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EAN : 9782351786222
416 pages
Gallmeister (03/10/2019)
3.78/5   125 notes
Résumé :
Arthur est un septuagénaire qui ne bande plus ou presque et qui refuse pourtant le Viagra. Helen, sa femme bien plus jeune, s'ennuie et se console dans l'alcool et les coucheries. Domino, de son côté, livre de la viande suspecte à des lions et deale de l'herbe en butant les flics qui le dérangent. Son patron n'en sait rien, ne s'occupe que de ses affaires de mafia et traque un homme qu'il voudrait bien donner à ses gros chats. A l'autre bout de la ville, un type se ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture si vous avez envie de lire ce livre, elle est réductrice et peu engageante. Si vous avez vu le film de Robert Altman « Short cuts », ce livre en est assez proche de par son atmosphère. C'est un chassé-croisé de personnages aux prises avec leurs névroses, leurs addictions, leurs drames mais aussi leurs plaisirs et les hasards de la vie. L'action se déroule à Memphis juste avant les fêtes de Noël.

Mais les vrais héros de ces morceaux de vie, ce sont les animaux qui, contrairement aux humains seront tous sauvés des horreurs qui les menacent. Tout d'abord Jada Pinkett, un vieux pitbull qui a fait tellement de combats qu'il est couvert de cicatrices et ne peut plus être violent avec aucun animal mais au contraire protecteur, son jeune maître s'enfuit avec lui de la maison familiale pour éviter que son père ne le tue puisqu'il ne peut plus combattre. Puis un chaton abandonné (que Jada Pinkett sauvera), sauvage, qui va peu à peu être apprivoisé par un couple de gens riches et qui va pouvoir vivre dans une belle maison luxueuse, et enfin un petit chien blanc et noir à longs poils avec un ruban à pois autour du cou, son maître l'adore mais il s'absente souvent pour son travail. Ce petit chien est un personnage majeur car il incarne l'innocence, grâce à son intelligence et malgré la haine que lui porte la femme chargée d'en prendre soin, malgré une maladresse fatale qu'elle va commettre, il va se sauver tout seul d'une mort certaine et se venger de cette femme, mais sans ressentiment puisque ce n'est qu'un petit chien….

Larry Brown a découpé son roman en chapitres courts, certains ne faisant que quelques lignes, et quelques pages pour les plus longs, nous retrouvons un personnage différent à chaque changement de chapitre. C'est un exercice difficile que de faire s'entrecroiser plusieurs histoires, de partir avec les personnages sans se perdre dans les méandres de leurs vies, et sans lasser une seule fois grâce au talent de l'auteur.

Larry Brown était un virtuose, il possédait une plume exceptionnelle, malheureusement il est décédé et c'est là son dernier roman. Il a servi dans les marines et il a été pompier, il se permet un clin d'oeil à ces deux corporations dans ce livre. Il maîtrise parfaitement ce roman attachant et profondément humain malgré la banale cruauté de la vie des différents personnages.
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A Memphis Tennesee, il s'en passe des choses torrides.
Hélène et Arthur forment un couple au bord de la crise sexuelle :
lui, septuagénaire a de sérieux problèmes d'érection,
elle, trente ans plus jeune est vive... comme une lapine.
Et puis il y a Anjalee la michetonneuse entichée de Frankie, une petite frappe ;
mamselle Muffet qui boite après un sale roquet ;
Domino qui emballe de la nourriture pour lions ;
Eric, un fada des animaux affublé de son vieux clébs ;
Merlot l'intello et Pénélope sa chérie...
sans oublier un marin au grand coeur qui cogne pas que du palpitant.
Bref toute une faune baroque qui joue leurs partitions et leurs névroses sur un air de country, de sirènes de police, d'aboiements, de miaulements et de rugissements...
Tantôt drôles, tantôt pathétiques, parfois saignants à souhait, ces parcours chaotiques qui se croisent ou se frôlent partent souvent en vrille.
Un aperçu de Memphis, bien loin du rêve américain.
Larry Brown, ancien pompier, fout le feu aux fesses puis arrose de son humour noir cette ménagerie impossible mais tellement attachante.
L'Usine à lapin, un polar visuel drôlement foisonnant qui m'a botté l'arrière train !
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C'est une belle brochette de loosers que nous présente Larry Brown dans « L'usine à lapins ».
A qui donner la palme entre un tueur à gages qui se trompe de cible, un septuagénaire qui n'a plus les capacités physiques pour honorer sa belle épouse de trente ans sa cadette où à Domino livreur de viande avariée et accessoirement de cannabis ?
Voilà pour les hommes. Les femmes ne sont pas en reste dans le domaine de la loose.
Helen l'épouse en manque de sexe, trompe son désarroi dans l'alcool et se console souvent dans des bras compatissants. Anajee quant à elle à une fâcheuse tendance à porter la poisse à ses amants et que dire Miss Muffett, l'unijambiste ?
Rajoutez un chaton, un pitbull, des tigres, mélangez le tout et entrez dans un roman déjanté, drôle et tendre.

