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Bernie Gunther tome 13 sur 14
EAN : 9782021340686
480 pages
Le seuil / Points roman (07/11/2019)
3.82/5   265 notes
Résumé :
La 13e aventure de Bernie Gunther !

Munich, 1957. Bernie Gunther a désormais une nouvelle identité, Christof Ganz, et met son expérience de policier au service d'une compagnie d'assurances après avoir quitté son poste à la morgue.

On l'envoie à Athènes, où un bateau appartenant à Siegfried Witzel, un ancien soldat de la Wehrmacht, a coulé. Flanqué d'un assistant peu téméraire, Bernie a tout juste le temps de rencontrer l'Allemand que ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Philippe Kerr profite toujours de ses incursions dans l'Histoire pour nettoyer certains mythes. C'est un écrivain qui a pour habitude de beaucoup se documenter avant d'écrire chaque livre.

Son humour british grinçant et pince sans rire est délicieux et l'ensemble sonne joliment juste. Son amour de l'ironie cosmique et ses descriptions très visuelles sont un régal.

Ce polar historique étonnant plonge le lecteur dans un pan peu connu de la Seconde guerre : l'occupation allemande en Grèce.
Le pays est dévasté par le conflit et l'occupation, et son économie et ses infrastructures sont en ruine. le pays compte plus de 400 000 victimes et ses communautés juives sont presque entièrement exterminées dans la Shoah.

Bernie Gunther s'en va en Grèce. Il est toujours aussi tourmenté, son esprit plus tortueux que jamais, est toujours incapable de s'adapter au monde moderne. Cynique, obsédé par la vérité et passionné, il nous offrira de beaux moments où son génie fait la différence.

L'avant-dernier Philip Kerr atteste du même art du récit et de la mise en scène que les précédents. Un travail d'orfèvre dans la documentation et une manière bien particulière de faire partager aux lecteurs le moindre des instants vécus par Bernie Gunther, dont on ne se lasse jamais.

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Comme je l'ai écrit dans une critique précédente, je ne crois pas que Philip Kerr puisse jamais me décevoir, ses romans (en particulier la série Bernie Gunther) m'ont tous laissé une forte impression. Toutefois, le dernier en liste, L'offrande grecque, s'il est un bon roman, n'a pas réussi à se classer au niveau des précédents, selon mon humble avis. C'est que cet opus commence lentement, très lentement. Gunther travaille dans une morgue, une ancienne connaissance le force à participer à une tentative d'extorsion, il se fait offrir un poste d'enquêteur pour une compagnie d'assurance où il règle quelques indemnisations frauduleuses à Munich… Plusieurs petites affaires qui n'ont rien en commun (en apparence) et qui ne semblent mener nulle part. Bien sûr, on se doute que tous ces éléments finiront par s'imbriquer les uns dans les autres mais, en attendant… Ainsi, après une centaine de pages, l'intrigue principale prend son envol, tout comme Gunther qui prend la direction de la Grèce où il doit enquêter sur l'incendie qui aurait fait sombrer un navire allemand et sur son propriétaire, qui réclame l'indemnisation à sa compagnie d'assurance. Il va sans dire qu'il y a anguille sous roche et que cette mission en cache une autre, plus importante. D'ailleurs, rapidement, il y a mort d'homme.

À partir du moment où Bernie Gunther arrive à Athènes, mon intérêt s'est émoussé. D'abord, il y a la découverte de la capitale, ses rues étroites, la circulation, les églises partout, les cousins nombreux qui viennent en aide les uns aux autres, la corruption (mais à certaines conditions, par exemple, jamais le dimanche!), les contradictions ou ce qui pourrait paraitre étrange dans mes contrées nordiques, par exemple, un prêtre fumant cigarette sur cigarette et roulant dangereusement à moto. Ah… la Grèce… Ensuite, les personnages sont toujours une grande force de Kerr. D'abord, il y a Gunther (que l'on retrouve sous un nouveau nom d'emprunt, Christof Ganz), foncièrement et impitoyablement honnête, toujours à la recherche de la vérité, qui n'a pas la langue dans sa poche, même si cela lui attire inévitablement des ennuis. Ensuite, la brochette de personnages secondaires est toute aussi impressionnante : Achilles Garlopis, qui assure la liaison en Grèce, lâche et trop bavard ; Siegfried Witzel, un spécialiste de la plongée, homme irascible ; le lieutenant grec Leventis, mesquin ; une espionne du Mossad intimidante qui recherche des anciens nazis ; la jolie Elli, l'acolyte de rêve…

