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EAN : 9782072990687
128 pages
Gallimard (09/03/2023)
4.07/5   324 notes
Résumé :
Au large du continent, un vieux monsieur raconte son île et ses habitants : le gardien de phare, le poète, le curé, le professeur...
Il parle de la mer, du vent et de leurs chats qui vont, depuis toujours, vont et viennent à leur rythme comme à leur choix. Mais quand ils disparaissent sans explication, c'est la façon de vivre de toute la communauté qui s'en retrouve menacé.
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Critiques, Analyses et Avis (111) Voir plus Ajouter une critique
4,07

sur 324 notes
C'est une île, une petite île, où tout le monde se connaît, où les rôles sont attribués de façon presqu' immuable. Une île avec ses habitants, dont fait partie toute une population de chats, à la fois proches et indépendants, familiers mais insoumis , bref de vrais chats donc. Tout le monde s'en accommode jusqu'au jour où, inexplicablement, les chats disparaissent. Plus un seul félin ne hante les rues, plus un miaulement ne vient troubler le calme des soirées. Mais le désarroi des iliens ne passe pas inaperçu sur le continent, qui s'empresse de tenter de remédier au dysfonctionnement…

C'est là que le récit prend des airs de parabole, et rappelle immanquablement Matin brun.
L'absurde met en lumière ce qui l'était sans que l'on en soit conscient. Et les chats sont la métaphore de bien des écueils de notre vie contemporaine, avec un message sur l'articulation des besoins et des désirs et de l'art de susciter le désir en le faisant passer pour un besoin, ce qui est la meilleure manière de passer à côté du bonheur.

C'est très court, mais le message est clair. Et c'est écrit avec fantaisie et suffisamment d'humour pour alléger la gravité du propos



Une belle réussite.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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♥ Coup de coeur ♥
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Eveillons nos consciences pour éviter le pire
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Alors quelle dystopie étrange. Même déjà par son apparence visuelle. La couverture unie de prime abord révèle par son mouvement un texte en filigrane. Voilà un roman singulier. Qui nous promet une comparaison avec le très célèbre texte d'anticipation 1984 d'Orwell. La barre est haute me suis-je dit. Qui pourrait rivaliser avec le grand Orwell et son classique SF où totalitarisme et dictature sont à l'oeuvre.
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Imaginez une île avec des résidents pas tout à fait comme les autres. Et des chats. Les chats justement sont partis. Les habitants s'inquiètent. L'administration du continent ramènera donc des chiens pour les faire passer pour des chats. Ben voyons!
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Ce texte assez court est écrit sous forme de conte en utilisant l'absurde. Il nous met en garde contre les dérives de la société. Contre la liberté de penser, d'agir. de pouvoir choisir tout simplement. Pourquoi faire dire le mot "chat" quand c'est réellement un chien? L'évidence est là.
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Mais quelle force dans les propos. J'étais sceptique au début. Je ne voyais pas du tout où voulait en venir l'auteure. L'histoire présentée est simple en apparence mais subtile dans la réflexion. Encore une fois, prenez garde aux éléments de langage. Mal utilisé, mal compris, il peut faire des ravages.
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Ce texte m'a également rappelé la façon de penser du héros dans l'excellent "nous rêvions juste de liberté" de Loevenbruck. le narrateur nous devient familier et nous partageons son intimité. Un style qui a du chien!
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Court mais costaud. Recommandé aux âmes sensibles et à tous les autres. Nécessaire!
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Lu dans le cadre des #68premieresfois
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Une petite île où tout le monde se connaît. Des chats qui habitent également celle-ci. Et comme toute île, les informations qui viennent du continent, les nouvelles et les décisions. Mais un jour, les chats disparaissent, et leur silhouette n'est plus aperçue. L'incompréhension est présente, le questionnement également. Afin que la paix revienne doucement, les décisionnaires du continent font venir depuis là-bas des chats... Mais les habitants sont perplexes de ce que le continent essaye de leur faire croire : ces chats ne ressemblent pas aux précédents.

Mon attrait pour les chats m'a fait me pencher sur ce livre dont le titre aguicheur m'a questionné. Isabelle Aupy nous décrit une vie insulaire assez banale : les gens se connaissent depuis des années, parfois depuis des générations. Chacun tient sa place, son emploi, et la vie continue son cours sans heurt. Mais la disparition des chats et les indications du continent sur ceux qui les remplacent vient bouleverser celui qui se refuse d'y croire.

