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EAN : 9782226402448
240 pages
Albin Michel (04/04/2018)
4/5   106 notes
Résumé :
Les plantes sont-elles intelligentes ? Oui, et bien plus que nous ne pourrions l'imaginer, nous répond Stefano Mancuso.
Savant de renommée mondiale, fondateur de la neurobiologie végétale, il est le premier à avoir démontré que, comme tous les êtres vivants, les plantes discernent formes et couleurs, mémorisent des données, communiquent. Elles ont une personnalité et développent une forme de vie sociale basée sur l'entraide et l'échange.
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Stefano Mancuso, universitaire italien, directeur de recherches en neurobiologie végétale, auteur qui n'est pas encore traduit en français, défend, dans ce court essai de vulgarisation, la thèse de l'intelligence des plantes. Par intelligence, il faut comprendre la « capacité de répondre à des problèmes », et savoir que « chaque plante enregistre, sans discontinuité, un grand nombre de paramètres environnementaux – la lumière, l'humidité, les gradients électrochimiques, la présence d'autres plantes ou d'animaux, les champs électromagnétiques, la gravitation, etc. – et, sur la base de ces données, elle est appelée à prendre des décisions concernant la recherche des nutriments, la compétition, la défense, les rapports avec les autres plantes et les animaux : une activité difficile à imaginer sans avoir recours au concept d'intelligence. » (p. 111).
L'absence d'un organe central préposé à l'élaboration des données (un cerveau, un système nerveux) mais surtout une très longue et tenace tradition aristotélicienne revitalisée par la « Pyramide des vivants » de Charles de Bouvelles (1509) qui plaçait le monde végétal (qui « est et vivit ») juste un échelon au-dessus du minéral (« est ») mais au-dessous de l'animal (« est, vivit et sentit ») et bien sûr au-dessous de l'homme (« est, vivit, sentit, intellegit ») (et, détail mignon, situait les plantes dans une pyramide correspondante de péchés-vertus les dotant de « acedia et gula », mais leur niant « luxuria » et surtout « virtus », réservée à la créature du sommet !) a contribué à évincer de l'Histoire des sciences les quelques tentatives – cfr. Linné et surtout Darwin – de défendre cette théorie, ou même seulement de rechercher sur des sujets aussi sulfureux que le sommeil des plantes, ou la mobilité délibérée des racines.
Or, on peut supposer que c'est surtout une analogie avec les recherches en informatique sur l'intelligence des réseaux qui nous permet aujourd'hui d'appréhender ces fonctionnements « intellectuels » diffus et partagés, dépourvus d'organe central. A l'instar de la communication et coordination entre les dizaines de millions de pointes de racines (« apici radicali ») d'un banal plant de maïs de huit semaines. Et la raison de l'absence de tout organe centralisateur chez les végétaux réside naturellement dans leur relative immobilité, qui les pousse vers une structure modulaire et sérielle, afin de survivre à une prédation même importante du feuillage, tronc voire des racines, impossible chez les animaux qui, eux, doivent fuir ou périr. Pourtant, les plantes ont mis au point une panoplie de stratégies de défense et de reproduction fondées sur la mobilité, en utilisant le vent ou l'eau et surtout des symbioses multiples et compliquées avec les animaux (dont l'homme), parmi lesquelles les fleurs et les fruits sont les plus connues. Dans le jugement sur l'efficacité comparée de ces deux systèmes de survie, on peut compter que la masse biologique végétale pèse entre 95 et 99,5% du total de la matière organique sur Terre et que les effets relatifs de la disparition du règne animal ou végétal seraient très inégaux (sans parler de celle de l'homme !)...
L'ouvrage, s'il passe beaucoup (trop) de temps à déconstruire les préjugés des savants et du vulgaire, comporte un chapitre sur « Les sens des plantes », qui révèle, de façon plus au moins développée et donc convaincante, le correspondant végétal de la vue, odorat, goût, toucher, ouïe, « … et des quinze autres sens » des plantes. Sur le goût, sont évoquées les plantes carnivores, sur le toucher, les mimosas et la compatibilité ou incompatibilité des espèces dans leurs enlacements aérien ou souterrain : c'est marquant à titre d'anecdote, mais peut-être un peu léger. Ensuite, le ch. IV sur « La communication chez les plantes », est à mon avis le plus riche et fertile pour la réflexion. C'est aussi celui où il est question de plusieurs recherches en cours qui pourraient, entre autres choses, nous faire sortir des catastrophes à la fois des pesticides et des OGM pour augmenter la productivité des cultures (à propos desquelles on se demandera un instant si c'est l'homme qui utilise les plantes ou bien l'inverse...). Enfin le ch. V revient sur différents aspects du concept d'intelligence, végétale et autre. le livre se lit vite ; j'aurais préféré deux cents pages et autant de moelle en plus, mais les références pour approfondissement en fin de chapitres font surtout état d'articles scientifiques récents ou d'ouvrages très anciens (donc il est sans doute juste prématuré de réclamer un traité !)
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J'ai toujours considéré les plantes comme des êtres vivants à part entière… Ainsi, j'ai toujours du mal à jeter une plante d'ornement quand elle perd son potentiel décoratif ; j'ai, chez moi, des zones éloignées des regards étrangers où des plantes en mauvaise forme essaient de se refaire une santé ou de mourir ; de plus, il est de notoriété publique dans mon entourage que je parle aux végétaux…
Un essai intitulé L'intelligence des plantes ne pouvait donc que m'intéresser.

