Lucrèce Borgia : La princesse du Vatican

J'ai lu plusieurs livres (romans ou essais) sur les Borgia, famille qui fascine, terrifie et sur laquelle beaucoup d'erreurs ou de fantasmes ont été écrits : c'est intéressant de voir que depuis quelques années, on essaie de diminuer le côté "légende noire" des Borgia (et de Lucrèce en particulier) pour s'intéresser à une réalité plus "réaliste" et mettre en avant certains aspects jusqu'ici négligés.

Le roman de C.W. Gortner s'inscrit dans cette tendance : j'avais énormément aimé son roman sur Jeanne de Castille (qui avait déjà le souci de réhabiliter le personnage), j'étais ravie et impatiente de découvrir son portrait de Lucrèce Borgia et de sa famille. Et je n'ai pas été déçue car l'auteur choisit de nous présenter ici une Lucrèce plus conforme aux dernières théories historiques qu'à la légende noire qui lui a longtemps collé à la peau : le roman s'ouvre sur une jeune fille de 13 ans qui va voir sa vie bouleversée par l'accession au trône papal de son père Rodrigo Borgia (qui devient Alexandre VI) et s'achève sur la désillusion d'une femme de 20 ans qui, elle le dit elle-même, a déjà connu bien trop de malheurs et d'épreuves.
C. W. Gortner nous dresse tout au long de Lucrèce Borgia... le portrait d'une jeune femme victime de son statut de fille d'une famille influente car toute sa vie sera régentée par l'importance des alliances politiques, d'avoir un coup d'avance sur ses adversaires mais aussi de ne pas hésiter à tuer pour obtenir ce que l'on veut ou s'assurer que ses secrets soient bien gardés. Univers qui semble bien trop dur et cynique pour la pauvre Lucrèce qui ira de désillusion en désillusion, avec parfois des issues tragiques. Mais le personnage n'est pas passif, loin de là : si elle est au début assez naïve, on la voit s'endurcir au fil des pages et des tragédies et devenir un personnage féminin fort, comme on apprécie d'en découvrir dans les romans historiques.

J'ai trouvé très intéressante la manière dont C. W. Gortner revisite et raconte certains passages célèbres de l'histoire des Borgia, en montrant que certains éléments de leur légende noire relèvent surtout de la propagande de leurs ennemis. Il ne minimise pas pour autant les actions et le comportement d'Alexandre VI ou de son fils César, qui apparaissent rapidement ici comme aveuglés par leur soif de pouvoir et prêts à tout pour le conserver, quitte à se salir les mains ou utiliser Lucrèce à son insu pour parvenir à leurs fins.

Le roman vaut également la lecture pour son ambiance : on prend beaucoup de plaisir à découvrir la Rome des Borgia, ville populeuse, dangeureuse et crasseuse, où la pauvreté et la famine côtoient les belles étoffes et l'or des bijoux des hommes et femmes des grandes familles italiennes qui s'affrontent pour le pouvoir. On se délecte de ces complots, ces morts brutales et soudaines qui surviennent à la cour des Borgia mais aussi de (re)découvrir via l'histoire de cette famille quelques moments de l'histoire italienne voire européenne. Ainsi que de plonger dans cette époque fascinante qu'est la Renaissance, avec ses bouleversements culturels, politiques...

Je regrette juste que le roman ne soit pas plus long (ou que C.W. Gortner n'ait pas divisé l'intrigue en deux tomes, comme Sarah Dunant l'a fait avec Blood and beauty et In the name of the family, ses deux romans consacrés aux Borgia) car Lucrèce Borgia... s'arrête quasiment au moment le plus intéressant de la vie de cette famille, à savoir la quasi-conquête de l'Italie par César Borgia puis sa chute et le troisième mariage de Lucrèce qui fait d'elle la duchesse de Ferrare et une mécène des arts et des lettres dans son duché.

Comme beaucoup de Romans récents, on trouve ici un portrait beaucoup plus doux et moins sulfureux de la seule fille de la famille Borgia. Lucrèce y est dépeinte comme assez naïve notamment au début et loin de se douter de toutes les intrigues que son père et ses frères ont pu mener.
Loin de l'image de la fille inscestueuse, sulfureuse, on découvre une jeune femme qui comprend peu à peu la politique du monde qui l'entoure et commence à jouer à ce jeu.

Ayant particulièrement apprécié la série de Canal + a l'époque, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ces personnages ayant réellement existés mais où la légende les a autant idéalises que diabolises.

J'ai notamment trouve très fluide la mise en place du contexte politique de l'époque. C'est un imbroglio de promesses, de mariage et de guerre mais malgré cela l'auteur arrive à nous faire comprendre tous les enjeux que Lucrèce représente.
La description du monde religieux est aussi suffisante sans en faire trop pour comprendre les différents rouages.

