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Claude Payen (Traducteur)
EAN : 9782877306829
114 pages
Editions Philippe Picquier (28/10/2003)
3.29/5   34 notes
Résumé :

Xiao Yanqiu a la beauté froide de la Chang'E de la légende, qui avala la pilule d'immortalité avant de s'élancer vers la lune, où elle vit désormais dans une solitude glacée. Mais dans son cœur brûlent la passion de son art et le regret d'avoir, à l'orée de sa jeunesse, brisé sa carrière d'actrice d'opéra.

Vingt ans après, on lui propose de reprendre le rôle de la déesse de la lune dans le célèbre opéra tiré de la légende. A quel prix sau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Xiao Yanqiu avait tout pour elle : la beauté, la gloire assurée et par conséquent l'argent et la renommée mais c'était sans compter sur son caractère vif et d'une jalousie excessive envers ses concurrentes sur le devant de la scène de l'opéra de Pékin. Aussi, la jeune femme, après avoir commis une erreur que son metteur en scène ne peut lui pardonner, se voit contrainte de se reconvertir et de continuer sa carrière en tant que professeure d'opéra.

On dit que le le temps efface toutes les douleurs et les déception mais ceci est dans la théorie. La pratique est toute autre car bien que mariée et mère à son tour, Xiao Yanqiu pensait avoir fait son deuil de la scène jusqu'au jour où, vingt ans plus tard, un P.D.G extrêmement riche et influent contacte son ancien metteur en scène afin que celle-ci remonte sur les planches et interprète de nouveau le fameux personnage Chang' E dans L'opéra de la lune. Elle se laisse à nouveau envahir par cette ivresse et toutes ses jalousies, même à l'encontre de ses meilleurs élèves, remontent à la surface car, une fois qu'elle est sur scène, le monde environnant n'existe plus pour elle.

Bref roman à l'écriture fluide et légère, ce dernier incite néanmoins le lecteur à réfléchir sur le sens que l'on veut donner à sa vie et nous met en garde sur le danger de la célébrité et sur les actes insensés que celle-ci peut pousser l'être humain à accomplir.
Une jolie découverte !
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Xiao Yanqiu, 20 ans après ses débuts prometteurs, s'apprête à jouer enfin L'envol vers la lune, une pièce que lui tenait à coeur. Cette fois-ci, elle se retrouve dans le rôle du professeur. Mais l'envie de jouer est plus forte et elle est sur le point de refaire les erreurs du passé… Belle petite histoire sur les notions de partage, de respect de l'autre et de soi.
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Je ne connaissais pas du tout Bi Feiyu, l'auteur de ce (court) roman. Il concerne le milieu de l'opéra de Pékin. Ce genre de spectacle, codifié et subtil, fait partie intégrante de la culture chinoise, mais il est méconnu du public occidental. En prologue, on pourra glaner quelques informations précises à ce sujet.
L'héroïne s'appelle Xiao Yanqiu. Quand elle était encore jeune et belle, elle a démontré toutes ses qualités dans le rôle de Chang'e, le personnage principal du célèbre "Opéra de la lune". Mais, d'emblée, elle a gâché sa carrière par une violente réaction de jalousie. Elle a donc cessé de se produire, devenant professeure d'opéra. Or, vingt ans après, une nouvelle opportunité se présente à elle: un PDG fortuné, qui veut revoir Xiao Yanqiu dans le rôle de Chang'e, finance une nouvelle production. L'actrice désire réaliser à nouveau son rêve, qui doit lui permettre de se transcender. Mais elle a vieilli et s'est empâtée. Et surtout, on ne se refait pas. Sa jalousie et son narcissisme refont surface…
Sur ce canevas très simple, Bi Feiyu a écrit un roman réussi. On pénètre dans cet univers particulier de l'opéra de Pékin, on entrevoit des aspects de la société chinoise et on suit le parcours compliqué et douloureux de l'héroïne. Je recommande ce livre.

P. S. Ce nom de Chang'e me disait quelque chose. J'ai vérifié: c'est le nom que les Chinois ont donné à plusieurs sondes qu'ils ont récemment envoyé sur la Lune.
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Chang'E (4) sera le nom du nouveau robot spatial que la Chine va envoyer pour explorer la face cachée de notre astre lunaire. Cela est révélateur du poids de l'empreinte que la légende de Chang'E a dans l'imaginaire collectif en Chine. Et quelle légende: imaginez une déesse condamnée à vivre sur son palais lunaire après avoir avalé une pilule qui la transporta sur la Lune....

