivre et faire bonne figure. Celui ci se fait appeler le maître et compte bien mettre la main sur le butin dissimulé dans la priorité. Celui ci lui fait vivre l'enfer jour après jour et chaque soir dans l'intimité. Elisabeth ne compte pas rester encore plus longtemps la femme soumise et bafouée. Elle a juré qu'il paierai pour tout ce qu'il lui a fait endurer. Y arrivera t-elle, comment compte t-elle s'y prendre pour mettre sa vengeance à exécution...?
Un très bon roman immersif avec lequel on aime découvrir une autre époque, les manières de ces années là où la femme doit subir et servir de bonne au foyer et se taire sans broncher. J'ai aimé ce roman car en peu de pages nous avons là une histoire complète avec des situations sensibles. Que l'auteur arrive à nous écrire une telle histoire avec ses rebondissements, nous tienne en haleine avec pas mal de complications dans une vie m'a vraiment bien intéressée. J'ai éprouvé de la compassion pour cette Elisabeth, on a vraiment envie que sa situation cesse et prenne un tournant enfin heureux, avec sa fille et un mari aimant et respectueux. Sa rancoeur est vraiment bien ressentie et on espère finalement qu'elle parvienne à son but.
Elisabeth parviendra t-elle à avoir la vie qu'elle espère ou le sort s'acharnera?
J'ai trouvé le récit vraiment bien rythmé, avec ce côté suspense assez palpable, un roman bien ficelé et bien construit pour qu'en si peu de pages nous ayons une histoire complète et riche. Encore une belle réussite de Georges Pierre Guigon que je vous recommande. Allez y sans vous poser plus de question et plonger vous dans cette histoire forte.

● NOTE:  4/5 ⭐⭐⭐⭐☆

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’automobile du généraliste, une Peugeot 203 grise toute neuve, roule à vive allure sur la petite départementale qui mène au chef-lieu de commune. Lorsque le véhicule passe sur le pont qui joint les deux versants de la vallée, les pneus crissent sur le revêtement de cette route ponctuée de nombreux virages. Il voit maintenant la faible lueur que dispensent les deux ou trois lampes du centre du bourg. Il tournera avant les premières maisons, à la vieille croix de fer, d’où part une voie à peine praticable en voiture. Il aperçoit dans le faisceau doré de ses phares le panneau indiquant le nom du village : « Saint-Christophe ». Il ralentit et s’engage dans le chemin. Cette piste, bordée de murets de pierres sèches, le mènera à environ une centaine de mètres de la route, jusqu’à la ferme isolée des « Enjôleras ». Le jeune couple est installé là depuis moins de deux années, dans la ferme ancestrale du mari, située à l’écart du village. Marguerite, la maîtresse de maison, attend son premier enfant. Sylvie Dubois qui, depuis qu’elle a vingt-trois ans, fait accoucher toutes les femmes de la commune et même quelquefois bien au-delà, ne s’en sort pas. Le bébé se présente mal et malgré ses presque trente-cinq ans de pratique, elle a préféré courir jusqu’au café de monsieur le Maire, la seule maison qui possède le téléphone, pour faire appel au médecin du canton. Nous sommes en 1950.
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