L'offrance grecque est autant un roman policier qu'un bouquin d'espionnage historique, il était impossible de ne pas faire référence à tout cela : la deuxième guerre mondiale, l'occupation allemande de la Grèce, les exactions des nazis là-bas (déportation et vol des juifs de Thessaloniques, demandes de réparation de la Grèce, etc.) dont on a moins entendu parler, des fouilles archéologiques, dont certains artefacts sont acheminés en secret à l'étranger, la reconstruction du pays, etc. L'auteur Philip Kerr trouve le moyen d'amener chacun de ces sujets (et d'autres) de manière naturelle et graduelle, facilitant la compréhension. Jamais je ne me suis senti noyé dans une mer d'information malgré la quantité de données. Il faut dire que le tout est balancé par une bonne dose d'action. Malgré son âge (la soixantaine?), Gunther est encore en forme, il sait donner ert recevoir des coups de poings et maitriser des individus dangereux. Puisque l'auteur est aussi cynique que son protagoniste, il n'oublie pas d'écorcher quelques personnages historiques au passage, à commencer par le premier chancelier d'Allemagne de l'Ouest, Konrad Adenauer, ou bien son homologue grec Konstantin Karamanlis.

J'ai trouvé ce roman un peu plus complexe que les précédents. J'avais l'impression que l'intrigue s'en allait dans trop de directions différentes et j'ai mis du temps à coller les morceaux. du moins, tous les morceaux. Même si mon opinion de L'offrande grecque n'est pas aussi élevée que celle des autres tomes, j'ai tout de même apprécié l'expérience. Il faut en profiter puisqu'il ne reste qu'un dernier bouquin à la série…
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Avant-dernier roman à paraître de Philip Kerr, l'Offrande grecque reprend le cours de la vie de Bernie Günther, le personnage fétiche de Kerr, en 1957 à Munich. Bernie a récupéré une identité d'emprunt, Christof Ganz, pour échapper à d'éventuelles poursuites du fait de son passé dans la SS pendant la deuxième guerre mondiale. Il vivote en tant qu'employé à la morgue de l'hôpital, lorsqu'un officier de police le reconnaît. Corrompu, ce dernier l'entraîne contraint et forcé dans une sombre affaire. Toujours méfiant, Bernie réussira à se sortir de ce chausse-trappes et se verra proposer un emploi d'enquêteur pour les assurances Munich Re. Un poste tranquille, bien payé, qui lui permet d'exercer son esprit aiguisé. Après un premier succès, qui a évité à la compagnie de rembourser abusivement une assurance-vie, le voilà envoyé à Athènes vérifier dans quelles conditions un bateau bien assuré a pu sombrer en mer Égée.

Au travers de cette enquête, à une époque où l'Allemagne relève déjà la tête, en réussissant son envolée économique sous la direction du « Vieux », le chancelier Konrad Adenauer, Kerr revient sur une période méconnue du second conflit mondial : l'invasion de la Grèce par les nazis. Alors que les forces italiennes de Mussolini ne parvenaient pas à s'imposer, l'intervention allemande en avril-mai 1941 conduit à un partage des zones d'occupation en Grèce. A Salonique (Thessalonique aujourd'hui), les juifs séfarades majoritaires dans la population vont être conduits à compter de juillet 1942 vers les camps de la mort sous l'égide notamment d'Alois Brunner. Un criminel de guerre que Günther va croiser, comme d'autres anciens nazis, dans ce pays encore marqué par une terrible guerre civile opposant communistes et monarchistes au sortir de la guerre.

