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EAN : 9791092444704
128 pages
l'Atelier contemporain (20/09/2018)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Jaboc cherche à retrouver sa mère – morte – en consignant quelques notes très brèves sur des carnets de deuil. D. comme deuil d’épine blanche et comme Denise.

La mère dans le souvenir comme dans la vie se tient le plus souvent face au littoral d’une ville normande portuaire. Le fils en aime la porosité calcaire. Tout remonte alors par la vertu de la craie et des marées et leurs façons de déposer leurs matières sur les grèves : le père la mère la guerr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La perte d'un être cher. La perte de la mère. Ici la perte de D, comme deuil, comme Denise…
« le fils est désormais un ayant droit. Mais d'habite encore les lieux de toute évidence. »
Le fils, c'est Jaboc, désormais seul, et seul devant la page blanche…
De courts textes, quelques notes, quelques vers libres, très libres, de la prose… Avec un point commun : la musique des mots. Les mots qui chantent, les mots qui pleurent, les mots qui évoquent, suggèrent… La mère, la mer, la Normandie littorale, les épines blanches, que dans mon Cotentin natal on nomme plutôt aubépine…
La musique des mots accompagnée à la planche à dessin par de magnifiques illustrations dues à Géraldine Trubert. Minimalistes, en début et fin de volume, comme pour ne pas déranger les mots. Une palette couleur du temps Normand, parfois… Recueillement… En couverture, également ; une couverture cartonnée pour cette belle édition originale dont ne manquera pas de s'enorgueillir ma bibliothèque, et moi-même, bibliophile…
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Je tiens à remercier l'opération Masse Critique de Babelio et les éditions "L'atelier contemporain" qui m'auront permis de découvrir cet auteur.
Le livre par lui-même est beau. Un bel objet. Un livre d'art, illustré par des dessins de Géraldine Trubert et complété par un texte de Michaël Glück.
L'ouvrage de Jacques Moulin me semble être expérimental par son style, c'est un hommage qu'il rend à sa mère, après le décès de celle-ci. Prose et poésie se mêlent. Les phrases sont courtes. L'écriture épurée est froide. L'idée était bonne, mais je ne suis pas pleinement conquise...
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L'Épine blanche pourrait être sous-titré Journal de D. : D. Denise, la mère, décédée, D. cédée à la mort, D. deuil du fils, D. disparition précoce du père, D. days jours, jalons déposés comme cailloux de Poucet pour le passage du temps, de D15 à D100, -« D.17 Ecrire la mer / jusqu'à ton asphyxie », puis D…, puis rien, disparition de la lettrine, poèmes ou proses poétiques ensuite flottant dans l'incertain du chagrin qui ne se compte plus en jours, mais en anniversaires, souvenirs, puis, on imagine, oubli progressif vers « l'absente absolue ».

On sait l'attachement de Jacques Moulin à la nature, aux paysages. L'Epine blanche s'ancre en terre d'origine, le pays De Caux. Pays de falaises, de calcaire, d'eau.
« Aller à H.
Me suspendre à ton vide ».

Jacques Moulin écrit le deuil à la distance d'un fils qui use du « il », se nomme « le fils » ou « Jaboc », surnom que lui donnait sa mère. (« se recoudre à la dépouille en distance juste »). Il dit le lien maternel en une langue très travaillée, jouant sur les sonorités, la matière, le rythme. Ce sont les fragments d'un ordinaire de vie et de mort : listes de courses trouvées dans l'appartement, tri des affaires, règlement des factures, organisation des obsèques, une dernière lettre qui ne sera jamais envoyée. Les manques, l'appartement vide mais saturé de la présence de D. le glissement de la qualité de fils à celui d'ayant droit.

Lorsque le lien s'est rompu, il a emporté avec lui tout un pan de mots, ceux des lettres bi-hebdomadaires, des articles du pays De Caux qui y étaient joints, des coups de téléphone pour s'assurer, rassurer, se donner des nouvelles. « lettres rigoureuses précises descriptives quantifiées toujours calligraphiées –jusqu'au jour où le tremblement de la main a étouffé peu à peu la phrase ». La mère retrouve le silence du père, « un père dépris du langage », mort prématurément après son retour de guerre.

Comme la vie, le texte alterne l'émotion, le trivial, le grave, le futile, le silence, l'intime, la mémoire, le quotidien. Tout ramène à l'absente, « le cri tue le silence. Ça rancit déjà au frigo. Faudra dégivrer. le froid s'est infiltré pour de bon dans la tête ».

Un magnifique hommage de Jaboc à D.

Le texte de Jacques Moulin est accompagné d'encres bleutées de Géraldine Trubert, et d'une lecture de Michaël Glück.


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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Un trou dans la terre
La mer n'en saura rien
Un trou dans sa tête
Tout y glissera toujours
La glaise freine un peu
La retranche loin des mers
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Ne plus t'entretenir du quotidien du temps.
Des riens des jours.
Entends toujours les goélands à tes fenêtres.
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Le fils trie dans le silence et la pénombre les objets. Cartons en partance. Il touche l'absente par les objets manipule son geste plus que la chose. Son toucher plus encore que son geste. Ce contact moelleux avec le monde irrigué par la main maternelle. Dame Denise dès potron-minet décampa. Jaboc songe à la raidie en son cercueil sa barque contenante. Vieux souvenir de Caron il faut passer tôt ou tard il faut passer dedans ma barque. Caron avec elle en mer de Manche. Et tout cela glisse sans effet sous ses yeux en allés.
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L'abécédaire va jusqu'à D. Lettre quatrième. Position quatre son nombre à elle - D. Day jour d'elle. Jour de son anniversaire. Son mois deuxième. Position deux d minuscule. D majuscule point d petit. Duo de d pour dire son prénom et sa date de naissance. Denise toujours. L'abécédé pour une mère une dame de coeur une maman devant la mer de Manche. D'épine blanche devant la Manche. L'arbrisseau D qui a cédé Friche ou taillis. Un arbrisseau petite taille un peu ligneuse avec voussure qui fait peu d'ombre. Abécédé. Arbrisseau décédé épine creuse en son corps. Relier les lettres d'une autre langue. D'après la morte mère. La lettre D dentale douce occlusive. Retenir cette occlusion quand la glotte reste sans voix le larynx sans fonction. L'abécédaire va jusqu'à D.
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Les pieds nous chargent de quel messages
Quand ce qu'ils portent s'éloigne d'eux
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