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EAN : 9782369811664
128 pages
Rue de Sèvres (23/05/2018)
3.55/5   11 notes
Résumé :
Pour échapper à un quotidien professionnel et personnel qui l’oppresse, une jeune Parisienne russophone, Mathilde, accepte la proposition de son amant du moment : l’accompagner en Asie centrale, au Kirghizstan, et participer pour le compte de l'O.S.C.E. à une mission d’observation du processus électoral en cours. Les premières élections libres depuis l’indépendance !

Idéaliste et passionnée, la jeune femme s’enthousiasme pour sa tâche, s’implique aupr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Voilà une petite BD fort intéressante mais qui malheureusement est passée trop inaperçue.
Cette histoire nous éveille sur la difficulté de changer un régime politique pour une indépendance. En effet c'est en 1991, à la fin de l'ex URSS, que le Kirghizistan déclare son indépendance.
La BD focalise sur l'élection présidentielle de 2005 qui a abouti à la présidence "Bakiev".

Le scénario d'Emmanuel Hamon :

Emmanuel Hamon aime bien aborder les sujets politiques dans ces oeuvres.
Il nous livre ici une tranche de vie d'un pays en pleine reconstruction politique avec toutes ses qualités et ses défauts.
Via les yeux de la jeune et encore naïve héroïne qu'est Mathilde, il nous décrit donc succinctement à la fois les missions de l'OSCE, mais aussi les ressentis populaires, les tréfonds des manipulations politiques et le trafic d'influence.

Ainsi la protagoniste va évoluer rapidement, d'espoirs en désillusions, de futilité à action, et se remettre en question quant à son parcours, ses diplômes, ses objectifs de vie et son utilité.
Elle se rend vite compte que sa présence d'observatrice est quasi-inutile face à la corruption ambiante, que la population n'est pas dupe vis à vis des évènements mais se sent finalement impuissante.
A travers ses épisodes et visites de l'hôpital de la ville, elle en mesure l'ampleur de la gangrène et s'explique ainsi la résignation des Kirghizes.
Emmanuel Hamon nous crie aussi probablement son désespoir de ces situations hélas trop commune encore de nos jours (y compris chez nous), et développe ainsi une évolution psychologique rapide très affectante et touchante de Mathilde au travers ce récit.
Notre héroïne, face à ces constats de pauvre ruralité du pays et des manques de moyens des institutions, brave son interdit d'observatrice pour finalement agir en jouant de ses relations, prenant ainsi un risque énorme pour le Kirghizistan et pour elle.
Elle agit en son âme et conscience croyant bien faire, mais elle finit par s'apercevoir que son manque d'expérience l'a finalement dépassé.
On a peur pour elle...

Le scénariste, également réalisateur et acteur de cinéma, dénonce ainsi habilement les mascarades de ces hommes d'importance, la corruption généralisée et les manipulations de masse tout en y opposant un idéalisme altéré et parfois à la limite de la condescendance, à travers les représentants de l'OSCE.
Ce scénario est donc, selon mon opinion, du grand art dans ce registre.
Tout parait transparent et relativement simple au premier abord, mais s'avère finalement beaucoup plus complexe que prévu.

Le dessin de Damien Vidal :

Damien Vidal nous reviens après ces deux extraordinaires ouvrages avec Laurent Galandon : Lip et le contrepied De Foé.
Cette fois ci c'est donc avec Emmanuel Hamon qu'il fait équipe pour nous raconter une autre tranche de vie mais plutôt politique cette fois ci.