Mais sous un aspect plutôt léger, de nombreuses réflexions jaillissent : peut on croire et suivre les indications de certains sous prétexte qu'ils ont du "pouvoir" ? L'administration tient elle compte des habitants de l'île, ou ne faut il simplement pas que des voix s'élèvent ?
Ce récit aux allures de dystopies utilise une forme d'humour "absurde" pour faire émerger ces questions. Et elles sont bien plus profondes parfois. J'ai pensé à "1984" de Georges Orwell, qui reste pour moi une oeuvre importante montrant le pouvoir pris par l'administration sur le bien-être et même la pensée des citoyens. Quelle est la limite ?

J'ai parlé d'une forme d'humour "absurde", le décalage, cette sensation d'être à côté, avec une pensée juste, mais ce doute qui s'installe. Isabelle Aupy m'a embarqué dans ce voyage avec avidité : celle de comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire. Je reprends également le terme que je trouve très juste pour ce livre : un conte philosophique moderne, avec une profondeur sous une apparente légèreté.

Toujours faire attention aux propos énoncés, à ce qui est dit et comment cela est dit, et être attentif au risque d'interprétation. le langage est riche, la langue fourmille de synonyme intéressant, mais notre propos, même clair peut toujours être perçu d'une certaine manière. Thomas, le gardien du phare qui tient à "appeler un chat un chat", fait bien comprendre qu'il ne faut pas se laisser aller aux facilités langagières, surtout dictées par une administration dont il se méfie. Il tente de faire prendre acte aux gens de ce qui se trame, et de les faire prendre conscience de ce qu'il se passe.

En bref : Un récit intéressant à la fois sur le langage, le doute et la confiance. Peut-on continuer de croire en ce qu'on a toujours cru lorsqu'on instille le doute sur ce socle de pensée ?
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En ouvrant ce petit livre, offert par un ami connaissant ma passion pour les chats, je m'apprêtais à lire quelque chose de sympathique et léger mais "déjà vu". Que nenni !

Nous avons là un récit que j'apparenterais à un conte philosophique moderne où les chats ne sont que le prétexte.
Bluffant ! Vu le titre, je ne m'attendais vraiment pas à lire quelque chose d'aussi dense, d'aussi bien construit ; avec la petite touche de fantaisie, d'improbable, qui apporte au texte une pointe de sel bien plaisante.
Et l'écriture, le style ! Du caractère, de la justesse, de la limpidité. Chaque personnage nous y apparaît dans toute sa consistance, toute son essence.

Bluffée, disais-je. J'ai été bluffée !
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Des chats qui ont du chien

Un premier roman sous forme de conte pour nous mettre en garde contre les dérives du langage. Avec humour et fantaisie, Isabelle Aupy nous démontre que les chiens ne font pas chats.

Sur cette petite île balayée par les vent et les embruns, la vie est plutôt rude. Un environnement qui vous forge un caractère. Ceux qui ont décidé de vivre là sont par définition des marginaux, par choix ou par nécessité. Une vie à l'écart que leur convient pourtant très bien et qu'ils n'ont guère envie de voir changer. Mais ce microcosme va connaître un événement aussi bizarre que déstabilisant: leurs chats disparaissent. Aussi décident-ils d'envoyer l'instituteur du village sur le continent pour expliquer la situation et tenter de trouver une solution. Lorsqu'il revient, il est accompagné d'une femme de «l'administration» qui entend régler ce problème. Les fonctionnaires qui arrivent alors ont avec eux des cages dans lesquelles se trouvent des chiens et qui sont offerts aux insulaires pour remplacer leurs chats. D'ailleurs l'administration leur explique que ces bêtes sont des chats, quand bien même ils auraient l'air de chiens. Les premiers bénéficiaires de ces animaux ne bronchent pas, après tout ils leur tiennent aussi compagnie.
C'est Thomas, le gardien de phare, qui s'alarme. Lui qui vit isolé – il ne sort plus depuis que sa femme a quitté l'île avec son fils malade – ne perd pourtant rien de ce qui se trame autour de lui. S'il se méfie des fonctionnaires, il craint encore davantage cette dérive langagière. Parce qu'il faut bien appeler un chat un chat, il faut continuer à appeler un chien un chien. Céder à cette «facilité de langage», c'est mettre le doigt dans un engrenage infernal. Car la langue «change celui qui la parle, ça oui, elle le transforme, et quand on s'en rend compte, c'est déjà trop tard.»
À l'image des chats qui ne sont pas soumis, il va tenter de lancer la rébellion, de fédérer ses amis, Ludo, Gwen, Sergei, le curé, l'instituteur ou encore Léonore et Myriam. Mais la partie est loin d'être gagnée, car l'attaque est insidieuse. Pourquoi refuseraient-ils des cadeaux?
Le conte d'Isabelle Aupy est redoutablement bien construit, allant chercher derrière l'anecdote une réflexion sur la liberté de choix, sur la force du langage, sur l'endormissement des consciences. Prenons garde à la douceur des choses! Prenons garde aux «éléments de langage»! Prenons garde aux vessies que l'on veut nous faire prendre pour des lanternes! Prenons garde à ne pas sombrer dans un grand n'importe quoi aseptisé et uniformisé!

