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EAN : 9782714476135
352 pages
Belfond (03/05/2018)
3.64/5   155 notes
Résumé :
Amitié trouble sur fond de lutte des classes, ambition politique, homosexualité refoulée et violence sourde, un roman original, grinçant et particulièrement palpitant, quelque part entre le "Monsieur Ripley" de Patricia Highsmith, "Le Dîner" de Herman Koch et "La Gifle" de Christos Tsiolkas.

Martin Gilmour ne s’est jamais vraiment senti à sa place. Mais en réussissant à décrocher une bourse pour la prestigieuse Burtonbury school, ce fils unique d’une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 155 notes
Au Prieuré de Tipworth, en ce 5 mai 2015, Ben Fitzmaurice fête en grandes pompes son quarantième anniversaire. Plus de 300 invités, triés sur le volet, ont répondu présent. Tout le gratin de la bonne société britannique est là. Il se chuchote même que le Premier Ministre pourrait faire une apparition. Parmi eux, Martin Gilmour, le meilleur ami de Ben depuis le lycée, accompagné de sa discrète femme, Lucy. Une amitié qui dure, malgré leurs origines sociales bien différentes, leurs parcours et leurs choix de vie. Si Martin est aujourd'hui critique d'art, Ben, lui, est pressenti pour faire une belle carrière politique. Pour soi-disant parler d'une certaine opportunité, Lucy et Martin se rendent au Prieuré avant le début des festivités. Et si l'accueil de Serena et Ben est des plus convivial, il n'en demeure pas moins une certaine électricité dans l'air...
D'ailleurs, que s'est-t-il passé à cet anniversaire pour que Martin soit au commissariat de Tipworth, trois semaines plus tard ?

C'est par le biais de Martin, interrogé par deux policiers, que se dessine peu à peu la relation qui l'unit à Ben. Revenant sur la soirée où, on le devine, quelque chose s'est passé mais aussi sur le début de leur amitié, leurs études dans le même lycée puis la même université, l'on entrevoit peu à peu la relation de pouvoir exercée par Ben, l'adoration, voire la vénération de Martin pour son meilleur ami. Une relation ambiguë, presque toxique. Autour des deux hommes, Lucy et Serena, deux femmes qui, pourtant dans l'ombre, n'en restent pas moins importantes. La première parce qu'elle a découvert la véritable nature de son mari (ce qu'elle relate via son journal), la seconde parce qu'influente auprès de Ben. Véritable critique acerbe de la bonne société britannique, ce roman, aussi cruel que machiavélique, révèle peu à peu son lot de surprises. Elizabeth Day, de par sa plume alerte, dépeint, avec finesse, une société rongée par la cupidité et les apparences. Porté par des personnages extrêmement fouillés, un thriller captivant et habilement mené...
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Que s'est-il passé le 5 mai 2015 ?
Ce soir-là, Ben Fitzmaurice fête ses 40 ans en grande pompe avec sa sublime femme dans leur non moins somptueuse demeure de la campagne anglaise. Et avec, bien sûr, leurs 300 invités de prestige, le gratin de la sphère politico-culturo-médiatique britannique. Parmi eux, jurant un peu dans le décor, il y a Martin et sa femme Lucy. Martin et Ben sont les meilleurs amis du monde depuis le lycée. Ou, plus exactement, Martin voue un véritable culte à Ben depuis que celui-ci a pris sa défense, un jour parmi tant d'autres où Martin était - une fois de plus - la tête de turc de ses camarades. Ils ne sont pourtant pas issus du même milieu social : tandis que Martin, boursier, vient de la petite classe moyenne, élevé par une mère veuve, aigrie et pauvre, Ben est né les fesses dans le beurre dans une famille aristocratique richissime. L'un est mal dans sa peau, taiseux et inadapté socialement, l'autre est bourré d'assurance et de charisme. Il y a des amitiés plus évidentes...
Et donc, que s'est-il passé ce soir-là, qui soit suffisamment grave pour que Martin soit convoqué au commissariat trois semaines plus tard ? On l'apprendra par Martin lui-même, entre les chapitres où il relate son interrogatoire et ceux où il remonte le temps, de son enfance à la fameuse soirée du 5 mai. S'y intercale la version de Lucy, qui, par le biais de séances de psychothérapie, livre sa propre lecture, bien plus lucide, des événements et des comportements de Martin et Ben.

Ce n'est pas parce qu'il commence dans un commissariat que ce livre doit être rangé parmi les romans policiers. Il y a bien un coupable, un innocent et une victime, et cette vérité (ou ce mensonge) est la clé de cette « invitation ». Mais ce qui domine, c'est la critique acerbe de la classe sociale privilégiée, dépeinte comme cynique, vaine et prête à tout pour atteindre l'échelon supérieur du pouvoir politique et/ou financier. Amitié, pouvoir, amour, richesse, sont les enjeux ou les obsessions qui font courir les personnages. Loyauté, manipulation, hypocrisie ou secrets bien gardés sont leurs moyens d'action.
Si les personnages de Martin (amer, narcissique, un brin sociopathe) et de Ben (arrogant et opportuniste) ne provoquent pas la sympathie, celui de Lucy force presque l'admiration par tant d'abnégation et de loyauté. Les différences de ressenti dans leurs récits respectifs sont d'ailleurs piquantes et donnent le ton d'une intrigue efficace, dont la trame repose sur des non-dits et des faux-semblants. Bien écrit, bien construit, ce roman très british décrit finement la complexité des sentiments, surtout de ceux qu'on se cache à soi-même ou qu'on croit réciproques. Les illusions tombent, les lendemains déchantent. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid...