Le début du livre, c'est à dire la partie qui se passe à Munich, est à mon sens la moins réussie. Kerr en est presque à s'auto-parodier. Bernie ne fait pas un pas sans être rattrapé par son passé. Kerr multiplie des dialogues excessifs où Bernie jette son acidité à chaque phrase. Pour autant, lui, qui était capable d'en remonter aux dignitaires nazis, semble presque apeuré d'être découvert et de se retrouver en captivité. Et ce alors qu'au même moment des chefs nazis emprisonnés pour de longues durées, suite aux procès d'après guerre, ont déjà été libérés et ont repris leur place dans la société allemande. Kerr exagère le danger qui pèse sur Günther, pour justifier les mauvais choix qu'il va lui faire enchaîner, alors qu'il devine les pièges qu'on lui tend.

La partie grecque du récit, bien plus longue, est plus cohérente. Bernie découvre un pays qu'il ne connaît pas, est assisté par un correspondant local de Munich Re, un peu couard mais plein de ressources, et comprend rapidement que le naufrage du navire assuré cache des trafics de grande ampleur. Il fait aussi la connaissance d'une belle assistante juridique, à qui, à l'inverse de son naturel, il tente de résister. Il pressent que la belle hellène a des arrières-pensées. Comment une créature aussi parfaite pourrait-elle s'intéresser à un vieil Allemand au passé obscur ?…

Pour autant, Kerr cède à la facilité. Tous les personnages qu'il introduit s'avèrent importants pour l'intrigue. Rien n'est gratuit. Günther ballade sa paranoïa et le pire est qu'il a raison de se méfier. Kerr se laisse aller à quelques scènes ahurissantes et fait des alentours de l'hôtel d'Angleterre un nid d'espions.

Reste un livre qui se lit tout seul, avec un grand plaisir, quand, comme moi, on s'est pris d'affection, depuis des années, pour ce personnage improbable qu'est Bernie, intelligent, mais coincé par sa réputation de flic, associé malgré lui au régime nazi. L'ouvrage est sans grande surprise, quand on connaît la trame des ouvrages de Kerr, mais il donne une fois encore un coup de projecteur sur les drames de la seconde guerre mondiale. La présence de juifs grecs dans les camps de concentration est rarement citée.
Un Bernie Günther, même de second ordre, reste un livre dont on se rappelle longtemps.
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Athènes, nid d'espions et repaire de nazis : il y a un peu de OSS 117 dans L'offrande grecque de Philippe Kerr, traduit par Jean Esch. Mais le parallèle s'arrête là, car il y a un monde entre Hubert Bonisseur de la Bath et Bernie Gunther.

À l'heure où les grands pays européens s'apprêtent à solder les comptes de la dernière guerre en créant la CEE, Bernie a également abandonné son encombrant passé pour se refaire une nouvelle vie à Munich en travaillant de nuit dans une morgue. Une rencontre et une opportunité surgie du passé : voilà Bernie embauché comme enquêteur au sein de l'assureur Munich Re, chargé de traquer les arnaques.

Envoyé en Grèce pour savoir s'il convient d'indemniser un mystérieux bateau qui a coulé, Bernie va découvrir que les anciens pontes nazis sont à nouveau actifs et entendent bien profiter des trésors juifs spoliés quinze ans auparavant. Alliés ou faux amis, repentis ou fascistes toujours actifs, amoureuses sincères ou espionnes du Mossad, bien difficile de faire le tri dans ce jeu de rôles grec qui ramène sans cesse Bernie vers son passé.

