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EAN : 9782843984457
128 pages
Apogée (19/02/2014)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Liscorno, village situé dans les Côtes-d'Armor, est devenu au fil du temps un point d'ancrage essentiel pour Jacques Josse. C'est là, à quelques kilomètres de l'océan, qu'a commencé son long cheminement en compagnie des écrivains. Il revient dans ce récit sur ses années fondatrices. En tissant des liens étroits entre les escapades qu'il réalisait alors grâce aux livres et ce qu'il percevait, au même moment, de la vie alentour, il dessine les contours d'une géographi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Mille Mercis à Masse Critique et aux éditions Apogée...que je découvrais avec ce charmant petit volume de l'écrivain-poète breton, Jacques Josse...que je lisais, aussi pour la première fois… Des émotions « en escalier »…

Dans ma boite aux lettres , ce samedi 7 juin 2014… je reçois un très mince paquet qui provient d'Ile-et-Vilaine, et de Rennes, précisément, la terre de ma grand-mère maternelle…je partais à une invitation à dîner… et j'ai emporté sous le bras, mon « cadeau breton », que j'ai sur les deux chemins de l'aller et retour…dévoré

Je me suis laissé bercer par la magie des mots, des lieux et de la littérature… Jacques Josse mêle avec subtilité son amour de la poésie, de sa Bretagne, des figures paternelle, maternelle, amicales ou tout modestement tous les solitaires-poètes involontaires que l'auteur a croisés dans les bars bretons…
Ce texte très bref est aussi très intense, très resserré sur les souvenirs d'enfance, les premiers émois littéraires , plus particulièrement une passion de l'écrivain pour la « beat-génération »…Kerouac, Ginsberg…. Et des lignes bouleversantes sur son papa :

« Ses vrais voyages résidaient dans les livres qu'il dévorait le soir dans sa chambre à Bréhat. Tous évoquaient le travail, l'être confronté à la rudesse et à l'absurdité de la vie, sur terre ou sur mer, assouvissant, a minima, ces envies d'évasion qui le propulsaient vers l'aventure, les caps, les ports célèbres, (…) (p.48)
« Mon père, au même instant, dérivait sans doute lui aussi, guidé par quelque séquence inventée par l'un de ses écrivains préférés. Peut-être se remémorait-il, au bord d'un lointain cours d'eau, la mine défaite d'un homme égaré, tout droit sorti d'un roman de Steinbeck, dont il parlait si souvent, se familiarisant à ses côtés avec les us et les coutumes des habitants qui déambulaient dans –Tortillat Flat- ou – Rue de la sardine_... » (p.47)

Une promenade au pays des souvenirs , de l'enfance, des coups de coeur littéraires… qui ont construit l'auteur, comme la découverte flamboyante de Tristan Corbière…Sans omettre un auteur parmi mes préférés, Armand Robin.

Pour les amoureux de la Bretagne, du Grand large, de la Beat Generation, de la Littérature et de la poésie réunis… engouffrez-vous dans ce ravissant volume… aux couleurs de l'été…une couverture ravissante, avec une vignette ornée d'une meule de paille, un morceau de ciel… et la rêverie, la poésie en prime !!
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Liscorno est le village breton où est situé la maison familiale de l'auteur. Dans ce petit livre de 92 pages, l'auteur décrit les lectures qui l'ont marqué pendant sa jeunesse et qui ont forgé l'homme qu'il est aujourd'hui. Il parle de ses lectures d'enfance et d'adolescence. Chaque retrace une rencontre importante : Corbière, Verhaeren, Kérouac, Kaufman, Snyder, London, Carver, Celan, Genet, Martin, Robin, Ginsberg, Hrabal, Michaux… En tissant des liens étroits entre les escapades qu'il réalise alors grâce aux livres et ce qu'il percoit, au même moment, de la vie alentour, il dessine les contours d'une géographie intime et mentale qui dépasse frontières et limites de territoires. Peu à peu le hameau breton isolé s'ouvre au monde.
Livre poétique, imprégné par l'imaginaire de la mer et des voyages, au travers de personnages rencontrés, des rêveries du narrateur, des histoires de bistrot, et surtout des livres.
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Ce livre a été lu dans le cadre du Masse Critique de mai 2014, et je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Apogée. J'ajouterai une bonne dose d'admiration pour l'écrivain-poète breton, Jacques Josse dont j'ignorais l'existence avant de le lire.