Le dessin réaliste de Damien Vidal est appréciable et fort bien adapté à ce genre de récit. Son trait est fluide, simple et efficace.
Les détails semble sporadique et n'apparaissent que s'ils semblent nécessaires (exemple : décoration d'intérieur parisien, ou architecture particulière par exemple...).
Les arrière-plans sont donc purgés et réduit à leur plus simple appareil. Ils sont brillamment représentatifs de la pauvreté du pays et de la population. A noter tout de même que les vignettes de paysage Kirghize sont magnifiques et font penser à un sublime carnet de voyage, comme Mathilde aurai pu le faire. Les couleurs sont gaies et vivantes mais loin d'être criarde.
J'adore par exemple les couleurs du passage en boite de nuit, c'est un style que ce dessinateur devrait à mon sens, beaucoup plus exploité.
Je regrette tout de même un petit point. Si je devais comparer avec les autres oeuvres de Damien Vidal (le contrepied De Foé par exemple), je trouve que les personnages manquent un peu de relief et de caractère. Les expressions se devinent mais se confondent aussi parfois un peu, à la manière d'un Jiro Taniguchi où les visages paraissent neutres, stoïques et impassibles, la plupart du temps.
Mai cela ne reste que mon opinion...

Les effets sont peu nombreux mais bien placés et apportent du mouvement au dessin (Les effets de poussière et ce léger flou des roues de camion par exemple...)
Au final, j'aime beaucoup le coup de crayon de Damien Vidal

En bref, l'observatrice est au final une oeuvre très engagées dénonçant nombre de malversations encore trop communes de nos jours et plus ou moins visibles. le récit se passe au Kirghizistan, mais notre pays n'est pas en reste non plus avec sa classe politique.

C'est donc bel et bien une oeuvre osée et critique si l'on y réfléchi bien.

Lien : http://www.7bd.fr/2019/06/lo..
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J'ai reçu cet album de bande dessinée des éditions Rue de Sèvres dans le cadre de la dernière Masse Critique.
J'ai trouvé le graphisme agréable pour un récit documentaire mais j'ai surtout aimé les cases où on voit ce que l'héroïne photographie, son regard sur les gens et le pays.
Mathilde est une jeune femme qui se fait recruter comme observatrice pour l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) notamment pour sa maîtrise de la langue russe. Elle va passer quelques semaines au Khirgizistan afin de veiller au bon déroulement des élections.
Mais elle découvre un fonctionnement politique qui, sous des couverts de démocratie, est truffé de magouilles, corruption, ententes entre hommes politiques - y compris français - et entrepreneurs... bref, une intervention extérieure qui n'a pas réellement pour but l'amélioration des conditions de vie des citoyens ni de l'infrastructure sociale du pays.
C'est finalement un livre sur le libre-arbitre, les convictions et les choix de chacun face à la réalité.
Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris la fin mais j'ai trouvé ce témoignage intéressant dans sa façon de dénoncer clairement comment ça se passe.
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Paris, 2005. Mathilde, une parisienne de 27 ans, enchaîne les petits boulots et les stages en dépit d'un master en droit international et vit une histoire d'amour insatisfaisante avec Paul, son ex professeur de droit.

Celui-ci lui propose de l'accompagner au Kirghizistan en tant qu'observatrice pour l'OSCE. L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe a pour mission de contrôler la bonne tenue des premières élections présidentielles libres dans l'ex satellite de l'Union Soviétique et de vérifier le respect des procédures et des critères démocratiques.

Ses études en droit international et son excellente connaissance du russe, sont toutes indiquées pour mener à bien cette mission et Mathilde accepte avec enthousiasme, d'autant qu'elle compte bien profiter de l'occasion pour faire des photographies des habitants de cette région du monde.

A son arrivée, elle est chargée de rejoindre la province de Naryn où elle va faire équipe avec un autre observateur français et Nina, leur interprète kirghize. Sur place, ses idéaux vont vaciller et une rencontre va être décisive, Mathilde va-t-elle choisir un autre combat quitte à se compromettre pour aider la population ?

Avec L'observatrice, Emmanuel Hamon et Damien Vidal nous font vivre les premières élections kirghizes libres qui eurent lieu le 10 juillet 2005, enfin libres jusqu'à un certain point puisqu'un seul homme s'est porté candidat et que l'opposition est aux abonnés absents.