Une écriture nerveuse et attachante qui nous plonge dans un univers très particuliers où les méchants ne le sont pas vraiment et les gentils plus retors qu'ils ne paraissent.
Un bon moment de détente.

Pour une première lecture de l'auteur, je conseille cependant en priorité « Fay » ou le magistral « Sale boulot ».
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Pas facile de faire un retour mitigé sur un livre d'un auteur que tu admires tant. Et pourtant, il faut bien avouer que L'Usine à lapins de l'immense Larry Brown, traduit par Pierre Furlan m'a laissé sur ma faim…

Parce que le Larry, il m'a quand même bien secoué avec les mythiques Joe et faye ou avec l'exceptionnel Sale Boulot, sans oublier son mémorable recueil de nouvelles Affronter l'orage. Des livres qui font se sentir tout petit n'importe quel blogueur scribouillard qui prétend, comme ma pomme, les chroniquer.

Et arrive L'Usine à lapins, sorte d'objet littéraire bizarre à mi-chemin du roman et du recueil de nouvelles, où les protagonistes se croisent sans être vraiment liés. Certes, ils sont hauts en couleur, humains ou animaux, et forment autant de portraits pitoyables, névrosés ou attachants, c'est selon. Mais cela n'aura pas suffi pour moi.

Heureusement, il reste le style et là, Larry Brown reste un maître qui sait passer du très sombre au caustique, du tendre au cassant. Et rien que pour cela, ces lapins valent le détour…
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À Memphis, Tennessee, ne cherchez pas l'usine à lapins, il n'y en a pas.
Par contre vous allez croiser un chaton adorablement irascible, un petit chien-chien à son papa terriblement teigneux, un vieux pitbull dressé aux combats de chien mais dont le coeur déborde d'amour pour les plus faibles surtout les chatons, et un cerf de Virginie.
Et puis, il y a les humains, galerie de personnages cabossés par la vie.
Arthur 70 ans devenu impuissant qui essaie en vain de capturer un chaton sauvage pour l'offrir à sa femme.
Helen sa femme tout juste la quarantaine, qui se console dans l'alcool et dans les bras de Ken le barman du Peabody.
Eric un jeune homme de 20 ans qui arrive tout droit de la campagne avec son vieux pitbull après que son père l'ait flanqué à la porte et qui vivote en travaillant dans une animalerie, et qu'Arthur embauche pour capturer le chaton.
Franckie petit truand, tueur à gages à l'occasion, mais qui abuse un peu trop du whisky et se trompe de cible.
Anjalee, qui arrive elle-aussi de la campagne se prostituant pour vivre, et qui boit et fume de l'herbe pour oublier, d'autant que Franckie son client régulier vient de la laisser tomber après avoir mystérieusement disparu.
Wayne jeune marin en permission qui est tombé amoureux d'Anjalee et fait tout pour la retrouver.
Mr Hamburger un bien drôle de boucher, patron de la mafia, qui n'aime que son petit chien-chien adoré.

