Mon mari, Bob, a toujours joué un grand rôle dans mon travail d’écriture, du moment où la première idée d’un roman me vient à celui où je rédige la dernière page. Son amour, son attention, son enthousiasme et ses encouragements sont sans égal. C’est grâce à lui que je tiens bon les jours où je rencontre des difficultés avec la trame ou les personnages. Les films tirés de mes livres, que Bob a produits, sont servis par un casting de grandes stars et sont à la fois spectaculaires et captivants. Je dois les plus vifs remerciements à ce mari aimant qui est aussi un partenaire dans tous les sens du terme.
En 1945, lorsque la guerre s’était conclue par la victoire, l’euphorie avait gagné la population. Hélas, la fierté, le triomphe, le soulagement s’étaient bientôt dissipés et la situation avait commencé à pourrir. Le pays était ruiné. L’Empire britannique s’effritait et menaçait de disparaître. Tout le monde grognait et se plaignait, impatient de voir les choses s’arranger. Sauf qu’elles ne s’arrangeaient pas. Le pire, c’était que Churchill n’était plus aux affaires. Après la victoire du Parti travailliste aux élections, Clement Attlee avait été nommé Premier ministre.
Sans moyens, les conseils municipaux ne pouvaient rien faire. Faute d’argent et de matériaux, les trous laissés par les bombes, qui défiguraient toutes les grandes villes, restaient béants. Pour les mêmes raisons, les édifices en ruine n’étaient pas déblayés et il y avait des gravats partout. Ces rappels constants de la guerre accablaient les citoyens, d’autant qu’ils étaient toujours soumis au rationnement pour beaucoup d’aliments et d’articles d’utilité courante.
J’ai beaucoup d’oreille, en particulier pour les voix et les accents. Je ne sais pas si cela a à voir avec mon métier de comédienne… toujours est-il que je peux encore entendre comme un écho de la voix de Fennell dans ma mémoire. Sa voix quand il était en colère ou énervé. Quand il crie, son timbre change et il prend un soupçon d’accent.
Elle avait accepté parce qu’elle était suffisamment réaliste pour comprendre qu’elle n’avait pas le choix. Cette tradition familiale prévalait dans tous les châteaux ou presque. La comtesse devait tenir son rôle de maîtresse de maison. C’était à elle qu’il incombait d’établir les menus et de veiller à la bonne marche des choses domestiques. Elle assisterait également à toutes les activités de Little Skell. Elle inaugurerait les fêtes des trois villages, remettrait les prix dans les écoles et ferait partie du Women’s Institute.
Être un homme important, à l’abri de l’argent et du pouvoir, lui avait depuis tenu lieu d’objectif. À la force du poignet, il s’était arraché au ruisseau, à la misère, à la faim, à la violence et au mépris, par tous les moyens possibles.
Dans cet énorme effort, il s’était affermi et avait révélé son énergie naturelle. Puis l’ambition était entrée en action. Avec les années, sa détermination grandissant, il était devenu implacable, impitoyable. C’était ainsi qu’il avait atteint le succès.
Barbara Taylor Bradford's A Woman Of Substance 30th Anniversary