En partenariat avec les éditions Belfond via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Tout a été dit déjà, et pourtant ........Voici un roman espiègle, malin, construit de main de maître à l'humour grinçant tout britannique.
L'auteur , avec une incroyable dextérité nous offre une comédie sociale très réussie, sur fond de lutte des classes, argent et pouvoir , jalousie déguisée, désirs refoulés,amitié surfaite, ambition politique, hypocrisie , mensonges éhontés,, arrière - pensées malveillantes, et thé anglais frelaté sur fond de violence sourde.
Ironie, humour très noir et sens aigu de l'observation , construction parfaite entre polar et thriller psychologique nous tiennent en haleine du tout début à la fin.
On ne s'ennuie pas une seconde !
Différents allers et retours entre l'enfance , les études des protagonistes et aujourd'hui jalonnent un jeu de pouvoirs et de séduction , une sorte de puzzle débouchant sur un drame .
Tout commence par une rencontre au collége entre Martin, boursier maltraité , fils d'une mère célibataire sans le sou , Martin , fragile et sincére mais profondément trouble et menteur et Ben,fils de riches, un garçon brillant à qui tout réussit .......
Une amitiè fondée peut - être sur la pitié, pour l'un et l'envie pour l'autre ?
Ben se fait un nom en politique , Martin devient critique d'art .
Lors de la fête des quarante ans de Ben, le gratin est présent : pairs d'Angleterre, comédiens , chanteurs, animateurs radio, Premier Ministre , chefs de cuisine connus ........un décorum ....
Que s'est - il passé lors de cette soirée d'invitation?
Pourquoi une telle violence dans les mots ? Un tel déchaînement ?
COMMENT la fête dégénére t- elle ?

À partir d'une histoire d'ambition et de trahison , de tension palpable , de suspense , où la réflexion prend de l'épaisseur au fil des pages , l'auteur propose un final inattendu .
Cette comédie est addictive , irrésistible, à la fois généreuse et sombre, fine et nerveuse , intelligente et pleine d'esprit . Les phrases parfois drôles et les dialogues sont d'une justesse incroyable !
Une très belle découverte , je ne connais pas l'auteur mais quel talent !
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L'invitation . titre anglais: The Party ...
Et la première page de nous donner les trois définitions de ce mot : fête ou "parti "politique, ou "partie" en droit , c'est à dire la "partie civile".
Et le livre d'orienter le récit vers l'une ou l'autre de ces définitions , finement , intelligemment, minutieusement , brillamment construit... Alors forcément, à côté, le titre français, fait figure , de lot de consolation... Alors ♫ J'ai accepté par défaut cette Invitation, ils ont dû se gourer ♫ .. etc...
The party donc, c'est la soirée d'anniversaire des quarante ans de Ben, qui va en profiter pour faire une splendide pendaison de crémaillère. Sont invités : son meilleur ami Martin, flanqué de son épouse Lucy, ainsi que la fine fleur du gotha britannique , depuis le premier ministre jusqu'à des présentatrices- télé, mannequins, etc... Une fête splendide donc. Mais pourquoi alors que Ben et son épouse Serena disposent dans leur prieuré de quantités de chambres, n'ont-ils pas invité Martin et Lucy à rester dormir ?
Ça sera le premier couac de la soirée dont on se doute qu'elle ne fut pas parfaite, vu qu'on fait la connaissance de Ben, dans un commissariat où il est interrogé par deux inspecteurs . Serena est dans le coma, Ben à l'hôpital, Lucy est internée...
Et Martin, de remonter le temps, d'expliquer, de se raconter , de les raconter , depuis sa rencontre dans un pensionnat anglais avec le très charismatique Ben, jusqu'à son mariage avec Lucy qui l'a choisi plus qu'il ne l'a choisie .
Martin, orphelin de père, élevé par une mère maltraitante, fasciné par la famille de Ben, leurs origines aristocratiques, l'argent qui coule à flot, la prestance "naturelle", le pouvoir, et lui, pauvre petit boursier, aux notes prestigieuses, qui essaie de se hisser au même niveau.
Martin qui passe à côté de sa vie, mais qui se raccroche à cette si "belle" et si "profonde" amitié, prêt à tout pour la garder.. Et Ben, à la vie si facile, Ben si entouré: parfaite épouse, parfaite famille, des relations qui comptent, une future carrière politique, des ambitions ...
Un roman aussitôt commencé, aussitôt fini tant la tension est là ; hier soir, j'étais invitée à une Party, je me suis couchée hyper tard , incapable d'abandonner cette histoire ;-)
Roman noir, nerveux, social, cruel, plein de violence rentrée, cachée, sous le vernis de la bonne éducation.
Si vous voulez des personnages sympathiques, passez votre chemin, ceux-là, sont troubles, mais intéressants, parfaitement décrits, décortiqués.
Oui, vraiment, J'ai accepté cette Invitation et je ne le regrette pas ... Merci à Nameless...

