Voici recueilli, les chroniques d'un homme engagé. Serge Bouchard n'hésite pas à remettre les pendules à l'heure !.. agissements politique qui font honte aux dirigeants à travers toute l'histoire de l'Amérique de Nord, dénonciations de l'assimilation des peuples autochtones qui donnent le goût de vomir, enlaidissement des paysages et saccages des ressources naturelles par des compagnies sans morale ni conscience... tout y passe !
Ce recueille est dénonciateur sans être amer, l'auteur y appose son petit côté rigolo et nous aide à digérer certaines vérités désagréables qui autrement, nous resteraient sur l'estomac ! De plus, on ressent bien l'attachement de l'auteur face aux nombreux coins de pays décrient, cela nous donne envie de découvrir, ou de redécouvrir, nos routes, nos forets, nos villes et villages et pas seulement pour ce qu'elles sont aujourd'hui, mais pour ce qu'elles ont jadis été...
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Sans langue de bois, le chroniqueur y vilipende aussi l’héritage empoisonné de John A. MacDonald, la frénésie des pipelines, la destruction de l’environnement et notre amnésie collective. « Quel est ce monde, demande-t-il, où la création de la richesse s’appuie sur l’éradication de tout, au profit de l’émergence du rien ? »
Lire la critique sur le site : LeDevoir
J’ai vécu en une époque où nous avons augmenté le bruit des échanges superficiels pour mieux faire silence à propos de l’essentiel.
Le poing fermé qui menace la grande mer a des jointures sculptées par le vent. C'est une poignée de trésors et de chasses, de pensées fossiles et d'esprits futuristes. C'est là où nous irons écrire le livre blanc de la poésie du monde, au pied d'une élégante éolienne, devant la mer bleue qui pique les yeux, adossé aux épinettes qui font le dos vert aux montagnes d'en arrière; ici, au premier de tous les détroits d'Amérique.
On ne fera jamais le tour de la Gaspésie. Car pour cela, il faudrait revenir au coeur des Appalaches, danser le pas des orignaux, nager l'élan de la morue, ressentir l'énergie du saumon, comprendre la solitude de l'automne, la mer qui se soulève, la terre qui fait le dos rond, les petites anses à phoques.
Nous sommes de la forêt et je suis un mélèze. Nous sommes de l'histoire pure et je suis un géant. Mais encore? Que penserait le cerisier d'automne s'il savait, au bout du compte, en bout de route, que, dans l'imaginaire actuel, la vie se résume à savoir si Mégane séduira Steve en se brossant les dents?
Le silence est plein d'histoires; il est le sourd rebond de la mémoire. Parce qu'elle est immémoriale et gravée de sa propre paix, l'Abitibi est grosse de ses récits incroyables - tu sais que le silence est d'or et ce grand bouclier de roches dures n'est autre qu'un gros chargement de silences.
Conférence de Serge Bouchard 4/4