Au "Hameau" vivent des femmes et quelques enfants. Non pas que les hommes y soient interdits, ils sont simplement tous partis. Là-bas, c'est la solidarité qui prime. On s'entraide et on s'épaule au coeur d'une nature foisonnante que toutes respectent et admirent. Dans cet écosystème, il y a Mila, 15 ans, et sa mère. Et il y a l'eau et ses pouvoirs aussi puissants qu'incroyables. Si la tranquillité de chacune semble garantie grâce à cet isolement du monde extérieur, l'équilibre du groupe se retrouve mis en péril par l'arrivée d'un jeune homme dont les motivations semblent nébuleuses. Au fil des jours, la communauté se délite et se divise. D'un côté Mila, certaine que cet étranger sera responsable de l'effondrement de ce qu'elles ont construit ici; de l'autre, ces femmes qui voient en lui l'arrivée d'un homme capable de les aider, ou encore d'assouvir quelques-uns de leurs désirs depuis trop longtemps mis de côté. Au fil des pages, la tension monte et l'orage gronde. Et Mila, certaine d'avoir raison, va devoir usé de toutes ses capacités pour démasquer l'intrus et protéger ses pairs.
Dans ce court récit oscillant entre le roman fantastique, celui apocalyptique, le nature-writing ou encore le thriller,
Louise Mey entraîne ses lecteurs dans un monde à la frontière du réel, profondément humain, féministe et écologique. La tension narrative est maîtrisée et c'est non sans délectation que j'ai tourné les pages, flirtant entre plaisir et frayeur.
Si le propos de départ peut paraître manichéen, le personnage de Mila permet de magnifiques réflexions concernant notre rapport au monde, à la nature, à la consommation et au sexe opposé.
Lu d'une traite, ce roman ouvert un peu au hasard, sans aucune attente particulière, l'aura permis de passer un bon moment de lecture, dans ma bulle, mais tellement dans l'air du temps !