Elle entrait alors si intimement dans les fissures de ma souffrance
Un décalage, un objet qui apparaît, un autre disparaît, des lieux-cachette, l'histoire d'un professeur ne maîtrisant ni son passé ni son présent. Il se raconte des histoires, voit régulièrement une psychanalyste.
Commence une dérive, des dédoublements, des êtres réels se mêlent à d'autres. Une écriture fluide et la création d'une ambiance, un peu film noir « le terme ”alibi” sonnait presque aussi absurde dans la monotonie de mon quotidien qu'aurait pu sonner l'expression ”détective privé”… ».
Réalités, imaginations, coïncidences, des phrases comme en mille nuances de gris. Mystère ou paranoïa. Un homme se noie, dans la vie, dans son crane.
Est-il lui, un des autres personnages fugaces ou persistants, coupables de délit. L'auteur nous entraîne dans une valse ingénieuse. Qui est chercheur ? Qui est réel-le ? Des souvenirs, des rêves, des inventions.
« Je ne crois pas y être resté plus de vingt minutes, mais j'en ressorti abasourdi, presque anéanti, comme si j'avais assisté à un long et poignant film plein de scènes illustrant de stupéfiants parallèles ou de mystérieuses oppositions avec ma propre vie ».
Une pointe de mythe sous forme de licorne, une image anxieuse d'états-unis fantasmés, ramassés au contexte psychique de Lawrence.
Un déroulé très inventif, une écriture en forme de piège.
Je ne sais si comme l'indique la quatrième de couverture, le livre est une critique d'un mythique « politiquement correct ». Mais, je sais que le harcèlement sexuel existe. Pourquoi faut-il que les hommes se posent en victimes des effets de l'oppression qu'ils exercent sur les femmes ?
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Il existait un certain seuil de tolérances, je le pressentais ; une limite mouvante qui se tenait bien au-delà des rassemblements chaleureux de la société humaine. Vous franchissiez cette limite et il était inutile d’espérer pouvoir un jour revenir. Et ce n’était pas nécessairement la société humaine qui vous excluait définitivement, mais quelque chose à l’intérieur de vous, une nouvelle singularité inassimilable qui vous rend inapte à vos propres yeux, à la fréquentation de vos congénères.
Je ne crois pas y être resté plus de vingt minutes, mais j’en ressorti abasourdi, presque anéanti, comme si j’avais assisté à un long et poignant film plein de scènes illustrant de stupéfiants parallèles ou de mystérieuses oppositions avec ma propre vie
Le terme ”alibi” sonnait presque aussi absurde dans la monotonie de mon quotidien qu’aurait pu sonner l’expression ”détective privé”…