Le soldat Joseph Dupraz rentre chez lui pour 15 jours de permission. Assis au bord d'un ruisseau, il se repose quelques instants en jouant du violon. Arrive un « chasseur de papillons » qui lui propose d'échanger son instrument contre un livre divinatoire. le soldat ne comprend rien à la lecture, le vieux n'entend rien au violon, alors il propose au soldat un détour en son logis, nourri/logé, pour échanger leurs connaissances. le 3ème jour, le vieux ramène Joseph dans son village où tout le monde le prend pour un fantôme : il a été absent 3 ans, sa mère l'a cru mort, sa fiancée s'est mariée avec un autre !
Joseph parviendra-t-il à reprendre son âme (son violon) au Diable ?
Les illustrations (les couleurs franches apportent naïveté et élégance au récit) évoquent
1.la Russie natale de Stravinsky (habit d'infanterie cosaque, personnage du soldat récurrent dans les contes russes, les chevaux du diable, le château du roi)
2.la Suisse pour les paysages
L'originalité de l'album tient au fait que le texte du récitant ne se trouve pas à l'intérieur de l'album et reste oral (après tout c'est un conte !). le texte explicatif inscrit dans l'album fait le lien entre les biographies de Stravinsky/Ramuz et les thèmes abordés (Mythe de Faust)
J'ai eu la chance de voir ce récit joué au Mois
Molière (Versailles 2015) par la Cie Burlesques Associés.
Au thème faustien s'ajoute celui du temps qui passe et de la mort qui nous guette (ni l'argent ni la mort ne peuvent rien contre eux).
Ce conte (inspiré du conte populaire russe "Le Déserteur et le Diable", issu des contes populaires rassemblés par AFANASSIEV) a marqué la naissance du théâtre musical au XXe siècle : en 1917, année de guerre en Europe et a inventé un genre nouveau, pensé pour « un petit théâtre ambulant », mêlant musique, théâtre parlé, mime et danse. Ce conte universel de tradition orale où affleure souvent un paganisme persistant s'adresse aux adultes comme aux enfants, pour qui la pantomime fait l'effet d'un guignol géant.
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