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Fallait pas l'inviter, tout le monde s'en souvient !
Non ? Mais si, l'émission caustique incarnée par un gars avec une tête pas possible.

Bref, L'invitation d'Elizabeth Day (qui présente bien mieux que Michel Muller, sans vouloir faire offense), est de celles qui non seulement ne se refusent pas mais dont on se souvient longtemps.

Premier constat alors que l'on en est encore aux tout premiers balbutiements narratifs, cette écriture me sied parfaitement. Connexion immédiate. Promesse d'un très grand moment de lecture pour peu que la trame soit raccord avec la plume sortie, une fois n'est pas coutume, sans son masque.

Alors de quoi qu'ça cause ?
D'amis qui n'en sont, finalement, pas vraiment.
De relations toxiques propices à moult malentendus assortis d'autant de frustrations et de déconvenues.
D'un monde que les moins de 3600000  K€/mois ne peuvent pas connaître (et c'est heureux) basé essentiellement sur une superficialité frôlant outrageusement le grand vide intersidéral et de pseudo-relations amicales n'ayant pour seule vue qu'un profit personnel à plus ou moins longue échéance.
Ici, humilité et honnêteté prêteraient presque à sourire.
Ce monde, c'est celui d'un milieu relativement gerbant parfaitement décrit par Day qui n'appelle qu'une seule réaction stomacale, le sac à vomi illico.

Je découvre cette auteure et le charme est aussi instantané que durable.
J'ai répondu à cette invitation, gageons que la prochaine soit honorée dans la foulée pour peu qu'elle soit aussi plaisante.

Spéciale cacedédi à Lucy Gilmour, personnage à l'ironie mordante qui m'aura charmé tout du long...
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critiques presse (1)
Actualitte
11 juillet 2018
Méfiez-vous de L'Invitation d'Elizabeth Day. Alors que le pouvoir et le désir, ces deux piliers silencieux, construisent et détruisent les liens, Martin, (im)pitoyable, nous conduit dans les souterrains parfois orduriers de l'amitié et de l'amour.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
C'est comme buter sur une pierre et se casser une jambe.
Parfois, le cours d'une vie peut changer en une seconde, parce que cette seconde n'existe pas isolée des autres : elle est reliée à la chaîne infinie de minutes, de jours, de semaines, de mois et d'années qui se sont écoulés auparavant. Mais cette seconde d'inattention vous met par terre.
Comme une maille ratée ruine l'écharpe qu'on tricote.
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" Ce sont toujours les mêmes écrivains blancs, vieux et ennuyeux à mourir. (...) ...qui en gros écrivent avec leur queue et qui se félicitent les uns les autres d'être aussi géniaux continuait Lucy. Alors qu'en fait leurs romans sur "l'état du pays" sont des drames familiaux remis au goût du jour et dopés à la testostérone. Vous êtes au courant qu'il y a des écrivaines extraordinaires en Amérique et qu'elles sont tout le temps ignorées juste parce qu'elles écrivent sur la famille et qu'elles ont des couvertures atroces, merde, avec des enfants en gros plan et des châteaux de sable ?"
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"J'avais sous- estimé le pouvoir de séduction des Fitzmaurice.
Être près des gens comme eux------riches, privilégiés, beaux, égoïstes ------n'est pas bon pour l'âme.Ils ne s'intéressent qu'à eux tous en n'ayant que le mot "générosité "à la bouche..
Ils se fichent des autres. Non par méchanceté , mais simplement par manque d'imagination.
Ils ne savent pas comment nous vivons. Mais les plus impressionnables parmi nous-----les indaptés , les solitaires , les aigris et les vulnérables------se font emporter comme des nageurs trop faibles pur résister à la marée. Nous voudrions être à leur place et, en même temps, nous les détestons " ........
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Personnellement, je trouve l'engouement contemporain pour la cuisine incroyablement pénible. Il n'y a plus que de l'écume, des racines, de la purée d'avocat ou du ragoût de narines de porc et de testicules de veau. Qu'était devenu le pain grillé ? Même sans beurre. Juste du pain grillé. Avec éventuellement un peu de confiture de fraises.
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En semaine, ils vivaient dans une demeure de stuc blanc dans le coin le plus cher de Notting Hill. Le week-end, d'après ce qu'ils m'avaient raconté, il leur fallait "plus d'espace" pour les enfants.
" On a besoin de s'échapper" avaient-ils dit en se penchant sur des brochures en papier glacé d'agences immobilières (...)
A quoi ils voulaient échapper, je n'en avais pas la moindre idée.
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