Les deux auteurs, Stefano Mancuso et Alessandra Viola, développent dans ce livre une posture anthropomorphique intéressante et originale ; le premier est un savant mondialement reconnu comme le fondateur de la neurobiologie végétale ; la seconde est une journaliste de vulgarisation scientifique.
Il s'agit pour eux de nous prouver que les plantes réagissent et raisonnent en fonction des mêmes récepteurs de la perception que les humains ou les animaux ; les plantes ont une vie sociale, des ressentis et communiquent entre elles et avec les autres espèces. Même si j'étais convaincue par cette problématique avant d'entamer ma lecture, j'avoue que j'ai à la fois consolidé mon petit savoir et appris énormément de nouvelles choses. Il y a même des passages consacrés aux orchidées que j'ai dévorés avec bonheur.
L'ensemble est très clair, particulièrement didactique et abordable, point trop long, porteur d'une réelle volonté écologique.
J'avais choisi une version audio de ce livre, lu par Raphaël Mathon. Je ne suis pas certaine que ce format soit le mieux approprié même s'il est accompagné d'un document annexe en fichier pdf reprenant les illustrations et graphiques du livre. Au début, la voix du narrateur m'a un peu gênée, désagréable à l'oreille et puis, captivée par le propos, je m'en suis accommodée comme on le ferait pendant un cours intéressant donné par un professeur à l'intonation soporifique.

Dans ce livre le monde végétal est tout sauf « végétatif » !
Une belle découverte.
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Après avoir lu la vie secrète des arbres, je m'attendais à une approche plus en profondeur, avec des avancées significatives sur les comment et le pourquoi de l'intelligence des plantes. En fait, les recherches en la matière sont à leur début et on reste un peu sur sa faim.
Celà dit c'est écrit agréablement, ça se lit très vite, et on prend plaisir à relier ce qu'on voit autour de nous et cette nouvelle approche : les plantes ont des sens (les mêms que nous plus d'autres), des stratégies de croissance conscientes etc... Comme à l'époque de Copernic, l'homme est encore un peu moins le centre du monde !
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Les plantes sont bien plus que de la déco de salon. Bien qu'elles paraissent immobiles, voir absente de vie, elles sont bien vivantes pour les yeux qui veulent un tant soit peu observer.

Le début du livre démontre notre peu de considération pour la flore. L'auteur élève la plante au même niveau que les Homo sapiens sapiens et démontre que ce qu'on intelligence n'est pas l'apanage que des animaux , ni même de notre espèce. Nos apriori culturelles malmènent notre opinion sur ce règne de la nature. Depuis les textes religieux jusqu'aux recherches scientifiques modernes, les plantes sont sous-estimées et l'orgueil des Hommes est assouvit.