Liscorno est un village. Et les premières lignes décrivant l'arrivée du camion de déménagement sont un réel plaisir. Un village d'adoption que Jacque Josse nous (ra)conte par le biais de ses lectures d'adolescent. London, Kerouac, Gonsberg, Hrabal... et bien d'autres. Et Jacques Josse en parle si bien que je les ai ajoutés, presque tous, à ma liste d'auteurs à lire.

Le procédé d'écriture est déroutant. On passe d'un auteur à l'autre. Sans transition. On se trouve donc davantage dans une succession de textes, liés entre eux de manière assez lâche, que dans un récit homogène. Sorte de roman à nouvelles. Néanmoins, on progresse dans l'adolescence de l'auteur. Et on progresse dans l'évocation de Liscorno et de la Bretagne, à travers les parallélismes avec les univers des auteurs évoqués. Qui aurait parié sur une telle ressemblance entre les routards de Kerouac et les marins bretons... Et pourtant !

Jacques Josse, pour évoquer chaque auteur marquant de son adolescence, utilise le cadre et le vocabulaire de ces auteurs. Chaque chapitre est donc un véritable microcosme qui représente tout autant l'auteur que Jacque Josse (et son univers).

Le tour de force est là. Une écriture poétique, intense et fraîche. Alors, comme une autre critique le mentionne... on ne peut que se laisser bercer et emporter par la magie des mots. Et par l'économie des mots. Les mots justes, pour rendre compte d'émotions justes.

Emotions. le mot es lancé. C'est bien le coeur du livre. Montrer que nous sommes le produit de nos lectures. Mais qu'elles ne sont pas dues au hasard non plus.

J'ai aimé. C'est sûr. Mais... même si l'auteur boucle le récit et clôt le livre en décrivant son départ de Liscorno, écrin de lectures et de poésie, de rencontres essentielles et vraies, on sent bien qu'il m'a manqué un petit quelque chose. Un récit. Une continuité, un supplément de tension, d'intrigue...
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Une éducation littéraire.
Je rencontre parfois Jacques Josse dans les salons littéraires des environs. Au fil de ces retrouvailles, nous nous sommes découverts certains points communs, le lieu de naissance très proche l'un de l'autre, et un goût commun pour la littérature de la "Beat Generation", Jack Kerouac en particulier.
La plupart des romans de Jacques Josse se déroule dans le Goëlo entre Paimpol, Brehec, Plouha et les environs.
Liscorno, village des Côtes d'Armor, se situe à l'intérieur des terres près de Lanvollon, donc pas très loin de mes origines paternelles.
Une enfance bretonne et littéraire, je pense qu'il y a pire dans la vie. Surtout quand la dite littérature est en plus un plaisir !
Les premières pages concernent l'arrivée au coeur de l'été 1958 du très jeune Jacques dans le village de Liscorno. Début d'une vie et d'une aventure.
La vie, ce sera plus tard dans le bistrot du bourg, les premières bières.
La lecture, ce sont les premiers invités prestigieux dans ce que l'auteur nomme
"sa mansarde" en commençant par Tristan Corbière, qui, paraît-il, n'en est jamais ressorti ! Poète de la mer et de la mort que l'on retrouve dans l'imaginaire breton. Il sera suivi de nombreux autres poètes dits "maudits", Rimbaud, Baudelaire et Verlaine, la fine fleur des écrivains vagabonds.
Puis vient Kerouac, l'Amérique et les grands espaces découverts entre les les pages de ce livre culte qu'est "Sur la route", puis la découverte de ses compagnons de combats contre "l'establishment américain", Allen Ginsberg et William Burroughs, l'écriture contre la culture établie.
Je découvre dans ce livre des noms qui me sont inconnus, Lew Welch, (mort, mais dont on n'a jamais retrouvé le corps) Yves Martin ou Paul Celan, tous poètes que je vais essayer de lire.
La littérature d'outre-atlantique, Steinbeck, et les premières traductions de Raymond Carver entre autres, puis Brautigan, Bukowski et John Fante qui nourrissent l'imagination et la connaissance du Nouveau Monde.
Le temps des mobylettes (chose que l'on trouve encore parmi les personnes âgées) pour les transports de tous les jours. Les clients du café qui prennent un taxi pour Paimpol le samedi soir pour aller s'étourdir en ville ! Maintenant cela peut paraître étrange !
Le père qui, comme beaucoup dans la région, voulait être marin, mais sa santé ne lui permit pas, regrets éternels ? Un grand lecteur aussi, la pêche en rivière comme distraction, mais qui partait travailler à Brehat pour la semaine : mobylette pour Paimpol, la pointe de l'Arcouest, puis le bateau pour un travail d'électricien.
Les habitants du bourg, personnages pittoresques et parfois pathétiques, avec le bar comme deuxième domicile. Ropert et ses chevaux vite rebaptisés en poésie.
Le "Pélican" ou "Le Grand Cassé", quarante cinq ans, grand consommateur de vin rouge avec qui l'auteur lia connaissance en pissant ensemble. Il "partit des poumons" comme beaucoup à l'époque. Sa mère était surnommée par les voisins "Littérature" et lui était un lettré solitaire.
Gens de modeste condition qui peuplaient les bourgs bretons et animaient les bistrots de l'époque.
Un grand bol de nostalgie pleine de promesses, avec cette question, notre enfance ou notre environnement conditionnent-ils nos goûts littéraires ? Je répondrais oui, mais seulement dans une certaine mesure !
Une autre remarque me vient à l'esprit, pourquoi avons-nous en Bretagne gardé une certaine fidélité aux oeuvres de Jack Kerouac ? La liste des écrivains parlant de celui-ci serait trop longue à dresser ici !
Un livre relativement court, moins de cents pages, très bien écrit....héritage de tous les grands écrivains cités ? Très certainement. Toutes nos routes nous ont menés à la littérature en prenant parfois des chemins détournés.
Une belle cure de jouvence.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Marie-Hélène Prouteau. "On retrouve ici ce qui était déjà présent dans "Retour à Nantes", ce pouvoir surréaliste de faire surgir presque naturellement des personnages au détour d'un paragraphe. Ces pages sont habitées, au sens propre du terme, autant par des personnes réelles — voir l'homme resté mutilé de la guerre de 1914-18, le fossoyeur du bourg ou bien le père dont il fait un portrait touchant — que par des fantômes. C'est ainsi que Paul Celan vient une nuit dans la mansarde, porteur des premiers poèmes qui donneront Fugue de mort. Merci à Jacques Josse pour cette magnifique apparition du poète franco-roumain".
Tout se passe comme si ce territoire d'enfance faisait fonction de « forme » au sens ouvrier ou artisanal du terme. le lieu réel," Liscorno", où s'engrangent ces lectures, s'absente par moments, pour laisser place à un lieu imaginaire où prend forme la vocation de l'écrivain, ouverte sur les possibles de la vie.
De cette boulimie brouillonne et pressée de lectures ressort une étonnante impression d'énergie, celle d'une sensibilité qui suit en toute liberté sa pente singulière naissante. Celle d'un être jeune prêt à capter toutes ces ondes de solidarité fraternelle avec ces « existences en lambeaux » entrevues au café du hameau.