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
Il y a longtemps, je ne me suis pas battu pour une chose importante. Aujourd’hui, il est hors de question que je refasse la même erreur et qu’on me prenne ce qui compte pour moi.
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Le jeune homme avait beau lui dire qu'ils étaient frères, que personne ici n'était armé, ça ne changeait rien. Dans les yeux du soldat, dans son regard perdu, il lisait la peur de l'ennemi qu'on lui avait rabâchée aux oreilles encore et encore.
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Pour contrôler individu, il faut faire croire au besoin, même quand il n'a pas, surtout quand il n'a pas.
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On dit " ami " pour tout le monde aujourd'hui, en particulier pour des gens à qui on ne cause jamais.
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Le professeur avait laissé tomber son costume, le vent l'avait de nouveau décoiffé, mais tout de même, il avait changé. C'était dans sa façon de nous dire les choses. Il parlait le convaincu. C'est une langue français le convaincu, une langue à sens unique faites des mêmes mots que nous, mais un peu différente : elle ne connaît pas les points d'interrogation. Et puis c'est une langue qu'on ne remarque pas sur le coup. Elle change celui qui la parle, ça oui, elle le transforme, et quand on s'en rend compte, c'est déjà trop tard.
Nous étions tous différents, nous possédions tous un truc à nous, jusque dans notre façon de penser, de parler ou d'être. Chacun avec ses histoires, ses envies. Il y avait du commun bien sûr, sinon on ne se serait pas retrouvé là, mais il y avait aussi beaucoup de singuliers. C'était notre force, je crois, d'être égaux sans l'être, de ne pas être semblable et de le savoir pertinemment, mieux encore : de le respecter.
Le vieux poète disait: croire c'est pas vouloir savoir, confort de l'esprit, pas réfléchir et obéir bêtement. Croire c'est appliquer règles sans poser questions, pas bon pour l'homme, autre forme du pouvoir.
Pour manipuler, il faut pas obliger, mais inciter. Et gens stupides qui croient que bonheur est d'avoir, pas être. Français être une belle langue qui a compris, qui dit je suis heureux, pas j'ai heureux. Mes français peuple d'abrutis, ont oublié leur langue, leurs pensées, trop fiers de leurs droits de l'homme, oublié sa fragile...
Pendant ce temps, ils finissait de nous les prendre ces choses-là, des choses dont nous n'avions pas besoin pour vivre, mais qui était tellement nécessaire la liberté d'être soit, et non comme les autres ; la vérité du monde aussi, celle qui se glisse dans la mer et dans le vent, cette réalité qui vous colle les pieds sur terre et une bonne fois pour toute, qui décoiffe les cheveux et vous rappelle qu'une mèche qui dépasse, ce n'est pas important, qui nous rappelle en revanche à notre nature. Il nous les prenait parce qu'on les avait laissés faire.
Donc oui, on va se battre pour ça ! Oui je vais me battre pour mourir dans un endroit où j'ai envie de vivre ! Parce que si je reste à me gratter le nombril, je ne pourrai jamais plus me regarder dans une glace et virgule le jour où mes enfants viendront me voir, je ne voudrais pas qu'ils aient honte de leur père.
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Videos de Isabelle Aupy (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isabelle Aupy
Isabelle Aupy vous présente son ouvrage "L'homme qui n'aimait plus les chats" aux éditions Folio.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2700264/isabelle-aupy-l-homme-qui-n-aimait-plus-les-chats
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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Pourquoi les chats de l’île ont-ils disparu ?

Ils ont été abattus par des agents venus du continent.
Ils ont été capturés par des agents venus du continent.

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