En toile de fond de ce court roman, cette légende est le cadre d'un opéra traditionnel qui est monté à l'opéra de Beijing. le rôle de la belle Chang'E échoit à Xiao Yanquiu, étoile déchue de l'opéra à la retraite. Celle ci va tout faire pour se montrer à la hauteur de ce rôle, son rêve de jeunesse, qu'une providence à la fois heureuse et cruelle lui offre de jouer à la quarantaine passée. Consumée par un idéal artistique et esthétique, elle s'inflige toutes les épreuves pour ressembler, incarner, fusionner avec Chang'E.

C'est un véritable chemin de croix artistique et personnel que nous décrit l'auteur. C'est cela au fond qui est fascinant: cette sorte de vision artistique devient à la fois le but et l'abîme de cette femme. But car c'est l'acmé inespérée d'une vie morne et d'un destin avorté. Abysse car c'est un but inatteignable que de devenir une déesse... Il y a de la beauté à voir cette quête qu'on ressent dès le début vouée à l'échec. Il y a aussi une réminiscence de la thématique du pacte avec le diable: plus elle s'approche de l'incarnation de Chang'E, plus son corps et sa raison se détachent d'elle. Certes ces thématiques sont des lieux communs, mais je trouve que l'auteur les explore dans un cadre (l'opéra chinois) et dans un style assez agréables et intéressants.

De là à tirer comme leçon du livre qu'il faut se contenter d'ambitions raisonnables, il n'y a qu'un pas... que je ne ferai pas ! La déraison au service de l'ambition me paraît un mal moins grand que la modération au service d'un ennui préservant le corps mais affadissant l'âme... enfin je dérive à donner un sentiment personnel, veuillez me pardonner... Bonne lecture !
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Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu de livre de Bi Feiyu. J'ai trouvé le thème de celui-ci très intéressant puisqu'il est centré sur l'opéra de Pékin mais aussi et surtout sur l'ambition et ce que l'on est prêt à faire pour assouvir ses passions et ses rêves.
Le personnage de Xiao Yanqiu est complexe, elle apparaît tantôt touchante tantôt froide, avide de célébrité et déçue de son destin brisé. Sa vie ne fait aucun sens pour elle, loin des planches. Cette femme est impulsive et ne réfléchit pas à la portée de ses actes, n'ayant que le rôle de Chang'E en tête. J'ai particulièrement aimé la réflexion autour de cette passion sans limite pour ce personnage qu'elle considère incarner. Elle le dit elle-même "je suis Chang'E". Passion qui pourrait mener à la folie ?
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
L'être humain est son propre ennemi. Son désir profond n'est pas d'être un humain mais de devenir un immortel. L'homme est la source de l'homme mais il n'en est pas la fin. Homme, où es-tu? Dans un endroit lointain ou sur terre? Que fais-tu? Es-tu en train de méditer en baissant la tête? Es-tu en train de te retourner pour regarder ton passé? Es-tu plongé dans tes regrets et tes remords? L'homme prend toujours la mauvaise pilule et, quand on se trompe, on ne peut ni se retourner, ni baisser la tête pour regarder son passé. La pilule qu'on prend détermine le destin. (p. 110)
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"On dit souvent que la vie est tournée vers l'avenir. Or, il n'en est rien : comme les vieux immeubles, elle nous rappelle toujours le passé."
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"Nul ne peut lutter contre les ravages du temps. Vouloir résister, c'est comme s'épuiser à tirer sur la queue d'un buffle qui vous entraîne, lentement mais inexorablement, dans l'eau."
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C'était une guerre, mais une guerre sournoise. On ne sentait jamais l'odeur de poudre mais on pouvait compter les morts et les blessés. L'ennemi était son corps. Elle menait contre lui une guerre sauvage et sans merci. Elle devait non seulement l'écraser sous un tapis de bombes mais aussi lui rendre des embuscades meurtrières.son corps était sa cible. Au moindre mouvement, elle tirait sans hésiter.
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Elle avait envie de pleurer mais elle ne savait pas pourquoi et il est difficile de pleurer lorsqu'on ne sait pas pourquoi. (p. 75)
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La France vue par BI Feiyu (2014).
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