A travers Mathilde, nous faisons la connaissance de ce pays d'Europe centrale indépendant depuis 1991, très peu connu des français et nous découvrons les paysages et les campagnes encerclées par les montagnes, le manque de moyens, les populations nomades, les infrastructures datant de l'ère soviétique…

Très vite, notre héroïne réalise que les élections sont déjà jouées, la corruption est reine et le candidat Bakiev tient les populations, les abreuvant de promesses, de vodka et de mauvais chocolats tandis que la présence bienveillante des observateurs occidentaux s'apparente plutôt à une mascarade. On se rend très vite compte en effet que la démocratie ne peut d'emblée être appliquée partout même si les intentions sont louables.

Outre les agents de l'OSCE présents sur place, Mathilde, s'aperçoit que des émissaires de sociétés privées venant d'Amérique mais aussi de plusieurs pays européens, prennent des contacts afin de récupérer des nouveaux marchés dans cet état sur le point de s'ouvrir au capitalisme.

Le scénario proposé par les auteurs est très crédible et nous embarque sans mal au coeur de ce pays, d'autant que les dessins contribuent beaucoup à cette atmosphère réaliste, à la limite du documentaire.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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J'ai découvert cette bande dessinée grâce à Masse Critique. L'Observatrice est une bande dessinée documentaire, où une jeune femme va participer à la vérification du processus démocratique des élections présidentielles du Kirghizstan.
L'histoire, plutôt prenante malgré la forme réellement documentaire, est bien développée dans le temps court du format bande dessinée. Même si on aurait aimé un texte d'introduction, peut-être pour planter la situation politique du pays, le peu d'informations données suffit à capter les éléments importants. En effet, les traits sont un peu forcés, juste ce qu'il faut pour mettre en lumière la prise de position de chaque personnage important pour l'histoire.
On suit facilement Mathilde, jeune idéaliste, qui s'aperçoit vite que la réalité n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Avec elle, on découvre que la tenue d'élections libres n'est pas la préoccupation principale de la majorité des habitants du pays, et qu'il y a peut-être des enjeux plus importants à résoudre. D'ailleurs, ces élections sont-elles si libres qu'il paraît ?

Si l'histoire est intéressante, bien ficelée, et plutôt prenante, j'ai été un peu déçue par l'illustration. Certes, on reconnaît bien là le trait plutôt caractéristique de la bande dessinée documentaire. Mais j'ai trouvé que ces dessins avaient quelque chose de trop fixe. Dans certaines vignettes, on sent que le dessinateur a voulu insuffler du mouvement à ces personnages, mais le résultat n'est malheureusement pas au rendez-vous, et souvent, les personnages ont une attitude plutôt figée.
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Grand merci à Babelio et à l'éditeur de m'avoir offert ce livre grâce à masse critique.
Une très bonne Bd réaliste sur les difficultés de l'introduction de la démocratie dans un pays qui n'en bénéficiait pas auparavant et sur les problèmes de corruption qui en découle...
L'héroïne est attachante et en fait son sort et son évolution pourrait être partagés par pas mal de personnes...
Les graphismes sont bons ainsi que la mise en case qui permet dans certaines pages sans texte de bien comprendre des non-dits qui éclairent bien l'évolution de l'héroïne...
Une BD à conseiller pour ceux qui s'intéressent à l'histoire en marche...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Les choses ne vont pas bouger d'un seul coup ! La corruption, les combines et tout le bazar ne vont pas disparaître comme par enchantement ! je ne suis pas naïf ! (...) Il faut faire avec et accommoder nos idéaux à la réalité ! (p.87)
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- Le vrai changement serait d'avoir le choix. Un choix entre des visions différentes de la société, proposées par plusieurs candidats. (p.54)
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- C'est comme ça, ici.
Ils s'énervent pour des détails, alors qu'ils en acceptent d'autres qui leur pourrissent vraiment la vie. (p.31)
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- Tu viens juste d'arriver et tu te permets de juger ce qui est important pour les gens, ici ! (p.53)
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