Pour prouver ses propos, l'auteur a l'ingénieuse idée de comparer nos cinq sens avec ceux des plantes. Si l'homme est intelligent parce qu'il est sensible, les plantes sont elles suffisamment sensibles pour être intelligente ? Peuvent ils entendre, voir, toucher, sentir et goûter ? Alors je vais divulgacher mais oui. Les avancées scientifiques le prouvent, et la question intéressantes est "comment et pourquoi le font elles? ". C'est bien là tout mon intérêt du livre. Découvrir comment une plante "pense". Car on a beau les voir depuis nos jardins et nos balcons, mais, organismes à part en tiers de nos modes de vie, les plantes luttent, combattent, inventent et coopèrent elles aussi pour survivre et prospérer et non pas juste fleurir et être arrosée. (wahou, je me découvre militant pro-plante).

La première partie remet alors le règne végétale à sa place dans nos esprits, à égalité voir supérieur à l'Homme et prouve que les plantes sont plus sensibles qu'on ne le suggère.

La partie que jai apprécié est "l'intelligence végétale". On rentre dans les recherches de l'auteur et ce qu'il dévoile est vraiment intéressant notamment sur les apex racinaire. A ce stade de livre, on ne prouve plus que les plantes sont intelligente mais comment elles choisissent, se décident, etc. Ce chapitre ma vraiment intéressé.

Mon avis sur le livre est qu'il est a conseillé au plus grand nombre. Il recadre l'Homme à sa place, dans la nature. Il nous donne une leçon de vie sur nos aptitudes à penser sans comprendre notre environnement. Il n'est toute fois par essentiel pour les experts en végétal mais la portée du message de fond est, en ce qui me concerne, suffisament important pour qu'il soit entendu par le plus grand nombre.
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Ouvrage très stimulant pour des débutants en botanique, qui permet d'aborder des concepts de base et surtout de casser nos stéréotypes sur les plantes.

J'ai beaucoup apprécié les différentes réflexions de l'auteur sur la notion d'intelligence, et on sent très bien que si les efforts de recherche sont maintenus en neurologie végétale, c'est notre conception du monde qui en sera bouleversée, ce qui serait bénéfique à l'ensemble du monde vivant.

Néanmoins, quelques points noirs gâchent ce travail de vulgarisation scientifique : tout d'abord il y a de nombreuses répétitions tout au long du livre, notamment dans le chapitre 5, qui alourdissent la lecture. Ensuite, il me semble que l'auteur place trop d'espoir dans un capitalisme verdi où la technologie s'inspirerait du végétal pour résoudre d'autres problématiques technologiques.

N'oublions pas que c'est notre économie extractive qui crée les conditions actuelles de prédation du vivant. Cette prédation ne s'arrêtera pas si la recherche en biologie végétale sert des intérêts économiques.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le calme qui nous envahit en leur compagnie (végétaux) est peut-être l'écho d'une conscience ancestrale que la verdure renferme tout ce dont nous avons besoin et toutes nos possibilités de survie. Aujourd'hui comme hier.
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Le règne végétal tout entier est ainsi sous-évalué, alors que notre survie et notre avenir en dépendent.
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Les plantes sont elles des êtres intelligents? Peuvent elles résoudre des problèmes. Communiquent elles avec leur milieu environnant, avec les insectes et les animaux supérieurs? Ou bien sont elles au contraire des organismes passifs, privés de sensibilité et de tout comportement individuel et social?.......

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Bref, la bureaucratie est l'une des pires conséquences des organisations animales, c'est-à-dire centralisées, pyramidales et avec une chaîne de commandement. En fin de compte, écrit Max Weber, toute bureaucratie cesse de servir la société qui l'a créée, devenant une fin en soi, grandissant comme un corps étranger, prenant des mesures pour la protéger et imposant des règles non fonctionnelles qui servent exclusivement à justifier sa taille.
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La Nation des Plantes, n'utilisant que des modèles organisés répandus, décentralisés et répétés, s'est toujours affranchie des problèmes de fragilité, de bureaucratie, d'éloignement, de sclérose, d'inefficacité, typiques d'une organisation hiérarchique ou centralisée à caractère animal.
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Vidéo de Stefano Mancuso
STEFANO MANCUSO - SENSIBILIDAD E INTELIGENCIA EN EL MUNDO VEGETAL
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