C'est original, rythmé et toujours très drôle, avec un nombre délicieux d'aphorismes à en faire exploser la rubrique citations de Babelio. La deuxième moitié est peut-être un peu longuette et légèrement plus nébuleuse, mais pas au point de gâcher le plaisir de lecture de cet excellent polar.
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De nombreuses légendes subsistent sur des biens spoliés à des Juifs, qui dorment dans la mer après le naufrage des bateaux coulés pendant le conflit qui acheminaient leurs butins vers l'Allemagne, via la Suisse. C'est le cas ici avec l'or des juifs de Thessalonique.
Ce roman historique met en scène Bernie Gunther, qui va devoir se confronter à de grosses pointures l'ancien SS Hauptsturmführer Aloïs Brunner et de Max Merten, tous deux pourchassés après la guerre et qui échapperont à la peine de mort ou verront leur peine diminuée .
C'est une lecture qui tient en haleine .
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critiques presse (3)
LePoint
27 décembre 2019
La nouvelle Europe se dessine tandis que le trublion Bernie Gunther fait une ultime apparition dans « L'Offrande grecque », la dernière enquête signée Kerr.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
19 décembre 2019
À nouveau, un formidable polar historique de Philip Kerr qui éclaire les suites dramatiques de la guerre en Grèce.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeDevoir
16 décembre 2019
Chacune de ses enquêtes est l’occasion de traquer la déshumanisation systémique et de fouiller en détail les ruines laissées par les dérives hitlériennes dans la conscience collective. [...] Il est d’autant plus triste de constater qu’avec la disparition de Philip Kerr l’an dernier, Bernie Gunther vient lui aussi de faire son dernier voyage. Snif.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
Comment l'Allemagne nazie avait-elle pu espérer contrôler la Grèce, cela demeurait pour moi un mystère (...) De fait, l'invasion de la Grèce, plus encore que celle de l'Union Soviétique, constituait une preuve de la folie d'Hitler.
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Qu'est-ce que le sort d'un homme, alors que plus de soixante mille juifs grecs sont morts à Auschwitz et à Tréblinka?
Pour paraphraser Staline: c'est ce qui fait la différence entre une tragédie et une statistique.
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- Nous n’avons rien à craindre des Russes. J’en suis convaincue. Ils nous ressemblent.
Je ne relevai pas. Les Russes ne ressemblaient à personne. N’importe qui en Hongrie ou en Allemagne de l’Est vous aurait dit. Si un jour les Martiens traversaient l’espace pour envahir notre planète, avec leurs plans de conquête et de migration, ils se sentiraient chez eux dans la Russie soviétique.
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-Vous pouvez parler librement. C'est votre façon de penser qui m'intéresse, pas ce que vous pensez.
-Bien. Allons-y. Nous vivons une époque d'amnésie internationale. Ce que nous avons été, ce que nous avons fait? Tout cela n'a plus aucune importance maintenant que nous sommes du côté de l'American way of life. Une seule chose compte de nos jours en Allemagne: les américains ont placé un canari dans la mine de l'Europe afin d'avoir le temps de déguerpir si les Russes décident de franchir la frontière. Et ce canari, c'est nous.
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En ce doux après-midi à Athènes, Garlopis était au volant de la voiture, ce qui me convenait parfaitement, compte tenu de l’impatience homicide des conducteurs grecs. Traverser la place de la Constitution en voiture, cela voulait dire déclencher une avalanche de coups de klaxon et découvrir la plus belle illustration de la loi de la jungle depuis que Huxley avait assené un coup sur le crâne du révérend Wilberforce avec un exemplaire de De l’origine des espèces.
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Vidéo de Philip Kerr
Emmanuel Couly reçoit Anne Martinetti pour son livre, "Mortels Cocktails" aux Editions du Masque, au Duke's bar de l'Hôtel Westminster, 13 rue de la Paix, 75002, Paris. « le vrai crime, c?est de ne pas savoir préparer un martini. » Francisco G. Haghenbeck, L?affaire tequila de Philip Kerr à Patricia Cornwell en passant par Ian Rankin, Stephen King, Fred Vargas ou l?éternelle Agatha Christie, les maîtres du genre vous servent leurs meilleurs cocktails et vous invitent à replonger dans leur univers? le temps d?un verre. 50 recettes de cocktails pétillants et dangereusement exquis à savourer comme un bon polar !
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
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