Lien : http://talent.paperblog.fr/7..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je lisais trop vite. Je sautais d'un livre l'autre selon l'envie, l'humeur, l'instinct et l'attention du moment. J'entrouvrais des portes d'un coup sec et réussissais parfois à distinguer une silhouette incertaine au détour d'une enfilade de couloirs.

Je repérais là-bas, qui avançait dans le froid, longeant des barbelés, sur les rives du Don, le chasseur alpin Mario Rigoni Stern et, plus éloignée encore, qui s'abritait sous un porche dans le vieux Prague, la silhouette râblée de l'ancien chef de gare et compresseur de papiers usagés Bohumil Hrabal. J'espérais débusquer bientôt de nouvelles traductions pour envisager de plus intenses périples avec eux. (p.85)
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Le poète Celan....

c'était aussi se lancer à la rencontre des voix secrètes de quelques poètes qu'il vénérait et dont les oeuvres m'étaient inconnues. Certains d'entre eux, Ossip Mandelstam, Anna Akhmatova, Marie Tsetaeva, l'avaient précédé sur de semblables chemins périlleux. Ils les mentionnait discrètement. Les citait en exergue ou inscrivait leur nom dans un poème. Tous tentaient, à son image, de détecter dans leur incessante et rude recherche en poésie un point d'équilibre capable de les faire tenir debout. (p.55)
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Ils roulaient à vitesse folle, dopés par des syntaxes hors-norme, étirant leurs paragraphes, leur injectant de l'iode et de l'écume, les confiant aux bras des vents porteurs et à la fougue de l'océan. (p.87)
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Chacun avait un pendu ou un type aux doigts humides bêtements branchés sur une prise de 220 volts en réserve. D'autres un accident de tracteur ou un choc entre une mobylette et un camion de laitier prêts à servir en cas de silence prolongé. (p.66)
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Certains de ses livres m'accompagnaient depuis longtemps. L'un d'entre eux avait même le pouvoir, à peine ouvert, de recouvrir le bord de mes draps d'une fine pellicule de givre... (p. 41)
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