Domino le chauffeur de Mr Hamburger qui emmène les lots de viande congelée de son patron dans un zoo pour nourrir les lions, et profite de ses petites excursions pour dealer de l'herbe à son insu.
Mlle Muffet qui garde la maison de Mr Hamburger et qui doit s'occuper de son affreux petit chien-chien qu'elle déteste, mais elle n'a pas le choix, elle a eu une jambe sectionnée alors qu'elle était enfant, alors elle doit se contenter de ce qu'on lui propose.
Merlot un professeur d'université amoureux de Penelope jeune policière mais ils ont tous deux un secret qu'ils se refusent de révéler quitte à mettre en péril leur relation.
Et tout ce petit monde va se croiser à un moment ou un autre.

Ne vous fiez pas à sa couverture rose, parce qu'en fait vous avez là un très bon roman noir.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Domino savait que la vie se mesure parfois en intervalles qui, bien que minuscules, sont cruciaux. Ainsi, quand on baisse les yeux pendant juste une seconde pour allumer une cigarette alors qu'un véhicule arrive en sens inverse. Ou si on se torche le cul avec le billet de loterie gagnant parce qu'on a pas d'autre papier dans son portefeuille à part des billets de banque. Ou si on est trop pressé de remonter sa braguette et qu'on coince un peu de peau tendre entre les petites dents de laiton et puis qu'on reste là tout seul devant l'urinoir sans pouvoir baisser ou monter la fermeture éclair, qu'on se débat silencieusement en essayant de ne pas hurler.
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"Excusez-moi, dit Arthur. Est-ce que vous auriez par hasard des fusils anesthésiants ?
- Non, m'sieur, dit le jeune homme en tournant une page.
- J'ai un animal sauvage à capturer, dit Arthur en se sentant un peu bête d'avoir dit "animal sauvage".
- Si c'est un opossum, vous pouvez appeler la fourrière.
- En fait, il s'agit d'un chat. Assez petit. En réalité, c'est un chaton.
- Les chats, c'est bizarre", dit le jeune homme, toujours sans lever les yeux. Arthur se demanda pourquoi cette histoire de chat devait s'ajouter maintenant à tous ses autres problèmes - celui de ses érections et celui de l'alcoolisme d'Helen. Il se disait qu'un souci à la fois aurait dû suffire.
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Et elle avait rompu. Maintenant, chaque fois qu'elle tombait sur lui en patrouille, elle lui faisait un doigt d'honneur, ce qu'il trouvait très désobligeant, surtout s'il était en ville en train d'emmener son papa faire des courses. Mais il pensait qu'elle n'allait pas rester longtemps sans homme. Elle se trouverait quelqu'un. Sans doute un intellectuel, puisqu'elle était elle-même plutôt intellectuelle. Elle aimait regarder des photos et des conneries du même genre.
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Au Gigi’s Angel, dans Winchester, le bar était peu éclairé et la clientèle entièrement masculine descendait verre sur verre dans une épaisse fumée. Il y avait beaucoup de chaises vides dans la salle. Sur scène, deux femmes fatiguées, teintes en blondes, nues à part une culotte argentée, le corps plutôt avachi et marqué par les vergetures de la grossesse, évoluaient avec lenteur au rythme de Chris Rea sous un faible éclairage bleuté. Les flammes des bougies disposées le long du miroir du fond et entre les bouteilles vacillaient dès que la porte s’ouvrait. Le marin avait demandé avec nervosité au barman s’il était possible d’avoir une femme, et quand celle-ci émergea de derrière une porte, il vit qu’elle le regardait. Elle lui lança un clin d’œil et il hocha la tête, puis il avala une grande gorgée de bière.
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J'ai eu envie de sortir et de regarder les poissons rouges.
- Ah bon ? Et qu'est-ce qu'ils font ?
- Rien. Ils nagent en rond.
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Vidéo de Larry Brown
Michael Farris Smith réussit un polar âpre et brûlant sur les terres du sud des Etats-Unis, à la manière d'un Larry Brown ou d'un William Gay. Mario Condé, le héros désormais fameux de Leonardo Padura, traîne sa nonchalance sous le soleil noir de la mélancolie cubaine. Et Julien Capron nous embarque dans un futur d'autant plus glaçant qu'il est proche de nous. Belle manière, à travers ces trois romans noirs, de prendre la température du monde.
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