Le portrait de Rodrigo et Cesare, assoiffés de pouvoir est édifiant face à celle de l'héroïne. Les deux sont dépeints comme prêt à tout pour réussir et le pire est qu'ils y arriveront.

Je regrette un peu le peu de passage sur Juan qui semble assez en retrait sauf dans ses affrontements avec son frère.

J'aurais apprécié un roman un peu plus long, celui ci s'arrêtant assez abruptement alors que la vie de Lucrèce et sa revanche arrive justement après le dernier événement du livre.

je te parle aujourd'hui de ce roman que j'ai adoré, une de mes lectures préférées de février

15e siècle
Lucrèce est au coeur d'enjeux qui la dépasse.
Un pion sur un échiquier que son père ou ses adversaires déplacent à leur guise.
Elle est l'appât d'un piège posé par d'autres.
Elle vit dans un monde où la vérité est insondable, opaque, aussi insaisissable que des ombres.

Je ne connaissais Lucrèce Borgia que par le texte de Victor Hugo.
Ici, j'ai eu l'impression d'assister à ses côtés à toutes ces turpitudes, trahisons, machinations et vengeance.
J'ai eu envie de la protéger, 13 ans et mariée.
14 ans et devant déjà faire face à tant d'intrigue avec courage, maturité, mais avec cette innocence propre à son âge.

L'auteur retranscrit cet état d'esprit à merveille.

Tu lis ce qu'elle endure et ce qu'elle est prête à endurer pour sa famille
.
Cette toute jeune femme qui ne capitule jamais.
Cela lui causera des torts, mais prouvera aussi sa force mentale puissante.

En 4e de couverture, il est indiqué : « entrée dans la légende comme une séductrice impitoyable, Lucrèce Borgia était-elle vraiment une meurtrière incestueuse, ou plutôt une femme de pouvoir déchirée entre sa famille et sa survie ? ».

À toi de te faire ton avis en lisant ce livre

Une oeuvre de fiction basée sur un personnage qui a existé avec la vision de son auteur.
C.W. Gortner signe un drame historique viscéral sur la plus célèbre des familles de la Renaissance.

Entrée dans la légende comme une séductrice impitoyable, Lucrèce Borgia était-elle vraiment une meurtrière incestueuse ou une femme de pouvoir déchirée entre sa famille et sa survie ?

Un roman captivant !

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Fille illégitime de Rodrigo Borgia, futur Pape Alexandre VI, Lucrèce est adorée par son père et un de ses frères : César. le roman commence par l'accession au Saint siège du père de Lucrèce et l'alliance qu'elle peut apporter à sa famille. Elle est âgée de 13 ans lorsqu'elle est mariée à Giovanni Sforza, le mariage étant l'un des nombreux accords afin que le cardinal Sforza vote pour Rodrigo Borgia… Elle va être un pion dans l'échiquier géant de sa famille. La jeune Lucrèce est-elle vraiment si abominable qu'on la dépeint ?
J'ai adoré ma lecture que j'ai dévorée. C'est très bien écrit, dynamique et j'ai aimé entrer dans la tête de Lucrèce Borgia. J'ai souffert avec elle. Je suis passionnée d'histoire et le résumé m'avait attiré, même si la réalité historique n'est pas vraiment respectée, le roman reste fluide et on a un aperçu du nid de vipères dans lequel Lucrèce évoluait. Elle a une telle mauvaise réputation qui est en majorité due à des racontars. Sa famille est immonde et finalement la personne que j'avais le moins appréciée au début de ma lecture est celle qui blesse le moins Lucrèce. Les parties du livre sont bien découpées, pas équilibrées mais cohérentes, la fin du roman se passe très rapidement et l'auteur choisit d'écrire sur 7 ans de la vie de Lucrèce seulement. En bref, si vous voulez en savoir plus sur cette femme que beaucoup dénigrent, lancez vous. Ce livre est superbe.
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Je n'ai pas lu beaucoup de roman sur ce sujet mais celui là m'a vraiment emportée dans ce Rome et ce Vatican plein de magouilles.
Nous suivonsLucrèce Borgia, malmenée, maltraitée, manipulée par une famille avide de pouvoir. L'auteur avec ce point de vue, ravive et rend justice à toutes ces Femmes qui ont trop souvent soufferts d'une réputation abjecte.
Ce livre est très bien écrit, j'ai trouvée la plume addictive et efficace.
Les personnages sont bien élaborés, des plus gentils aux plus vicieux. Les éléments historiques sont aussi bien respectés. Nous ne sommes pas loin du coup de coeur 🌸